vendredi 29 septembre 2017

Macron va-t-il casser la France ?



Oui c’est en cours. Un peu bref mon cher, me direz-vous. Si l’important est la conclusion, il faut se garder de faire, comme pour la sortie de l’euro, une réponse du style « Impossible, ce serait catastrophique ». Quoique ce genre d’argument ait bien marché jusqu’ici, ça commence à sentir le roussi. Le courant d’air du Brexit a désembrumé quelques esprits plus curieux que les autres. Si la méfiance gaullienne à l’égard du Royaume-Uni a eu à voir avec la liaison forte de ce pays avec les USA, il ne faut pas oublier que ce pays a été à notre côté dans un passé récent de plus d’un siècle pendant que des millions de morts sont tombés dans deux guerres contre l’Allemagne. Malgré cela, le danger de préemption de notre pays par les USA, a poussé De Gaulle à tendre la main à Adenauer dans un traité qui devait faire barrage à ce danger mais qui fut vidé de sa substance par le Bundestag. Delà à ressasser éternellement la guerre de Cent ans, qui ne fut qu’une guerre civile franco-française pour la primauté de trône entre celui de France et celui d’Angleterre, et tomber entre les bras puissants d’une Allemagne dominatrice, il y a un pas dangereux qui vient d’être franchi.

Macron invite le Vice-chancelier allemand à un Conseil des Ministres, du jamais vu, et Macron se voit venir au secours d’une Angela Merkel confrontée à un gouvernement difficile à construire par un discours futuriste sur l’UE où la France se donne le rôle fédérateur. Ce discours, dont la forme est un salmigondis de mots où je ne mettrai pas ma main au feu qu’il en connaisse toujours la signification, est d’un irréalisme confondant. Je sais que Macron veut faire rêver les français, c’est sa méthode Coué du Printemps à nos portes pour soulever les foules de moutons égarés. Mais tout-de-même ce projet pour l’Europe, est digne d’un jeune lycéen qui ne connaît que les faits historiques et n’a pu en comprendre les causes et les effets postérieurs. C’est soit d’une ignorance crasse de la réalité des divergences de fond qui se font jour dans l’UE où on ne peut pas se mettre d’accord sur l’immigration, la mutualisation de la dette et des budgets, et la mainmise du couple franco-allemand sur les destinées de l’UE, soit un parcours obligé pour satisfaire les vrais commanditaires d’une nouvelle UE plus ramassée mais plus docile. 

Fondre la France dans cette entité en nous faisant croire que c’est pour notre bien, que nous serons plus fort et en paix, est la vieille recette qui nous a fait applaudir à l’idée européenne à la fin du siècle dernier. Fondue dans un ensemble où nous ne maîtrisons plus rien, ni la monnaie, ni la dette, ni le budget, ni les frontières, ni l’immigration, ni les Armées, que restera-t-il de ce qui fut la France ? Rien, et ceux qui manipuleront cet ensemble seront toujours ceux qui manipulent l’UE d’aujourd’hui, les grandes puissances de l’argent. Le budget 2018 est la significative illustration de l’accélération du pompage de l’argent des pauvres vers les plus riches. Cela va des APL, des baisses des contrats aidés, de la CSG jusqu’à la quasi-obligation de changer son vieux véhicule sous peine bientôt de ne plus pouvoir le sortir de son garage. Cela c’est pour les moyennement pauvres et les retraités auxquels on demande un élan de solidarité envers les jeunes. Au passage cela crée un clivage entre les générations bien loin du slogan du bien vivre ensemble.

Certains vieillards ont non seulement subi la guerre dans leur corps, mais ont travaillé 45 voire 48 heures par semaine avec trois semaines de congés payés… pour payer leur retraite. J’ai commencé à travailler sur un contrat jusqu’à 65 ans pour une retraite pleine. On m’a mis dehors à 60 ans pour faire place aux jeunes. Etait-ce mieux que les jeunes aujourd’hui ? Si on avait moins de chômeurs, est-ce une raison pour dépouiller les vieux parce qu’ils ont réussi par leurs économises amassées sur une vie à disposer d’un logement à eux pour y mourir ? Mais il y a pire car les vieux constatent qu’en fait leur argent va remonter jusqu’aux plus riches, aux milliardaires qui vont ne payer un surplus d’impôt que sur leurs biens immobiliers alors que la majorité de leur fortune est dans des actions. 

On peut parler de la réduction des impôts et charges pour les sociétés dont les grandes sociétés exportatrices vont bénéficier à plein alors que rien ne dit que cela va se retrouver dans des investissements dans notre pays. Ces multinationales exportatrices ont en plus tous les moyens pour échapper à l’impôt, non pardon pour faire de l’optimisation fiscale, qui passe aussi par les délocalisations, la spéculation et les paradis fiscaux dont le Luxembourg ! C’est pour cela que le peuple ne verra pas la couleur de l’augmentation réelle de son pouvoir d’achat, car l’argent accumulé par son travail et donné à ces lobbies va s’envoler de notre pays. Au nom d’une politique de l’offre, véritable panier percé, on leurre le peuple sur les retombées sur le chômage et le pouvoir d’achat. Cette politique ne peut que casser un peu plus notre pays, en le paupérisant.

Plusieurs de mes articles sur ce blog ont montré que dans l’UE, entre 2012 et 2016, les avantages donnés aux sociétés étaient loin de faire progresser ces indicateurs au contraire d’une politique de diminution des impôts sur les particuliers qui sont eux directement producteurs de croissance et d’emploi. Le fait que l’euro soit remonté à 1,20$ va en plus handicaper les petites sociétés exportatrices qui n’ont pas délocalisé. La baisse des impôts recentralise l’économie sur le marché intérieur et atténue l’effet de la hausse de l’euro. La politique proposée par Macron ne cherche qu’à casser la France, qui devient plus malléable pour se coucher derrière l’Allemagne. Cette dernière s’est donnée les moyens de dépouiller l’industrie française et l’exemple de Siemens est là pour le montrer. La plupart de grands fleurons ont quitté le pavillon français, à part dans le domaine de la mode, de l’astronautique, du nucléaire et de l’automobile. La France devient un désert industriel et le mouvement s’accélère. 

Les grandes régions, créées par Hollande, sont aussi un moyen de casser la France. On vient d’assister à la première rébellion de nos régions qui se voient mises au pain sec. Voilà une bonne raison pour aider la Corse vers son indépendance et son regard tourné vers la Catalogne. Dans les Pyrénées-Orientales, le sang catalan commence à s’exciter. Le délitement de la France est aidé par Bruxelles et en mettant en difficulté les régions on ne peut que faire progresser leur désir d’indépendance. La France des grands duchés qui ne reconnaissaient pas l’autorité du roi est en Marche. Quand on sait que Georges Soros finance la Catalogne dans son combat pour l’indépendance, on aurait tort de regarder l’évolution régionale avec désintérêt.

Il est temps que les français ouvrent les yeux mais le budget 2018 va y participer dans les mois qui viennent. Le carcan de l’UE, de l’euro et de l’OTAN va de plus en plus agir négativement sur notre pays. Malheureusement il faut voir pour le croire, et c’est toute l’action entreprise de désinformation qui a pour but de ne rien laisser voir. On en arrive même à pavoiser à la vente aux italiens de notre fleuron de la construction marine sous le prétexte que c’est mieux qu’aux coréens. Tous deux ne sont pas français que je sache. La clause de récupération par l’État de 1% du capital est de la poudre aux yeux. C’est désormais le gouvernement italien qui pourra agir sur cette société,  il l’a bien fait comprendre et non le gouvernement français. Comment construirons-nous notre futur deuxième porte-avion ? Sous contrôle étranger ? 

Les principaux partis politiques actuels ne mobilisent pas les citoyens sur la gravité de ce dépouillement et cette cassure de la France, et ne proposent aucune solution viable capable d’y remédier. La droite s’enferre dans la politique de l’offre de Macron et dans l’UE, tandis que la gauche collabore ou descend dans la rue mais pour proposer des solutions impossibles à réaliser quand le nœud coulant de l’UE est devenu aussi serré. Espérons que les Asselineau, Dupont-Aignan, Chevènement et pourquoi pas Philippot aideront à informer le peuple du danger de disparition de notre pays et sa mise en servage des grandes puissances de l’argent.
 
Cette fois la France est vraiment en danger 

L’UE se délite mais l’hydre existe encore

Elle peut être multiforme mais 

C’est aux peuples de la tuer

Avant de mourir asservis !

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 28 septembre 2017

15 milliards pour du vent !


Le budget 2018 fait la part belle à l’Education Nationale, c’est bien mais la France n’est pas en retard par rapport aux autres pays quant à l’argent dépensé par élève, mais en retard sur le salaire des enseignants. Je n’ai pas vu que l’on va leur redonner un salaire décent et j’attends de voir à quoi cela va servir. Malgré les 1,3 milliards supplémentaires pour un budget de 51,3 milliards, il ne semble pas qu’il soit réellement envisagé d’augmenter le nombre d’enseignants, qui doit rester stable en 2018, correspondant au doublement des enseignants pour les classes prioritaires en CP même si 3881 postes sont créés pour ces 2200 classes. On ne prévoit pas non plus d’enseignants supplémentaires pour les collèges et lycées malgré l’afflux supplémentaires de 38.000 élèves. Si les orientations pédagogiques du nouveau Ministre semblent plus réalistes, il y a fort à parier que les moyens ne seront pas à la hauteur des ambitions et la qualité de l’enseignement pâtira du peu d’engouement des candidats au recrutement pour les 12.000 postes de renouvellement des enseignants partant à la retraite. Il faudra toujours accepter des professeurs de mathématiques ayant obtenu des notes largement au-dessous de la moyenne, signe du peu d’engouement des scientifiques pour ce métier.
 
Par ailleurs Le Ministère des Armées se voit gratifié de 1,8 milliards supplémentaires, encore que le budget de 34,2 milliards annoncé et le budget 2017 de 32,7 milliards (voir le site du Ministère des Armées) ne permettent qu’une hausse de 1,5 milliards. Il faudra que l’on m’explique. Il était temps car l’Etat de l’équipement de nos armées est plus que préoccupant, il est désastreux. La construction d’un deuxième porte-avions n’est toujours pas prévue et la projection de nos forces sur des opérations extérieures demande toujours de faire appel à des armées étrangères pour le transport et la logistique. La multiplication des conflits auxquels nous participons ne laissera que peu d’argent pour reconstituer l’équipement, la formation et l’entraînement de nos forces.

Le troisième budget gagnant est celui de la Transition énergétique et de l’Environnement du Ministère de la transition écologique et solidaire, appellation qui en appelle donc à la solidarité de notre porte-monnaie. Avec un passage de 9,9 à 10,4 milliards, Nicolas Hulot a marqué un redémarrage de l’aventure écologique, malgré un dégraissement de 1 274 emplois d’État et d’opérateurs. Il affirme vouloir « accélérer » la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Si la diminution des logements mal isolés procède du bon sens, ainsi que la diminution de la pollution automobile, on peut se demander s’il est utile d’accélérer la disparition des véhicules polluants, donc anciens, majoritairement détenus par des citoyens peu argentés. Les constructeurs, malgré quelques tricheries, n’ont pas cessé de diminuer la pollution des véhicules, y compris des diesels. Les véhicules polluants vont donc disparaître d’eux-mêmes… sauf les voitures de collection, les plus polluantes. Non ? Vous me direz que consentir une aide de 75 à 80 millions pour faire disparaître les 500.000 véhicules les plus polluants n’est pas une dépense énorme. Mais alors pourquoi vouloir étendre la prime, de 150 euros en 2018, à quatre millions de ménages et de recommencer en 2019 avec 200 euros en 2019, soit 600 puis 800 millions ? C’est tout simplement une prime donnée à l’industrie automobile beaucoup plus qu’un geste écologique. 

Mais Hulot ne s’arrête pas là. La prime à la conversion des véhicules les plus polluants va être étendue : elle sera accordée à l’ensemble des Français (à hauteur de 1 000 euros) et sera doublée pour les ménages non imposables (de 1 000 à 2 000 euros). Sur la base d’un parc automobile au premier janvier de 32 millions de voitures particulières, c’est un budget total de plus de 32 milliards dont il s’agit. C’est un superbe cadeau à l’industrie automobile. Tout cela pour le développement de la traction électrique. Le renouvellement complet du parc nécessite au moins 3 réacteurs nucléaires de 1200MW. Si l’on veut l’abandon du nucléaire, c’est la construction de 5900 éoliennes supplémentaires et 24 TWh de production supplémentaire des centrales thermiques pour pallier à l’intermittence aléatoire des éoliennes augmentant leur pollution de plus de 50%. L’incohérence du plan de transition énergétique ne peut s’expliquer que par la volonté de satisfaire les lobbies des énergies renouvelables. Le climat est un prétexte. Il faudra aussi que l’on m’explique pourquoi on parle du développement des transports durables. De quoi s’agit-il ? De changer leurs moyens de propulsion ? Mais en quoi cela améliorera-t-il leur durée de vie ? 

L’aide à l’éolien, au solaire, à la géothermie et à la biomasse se voit dotée d’un plan budgétaire jusqu’en 2020 avec 5,7 milliards en 2017, et 5,5 milliards en 2018. Si la géothermie est une énergie renouvelable stable, il n’en est pas de même de l’éolien et du solaire, et la biomasse est une pure absurdité écologique puisqu’elle est polluante et dévaste des terres agricoles destinées à l’alimentation. L’essentiel de ces dépenses est en fait destiné au solaire mais surtout à l’éolien. Si je compte bien depuis 2007, avec un prolongement progressif jusqu’en 2020 pour atteindre 6,5 milliards, on arrive à une ardoise d’à peu près 23,7 milliards (5,7+5,5+6+6,5) ! C’est tout-de-même 70% du budget annuel des Armées. Je tiens à redire que la production électrique française a été excédentaire de 7,4% en 2016 et que l’apport des éoliennes n’est donc pas nécessaire pour l’instant. Par ailleurs lorsque l’on est dans une période ventée, il en est souvent de même dans les pays voisins. Notre surplus d’électricité éolienne ne trouve preneur qu’à bas prix et peut même être vendu à perte, voire à devoir payer pour s’en débarrasser.

Ce budget 2018, qui met les retraités dans la rue furieux de constater que leur argent va dans la poche des plus riches qui se voient dotés d’une tranche d’impôt plus avantageuse que l’ISF, prend dans la poche des français 5,5 milliards pour une transition énergétique dont la plupart d’entre eux est inutile et polluante. Il faut le dire, car les chiffres sont incontestables, 1kWh produit par les énergies renouvelables oblige sur l’année à plus de 1kWh de production par les centrales thermiques polluantes. D’ailleurs ceci rend irréalisable le passage à 40% d’EnR  et 50% de nucléaire en 2025. Hulot veut augmenter la taxe carbone, en exonèrera-t-il les centrales thermiques beaucoup plus polluantes que le parc automobile ? Cette aberration du programme énergétique allemand oblige la chancelière à tordre la réglementation européenne pour pouvoir subventionner ses centrales thermiques indispensables devenues non rentables par suite de leur fonctionnement aléatoire pour pallier aux manques de l’éolien. Le coût du kWh allemand, qui était le double du nôtre, ne peut plus baisser, et le nôtre va le rejoindre grâce à l’augmentation progressive sur notre facture électrique de la taxe CSPE prévue pour les énergies renouvelables. 

C’est environ 15 milliards que Hulot demande à notre porte-monnaie pour implanter les éoliennes jusqu’en 2020, c’est 15 milliards pour du vent, 15 milliards inutiles car ils ne pourront diminuer la pollution carbone mais au contraire l’augmenter. Ils ne pourront donc pas non plus diminuer le réchauffement climatique, si tant est qu’il existe réellement. C’est une arnaque à laquelle se prête l’opinion au nom d’une écologie qui sert de prétexte en réalité à des lobbies pour lesquels le nucléaire n’offre qu’un chantier très technique et assez fermé sur quelques sociétés. Le solaire et l’éolien sont beaucoup plus facilement abordables et le marché couvre la planète entière, marché d’autant plus lucratif qu’il bénéficie des subventions d’État et de la promesse de cent milliards par la COP21 ! Croyez-vous que la France puisse jeter l’argent par les fenêtres ? Non sauf si on cache la vérité aux français.

Spolier les retraités considérés comme des bouches inutiles, 

Engraisser plus le 1% de la population des plus riches,

Sous-payer les enseignants en espérant la qualité, 

Projeter l’argent des citoyens dans le vent,

N’améliorera pas le climat… de confiance 

D’un peuple qui a de plus en plus peur

D’avoir fait une troisième erreur !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon