mardi 26 septembre 2017

La politique socio-économique et ses slogans face à la réalité

Nous entrons dans la période de la révision budgétaire de l’année en cours et du budget prévisionnel de 2018. La politique socio-économique qui sous-tend ces budgets ne fait qu’appliquer la politique de l’UE d’inspiration allemande et des puissances de l’argent. Elle est bâtie sur un slogan d’appartenance à l’UE, à l’euro, et à leurs grandes orientations de la politique économique. Même si les peuples européens ont mis en doute la construction de l’UE en refusant la Constitution européenne, l’UE continue en contournant les votes des peuples. Ceux-ci sont menacés des pires catastrophes comme seule preuve de la validité de cette orientation politique. La discussion est dite close, et le peuple a mis un banquier à la tête de son pays en pensant qu’il avait les meilleures compétences pour relancer l’économie, sous-entendu la baisse du chômage, de la précarité, de la pauvreté, et la hausse du pouvoir d’achat. C’est ce que le peuple a pensé, enfin ceux qui croient encore aux mirages.

Mais l’homme qui nous gouverne est issu et promu par une élite financière occidentale qui pèse de tout son poids sur l’UE et sur lui-même. Dans la tête de cette élite, la relance économique n’a pas le sens que le peuple a pensé en votant. Il s’agit de mettre en œuvre une politique économique mondialiste qui maximise les profits des lobbies du monde industriel et bancaire. Il est demandé à notre Président de mener une campagne d’information, ou plutôt de désinformation, qui permette de mettre en œuvre la politique voulue, au détriment global du peuple, sans que celui-ci se révolte. Il faut que le peuple soit maintenu dans l’illusion que la politique économique choisie, d’ailleurs poursuivie, est la seule politique possible pour redresser le pays. Or cette politique, orientée vers la maximisation des profits des grandes entreprises surtout, n’est qu’un transfert de l’argent du peuple vers celles-ci.

Il faut donc procéder à la baisse des impôts, taxes, charges sociales, dont les grandes entreprises et les sociétés exportatrices seront les principales bénéficiaires, et créer une plus grande flexibilité du marché du travail. On ajoute un plafonnement des indemnités de licenciement qui intéresse plutôt les moyennes et petites entreprises pour les séduire. Les miettes restantes de la nouvelle loi travail, du style compte de pénibilité, sont destinées aux salariés. Le tout est imposé par des ordonnances sur lesquelles on peut encore discuter à la marge sur les décrets d’application. On fait aussi la part belle à tout le lobby des énergies renouvelables qui va permettre aux multinationales de se refaire une santé, alors que ce marché est en repli en Europe, en attendant le marché de l’Afrique préparé par la COP21, le tout pour 20 milliards. Le financement est opéré par un transfert d’argent venant du peuple, par la baisse des subventions aux collectivités territoriales, et par la vente du patrimoine. Les impôts et taxes diverses, existantes (comme l'augmentation de la taxe sur le diesel en 2018.. pour raison écologique) ou nouvelles, toucheront le peuple et particulièrement les retraités, selon les « recommandations » de l’UE.

Mes quatre articles précédents ont démontré que cette politique est au bénéfice des grandes entreprises et aux entreprises exportatrices, mais elle est suicidaire pour le peuple français. Ce qui permet d’augmenter le PIB/habitant et le taux d’emploi c’est au contraire la politique de la demande. Celle-ci exige de faire exactement l’inverse, c’est-à-dire la baisse des impôts et taxes des particuliers, et la hausse des salaires. On va me taxer de faire une politique de gauche. Non je prends en compte la réalité telle qu’elle sort des chiffres comparés entre les différents pays de l’UE tirés d’Eurostat. L’imposition des sociétés françaises est dans la moyenne des pays de l’UE, elle n’a donc aucune raison d’être diminuée. Par ailleurs l’augmentation des exportations, observée sur la période 2012-2016 et dans l’UE montre que son impact positif sur le PIB/habitant est faible et que les développer plus a alors un effet contre-productif sur le PIB et le taux d’emploi. L’explication tient dans le fait que ce sont les grandes entreprises qui font la plus grande part de l’exportation, or elles disposent de tous les moyens d’échapper à l’impôt.

A contrario le PIB/habitant croît avec la hausse des salaires. Ceux-ci retournent en majeure partie dans la consommation par l’achat des besoins de première nécessité, dans la construction, et dans les loisirs pour certains. La pression fiscale sur les particuliers est beaucoup plus forte en France que dans la plupart des pays de l’UE. C’est donc un levier à utiliser mais pour les particuliers. Car par contre on ne note pas d’impact significatif de la baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés dans les indicateurs PIB/habitant et taux d’emploi. On peut résumer les choix politiques de la manière suivante, la politique de l’offre est pour les puissances de l’argent, celle de la demande pour le peuple. La première est un slogan qui maximise les profits, la seconde est la réalité qui mène à l’amélioration des conditions de vie du peuple mais aussi au replacement du pays dans la concurrence mondiale. Elle évite la disparition de l’argent produit par le travail des français dans des mains étrangères et bancaires qui les font fructifier dans la spéculation, leur principal moteur de leur richesse.

Un autre slogan méritait d’être vérifié, c’est celui de la nécessaire dévaluation de la monnaie que d’ailleurs on agite comme un épouvantail dans l’hypothèse de la sortie de l’euro. L’examen des pays appartenant à l’euro et des autres en regardant l’impact des taux de change sur l’économie montre que les résultats sont différents entre les pays hors euro mais que la tendance est plutôt inverse. La hausse de la monnaie par rapport à l’euro n’a par exemple pas empêché la Lituanie de faire progresser son PIB/habitant et à contrario une dévaluation de celle-ci n’a pas empêché la Suède et la Norvège de voir leur PIB/habitant décroître de 2012 à 2016. En conséquence la dévaluation n’est pas nécessairement un passage obligé pour les nations hors UE. Voilà encore une affirmation qui ne trouve pas sa vérification dans la comparaison entre les pays. Par contre la dévaluation de la monnaie permet de faire progresser les exportations.
Ceci pose d’ailleurs le problème de l’utilité de l’aide à l’exportation à partir du moment où les rentrées d’argent générées retournent en grande partie vers les grandes entreprises exportatrices qui prennent plus d’argent à la nation qu’elles ne lui en fournissent. Le passage obligé d’un pays est dans l’acquisition des matières premières, mais, celles-ci acquises, il peut alors se rendre capable de produire tout ce qui est nécessaire à ses besoins. La nécessité d’exporter pour pouvoir payer les matières premières suffit à l’élévation du niveau de vie d’une nation. Le vice de cette politique est que moins les exportateurs redonnent d’argent au pays, plus il faut exporter. Cependant aller au-delà du nécessaire nourrit encore plus les grands exportateurs mais participe au déséquilibre entre les nations. On en a un exemple avec l’Allemagne qui devient un pays prédateur sans qu’elle évite le développement de la précarité d’une partie de son peuple. Elle est prédatrice de la Grèce et de l’Italie par exemple.
L’important pour la France c’est le développement de son marché intérieur et c’est pour cela qu’il faut que la masse salariale croisse. Elle entraînerait la dynamique des petites et moyennes entreprises et leur création. Il n’y a pas de d’embellie pour celles-ci si la demande intérieure faiblit. Pour elles l’exportation est toujours difficile et risquée parce que ce marché n’est pas captif comme le marché intérieur. Il devrait d’ailleurs pouvoir être protégé pour certains produits le nécessitant, comme le font tous les pays du monde sauf ceux captifs de l’UE. Les dégrèvements et facilités donnés à des grandes sociétés étrangères, qu’on aide à s’implanter en France sous le prétexte de création d’emploi, est une aberration économique ou un cautère sur une jambe de bois. La plupart du temps ces grandes sociétés se débrouillent ensuite pour ne laisser que peu de prise à l’impôt. En réalité ces emplois s’apparentent à des emplois aidés coûteux. La reconstruction du pays passe par la reconstitution du tissu industriel, commercial et artisanal des petites et moyennes entreprises. Pour que celles-ci renaissent, il faut certes abolir les contraintes administratives et normatives inutiles, mais elles doivent trouver un marché de consommateurs plus argentés. Les slogans de la politique actuelle nous abêtissent, car la réalité des puissances de l’argent n’est pas celle du peuple. Autrefois le seigneur pillait le serf mais il le protégeait. Aujourd’hui il pille toujours mais il ne protège plus.
La France vit sous le charme de slogans destructeurs.

Le but de tous les grands lobbies n’est que le profit

Donc la minimisation du retour vers le peuple.

A lui de cesser d’écouter le chant des sirènes

Il lui faut actionner tout ce qui le sauvera

Du brouillard où on l’a enfermé

Avec la corne de brume et

La sirène d’alarme !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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