La première question et la plus importante est
celle-ci : Le Royaume-Uni quittera-t-il réellement l’UE ? Plusieurs
menaces de non mise en application du vote des britanniques se font déjà jour.
Les manifestations orchestrées d’annulation du référendum se déroulent au Royaume-Uni
avec les déçus, les idéalistes de l’UE de la paix et de la prospérité, les
pragmatiques des avantages spéciaux accordés à leur pays, les investisseurs non-initiés
qui ont bu le bouillon, les eurodéputés qui voient fuir le magot, etc. Tout ce monde
est facilement mobilisable mais on en rajoute avec la publication de 3 millions
de signatures en une journée sur internet. Bien que l’on puisse « bourrer
ces urnes » avec une facilité enfantine, il s’agissait d’un mensonge
éhonté. On note aussi ce mouvement soulevé pour l’indépendance de Londres et
son maintien dans l’UE. Tout ceci n’est que fariboles et manipulations. Mais
cela montre combien il existe un monde d’europhiles, et de forces de persuasion
de la nuisance de la démocratie.
Mais le petit monde des technocrates
et politiques de Bruxelles a pris de plein fouet la nouvelle du Brexit. Ceci
les pousse immédiatement à reprendre les négociations avec la Turquie, le
chiffre de 28 devenant un nombre d’or. Les commentaires vont bon train pour
dire que le Brexit ne sera pas mis en application. C’est à mon avis beaucoup
plus complexe. Deux chefs d’Etat émergent dans l’après-Brexit, Cameron et
Merkel, dont je dis qu’ils étaient acteurs et initiés du Brexit et qu’ils ont
bien caché leur jeu. Non seulement nulle émotion ne transparaît dans leur
comportement en dehors de propos de façade, mais ils envisagent l’avenir avec
calme et pragmatisme. Avant de disparaître, son rôle s’arrêtant au premier
acte, Cameron ne signera la sortie par l’article 50 du traité que lors de son
départ de la tête du Parti Conservateur, le temps que Merkel reprenne la main
sur les principaux joyaux de l’UE qu’il s’agit de tenir fermement dans l’orbite
allemande. De l’autre côté les discussions britanniques retrouveront leurs anciens
partenaires de la zone de libre-échange pour dresser un plan de négociation.
La signature d’un document de sortie ne doit
en rien troubler la réussite économique du Royaume-Uni avec ses ex-partenaires
privilégiés de l’UE, pas plus que la politique hégémonique allemande. Il faut re-tricoter
pas-à-pas l’écheveau d’accords qui liaient le Royaume-Uni à l’UE, enfin les
liens qui ont un sens pour Londres et Berlin, et avec la France pour ce qui
concerne la défense. Le seul atout de la France, ne l’oublions pas, c’est sa
force nucléaire qui lui vaut un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU. Berlin
fera plier Paris sans le froisser et même en saluant son importance pour le
faire entrer dans une défense européenne à l’allemande liée plus étroitement
encore à l’OTAN donc à Washington et de ce fait aux puissances de l’argent. L’Allemagne,
avec la plus grande base européenne de l’OTAN sur son sol, est le pivot du glacis américain
que les États-Unis veulent maintenir coûte que coûte mais à moindre frais. L’Allemagne
restera le partenaire docile tant que sa force sera insuffisante pour affronter
la puissance déclinante américaine. Grâce à une armée européenne intégrée à l’OTAN,
elle pourra ainsi s’immiscer beaucoup plus dans les affaires du monde et être
le leader de la politique étrangère européenne, inexorable résultat de sa
puissance économique.
Le Brexit se fera mais pas comme
certains ont pu l’imaginer, c’est-à-dire comme une cassure franche et nette, comme
une rupture des amarres du navire britannique avec le continent. Rien ne
changera sur le plan économique et bancaire sur le fond, la forme évoluera. La
City continuera son rayonnement mais le Royaume-Uni et l’Allemagne auront
respectivement les mains plus libres pour tracer leur propre politique. Le Royaume-Uni
ne rendra plus de comptes à Bruxelles sur son budget et sa dette, et pourra
mener la politique d’immigration à sa guise. L’Allemagne n’aura plus à
affronter deux poids lourds, Royaume-Uni et France, qui pouvaient s’entendre en
particulier en matière de défense et marginaliser l’Allemagne. L’Allemagne va
pouvoir au contraire s’appuyer sur le RU pour mener une stratégie mondiale
entre Londres-Berlin et Pékin pour amenuiser progressivement l’emprise
américaine sur l’Europe, avec une stratégie monétaire basée sur le yuan. L’Allemagne
veut garder les accords bilatéraux avec la Russie sans être prise en tenaille
dans un axe Paris-Berlin-Moscou. Ces accords traitant principalement de l’énergie
gazière, l’Allemagne garde un contrôle important de l’alimentation de l’Europe
en énergie.
L’Union Européenne est vouée à la
dislocation et à une reconstitution des alliances sur un modèle plus restreint,
plus souple sur l’ensemble du Continent mais plus resserré autour de l’Allemagne
avec les pays les plus importants et territorialement proches d’elle. Le but
ultime est de transformer tous ces pays en länders de façon à rendre leur
contrôle plus efficace, le sentiment national est à effacer progressivement. La
France doit retourner au Moyen-âge et aux duchés, c’est le but avec les super
régions qui vont prendre le pas sur l’Etat dans les années qui viennent et
lever l’impôt comme cela est en train de se faire avec la taxe régionale pour
2017. L’économie étant le maître-mot de la mondialisation, le TAFTA sera signé
avec ou sans aménagement. L’Europe économique sera de plus en plus
transatlantique, c’est tout-au-moins ce que les Maîtres de l’Univers sont en
train de mettre en place et ce qui avait pris du retard avec le renâclement d’un
certain nombre de pays. Le Brexit permet désormais d’atteindre deux buts
complémentaires, le grand marché transatlantique et le désordre de l’Europe qu’il
va provoquer associé au flux migratoire dont l’un des robinets est tenu par la
Turquie. L’autre robinet est en Libye mais ce pays est de nouveau destiné à recevoir
les troupes de l’OTAN et la politique à double-détente avec Daech avant de
déstabiliser l’Algérie dont on lit de plus en plus d’articles la vilipendant. On
voit d’ailleurs que BHL s’y intéresse, le conflit n’est donc pas loin.
En conclusion le Brexit est une aubaine pour le Royaume-Uni,
l’Allemagne et les Maîtres du monde, c’était un passage obligé. Le peuple
britannique a sauvé la démocratie mais devra rendre la mondialisation plus
humaine, ce qui est loin d’être gagné et la pauvreté reste une gangrène. La France
est la grande perdante car elle a raté une occasion de son histoire avec la
main tendue de la Russie, main sur laquelle elle a craché avec la plus grande
désinvolture. Elle se retrouve seule face à la puissante Allemagne, et son
partenaire italien est aussi mal en point que ses banques pour lesquelles il demande
de déroger aux traités pour les renflouer par 40Mds€ au bas mot. La collusion
gauche-centre-droite de la pensée unique bloque pour l’instant tout référendum
et toute inflexion de notre politique intérieure et extérieure. Washington et
Berlin nous imposent l’un à l’intérieur, l’autre à l’extérieur, notre conduite.
Le peuple français est tellement soumis à un matraquage médiatique, l’ensemble
des médias étant tenu par un quarteron de puissances financières qui ne pensent
que mondialisation, que trop d’entre eux ont perdu le sens de la liberté, sens
que seules la souveraineté et la démocratie peuvent apporter. La France est en
danger par les pressions extérieures de toutes sortes mais beaucoup plus par l’engourdissement
de son peuple qui regarde le Brexit comme une aventure dangereuse à éviter selon
l’air des trompettes de la mort qui sonnent sans arrêt à ses oreilles. Le salut
c’est la démocratie, la souveraineté et le Frexit. Ouvrons les yeux et réveillons-nous !
Ils auront peur de nous !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Le 30 juin 2016, le président allemand a fait cette déclaration :
-« Les élites ne sont pas le problème, la population est en ce moment le problème »
L’après Brexit est une porte ouverte pour une Europe des peuples.
La porte sera solidement fermée par les Maîtres de l’Univers
Et par tous ceux qui sont ses manipulateurs des peuples.
Il appartient aux peuples de rompre le charme
Qui les endort et de faire triompher
La démocratie et la liberté
Dans la souveraineté !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire