lundi 30 septembre 2013

Quand cacophonie devient « cacofolie » !

L’équipe gouvernementale vient de nous donner un spectacle de cacophonie et de disputes internes que je ne peux qualifier d’exceptionnel puisqu’il est tragicomique et qu’il n’est qu’une suite condensée de ceux qui l’ont précédé. Après l’épisode sur la rivalité Valls-Taubira avec un accord du Président à Valls en privé et une législation selon les vœux de Taubira même légèrement retouchée, nous avons droit successivement à une querelle Valls-Duflot, des pas-de-deux sur le budget entre Hollande, Ayrault et Moscovici, et une nouvelle querelle interministérielle sur le travail du dimanche. On peut même y ajouter un Montebourg qui boude le déplacement du Président à Florange pour encore leur délivrer de la poudre aux yeux.

On a l’impression d’une équipe gouvernementale ramant sur le même esquif dont la moitié gauche des rameurs le fait en sens inverse de ceux de droite avec un capitaine qui demande au timonier ne pas tourner en rond sur place pour faire croire qu’il tient le cap ! Cela permet à Valéry Giscard d’Estaing, qui à 87 ans ne manque pas d’humour, de dire « François Hollande, un président décourageant dans un pays découragé ». Car celui qui dirige la grand’messe c’est notre Président qui, dans les jeux du cirque, est passé maître dans les numéros de contorsionniste et d’illusionniste.

 Dogme de l’euro, dogme du multiculturalisme, dogme de l’immigration bénéfique, dogme d’une laïcité commençant au berceau, dogme de la justice sociale, dogme du refus de l’élitisme, dogme de l’omniprésence de l’Etat, dogme de l’omniscience de l’oligarchie au pouvoir, dont certains ne sont pas reniés par l’UMP, sont autant de fers aux pieds qui entravent la France dans le fonctionnement de la démocratie. Nul n’est besoin d’un référendum, les sondages suffisent pour éviter les écueils et garder le cap du capitaine malgré les protestations des matelots.

Si nos amis de l’étranger s’émeuvent de voir la France si empêtrée de dogmes éculés, si éventrée par les écueils qu’elle se crée, les autres nous attribuent le bonnet d’âne. Quoique dans les déclarations de nos ministres, on note tout-de-même un savoir-faire qui permet de vanter un budget qui recule et une embellie sur les impôts… par une diminution de leur croissance. Le Président avait donné le ton avec une définition de la baisse du chômage… c’est quand il augmente moins. C’est ainsi que lorsque votre poids prend un kilo, vous êtes en train de maigrir puisqu’avant vous en aviez pris cinq.

Les entreprises sont sur des sables mouvants où rien n’est durablement solide dans l’intervention de l’Etat, où globalement la pression fiscale reste plus élevée que chez nos voisins européens et la monnaie trop forte pour l’exportation. La cacophonie va même jusqu’à atteindre les syndicats et les travailleurs dont les points de vue s’opposent sur le travail du dimanche. Les premiers se réjouissent des astreintes imposées aux entreprises contrevenantes qui tombent dans leurs caisses, les seconds s’émeuvent des surcroîts de salaire qui vont disparaître de leur paye.

La rigidité des textes, la complication du code du travail aboutit à des situations inextricables si l’on ne reprend pas tout à zéro. De quoi s’agit-il ? D’un problème économique et social. Dans une période de croissance morose pour le moins, toute entrave à la marche de l’économie doit être levée si elle ne se fait pas au détriment de ceux qui la font marcher. Pour les entreprises ce travail dominical est bénéfique sous réserve de libre concurrence, la même loi pour tous est donc nécessaire. Pour les travailleurs, au moment où l’on revient sur la fiscalisation des heures supplémentaires, ceci est bénéfique à condition que le volontariat soit respecté. Si ces deux points sont garantis, les blocages syndicaux, le dogme de la justice sociale et l’aspect religieux n’ont plus lieu d’être bloquants. Il reste à avoir du courage politique et là mon dieu un miracle peut toujours se produire. 

Le code du travail est pléthorique et une loi n’en efface pas une autre mais s’y surajoute. Son millier de  feuillets entraîne une lourdeur, une complexité qui ne fait que soulever des problèmes où il ne devrait plus y en avoir. Sa version valide au 30 septembre 2013 ne vivra que jusqu’au 1er janvier 2014 pour être revue au 1er juillet 2014 et ainsi de suite, histoire de nourrir un corps de fonctionnaires d’Etat à l’Inspection du travail. On dit qu’en Allemagne il ne comporte que quelques dizaines de pages ! Or nul n’est censé ignorer la loi ! 

La France est en proie à une dérive administrative qui s’aggrave avec un interventionnisme supplémentaire de l’État qui bride les initiatives et complique l’administration des entreprises sans pour autant satisfaire ceux qui le subissent. Si à cela s’ajoute une cacophonie gouvernementale, la France devient un bateau ivre dont le génie tourne à la folie. Je pense que le français devrait se rapprocher de l’islandais qui, au bord de la faillite, a renversé son gouvernement, mis en prison les banquiers qui n’avaient pas pris la fuite, renégocié sa dette, réécrit sa Constitution, réélu une Assemblée Constituante avec une partie de gens du peuple, et vient de remettre en cause sa candidature à l’Union européenne et à la zone euro ! Alors  pourquoi pas aussi chez nous « la révolution des  casseroles » ? 

Ce qui est possible en Islande peut l’être aussi en France 

Car à cœur vaillant, rien d’impossible ! 

Encore faut-il le vouloir ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


dimanche 29 septembre 2013

La nuit d’une démocratie imparfaite

Comme je l’ai déjà exprimé il y a les jours de la semaine où l’activité laisse peu de place à la réflexion et puis il y a le week-end qui, pour la plupart d’entre nous, signifie le repos ou des activités plus planifiées et plus paisibles. L’esprit peut alors se poser des questions plus fondamentales. Le militant politique a le droit se poser la question de « ce vers quoi il court », de « ce qu’il défend avant tout », de l’importance relative d’un leader politique par rapport à ses idées.

Au fond de quoi souffre la France d’aujourd’hui ? Certains diront d’un nombre de pauvres en augmentation, d’autres d’un chômage endémique, ou bien encore d’une immigration envahissante, d’une pression fiscale insupportable, d’une insécurité grandissante, etc. Au passage on remarque que les préoccupations ne sont que des préoccupations touchant personnellement à notre vie de citoyen. L’individualisme se répand au dépend du collectivisme. Il touche les milieux politiques dans lesquels le sens du « bien commun » s’affaiblit. 

J’ose dire que la France souffre avant tout d’une démocratie déjà imparfaite selon le classement mondial établi par Reporters sans frontières, mais dont on perçoit qu’elle dévie de plus en plus vers l’autoritarisme voisin du totalitarisme. Elle ne fait que suivre en cela l’Europe qui s’éloigne de plus en plus des peuples pour imposer une gouvernance de technocrates manipulés par de grandes puissances économiques et financières. La pression des manufacturiers du tabac sur les commissaires n’est que la partie visible de l’iceberg. 

La liberté d’expression est la première mise sous l’éteignoir, pour atteindre bientôt peut-être le droit de propriété. Il devient difficile de manifester même pacifiquement des idées contraires à celles du gouvernement, le référendum n’est plus utilisé par l’État et celui issu de l’initiative populaire a été rendu inaccessible par les conditions requises. En Suisse il suffit de 0,62% de signatures, soit 400.000 en France, pour déclencher une votation sur… l’autorisation de minarets sur les mosquées ! 

Les procès pour tout écrit ou propos décrété comme raciste par « SOS racisme » ou la Confédération du Culte musulman se multiplient. Le premier médiatisé a été celui d’Eric Zemmour qui n’a fait qu’un travail de journaliste en relatant la vérité sur la population carcérale. « Valeurs actuelles » est sur la sellette et les islamistes veulent la faire taire avec une action d’Interpol ! 

" La liberté, celle qui s’est construite en deux millénaires en produisant les socles de la liberté de conscience (réalisant la liberté de croire ou de ne pas croire, la liberté de croire de telle manière ou d’une autre, la liberté de parole et de brocarder et/ou de réfuter les dogmes religieux, tous les dogmes religieux et leurs « prophètes », quels qu’ils soient)-, est une réalité qui est en train de s’effacer. " 

De quoi sommes-nous coupables ? C’est d’avoir accueilli une immigration de masse trop importante pour assurer son assimilation, assimilation que nous sommes en train de rater et qui ne fait qu’augmenter le chômage et le poids des prestations sociales. Mais le peuple l’a-t-il réellement voulu ? La propagande du multiculturalisme a caché des décisions autoritaires et le doublement des naturalisations voulu par Valls ne correspond en rien à la volonté des français qui s’expriment dans les sondages. 

Il en est de même de la justice et de l’application des peines que Taubira vient de modifier. 70% des français sont pour le rétablissement des peines plancher et même leur durcissement, 90% d’entre eux veulent que les condamnés exécutent au moins 75% de leurs peines. Qu’en écoute le gouvernement ? Rien, il fait l’inverse ! 

L’utilité d’être dans la zone euro crée un débat en Allemagne, au Royaume-Uni, en Hongrie, en Irlande. En France, les partis à droite de l’UMP demandent ce débat et les partis traditionnels bloquent tout espoir de débat sur ce sujet par des propos sur le catastrophisme de sortie. Pas d’argumentation autre, pas de débat, pas de démocratie alors que les sondages montrent que la population n’est plus sûre de son utilité. 

La France est bloquée car la démocratie est bloquée. Tous les autres sujets deviennent secondaires même l’économie. Les deux partis qui gouvernent la France manœuvrent pour garder les rênes, en opposition le temps des élections et de concert tout-de-suite après. Ils confisquent la démocratie. Le résultat c’est que les dogmes fleurissent, les corporatismes influents imposent leurs vues, l’argent du peuple part enrichir les banques et les lobbys internationaux. 

Quand les gouvernants ne considèrent plus leurs citoyens

Que comme des contribuables 

C’en est fini de la démocratie alors : 

« La démocratie c'est la liberté, comme Judas était le Christ. » 
Pierre-Joseph Proudhon 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon



samedi 28 septembre 2013

Le réchauffement climatique… échauffe d’abord les esprits

Cet article du week-end ne sera qu’indirectement politique et n’engage que son auteur mais il traite sur le plan mondial d’un sujet hautement économique et humanitaire. Le Giec, groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat et rattaché à l’ONU,  vient de réaffirmer et de durcir ses prévisions de réchauffement climatique pour la fin du siècle dans un cinquième rapport présenté vendredi à Stockholm. Il persiste et signe sur la cause humaine de ce réchauffement. Il prévoit jusqu’à 1m d’élévation du niveau des mers et une augmentation de la température moyenne de 5° en fourchette haute de ses calculs.

Il se trouve que la prévision d’un hiver froid, le plus froid depuis cent ans, vient de relancer une polémique scientifique qui n’est pas prête de s’éteindre. Il est bien évident que le constat sur une saison n’a pas d’importance sur l’appréciation d’une variation climatique d’une centaine d’années. Plus sérieux déjà est le constat que depuis 1998, un ralentissement de la hausse de la température moyenne mondiale se fait sentir. Cet infléchissement de la courbe est régulièrement cité pour mettre en doute la solidité des prévisions sur le climat. Les explications fournies par le Giec n’apparaissent cependant pas convaincantes pour un certain nombre de scientifiques qui contestent les rapports du Giec sur ce sujet. 

Bien qu’ayant travaillé sur quelques sujets météorologiques, je n’ai aucune compétence autre que celle de spécialiste des modèles mathématiques. Je ne donnerai donc acte à personne de la solidité des données mises dans ces modèles ni sur les hypothèses de causalité prises en compte, à savoir principalement l’influence du gaz carbonique émis par les activités humaines. Par contre je peux témoigner que les prévisions à très long terme par des modèles mathématiques sont un exercice hautement risqué sur le plan scientifique mais pas pour les individus qui l’on faite… car ils seront morts avant que l’on constate éventuellement qu’elles sont fausses. 

Ceci étant dit il reste le problème de la causalité d’un phénomène, en particulier l’augmentation du gaz carbonique est-il la cause du réchauffement ou l’effet de celui-ci ? C’est l’éternel problème de la poule et de l’œuf… par quoi commence-t-on ? Un certain nombre de scientifiques y voit seulement un effet d’un autre phénomène d’origine solaire entre autres. D’autres scientifiques russes parlent d’une entrée dans une ère glaciaire, le ralentissement actuel en étant l’élément précurseur. 

N’attendez pas que j’émette un avis sur les hypothèses prises dans les modèles mathématiques prévisionnistes. Par contre j’insiste sur le fait que les modèles mathématiques ne fournissent des résultats qu’en fonction des données entrées et le choix des paramètres agissant sur le résultat, à savoir ici la température moyenne du globe dans une centaine d’années. Si les données entrées sont contestables et surtout si les paramètres influents ne sont pas les bons, la prévision n’a aucune chance d’être valable. Or le Giec engage tous les États du monde dans des évolutions économiques, voire politiques, aux conséquences très lourdes. 

Imaginons un instant que le gaz carbonique ne soit pas le responsable du changement climatique ? A quoi rimerait toute cette énergie dépensée pour diminuer l’apport de ce gaz par l’industrie, par nos voitures ? Les climato-sceptiques ne désarment pas et nul n’ignore que de très gros lobbys fournissent beaucoup d’argent au Giec, dont une grande partie des membres sont des administrateurs ou des bureaucrates. Une seule chose est sûre, c’est que l’unanimité de la communauté scientifique n’est pas acquise. En conséquence, vu l’impact énorme des prévisions du Giec sur l’économie et donc la politique mondiale, il est très inquiétant de partir sur des certitudes contestées et contestables, ne serait-ce que par la fragilité des prévisions à long terme. On n’a jamais vu aucune de celles-ci se réaliser. En particulier les prévisions sur l’épuisement des matières énergétiques n’ont jamais été corroborées par les faits depuis plus d’un demi-siècle. 

Quand les modèles mathématiques se fragilisent sur des prévisions à long terme 

Quand des intérêts financiers énormes et privés sont en jeu 

Quand la communauté scientifique n’est pas unanime 

La plus grande prudence devrait être respectée ! 



Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon