samedi 29 décembre 2018

Matraquage médiatique jusqu’à l’obscurantisme !


La France surfe toujours sur le siècle des Lumières et se prend encore pour la lumière du monde. Elle aime les grandes idées qui vont changer le monde et elle se croît le peuple élu pour sauver la planète. C’est quasiment devenu une mystique comme le peuple élu juif. Cette propension est savamment cultivée par les médias qui enfourchent l’air du temps et apportent la dose de certitude nécessaire au soutien des grandes idées altruistes ou propagées comme telles. La France, prenant les Droits de l’Homme sous son bras et faisant semblant d’avoir inventé la démocratie, historiquement anglo-saxonne mais en mettant en avant son appartenance à la civilisation gréco-romaine, se fait le chantre de deux grandes idées, l’Europe et le réchauffement climatique. Macron nous y entraîne en se présentant comme le leader européen de la grande idée européenne, et la France, forte de son faible taux d’émission carbone, se veut le pays propagateur de la décarbonisation de la planète. Dans les deux cas la contestation du bien-fondé de cette position est inattaquable, il s’agit de dogmes qui se justifie par eux-mêmes et dont on est seulement fondé de vanter les bienfaits. 

J’ai entendu encore hier un journaliste pro-européen considérer comme impensable l’idée seule du Frexit. L’appartenance à l’UE ne saurait être remise en question. « Pourquoi ? », « Parce que, un point c’est tout ». Il en est de même pour le réchauffement climatique, le consensus scientifique est acquis. « J’ai pourtant lu un article scientifique qui… », « Le consensus est acquis, fermez le ban ». Ceux qui insistent en pensant autrement sont considérés comme des idiots, des demeurés, mais pire comme des gens dangereux pour la France, l’Europe et la Planète, des empêcheurs de tourner en rond qu’il faut écarter au plus vite sous peine de catastrophes irréversibles. D’ailleurs une partie importante de la population abonde dans le sens de ces verdicts, au mieux sourit de l’ignorance des contestataires, au plus les accuse de mettre leurs compatriotes en danger. D’autres sujets moins médiatisés font partie de cette façon autoritaire de juger. Si un expert exprime dans un média un doute sur la dangerosité du glyphosate, il sera définitivement blacklisté.
 
En dehors du fait de savoir qui a raison dans tous ces cas, il est grave de constater que la liberté d’expression scientifique est jugulée. La science, par définition, se nourrit du doute. Tout peut être remis en cause constamment, même le bing bang à condition de pouvoir prouver pourquoi. Une société qui accepte des soi-disant vérités, sans essayer de réfléchir sur elles, se dirige vers un autoritarisme qui se nourrit de l’obscurantisme. Je suis frappé par le nombre de signatures recueillies par la pétition voulant mettre en accusation le gouvernement pour la faiblesse de son engagement sur le plan de la transition écologique. La France vit une situation d’urgence, non seulement budgétaire, mais de révolte d’une catégorie importante du peuple contre les institutions qui la méprisent et l’appauvrissent. Où est l’urgence ? Dans les têtes matraquées depuis 40 ans sur le réchauffement climatique, elle ne peut être ailleurs. Depuis 1998, les températures du globe n’évoluent pratiquement pas, et en 2018 ce serait devenu une urgence ! 
 
Qu’un million de personnes soient prêtes à faire dépenser 10 milliards par an rien que pour la transition énergétique alors que certains de nos compatriotes en sont à rogner sur les dépenses de consommation et de chauffage montre à quel point nous entrons dans un obscurantisme idéologique. Il y a les mesures de bon sens, comme celles d’économie d’énergie, l’isolement des logements, les circuits courts, mais il y en a d’autres qui défient les règles élémentaires d’une politique économique raisonnable. La France dans ce domaine est en train de perdre la boule. Sa frénésie dans le développement des énergies renouvelables (EnRia) est en train d’en faire un cas particulier et déraisonnable dans le monde. La COP21, en 2015, devait sauver le monde grâce à des investissements massifs dans ces domaines. Elle n’a rien fait de tel. Au contraire, les années 2016, 2017 et 2018 sont marquées par une accélération de la baisse des investissements dans les EnRia. 
 
En Chine les investissements stagnent mais la demande énergétique augmente rapidement, ce qui diminue l’importance relative des EnRia. C’est aussi le cas aux Etats-Unis. Mais en Europe, le recul des investissements annuels est massif : -60% entre 2011 et 2017. L’expérience européenne en ce domaine est particulièrement significative, parce que c’est là que les renouvelables ont été glorifiés, adorés, subventionnés, développés. Le déclin est particulièrement remarquable dans les pays qui se sont voulus les champions de l’électricité renouvelable, et qui l’ont effectivement été : Allemagne, Espagne, Italie. En Allemagne, la baisse entre 2011 et 2017 est d’environ 90%. Le cas de l’Allemagne est particulièrement intéressant parce que ce pays n’a pas sensiblement diminué ses émissions de carbone malgré le très fort développement des EnRia et reste le pays à la plus forte émission de CO2 par habitant. En Espagne et en Italie, elle est quasiment de 100%, puisque ces pays ont pratiquement cessé d’investir dans les renouvelables depuis 2013 ou 2014 ; on notera au passage qu’ils ont totalement ignoré les « engagements de l’Accord de Paris ». 
 
Comment s’explique cet effondrement ? La raison immédiate en est que ces pays ont réduit (Allemagne) ou supprimé (Espagne et Italie) les subventions qui avaient causé les investissements considérables du début de la décennie. Plus de subventions, plus d’investissements. Mais une raison plus profonde est à chercher du côté des inconvénients et des coûts de l’intermittence des renouvelables – tels que les coûts de transport, ou la diminution de la durée de fonctionnement des formes classiques d’électricité (et donc l’augmentation de leur coût unitaire de production). Les EnRia, énergies intermittentes, aléatoires et subventionnées, c’est-à-dire l’éolien et le solaire, ne permettent pas d’assurer la sécurité d’approvisionnement. Il n’y a plus guère que Negawatt et le Syndicat des énergies renouvelables qui soutiennent le contraire. Il faut donc un réseau de centrales électriques pilotables à la demande en parallèle avec les EnRia. Mais si on installe de plus en plus d’EnRia, ces centrales « en secours » (en réalité, comme la capacité équivalente de l’éolien est de 25 %, celle du solaire 11 %, c’est ce « secours » qui structure véritablement le réseau électrique) produisent de moins en moins, et de façon hachée, ce qui nuit à leur rendement, à leur longévité, et fait exploser leur coût au kWh puisque les frais fixes sont moins couverts. Plus personne ne veut donc investir dans ces centrales. 
 
On voit que dans un pays comme la France, au bord de la faillite et globalement exportatrice d’électricité, les EnRia posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent en particulier sur l’urgence budgétaire. L’Allemagne a dépensé de l’ordre de 250 milliards dans les EnRia et a compris qu’il fallait mettre la pédale douce même si elle a un budget excédentaire. Tout nouvel investissement dans les EnRia crée des productions à exporter, l’Allemagne étant déjà exportatrice d’électricité. L’Allemagne qui doit maintenir des centrales thermiques pilotables attend l’arrivée du gazoduc North Stream II venant de Russie et pense devenir le fournisseur de secours en nous poussant à arrêter nos centrales nucléaires.
 
De plus la France, en grande difficulté financière et en crise sociale, n’hésite pas à augmenter sa participation financière de 3 milliards en 2015 à 5 milliards en 2020, soit une augmentation de 60% des financements apportés par la France aux pays en développement en matière de lutte contre le changement climatique. En outre, la France contribuera au fonds d’adaptation au changement climatique destiné aux pays en développement à hauteur de 15 millions d’euros et aux fonds pour les pays les moins avancés à hauteur de 20 millions d’euros, deux fonds onusiens qui permettent d’accompagner les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. 

La France est-elle généreuse ou victime de ses idéologies au profit des grandes puissances financières ? Quand on voit le peu de certitude que nous offre les modèles mathématiques prévisionnels, les actions des deux principaux pollueurs mondiaux soit le retrait des COP pour les Etats-Unis soit l’inertie pour la Chine, on peut se demander quel résultat tangible sur le climat on peut attendre de ces dépenses. Aux gilets jaunes à qui on refuse l’augmentation du SMIC et aux retraités qui voient leur retraite diminuer, leur parle-t-on de ces dépenses à répartir dans le monde entier ? Les actions pour le réchauffement climatique permettent en fait de dépenser l’argent à tort et à travers mais toujours dans le sens de son transfert vers les grands lobbies, omniprésents dans ces grands rendez-vous planétaires.
 
L’Etat est responsable de la bonne gestion de l’argent public. 

Il lui incombe de cibler les dépenses urgentes et nécessaires

Ceci est d’autant plus primordial que l’argent se fait rare. 

En matière de réchauffement climatique, il l’oublie.

Il omet aussi de faire le bilan du choix de l’UE. 

Seul le matraquage vaut démonstration,

Permet de cultiver l’obscurantisme,  

De passer pour l’élite savante,

Et de diriger autoritairement.
29/12/18

mardi 25 décembre 2018

Noël au balcon, Pâques en caleçon !

Le peuple en gilet réellement ou mentalement fête un Noël doux, un Noël clément pour ceux qui se relaient sur les barrages. Les mesures annoncées sont encore si sujettes à variations et soumises aux aléas des décrets d’application, qui peuvent en dénaturer tout le contenu que la vigilance est de mise et que les revendications continuent. Quatre sujets sont maintenant sur la table du gouvernement 
  1. Une plus grande participation directe aux décisions importantes les concernant
  2. Une amélioration pérenne du pouvoir d’achat
  3. L’amélioration des services publics en particulier dans la ruralité
  4. La continuation de la trajectoire du plan de transition écologique
La première revendication touche au fonctionnement constitutionnel et elle est matérialisée par une demande de création d’un Référendum d’Initiative Citoyenne pour faire approuver par le peuple une nouvelle forme de gouvernance du pays. La réforme constitutionnelle, ne pouvant avoir lieu qu’avec l’accord du Congrès réuni à Versailles, est donc soumise à l’approbation des partis représentés au Parlement, si l’on respecte le processus démocratique. Révolution et coup d’Etat n’ont de sens que lorsque le peuple est désespéré de ne pouvoir se faire entendre… La Révolution peut être pacifique mais c’est la mise en accusation et la dissolution de la représentation parlementaire ainsi que la mise en prison des fraudeurs de la puissance financière dont les banquiers. C’est la révolution des casseroles en Islande, pays qui est désormais au top de la réussite économique en Europe et hors UE. 

Les deux revendications suivantes touchent au budget de l’Etat. La solution rapide et de facilité est de creuser le déficit pour satisfaire celles-ci. Malheureusement le déficit de 2018 va probablement être de 9 milliards au-dessus des prévisions avec une croissance de l’ordre de 1% au lieu des 1,7% prévus dans le PLF 2018. De plus le déficit budgétaire prévu au PLF 2019 était à 2,8% du PIB, au lieu des 2,7% prévus en 2018, budget 2019 initialement bâti sur une croissance de 1,9%. Deux faits nouveaux sont intervenus depuis, d’une part la remise en cause par l’UE, l’INSEE, la Banque de France et le FMI des prévisions de croissance pour 2019, et d’autre part la jacquerie des gilets jaunes qui pousse le gouvernement à une dépense supplémentaire de 10 milliards. Pour le premier point les estimations de croissance pour 2019 oscillent entre 1,6% et 1,3% selon les institutions. Le coup de pouce au pouvoir d’achat le plomberait de 0,1% selon Bruno Lemaire si l’on tient compte du retour de recettes par une croissance de la consommation. La nouvelle révision du PLF 2019 proposée aux parlementaires est basée sur une croissance de 1,7%, valeur nettement supérieure aux dernières prévisions de l’INSEE à 1,3% et même de la Banque de France à 1,5%. Les prévisions de croissance pour l’UE de 2019 étant abaissées par rapport à 2018, et la croissance acquise sur les 3 premiers trimestres de 2018 n’étant que de 0,76%, on peut s’attendre à ce que la croissance de 2019 ne soit pas au-dessus des 1,3% prévus par l’INSEE au lieu des 1,7% du nouveau PLF 2019 en discussion. En conséquence c’est de l’ordre de 5 milliards d’euros qui manqueront par rapport aux dépenses prévues. 

Noël au balcon risque fort de se terminer pour nous par des Pâques en caleçon car il faudra trouver ces 5 milliards sauf si on laisse filer le déficit. Ceci n’est d’ailleurs pas si sûr car Bruxelles n’a pas dit son dernier mot. SI Moscovici semble disposé à être arrangeant, le Commissaire européen  allemand au budget veut lancer une procédure de déficit excessif contre la France. L’année 2019 va être une lutte intense entre les classes les plus basses de la population et celle des très riches avec une classe moyenne au milieu, poumon financier à plumer dont l’Etat ne peut plus se passer. Derrière cette révolte du peuple qui souffre et de celui qui paye jusqu’à rejoindre la classe des plus démunis, il y a la remise en cause du mondialisme et du multiculturalisme. C’est donc l’UE qui applique ces préceptes avec le plus d’ardeur qui va être au centre du jeu justement à Pâques pour les élections européennes. 

Il me faut de nouveau insister sur une contradiction fondamentale dans les revendications des gilets jaunes, celle de continuer un plan dispendieux de 60 milliards pour l’écologie sous le prétexte du réchauffement climatique alors que l’écologie couvre bien d’autres domaines en particulier pour la santé des humains et les économies d’énergie. Le matraquage médiatique depuis 40 ans sur le catastrophisme du réchauffement climatique fait perdre la tête à nombre de nos concitoyens qui croient bien faire en demandant une dizaine de milliards pour eux et la continuation de la politique énergétique à 10 milliards par an et de plus en urgence. De toute évidence la croissance actuelle de notre pays ne permet pas de satisfaire les deux sauf en creusant la dette ou en supprimant des dépenses sur les services publics. Ceci est d’autant plus absurde que l’exemple de l’Allemagne montre que les énergies renouvelables (EnRia) ne permettent pas de faire baisser le taux de CO2 émis, bien au contraire, puisqu’il faut assurer l’adéquation production-consommation par des énergies pilotables fossiles à cause de leur caractère intermittent et aléatoire. L’Allemagne se contente de compenser ce besoin supplémentaire d’énergie fossile par le passage des centrales thermiques au charbon à des centrales au gaz moins polluantes.

Mais le plus grave est ce caractère d’urgence d’agir inculquée aux peuples par des messages de catastrophisme de plus en plus traumatisants. Depuis la COP24 les +3°C prévus en 1998 pour 2100 sont passés à +5°C et les +1,5°C en 2050 à 2°C sans qu’aucune confirmation puisse être tirée de l’examen des mesures satellitaires de température. Il s’agit juste d’un choix entre des centaines de modèles mathématiques prévisionnels dont les résultats sont dans un éventail allant de +0,1°C à 4,8°C en 2100 ! Les 42 modèles retenus par le GIEC donnent néanmoins une dispersion entre +0,5°C et +2°C en 2050. Ceci montre combien le consensus n’est pas acquis chez les climatologues et combien les prévisions sont incertaines. Le GIEC se permet néanmoins de présenter des conclusions à la COP24 sur des modèles bâtis sur la période 1986-2005 sans les avoir réajustés au vu des mesures satellitaires ultérieures ! J’ai porté sur le graphique la valeur désormais très probable de la température globale terres et océans en 2018. On voit qu’elle invalide complètement le modèle donnant +2°C en 2050. 

Les dernières mesures satellitaires de la NOAA en novembre permettent de réactualiser le graphique publié précédemment sur les 9 premiers mois de l’année. On retrouve la même période de stabilité des températures de 1998 à 2013 à une valeur moyenne de 0,585°C, une montée brutale jusqu’en 2016 due au courant El ñino suivi d'une redescente en 2017 et 2018. C’est une période cyclique particulière, mais même en l’incluant dans la droite de tendance en pointillé, la projection linéaire de la température en 2100 serait de +2°C et non +5°C. Une projection entre 1998 et 2016 en vert ne donnerait que +1,09°C. Elles sont nettement inférieures à l’ancienne prévision du GIEC avec +3°C en 2100. On voit combien cette prévision en bleu n’est absolument pas vérifiée par les mesures satellitaires et ce serait bien pire avec la nouvelle prévision de +5°C.

En conclusion la période de stabilité de 1998 à 2013 n’a été interrompue que par un phénomène cyclique marin et on est en droit de penser que la température en 2019 pourrait rejoindre celle de 2013. L’urgence climatique est donc un leurre basé sur une prévision de réchauffement climatique que les scientifiques honnêtes qualifieraient de « au pif ».

Derrière tout cela se cache un marché énorme intéressant les grands lobbies et une manière malhonnête de l’Etat pour nous soutirer de l’argent en nous faisant prendre des vessies pour des lanternes. Mais selon la Banque mondiale la lutte globale contre le réchauffement climatique est un marché de 89.000 milliards de dollars d’ici 2030 à comparer avec la dette mondiale d’un montant de 60.000 milliards de dollars ! La manipulation du catastrophisme et de la culpabilisation de l’homme dans des actions dites destructrices du climat joue sur nos bons sentiments de respect de la nature et de la protection de nos progénitures actuelles et à venir. Pour l’électricité le développement des éoliennes est une pure connerie pour les ingénieurs puisque leur production d’énergie par rapport à l’investissement énergétique est plus de 20 fois inférieure à celle du nucléaire selon une étude allemande. Ceci est en pleine contradiction avec les vœux des écologistes sur les économies d’énergie. De plus kWh coûte cher et est revendu en grande partie à perte sur le réseau européen. 

Il est temps que les gilets jaunes prennent en compte l’information selon laquelle le coût annuel de la transition énergétique est égal à l’ensemble des cadeaux que le gouvernement leur promet. Si on fait une pause d’un an dans les EnRia, le cadeau est gratuit pour le budget 2019 de l’Etat. Mais si l’on arrête cette gabegie, le cadeau devient pérenne comme l’aide aux entreprises qui va remplacer le CICE. Arrêtons de pousser l’écologie dans un écologisme dogmatique qui fait les choux gras des grands lobbies et vide nos poches pour du vent.

La jacquerie actuelle permet à tous de repenser notre pays


En cela elle marque notre histoire et il était temps.


L’élite mondiale ne craint que les révolutions.


Celle-ci se veut pacifique mais déterminée.


C’est une remise en cause profonde,


Mais la route parsemée de pièges.


Le réchauffement climatique


En est un, c’est un leurre


Au profit des riches !


Claude Trouvé 
25/12/18

lundi 24 décembre 2018

Une vraie urgence : rajeunir la France (4ème partie)

Le précédent article a montré que les prévisions à très long terme sont très piègeuses et que les conclusions à en tirer doivent être perpétuellement remises en cause, que ce soit pour la température du globe ou la population mondiale. J’ai beaucoup travaillé dans les perspectives à long terme qui permettent de réfléchir et de définir un cap à tenir… jusqu’à ce que la réalité constatée dans le court et le moyen terme vous oblige à changer de cap. Il existe pourtant des règles de bon sens. Plus la préoccupation est certaine, plus elle est importante, et plus ses effets sont immédiats, plus elle doit retenir l’attention des gouvernants et plus son urgence est grande. La croissance rapide de la population mondiale remplit ces trois critères, la croissance de la température mondiale ne remplit pas celui de certitude. Par ailleurs ses effets ne sont pas brutaux mais progressifs. Les phénomènes migratoires ont une brutalité d’effets à court terme plus préoccupante que par exemple la montée lente et progressive des eaux à raison de 1 à 34mm/an.

On se doute que la montée inexorable de la population mondiale n’est pas de la même valeur partout dans le monde et il est indispensable d’en avoir une idée spatio-temporelle. Je vais me focaliser sur l’année 2035 suffisamment proche pour ne pas trop entacher d’incertitude les prévisions et sur l’hypothèse basse 2, celle d’une décroissance progressive du taux de croissance annuelle. Je pense que tout phénomène trouve en lui-même une régulation, comme on dit « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». Le graphique ci-contre représente l’évolution de la population en 2035 pour de grands ensembles géographiques et économiques du monde actuel. Trois zones géographiques retiennent immédiatement l’attention, deux en Asie et une Afrique, par la rapidité et l’importance de leur croissance. Il s’agit de l’Asie du Sud, de l’Est et du Pacifique d’une part, et de toute la partie subsaharienne de l’Afrique. Ces trois ensembles de pays représentent une croissance de 1,08 milliards sur les 1,73 milliards d’accroissement total. On note que l’accroissement très spectaculaire de l’Afrique subsaharienne la rend en 2035 plus peuplée que l’ensemble des 35 pays membres de l’OCDE. 

Si le nombre d’humains en plus est important, la vitesse d’évolution ne l’est pas moins et permet de mieux cibler les changements démographiques. On retrouve bien les trois ensembles cités plus haut mais cette fois c’est toute l’Afrique qui est en tête et entraîne la croissance mondiale sur un rythme de 2,04%/an. A l’inverse les pays européens sont les derniers dans la croissance de population. La croissance annuelle de population de l’union Européenne est réduite au minimum de 0,204%. Elle n’est pas loin de son apogée puis de son dépeuplement. On est étonné à première vue de voir que l’Asie de l’Est et du Pacifique est en dessous non seulement de la croissance mondiale mais de celles des Amériques. Ceci mérite une étude plus fine sur la Chine et le Japon. On commence à comprendre la raison des flux migratoires qui viennent désormais essentiellement de l’Afrique et de l’Asie du Sud (Iran, Afghanistan, Pakistan, etc.).

Mais le cas de l’Europe est particulièrement intéressant car elle devient de plus en plus un nain qui se rabougrit. La croissance de sa population est désormais 10 fois moins importante que celle de l’Afrique subsaharienne et plus de 4 fois moindre que celle du monde entier. Son pouvoir d’achat et sa qualité de vie en font encore un déversoir potentiel pour toute l’Afrique. Mais en 2017 l’Afrique comptait 1,14 milliards d’habitants, en 2035 ce sera 5,90 milliards. Je rappelle ici que ces chiffres proviennent de l’hypothèse basse de l’évolution mondiale. L’Europe montre les signes de son déclin car plusieurs pays sont passés dans la décroissance de population dont les Pays Baltes, la Hongrie et la Russie. A l’inverse les pays du Nord l’Irlande, l’Islande, la Norvège sont parmi les pays en croissance, mais seule l’Irlande est au-dessus de la croissance mondiale. Ce fait remarquable de ce petit pays n’est sans doute pas déconnecté de ses très bons résultats économiques. 

Ces projections sont affublées d’une condition que l’on exprime par « toutes choses égales par ailleurs ». C’est cet ajout qui demande une réactualisation permanente des prévisions, mais elles sont une indication précieuse sur les tendances. C’est ce que n’a pas fait le GIEC à partir de son rapport AR5 qui a servi pour la COP24 sur le réchauffement climatique. Si cela avait été le cas il aurait dû prendre en compte le décalage des années 2017 et 2018 dont les températures mesurées sont en total décalage par rapport aux prévisions alarmistes. Donc en matière de prévisions, la plus grande prudence s’impose.

Il est temps d’en revenir à notre pays et de voir la direction démographique vers laquelle il se dirige, après avoir vu les tendances mondiales, par continent et par pays européen. Le graphique ci-contre montre l’évolution du taux de natalité depuis l’entrée de la France dans la zone euro. Elle est représentative de la confiance des français dans l’avenir. L’appréhension de l’entrée dans l’euro a fait décroître le taux de natalité de 2000 à 2003. Il s’en est suivi une période de stabilisation jusqu’en 2010. La crise 2008-2009 a enclenché une période de doute sur l’avenir au sein de l’UE et le moral des français n’a cessé d’influer négativement et de plus en plus sur le taux de natalité jusqu’en 2017. A raison de 0,3%o par an, la population française va vite atteindre le stade de la décroissance de population en dehors d’un solde positif entre immigration et émigration. La démographie devrait prendre alors une place beaucoup plus importante que la transition énergétique dans la politique de notre pays. Il faut aller plus loin dans l’analyse et le prochain article sera le dernier dans cette série.


La démographie vient de rappeler son importance 

Et le traité de Marrakech en est l’illustration.

La répartition mondiale des peuples évolue 

Et change les puissances économiques.

L’Europe s’éteint, l’Afrique explose, 

La France ignore la démographie

Et se prépare à disparaître.


Claude Trouvé 
24/12/18

dimanche 23 décembre 2018

Que penser de notre pouvoir d’achat ? (Suite)

L’article précédent a présenté la comparaison du SMIC par rapport au PIB/habitant pour la plupart des pays de l’UE en 2015 suivant les dernières données fournies par Eurostat. Le graphique ci-contre présente l’évolution de ce rapport de 2006 à 2017. Le SMIC et le PIB/habitant étant pris en euros courants, le rapport est indépendant de l’inflation. Si la France apparaissait dans le groupe de tête des pays européens sur la valeur de ce rapport en 2015, il est clair qu’il s’est détérioré jusqu’à la crise de 2008 et qu’il diminue de nouveau depuis 2014. S’agit-il pour ce rapport d’une augmentation du PIB/habitant ou d’une diminution du SMIC ?
 
Le graphique ci-contre répond à cette question. Dans la période 2007-2017, l’augmentation du SMIC n’a été qu’une fois supérieure et de très peu à celle du PIB/habitant, en 2014. Le PIB/habitant n’a plus retrouvé une telle augmentation de 2007 les années suivantes. 2009 se caractérise comme la seule année de décroissance du PIB/habitant et de la plus forte hausse du SMIC. Cela s’est traduit par le plus grand écart en faveur du SMIC de la période. On notera qu’il s’en est suivi un retour important de la croissance du PIB/habitant en 2010 et 2011. Cela montre que la hausse du SMIC peut avoir des effets positifs sur la croissance. Mais c’est en 2017 que l’on retrouve le même niveau du PIB/habitant qu’en 2010 et 2011 après des années de faible croissance. 2017 est aussi l’année où le décalage entre la variation du SMIC et celle du PIB/habitant donne le plus écart défavorable au SMIC. Ceci n’est pas complètement étranger au mouvement actuel des gilets jaunes. On voit que depuis 2014 la part de la croissance du PIB/habitant se répercute de moins en moins sur celle du SMIC.

Mais la variation du SMIC représente-t-elle l’évolution de l’ensemble des salaires ? Ce n’est pas vraiment le cas sur ce graphique. Si l’année 2009 montre une dégradation assez similaire du PIB/habitant et de l’ensemble des salaires, et si les années 2007-2010-2011 montrent une augmentation comparable du SMIC et du PIB/habitant, ce n’est pas le cas pour les autres années… Pour celles-ci soit l’augmentation de l’écart SMIC-PIB/habitant est beaucoup plus importante, 2015 excepté, soit elles voient une diminution de la variation des salaires. Les années 2014 à 2017 sont particulièrement intéressantes à étudier au vu des mouvements sociaux de 2018. En 2015, les salaires ont augmenté exceptionnellement beaucoup plus que le PIB/habitant au contraire des trois autres années. L’augmentation des salaires en 2015 est un vrai coup de pouce à la consommation dont on voit les effets sur la croissance du PIB/habitant en 2016 et 2017.

On a vu que les évolutions annuelles du SMIC, des salaires et du PIB/habitant pouvaient évoluer très différemment les uns des autres selon les politiques socio-économiques pratiquées. On peut se focaliser sur les évolutions du SMIC et des salaires qui devraient suivre des évolutions assez semblables pour ne pas créer d’inégalités sociales. Le graphique ci-joint montre qu’en dehors des trois années 2009-2012-2013, l’évolution du SMIC est toujours inférieure à celle de l’ensemble des salaires. Mais à partir de 2014, l’évolution du SMIC est de plus devenue inférieure à celle du PIB/habitant. 

Dès lors on peut voir que la situation s’aggrave par rapport à la richesse produite par habitant de 2014 à 2017 pour le SMIC. Si l’on ajoute le fait que l’inflation est de 1,5% sur les 3 premiers trimestres de 2018 alors que l’augmentation du SMIC n’était que de 1,24% jusqu’en octobre, on a les ingrédients d’une révolte populaire sur air de creusement des inégalités et de baisse du pouvoir d’achat. Or l’année 2018 pose un problème de même nature qu’en 2009, la croissance sur les 3 premiers trimestres est de 0,76%, donc bien aussi en-dessous de la hausse du SMIC, celui-ci ayant d’ailleurs été rehaussé en octobre. Il en résulte que la croissance devient insuffisante pour donner le coup de pouce nécessaire au maintien du pouvoir d’achat constant hors inflation. La satisfaction de la révolte des gilets jaunes ne peut que se traduire par un endettement supplémentaire du pays et des hausses de taxes, car il est trop tard pour faire un nouveau bond dans l’austérité.

La dispendieuse politique de sauvetage de la planète est en train de prendre ce gouvernement à son propre piège car elle a inculqué aux citoyens un sentiment d’urgence qui ne veut pas être ni oubliée ni même retardée. Le déficit budgétaire 2018 sera déjà largement au-dessus des prévisions budgétaires basées sur une croissance de 1,7%. Les 0,76% atteints fin septembre ne laissent espérer qu’une croissance à 1% pour 2018 contrairement aux dernières prévisions à 1,5% de l’INSEE lors de la rentrée, soit un déficit supplémentaire de l’ordre de 9 milliards. Les prévisions de croissance pour 2019 ne cessent de baisser pour les Etats-Unis et l’Europe. Les promesses faites aux gilets jaunes, qui ne règlent que très partiellement le pouvoir d’achat mais creuse les inégalités, entraînent la France dans une démesure et une irresponsabilité qui va faire sombrer le pays. Le déficit de 2018 risque d’atteindre les 3% du PIB et celui de 2019 est en voie de les dépasser à 3,2% avec une dette qui va atteindre les 100% du PIB. Seul pays à dépasser les 3%, la France va devenir le pays malade de l’UE. Le Commissaire allemand au Budget européen demande déjà contre la France le lancement d’une procédure pour déficit excessif.

La notion de pouvoir d’achat vu par l’INSEE tient pour beaucoup à la mesure de l’inflation, elle-même liée aux produits pris en compte dans le calcul. On peut en avoir une autre approche par les dépenses de consommation. Le graphique ci-contre donne une vue de la variation de la consommation de 2007 à 2017. Comme les dépenses et le PIB/habitant sont pris chaque année en euros courants, l’inflation ne vient pas troubler notre appréciation. La comparaison avec les autres pays n’est pas très favorable à la France puisqu’elle affiche une légère baisse de ce pouvoir d’achat sur l’ensemble des consommateurs alors que le PIB/habitant a crû de plus de 1%. Elle est même en retard sur les ensembles de pays de la zone euro et de l’UE. L’Allemagne et l’Espagne sont les deux grands pays qui s’en tirent le mieux. Les pays se dispersent autour d’une redistribution moyenne donnant 0,5% de croissance des dépenses de consommation pour 1% de plus sur le PIB/habitant. Il est néanmoins clair que les consommateurs français profitent de moins en moins de la croissance. 

La conclusion est que le pouvoir d’achat des français diminue alors que la part de richesse qui revient vers eux diminue et que ceci impacte de plus en plus les bas salaires. L’Etat en 2018 se trouve dans l’incapacité d’y porter remède sans creuser le déficit et la dette avec les 9 milliards qui vont manquer. Non seulement en 2019, cette perte ne sera pas compensée mais c’est 10 milliards nouveaux qui vont grever le déficit, par suite des ajustements socioéconomiques pour apaiser les gilets jaunes. Le budget 2019 est non seulement à revoir pour ces cadeaux mais aussi par les nouvelles perspectives de croissance émises par le FMI et l’UE. Le mouvement des gilets jaunes s’étend dans l’UE, ce qui montre que la politique générale de l’UE conduit la plupart des peuples de l’Ouest et du Sud de l’UE à manifester en particulier dans les pays donateurs au budget de l’UE. C’est donc la politique ultralibérale et multiculturelle de l’UE qui est en cause. Elle se concentre sur le refus d’être, pour la plupart des classes populaires, non seulement le réceptacle d’un ruissellement infime de la richesse produite, mais de plus d’être les vaches à lait des plus riches.

En plus l’Etat accélère l’allure vers la faillite avec une balance commerciale de plus en plus déficitaire, un déficit public et une dette en constante augmentation, et en soutenant de plus des objectifs désormais contraires à sa prospérité comme la transition énergétique. Notre appartenance à une UE, qui dirige l’économie française et les dépenses publiques sous la férule allemande, et notre vassalité à l’OTAN, montrent que la France progresse rapidement vers une situation à la grecque. Sortons de l’UE et vite ou acceptons ses conséquences.

Le combat des gilets jaunes sert de révélateur aux élites

Sur une société sans boussole qui s’appauvrit.

La nullité des partis actuels ne résout rien

Les dogmes font la loi et nous aveuglent

Mariant le sauvetage de la planète

Et celui de notre porte-monnaie

En oubliant que rien ne sera

Si l’UE ne l’autorise pas !
Claude Trouvé
23/12/18

lundi 17 décembre 2018

Que penser de notre pouvoir d’achat ?

La motivation première des gilets jaunes portait sur la taxe sur les carburants et s’est traduite rapidement par une demande d’augmentation du pouvoir d’achat pour finalement se muer en demande de réappropriation de la démocratie et du pouvoir du peuple, pour le peuple, et par le peuple. Les gilets jaunes manifestent pour vivre mieux avec le sentiment d’un pouvoir d’achat en constante diminution. Est-ce pour eux une impression de dégradation ou une réalité ? Est-ce vrai pour l’ensemble des salariés ? Il convient de chercher dans les chiffres la réponse à des questions difficiles. Le pouvoir d’achat réel est très difficile à cerner et son évolution l’est encore plus. Sur le premier point il faut faire la part des dépenses très difficilement compressibles permettant de se loger, s’éclairer, se chauffer, de celles compressibles pouvant toucher à l’alimentation, l’habillement et la santé, et des autres dépenses compressibles. Dans ces dernières il y a les dépenses de transport qui sont théoriquement modulables, la voiture étant le moyen le plus coûteux pour se déplacer dans l’Hexagone.

Confirmant le sentiment exprimé par les Gilets jaunes, une étude de l’OFCE publiée en novembre par l’Insee conclut à une baisse du niveau de vie entre 2008 et 2016 : le revenu disponible des ménages aurait en moyenne diminué de 440 euros sur cette période. Il apparaît de plus par cette révolte que notre système devient de plus en plus inégalitaire. La forte présence des femmes sur les ronds-points n'est pas étrangère à la paupérisation des familles monoparentales, en particulier en milieu rural et dans les grandes périphéries des métropoles mal desservies par les transports en commun. L’étude du pouvoir d’achat est rendue difficile par l’appréciation du taux d’inflation calculé par l’INSEE, calcul qui présente de lourds défauts. Le poids des différents centres de coût, ne correspond plus réellement à la répartition des ménages et d’ailleurs varie selon l’appartenance aux métropoles ou aux zones rurales. Le poids du logement représente par exemple 6% du poids total des dépenses. De toute évidence ce chiffre est sous-estimé actuellement. Par ailleurs le facteur qualité des produits achetés n’est pas réajusté en fonction de l’avancée technologique qui diminue les coûts des ordinateurs par exemple ou celui des tarifs des communications internet en baisse grâce à la concurrence.

On va donc progresser pas à pas et se comparer aux autres pays européens pour juger de notre situation réelle et de l’évolution en cours de celle-ci. On va d’abord regarder le salaire minimum, le SMIC pour la France, dans la plupart des pays d’Europe, puisque la revalorisation du SMIC est l’une des demandes fortes des GJ. On observe que notre SMIC est assez bien placé parmi les autres nations, il est même légèrement supérieur au salaire minimum allemand, supérieur à celui du Royaume-Uni, près du double par rapport à l’Espagne, plus du double par rapport à la Grèce, et plus de trois fois et demi celui de la Pologne. On voit que la concurrence avec l’Espagne pour les produits agricoles à forte main-d’œuvre est très difficile. Par ailleurs tous les pays au pourtour Est et Sud de l’Allemagne ont un salaire minimum très bas, c’est pourquoi l’Allemagne les utilise pour un pourcentage élevé de fabrication de ses produits industriels.

Mais le SMIC est un salaire brut et ne correspond pas à la notion de niveau de vie quotidienne. Il faut lui défalquer les charges salariales pour obtenir le salaire net. A titre d’information le SMIC au 1er janvier 2018 était de 1498,47 euros après une revalorisation de 1,24% par simple indexation sur l’inflation pour un salaire net de 1.148,96 euros incluant 20 euros de baisse des cotisations sociales financée par la hausse de la CSG sur les retraités. En octobre 2018 le salaire net est relevé de 39 euros par une hausse de la prime d’activité et porté à 1188 euros, actant ainsi la disparition des cotisations sociales salariales. Sur une base hebdomadaire de 35 heures et une augmentation de 1,8% pour l’inflation, le SMIC brut 2019 mensuel s’établira à 1 525,47€, soit 1 227,39€ net après déductions des charges sociales et fiscales en tenant compte de la baisse de 20€ de charges salariales. Il n’y aura pas d’augmentation du SMIC en dehors de la prise en compte de l’inflation. Le gain net par rapport à décembre 2018 sera donc de 39 euros (1227-1188). 

Mais il se pourrait bien que les 100 euros de plus annoncés par Macron, non seulement ne concernent pas le SMIC mais le salaire net, mais que les 59 euros correspondant à la disparition des cotisations sociales donnés depuis janvier 2008 fassent partie de la promesse de 100 euros de plus. Si l’on inclut les 20 euros, accordés dans le PLF 2019 et prévus au 1er janvier 2019, il ne resterait que 21 euros à donner courant 2019. C’est en réalité seulement 21 euros, payés avant 2020, que pourraient avoir gagné les gilets jaunes mais la hausse du SMIC n’est que de 27 euros par rapport au 1er janvier 2018. De plus la suppression des cotisations sociales étant prise en compte, rien ne dit qu’un autre coup de pouce au salaire n’ait lieu en 2020. Inutile de dire que la suppression des cotisations sociales salariales est un manque à gagner pour la Sécurité Sociale… que nous paierons forcément. Macron respecte donc les directives de Bruxelles opposées à toute augmentation du SMIC en dehors de l’inflation. Mais si par ailleurs le gouvernement baisse les charges sociales patronales on en arrive à une sorte de « travail au noir » qui fait passer notre Sécurité Sociale d’un système par répartition à un système par capitalisation. C’est probablement le but inavoué donc dans le dos du peuple.

Si l’on revient à une étude comparative de fond, on peut concevoir que les salaires minima sont liés à l’activité économique du pays, donc au PIB. Pour faire une comparaison entre les pays, il faut prendre le PIB/habitant pour tenir compte de la taille du pays. Le graphique ci-contre donne le pourcentage du salaire minimum par rapport au PIB/habitant. On voit que la France déjà bien placée pour le montant de son SMIC l’est tout autant dans ce pourcentage et est en tête de tous les grands pays européens. Elle maintient donc soit une couverture sociale par des cotisations élevées ou un salaire net important dans les bas revenus. Mais une autre explication pourrait être que son PIB/habitant est trop faible pour ce salaire minimum, d’où un pourcentage élevé de participation des salaires minima au PIB/habitant. Enfin on peut aussi dire que le PIB est trop faible par rapport au nombre d’habitants.

Il faut donc aller plus loin dans l’analyse, d’autant plus que SMIC et pouvoir d’achat ne sont pas strictement liés. Ce sera l’objet d’un prochain article.


SMIC et salaire net sont l’objet de manipulations


Qui entraînent les salariés et toute la nation


Vers une société privatisée à outrance


Où la course aux profits se détourne


De la solidarité et de la démocratie


Pour nous asservir aux plus riches.


Les Gilets Jaunes l’ont compris.


Claude Trouvé 
17/12/18

vendredi 14 décembre 2018

Les évènements de ces dernières semaines nous ont amené une floppée de nouveaux mensonges qui viennent s’ajouter à la kyrielle des précédents. L’équipe gouvernementale a eu tellement de mal à les faire passer qu’ils ont fini par se contredire les uns les autres. Les médias complices se sont précipités pour décrire un discours présidentiel dont la forme était de grande facture par un homme serein et digne. Quant au fond il apportait enfin une réponse sonnante et trébuchante à des gilets jaunes dûment chapitrés pour des connivences avec les casseurs. Le Président sifflait la fin de la partie. Tout observateur, non béatisé, a vu au contraire un homme aux abois, incapable de faire passer une véritable empathie envers le peuple des gueux en dehors de phrases toutes faites et d’un aveu du bout des lèvres d’un retard à l’allumage entre lui et la France profonde. Les promesses étaient si floues tant sur le plan du gain réel pour les catégories protestataires que pour la facture globale à prendre en compte par l’Etat et pour son financement, qu’une période d’expectative de 2 ou 3 jours s’en est suivie dans l’opinion.

Cela a suffi pour dégonfler l’énormité des mensonges du Président par la pratique du camouflage et de l’omission. De 8 millions de financement par l’Etat, la communication gouvernementale laisse passer des chiffres beaucoup plus élevés montrant l’effort énorme consenti. Evidemment aucune évaluation sérieuse ne permet de sortir un chiffre, difficile donc de savoir s’il s’agit ou non de l’intox. Ce qui est clair c’est que des dépenses importantes vont devoir sortir de quelque part ou tout bonnement aggraver le déficit budgétaire et la dette. On parle même d’un dépassement possible jusqu’à 3,4% du PIB en 2019 au lieu de 2,8%/PIB prévus sur lesquels Moscovici fermerait les yeux, en les laissant ouverts sur le 2,8% de l’Italie désobéissante. Tout cela montre que l’UE dirige tout et à la tête du client. J’avais prévu dans un blog précédent que la valeur probable du déficit 2018 serait de 3,1% au lieu de 2,6% avant le surcoût de la révolte. Le 3,4% pour 2019 est donc probablement encore du bluff pour culpabiliser les gilets jaunes. Macron trouve ainsi le moyen de masquer la faillite de sa politique économique puisqu’il se targuait de ramener le déficit à 2,4% en 2019, le 2,8% prévu n’étant dû qu’au chevauchement du CICE sur 2019 avant extinction et remplacement. 

Il n’en reste pas moins qu’il faut trouver de l’argent et, en dehors de la dette et de la ponction par l’impôt, il y a deux voies à explorer, l’augmentation des recettes, hors taxes et impôts nouveaux, et la diminution des dépenses. Pour la première action possible nous avons près de 100 milliards volés à l’Etat par la fraude fiscale sans compter l’optimisation fiscale facilitées par la libre circulation des capitaux. Pour en récupérer la plus grande partie, il faut sortir de l’impossibilité pour l’’Etat d’avoir un regard sur cette circulation et de l’UE. En effet les sommes récupérables sont bien au-dessus de la satisfaction des demandes des gilets jaunes. Malheureusement peu de gens en sont conscients.

La seconde est la mise du plan de transition écologique sur des rails plus rationnels, moins coûteux, L’urgence dans ce domaine n’étant liée qu’au catastrophisme martelé comme un dogme depuis la fin du XXème siècle. Il y a là un magot de 60 milliards récupérable tout ou partie. C’est bien la nouvelle taxe sur les carburants en particulier diesel qui a été la goutte qui a fait déborder le vase des mécontentements amplifiés par l’attitude méprisante du Président pour les gens de rien, les gueux. 

On est donc en droit de savoir si réellement les nouvelles voitures diesel sont plus polluantes que les voitures récentes. Or de très sérieuses études récentes semblent même avancer le contraire. Entre des efforts de l’Etat pour rajeunir le parc automobile, qui a au moins l’avantage de faire marcher l’industrie automobile, et une gabegie frénétique pour la voiture électrique donnant de l’argent aux plus aisés, car cette voiture reste trop chère pour des petits budgets. D’ailleurs les subventions nourrissent aussi les constructeurs étrangers, c’est donc de l’argent de nos impôts qui part de France. Quand des études crédibles montrent que les freins émettent plus de pollution que les moteurs des voitures, quand on apprend que toutes les mesures de pollution, faites dans Paris par Airparif (surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France), donnent des valeurs inférieures au seuil de tolérance à une exception près (et encore de très peu), on est en droit de se poser la question de l’utilité de ces dépenses et de rechercher à qui elles profitent. Mais il y a aussi la taxe carbone qui ne cesse d’augmenter et touche particulièrement les provinciaux qui roulent au gasoil et se chauffent au fioul et au gaz. De plus on dépense pour le plan énergétique alors que la France est actuellement globalement exportatrice d’électricité et que les énergies renouvelables intermittentes et aléatoires (EnRia) ne pourront pas assumer l’augmentation de consommation due à celle du parc automobile électrique qui demandera des énergies pilotables fossiles.

Alors toute cette dépense n’est justifiée que par l’urgence de la lutte contre le réchauffement climatique. J’ai écrit à ce sujet de nombreux articles montrant que l’évolution actuelle des températures globales, océans et terres, relevées actuellement et en particulier depuis 1998 ne valident pas les modèles mathématiques prévisionnels et donc que toute prévision sérieuse à 2050 ou à la fin du siècle n’a aucune valeur scientifique pour l’instant. La climatologie actuelle est en pleine étude des causes et des effets dans un domaine ultra complexe. La seule attitude raisonnable est d’attendre d’y voir plus clair. Le principe de précaution est idiot quand on ne sait pas s’il y a vraiment un risque. Pourtant les conséquences sur l’économie mondiale sont énormes et nombre de lobbies ont la langue pendante devant le profit à en tirer, puisqu’il y a des centaines de milliards en jeu sur la planète. La grosse batterie de propagande pour le sauvetage de la planète ne néglige donc aucune occasion d’enfoncer le clou du catastrophisme. 

La dernière information diffusée, malgré l’afflux de nouvelles de révolte et d’attentat, est un record de chaleur dans la zone Arctique en octobre. Evidemment cela vient implicitement à l’appui du dogme de la fonte des glaces, de l’élévation du niveau des mers et océans, et de la vision de millions de migrants climatiques. Sur ce dernier point dois-je rappeler à notre mémoire qu’au XIIIème siècle, le roi Louis IX qui cherche un port ouvert sur la Méditerranée pour lancer ses croisades, choisit Aigues-Mortes… Aujourd’hui vous retrouvez la mer au Grau-du-roi à 6 km. La montée des eaux ne date pas d’aujourd’hui… mais à cette époque on se chauffait au bois ! Alors quitte à être un peu rasoir, je vais donner ici une autre vision de cette dernière information en vous présentant le suivi des neiges et glaces de l’Arctique par l’une des équipes les plus renommées dans ce type d’information. Le graphique ci-dessous donne l’évolution de la surface sur plusieurs années dont 2017 et 2018.

Vous constaterez que le réchauffement de l’Arctique, que l’on s’est empressé de publier, n’est qu’un renseignement parmi d’autres mais que les conséquences ne peuvent en être tirées sur l’évolution de la surface de glace. Au plus on note une reformation plus tardive après la période estivale et que l’année 2012 a eu la plus faible surface estivale. Puisque l’information ou la désinformation a porté sur les températures arctiques, vous trouverez ci-dessous un graphique donnant l’évolution annuelle de la surface neige et glace sur l’ensemble des régions Arctique et Antarctique avec une moyenne d’une année glissante de novembre à octobre permettant de prendre en compte le dernier résultat connu d’octobre 2018. Ces chiffres sont fournis par la NOAA. En effet les climatologues ont mis en évidence que les deux régions polaires évoluent en sens contraire. Quand l’un diminue, l’autre augmente. De toute façon la montée des océans doit prendre en considération l’ensemble des deux régions.


Ce graphique reproduit les évolutions de température sur la surface de la planète que j’ai déjà publiées. La période 1998 à 2013-2015 ne montre pas une évolution notable de la surface même si les années 2007 et 2011 marquent une nette diminution. Néanmoins l’évolution rapide des températures globales de 2014 à 2016 se sont répercutées une année plus tard sur 2016 et 2017. Il apparaît que rien ne permet de dire que la remontée des surfaces en 2018 ne sera qu’une remontée temporaire dans une diminution annoncée catastrophique en 2050. Il faudra expliquer alors pourquoi la surface globale de glace n’a pas évolué de 1998 à 2015 alors que le taux de carbone n’a pas cessé d’augmenter dans le monde. 

A ce stade de l’article certains peuvent penser que nous sommes loin de la révolte actuelle. Nous sommes au contraire en plein dedans. Le plan écologique nous est vendu pour l’essentiel dans un vent de catastrophisme lié au réchauffement climatique. La taxe carbone que vous payez dans votre carburant et votre chauffage gaz ou fioul, la taxe CSPE sur le kWh pour les EnRia, sont le résultat de la lutte pour la décarbonisation. C’est pour elle que nous paierons de plus en plus cher le gasoil, et que l’on vous pousse à dépenser pour une voiture électrique alors que le kWh sera de plus en plus cher. C’est une arnaque organisée pour nous prendre notre argent et le faire remonter vers les lobbies qu’ils ne dépenseront même pas dans notre pays. Rien ne permet aujourd’hui de prévoir un réchauffement insupportable d’ici 2050 dans l’état actuel de la science climatologique. Certaines études, donnant un effet beaucoup plus important des cycles et taches solaires que celui pris en compte dans les modèles prévisionnels actuels, prévoient même un très important refroidissement entre 2030 et 2050. Il y a dans la lutte très compréhensible des gilets jaunes une ambiguïté qu’il faut lever. On ne peut pas continuer une politique écologique de paupérisation du peuple et demander que les gueux reçoivent un peu plus leur permettant de vivre en dehors de la précarité. 

Si l’on pense devoir payer pour le réchauffement climatique, 

Et pas seulement pour les économies d’énergie

Et contre les pollutions nuisibles à l’homme


Manifester en écologistes et gilets jaunes 

C’est donner aux riches et pour cela

Exiger que l’Etat donne bien plus 

Pour continuer à les payer plus.

L’écologisme devient idiot, 

Le gilet incompatible !
 
Claude Trouvé 
14/12/18