lundi 30 mars 2015

Krach ou guerre, 1929 ou 1939 ?



Un nouveau front est ouvert au Moyen-Orient. Une coalition de neuf pays arabes conduite par l’Arabie saoudite a lancé jeudi dernier des raids aériens au Yémen pour empêcher, dit-elle, des rebelles chiites Houthis d’instaurer un régime pro-iranien dans ce pays frontalier du royaume saoudien. L'Arabie Saoudite annonce bloquer les ports du Yemen et se prépare pour une invasion terrestre. La capitale yéménite, Sanaa, est intensément bombardée. La Russie est prête à agir et menace l’Arabie Saoudite. Des dizaines de morts commencent à s’accumuler. La guerre change tragiquement de dimension. On lit dans le quotidien anglais The Independent : « Fait sans précédent dans l'histoire arabe moderne, une coalition sunnite de 10 nations, incluant le Pakistan, pays non-arabe mais possédant l'arme nucléaire, a attaqué une autre nation arabe. Les sunnites et les chiites du Moyen-Orient sont maintenant en guerre les uns contre les autres en Irak, en Syrie et au Yémen. »

Le Pakistan détient l’arme nucléaire et l’Iran soutient les chiites, lequel est soutenu par la Russie. Ce n’est donc pas un conflit mineur. Le Yemen est un pays pauvre et désertique. Alors pourquoi ? Il est probable qu’il s’engage là un grand combat pour la possession de tout le Moyen-Orient et des champs pétrolifères qu’il contient. Mais c’est peut-être surtout le contrôle de tous les points de passage des tankers qui ravitaillent le monde. Enfin il faut tenir compte que, selon The Independent : « La moitié à peu près de l'armée saoudienne est d'origine tribale yéménite. Les soldats saoudiens sont intimement impliqués au Yémen — via leurs propres familles — et la révolution au Yémen est un coup de poignard dans les tripes de la famille royale saoudienne. » L’unité de l’Arabie Saoudite est probablement menacée. 

Le chaos voulu ou aidé par les occidentaux où ils essaient d’empêcher l’Iran de rentrer dans le club des nations possédant l’arme nucléaire, arment l’Arabie Saoudite, les rebelles syriens et même l’EI, tout en leur infligeant des frappes ciblées, rend leur position particulièrement confuse. Ce nouveau front au Yemen ne peut les laisser indifférents, pas plus que le renouveau de l’influence russe sur la géopolitique mondiale. Depuis la Syrie, la Russie montre une détermination à stopper son encerclement par l’OTAN et elle agit en Ukraine et désormais sur le conflit yéménite. Pour répondre à l’arrivée d’armes et de troupes dans les Etats Baltes, en Pologne, en Roumanie, elle développe également une contre-offensive aux portes des USA, comme au Venezuela et au Mexique. Depuis les fusées à Cuba, avec l’Ukraine, le Moyen-Orient et une grande partie de l’Afrique, nous n’avons jamais été dans une phase aussi dangereuse d’extension d’un conflit global.

Mais les menaces financières et économiques se précisent dangereusement. Il serait presque anecdotique de dire qu’en 2015, près de 50 000 entrepreneurs mettront la clé sous la porte, car si les macro-économistes voient dans les 1,5% de la zone euro et les peut-être 0,8% de la France, une situation bien meilleure, les entreprises elles, voient une croissance au diesel. Il y a plus important. Les prévisions du très sérieux centre de recherche et de management suisse IMD, ont été confrontées juste avant le 14 juillet aux analyses long terme des grandes banques américaines, Goldman Sachs, Meryl Lynch, aux experts du FMI et de la réserve fédérale américaine… Tout le monde est à peu près au diapason pour prédire le risque d’un nouvel effondrement des marchés qui entraînerait un nouveau dérèglement de la situation économique. De telles prévisions qui circulent désormais dans toutes les grandes capitales ridiculisent les propos du président français quand il persiste à penser que nous sommes sur le chemin du redressement. 

Nous revenons à la situation de juillet 2008 où le monde de la banque était déjà paniqué par les excès monétaires américains sur les subprimes. Après le blocage du système bancaire en septembre 2008, les chefs d’Etat anglais, français et allemands ont évité la catastrophe de justesse. Cette année, le même scénario est en train de se reproduire en plus grave. Mais l’aveuglement français est incroyable. Même les Américains et  les Britanniques qui ont affiché des performances remarquables depuis 2011 commencent à reconnaître que la bonne santé de leurs économies est très artificielle. Malgré les communications officielles biaisées, les experts et les analystes, eux, savent qu’aux États-Unis les mises en chantiers, les permis de construire, les commandes de biens durables, les commandes à l’industrie, et la production industrielle, tous ces indicateurs sont à la baisse depuis Avril. Même phénomène inquiétant en UK  où les ventes au détail, et  les rentrées fiscales, sont à la baisse depuis deux mois …

A la veille du week-end dernier, une convention de banquiers américains qui réagissaient aux prévisions pessimistes de l’institut de management suisse IMD, a convenu que la politique des QE (assouplissement quantitatif monétaire), conduite par les banques centrales, n’avaient pas généré grand-chose dans l’économie réelle, en dehors de la hausse spectaculaire du prix des actions dans les pays occidentaux et des prix de l’immobilier dans des régions comme le Brésil, le Canada, la Grande-Bretagne. Les Bourses sont en surchauffe. La valeur boursière est sans aucun rapport avec les performances économiques. La création monétaire n’a pas contribué à créer de la richesse réelle, mais a principalement servi à enrichir l’industrie financière de Wall Street ou de la City en donnant l’illusion d’un enrichissement. 

Alors ? En 1994, la bulle obligataire… En 2001, la bulle internet … en 2008, la crise des subprimes… en 2015, une nouvelle bulle financière ? Notez un signe avant-coureur tangible dans notre vie quotidienne, la difficulté de plus en plus grande auprès des banques pour retirer de l’argent. La « chypriotisation » est en marche et la peur des banques est un rush des déposants pour récupérer leur bien qui les incite à limiter ou rendre plus difficiles les retraits. On voit apparaître ce type de message : « Nous constatons un fonctionnement irrégulier de votre carte bancaire, les plafonds de votre carte ont été diminués_ Crédit Agricole de l’Ile-de-France ». La raison est aussi la limitation de la fraude pour donner des délais longs pour les retraits de sommes importantes. Cela peut aller plus loin, selon le témoignage d’une retraitée, qui s’est faite convoquer par son agence pour un retrait de 3.000 euros non exécuté. Le responsable a évoqué que le montant de sa retraite n’était pas en concordance avec un tel montant, ce qui est parfaitement illégal de la part d’une banque ! 

Entre la guerre hégémonique des USA, par monnaie et armes interposées, 

Les guerres religieuses alimentées plus ou moins consciemment

Le monde du chaos s’empare de la planète pour broyer 

Ceux que la fortune ne protègent ni de la pauvreté

Ni d’une mobilisation servile ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

Gauche déchirée, Droite colmatée, troisième voie en construction



Les élections départementales nationalisées et confuses avec des attributions du Conseil départemental non précisées et le flou du binôme candidat ont souvent conduit les électeurs soit au vote blanc et à l’abstention soit à voter plus politique que personnalité choisie par manque d’identification du binôme. D’ailleurs les classements effectués par le Ministère de l’Intérieur sont révélateurs du flou volontairement provoqué. Par exemple les divers droite représentent soit des tendances FN, soit UMP-UDI-Modem, ce qui n’est pas la même chose. On voit alors que le score du FN se rapproche beaucoup plus de sa proportion de votants que du nombre de binômes élus. Le cas du Vaucluse est significatif avec une Ligue du Sud fortement représentée à l’extrême-droite. De la même façon dans l’Hérault, un binôme élu comprenant un MPF et soutenu par le maire de Béziers qui est proche du FN, montre une tendance plus proche du FN que de l’UMP.

Dans le cas où l’élection départementale devient nationalisée, il serait plus normal d’ajouter une dose de proportionnelle. Ceci éviterait de constater que le FN avec 5 millions de voix au premier tour, ne récolte aucun département et n’a que 62 élus soit 1,5% du total. C’est un véritable délit de démocratie qui perdure et qui ne peut que renforcer le désir de revanche des sympathisants et la réprobation-incitation des hésitants. On ne peut que le regretter qu’elle que soit l’opinion d’un citoyen à son sujet. Les scores en nombre de voix des extrêmes gauche et droite sont le véritable constat de ce vote où le rejet des partis de gouvernement devient de plus en plus marqué. Il n’est pas jusqu’au nombre de bulletins blancs qui vienne le confirmer avec 5,71% des votes exprimés soit plus de 1,1 millions de votes. Ils viennent s’ajouter à l’abstention de 49,83% réduisant les votes pour les candidats à moins de 44% et une approbation du parti de gouvernement passant de 25,41% à 11%. C’est dire l’ampleur du désastre même si on peut penser que dans une élection nationale aujourd’hui avec moins d’abstentions le pourcentage serait plus proche de 16%, cela reste bien peu. 

La gauche voit la droite empocher probablement plus de départements qu’elle en avait avant l’élection soit  66 possibles sur 101, la gauche passant de 61 à entre 30 et 33. C’est une cuisante défaite mais la droite traditionnelle n’a rien prouvé d’autre que d’empocher la déception envers le gouvernement actuel sauf de prouver sa capacité à rassembler ses forces. C’est son seul mérite, mérite que Sarkozy et l’ineffable couple Jupé-Bayrou se disputent. Cette collusion devant le danger à gauche et à droite de la coalition ne résistera pas forcément jusqu’aux présidentielles et l’UMP a fait un très faible score, inférieur à 7%, au premier tour, l’essentiel du score de 28,75% étant alors réalisé par l’Union de la Droite, ce qui promet de belles batailles pour assurer un véritable leadership, l’UDI et le Modem étant réduit à des miettes, n’atteignant pas les 2% à eux deux. En tenant compte des abstentions et des votes blancs le score de l’alliance passe de 37,79% à 17,55%. Elle n’a pas encore à pavoiser pour les régionales et la présidentielle.

Ce n’est pas le nombre de binômes élus pour chaque parti, ni le nombre de départements gagnés qui définit le véritable visage de la France mais bien les résultats du premier tour. L’augmentation du pourcentage de bulletins blancs entre le premier et le deuxième tour en est un indicateur. Les alliances à gauche et à droite rendent confus les résultats sauf pour les binômes homogènes ayant clairement défini leur appartenance non seulement à l’inscription mais sur leurs affiches. Néanmoins il est clair que le FN qui s’est désigné sans ambiguïté est le premier parti de France et de loin en faisant presque le double de voix du PS. Pour la droite la désignation d’un leader s’avère difficile tant le score de l’UMP seul est faible et guère supérieur au score du front de gauche. De toute évidence les électeurs de la droite traditionnelle votent par réflexe d’opposition à la gauche et par peur de l’extrême. Les politiques UMPS sont désormais si proches que la droite souffre d’un défaut d’identification. Les extrêmes gauche et droite vont se faire entendre de plus en plus devant un gouvernement affaibli et une droite sans réelles propositions différenciatrices.

La France va devenir rapidement ingouvernable. 

Appauvrissement et restriction des libertés

Peuvent pousser le peuple dans la rue… 

Dès cette année 2015 ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

dimanche 29 mars 2015

Démocratie, UE, euro, chômage, tout est à repenser



Les politiques menées depuis quarante ans montrent que la situation de notre peuple ne s’améliore pas. Les politiques, qui ont été ou sont en charge de gouvernance, et les médias aux ordres, peuvent nous raconter toutes leurs sornettes, le chômage et la pauvreté augmentent. Cela ils ne peuvent le nier. L’Union Européenne plus sociale est un leurre comme la paix puisque nous avons eu la guerre du Kosovo et que nous sommes impliqués dans la guerre en Ukraine, sans parler de nos armées dans de nombreux pays d’Afrique et au Moyen-Orient. Qui a décidé de l’appauvrissement du peuple ? Qui a décidé d’envoyer nos soldats se faire tuer et blesser, nos propres enfants, sinon des politiques échappant finalement à tout contrôle ?

Sommes-nous toujours dans un pays pratiquant la démocratie, c’est-à-dire où le peuple peut réellement décider directement de son avenir et contrôler ceux à qui il confie l’action législative et exécutive ? L'indice de démocratie est un indice créé en 2006 par The Economist Group qui prétend évaluer le niveau de démocratie de 167 pays dont 166 sont des états souverains et 165 sont membres des Nations Unies. Cette étude a été publiée pour la première fois en 2006 et peut être sujette à caution dans la mesure où elle n’est pas contrôlée et publiée par des citoyens n’ayant aucun intérêt à falsifier les chiffres mais par des économistes liés à un système de mondialisation contrôlé par des puissances foncièrement opposées à la démocratie. 

Néanmoins l’indice classe les pays en ordre descendant dans quatre catégories, les démocraties, les démocraties imparfaites, les régimes hybrides et les régimes autoritaires. Il est construit à partir de cinq critères d’évaluation : processus électoral et pluralisme, fonctionnement du gouvernement, participation politique, culture politique et libertés civiles. En 2011, la France était à la 29ème place dans le classement global et au 4ème rang dans les démocraties imparfaites alors que les pays du nord de l’Europe cumulent les 4 premières places de l’indice global de démocratie, la Suisse la 7ème et l’Allemagne la 14ème. Nous ne devançons l’Italie que de deux places. La liberté de la presse est intimement liée à la pratique de la démocratie et le classement 2013 de Reporters sans Frontières remet d’ailleurs de nouveau les pays nordiques en tête et la France à la 37ème place juste devant le Salvador !

La cause est entendue. En France, on ne peut plus assurer la démocratie, c’est-à-dire le gouvernement par le peuple et pour le peuple. Le peuple est de moins en moins sollicité par le référendum et ses élus le représentent de moins en moins. Par ailleurs les lobbies et les banquiers influencent les gouvernements non pour le peuple mais pour eux-mêmes. Moins la démocratie est directe, moins elle a le nom de démocratie et c’est un point de notre constitution qu’il serait temps de remettre en cause. La communauté de communes éloigne par exemple l’administré des pouvoirs de décision lorsque les maires restent en place. On introduit un échelon supplémentaire et la communauté de communes n’est plus en lien direct avec l’électeur. Il en est de même des sénateurs sur lesquels nous n’avons pas non plus de lien direct. 

Le gouvernement lui-même n’a de comptes à rendre qu’au Parlement. Le refus d’organisation du référendum, comme le référendum d’initiative populaire rendu quasi impossible à mettre en œuvre, fait que les contrôles du peuple par les votes sont suffisamment espacés pour que le chef de l’Etat puisse continuer à exercer son pouvoir dans la désapprobation même largement majoritaire de son action. Le résultat du référendum sur la Constitution européenne a été contourné, le référendum sur le mariage pour tous a été refusé. On est devant un déni de démocratie. L’entrée dans les conflits extérieurs ne répond à aucune réelle menace pour la sécurité intérieure, les attentats anti-juifs ou anti-français ne datent pas d’hier. Notre intervention au Mali ne s’avère opérante que pour sauvegarder nos intérêts au Niger pour l’uranium. Nous n’avons résolu aucun des problèmes de cette nation et notre sécurité intérieure n’était nullement menacée. Le peuple était-il d’accord pour envoyer ses soldats s’exposer dans les conflits afghans, libyens, maliens, syriens, irakiens, etc. ? Qui peut l’affirmer ? 

L’Union Européenne est l’illustration de cette perte de lien du citoyen avec le pouvoir qui s’exerce sur lui. Le député européen ne rend de compte à personne une fois élu, les Commissaires sont des technocrates surpayés qui manœuvrent pour conserver leur poste et l’exécutif se garde bien de demander par référendum la permission d’intégrer l’Ukraine dans l’UE et d’œuvrer pour la soumission de la partie russophone. On nous habitue doucement à la perte du tout contrôle qui satisfait les puissants, ceux qui profitent au maximum du travail des peuples et ceux qui leur doivent un certain pouvoir d’agir à leur profit. La mise en œuvre de l’euro, la perte de fonctions régaliennes des pays, le maintien de l’immigration ne sont que des décisions de soumission des peuples. Peu leur importe l’augmentation de la pauvreté et du chômage dans des limites qui empêchent les révolutions, seules manifestations du peuple qui contrarient leurs projets. Corruptions, magouilles, ponctions fiscales des classes moyennes, restrictions des libertés, sont les conséquences de la perte de démocratie. Si les institutions, donc la Constitution, n’impose pas mieux le fonctionnement de la démocratie, le pouvoir ne quittera plus les puissants, banquiers et lobbies. Ils continueront à s’engraisser sur le dos des peuples et à en faire de la chair à canons.
 
 Il est temps d’en revenir à une démocratie plus directe

Où les orientations sont celles décidées par le peuple 

Et où ceux qui les exécutent sont soumis

Au contrôle, non pas de leurs pairs, 

Mais des citoyens !