mercredi 30 novembre 2011

Crise financière, économique ou surendettement planétaire ?


Nous sommes dans la mouïse et chacun de rejeter la faute sur les autres. La France reproche à l’Allemagne son blocage des moyens de financement des états, celle-ci nous traite d’état cigale. Tout le monde s’accorde pour attaquer les banquiers sans lesquels rien de tout cela, soi-disant, ne serait arrivé. Les états ne trouvent plus de financement à taux raisonnable et leur dette s’alourdit constamment. Ils accusent les agences de notation. Les citoyens voient arriver le spectre de la diminution de leur pouvoir d’achat pendant que les multinationales et les puissances financières font de colossaux bénéfices. Tout le monde accuse tout le monde.
 
Les politiques se justifient sur le dos de la crise mais la crise d’où vient-elle finalement ? Des banquiers ? Des puissances financières ? Des états ? Des trois mon général, même si le nouvel ordre mondial, nébuleuse des puissances de l’argent, peut en être considéré comme le moteur. Car ce sont eux qui tiennent les banques et les états, simples jouets entre leurs mains. C’est eux qui poussent aux conflits militaires et économiques, c’est eux qui veillent à la mise sous tutelle voire à l’élection des chefs d’état.

Il n’est que de lire les propos de Danielle Mitterrand pour s’en convaincre. Le nouvel ordre mondial dirige le monde. Ceci étant, la mise en œuvre de la santé économique d’un état appartient à ses dirigeants. Certains états résistent donc mieux que d’autres à cette pression s’ils s’appuient sur le peuple qui peut alors servir de frein à leurs dérives. C’est toute l’importance de la démocratie, elle peut échapper au contrôle extérieur. La condition impérative, pour qu’elle joue son rôle, est de lui demander son avis sur les grandes décisions et de les respecter.

La France et l’Europe sont en train de l’oublier en s’éloignant de leurs peuples et fatalement leur dépendance aux grands intérêts privés s’aggrave. La corde se tend entres leurs dirigeants et leurs peuples dont la capacité d’absorption a des limites. Le franchissement de celles-ci peut conduire jusqu’à la guerre civile dans des pays où l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse de grandir.

Cette « crise » qui n’en finit pas depuis 2007 semble résister à toutes les recettes. Depuis deux ans on nous promet une sortie, or nous nous enfonçons. Ni les Etats-Unis, ni l’Europe ne trouvent la bonne recette. Et s’il n’y avait pas de recette miracle ? La croissance à tout prix selon la Fed a mis sur le marché 5.000 milliards de dollars (3.700Mds€) depuis la crise et cela ne semble pas suffire. La zone euro ne sait quoi inventer pour trouver de l’argent de sauvetage des pays en difficulté pour ne pas dire en quasi-faillite. On est prêt à abandonner toute souveraineté pour faire risette aux agences de notation qui ne font que suivre les pulsations des marchés et de la confiance des investisseurs.

Savez-vous que, selon « The Economist », la dette planétaire est de 43.000 milliards de dollars soit 32.000Mds€ à ce jour ! La France va émarger en 2012 pour près de 1.700Mds€, l’Allemagne pour près de 1.800Mds€, Le Royaume-Uni pour 1.500Mds€, l’Italie pour 1.700Mds€, l’Espagne pour 750Mds€. Les cinq plus importants pays d’Europe totalisent près de 6.500Mds€ de dettes. Les dettes les plus importantes sont celles des Etats-Unis avec plus de 8.800Mds€ et du Japon avec 8.200Mds€.

Si la situation du Japon est particulière car la dette est détenue presque totalement par des citoyens ou des sociétés japonaises, celle des Etats-Unis est aussi préoccupante que celle de l’Europe quoique le rapport dette/PIB soit assez identique à celui de l’Allemagne. Mais c’est eux qui ont inondé le monde de monnaie papier grâce à la libre circulation des capitaux voulue par un grand nombre de pays et en particulier l’Europe.

C’est donc à un surendettement planétaire que nous assistons, un niveau de dépenses des états beaucoup plus élevé que leurs ressources le permet. Nous avons vécu depuis trente ans largement au-dessus de nos moyens. En France nous avons voulu des salaires et  une protection sociale augmentant plus vite que la croissance le permettait, l’Etat a dépensé dans son fonctionnement plus que d’autres. Il s’en est suivi un endettement grandissant, l’intérêt de la dette devenant le premier poste budgétaire, une perte de compétitivité, une désindustrialisation et une délocalisation des grandes industries. L’absence d’une politique d’économie budgétaire de fonctionnement, de réformes structurelles importantes, d’investissement suffisant dans la recherche, l’innovation et les infrastructures nous met aujourd’hui dans une position de faiblesse suicidaire.

Le temps de payer la note est arrivé chez nous et dans le monde occidental. Il va falloir une dizaine d’années d’austérité, de régression du pouvoir d’achat, de plans de relance dans les secteurs de la recherche, de la formation et de l’industrie pour en sortir. L’incohérence native de l’Europe ne peut être qu’un frein à notre redressement et les deux principaux protagonistes pour l’élection présidentielle semblent ne pas avoir compris que les « mesurettes » et les appels au secours au FMI ne font qu’augmenter la dette sans proposer un véritable plan de sauvetage. Même si le remède est tardif et, sans doute du coup, trop indigeste, le Royaume-Uni semble l’avoir compris mais eux ils gèrent la livre… pas l’euro.

« Aide-toi le ciel t’aidera »

Un jeune est majeur et libre

s’il est indépendant financièrement.

C’est valable pour les états !

Claude Trouvé

mardi 29 novembre 2011

Le couple franco-allemand ou les frères ennemis inséparables

L’état économique du monde subit des variations cycliques et la richesse se déplace d’un continent à l’autre et d’un pays à l’autre. Ce n’est donc pas ce que nous sommes devenus dans l’absolu qui compte mais plutôt ce que nous sommes relativement devenus par rapport aux autres pays et en particulier à nos proches voisins.

On voit que ces deux pays sont non seulement géographiquement et historiquement proches mais aussi économiquement par leurs PIB/hab  très proches (≈41.000 euros) et l’importance de leurs échanges commerciaux. Des guerres ethniques et nationales les ont opposés à travers les siècles mais ils furent tour à tour alliés et ennemis. Le Général De Gaulle a mis fin à cette lutte fratricide mais qui correspondait à un besoin d’affirmer une suprématie comme dans la vision géopolitique de Bismarck.

Nous vivons un nouvel épisode de la rivalité entre ces deux pays. L’alliance avec l’Allemagne est apparue nécessaire à François Mitterrand pour garder une place de premier rang dans le monde, l’Allemagne y a consenti dans l’Europe mais a imposé ses conditions sur l’euro, la BCE, ses attributions et son siège. Depuis la position allemande s’est renforcée économiquement pendant que celle de la France s’affaiblissait.

La raison principale en est la perte de l’équilibre entre nos importations et nos exportations assortie de dépenses sociales et administratives progressant largement plus vite que notre croissance réelle. La France s’est ainsi désindustrialisée sous l’effet de la libération des échanges de marchandises et de capitaux. Les salaires plus élevés que ceux des allemands et le blocage de la monnaie sur l’euro fort en sont principalement les causes dans le contexte de l’Europe et de la mondialisation.

Il en résulte, dans une période de crise, des divergences fondamentales sur les politiques économiques correspondant au profil de chacun. La France a une croissance majoritairement liée à la consommation intérieure, l’Allemagne à son commerce extérieur en majeure partie avec l’Europe et particulièrement avec la France. Faute ou pas à la France, l’Allemagne aspire nos euros avec un commerce extérieur très excédentaire alors que le nôtre est déficitaire.

La politique de rigueur à l’allemande ne peut convenir à la France actuellement car celle-ci n’a pas fait les réformes structurelles nécessaires et leur application dans l’urgence ne peut se traduire que par la recherche de ressources supplémentaires. Notre consommation intérieure ne peut que diminuer sans que nous puissions diminuer le solde négatif de nos exportations avant de pouvoir relancer l’industrialisation de notre pays dans le carcan de l’euro.

Une Europe restreinte avec l’Allemagne ne peut que nous mener à une perte de souveraineté et à une asphyxie. Notre économie est plus proche de celle de l’Italie et de l’Espagne et nous souffrons de maux assez voisins. Nous avons même des atouts identiques avec l’Italie comme le montant de notre épargne. Nous allons de nouveau faire fausse route, aveuglés que nous sommes, par la réussite de notre puissant voisin. N’oublions pas qu’Angela Merkel s’est clairement exprimée sur sa détermination à œuvrer pour l’Allemagne d’abord et qui peut lui reprocher ? La cigale française ? 

Restons un peuple souverain

Ne nous vendons pas à l’Allemagne

Sortons de l’euro seuls ou avec d’autres

Menons une politique française ambitieuse,

de rigueur dosée de l’Etat  et de ré-industrialisation.
Claude Trouvé

lundi 28 novembre 2011

Sortir de l’euro en jouant sur l’épargne

L’agence de notation Moody’s vient d’annoncer qu’elle envisage de baisser la note de tous les pays de l’euro. L’Allemagne vient de proposer une Europe restreinte à l’allemande, ficelée dans les contraintes budgétaires qu’elle défend. Notre commerce extérieur s’achemine vers un déficit annuel de 45Mds€ à l’intérieur de l’OCDE dont plus de 36 Mds€ dans la zone euro. Le chômage en septembre nous approche des trois millions de chômeurs de catégorie A. D’après la dernière enquête de l’INSEE publiée vendredi, la confiance des ménages s’est à nouveau dégradée en France en novembre, son plus bas niveau depuis février 2009, au pire de la récession post-Lehman.
Voilà l’état d’une France sans espoir d’éclaircie dans une Europe qui vacille. Quel est notre intérêt de rester dans la zone euro ? Pour garder le triple A ? Mais cette note n’a d’intérêt réel que parce qu’elle conditionne la hauteur des emprunts d’états sur le marché bancaire ! Donc elle n’est qu’un indicateur parmi d’autres si nous n’avons plus besoin d’emprunter. Quel intérêt de rester dans l'euro si notre commerce extérieur est déficitaire de près de 40Mds€ dans cette même zone euro ?

Voulons-nous nous retrouver au niveau de l’Italie ?  Il n’a échappé à personne qu’en Italie comme en Espagne, les niveaux des taux longs sont en train de franchir le point de non-retour. Rome est parvenu à refinancer 10 milliards d’euros mais à tout près de 8% (sur des échéances de six mois à deux ans), une situation carrément intenable. On avance que le FMI se préparerait à lui prêter entre 400 et 600Mds€, argent que lui fournirait d’ailleurs… la BCE !

Il faut être aveugle et sourd pour raisonner comme nos politiques aux commandes à droite ou aspirant à l’être à gauche.  Nous n’avons plus de raisons de nous accrocher à l’euro dans la mesure où l’ensemble de la zone est en difficulté et que nous sommes pourvoyeurs de devises de cette zone, en particulier de l’Allemagne. L’euro ne nous protège plus, il nous détruit à petit feu. La zone euro à l’allemande, une super zone euro dans la zone euro, porte en elle le même problème, notre commerce extérieur déficitaire avec en prime une nouvelle perte de souveraineté !

Il nous reste le chemin difficile mais porteur d’espoir de sortie seul ou à plusieurs de l’euro. On nous serine que cela est suicidaire mais nous nous suicidons actuellement ! Alors cette voie ne peut être pire. Les difficultés pratiques de mise en œuvre ne sauraient être des arguments valables de non-sortie. La monnaie commune a déjà fait ses preuves dans le serpent monétaire en 1998 d’une part et nous avons un atout qu’il est temps d’utiliser avant, pour nous débarrasser de la dette.

Cet atout c’est l’épargne des citoyens. Le bas de laine des français est à la hauteur de notre dette publique. Il serait temps de jouer de cet atout qui permet aux japonais d’avoir une dette colossale tout en empruntant à un taux plus bas que celui de l’Allemagne car cette dette est presque totalement soutenue par l’épargne des citoyens. Un grand emprunt à 5 ou 8 ans à 4% aurait certainement un succès immédiat à l’heure où les français ne savent plus où faire fructifier leur argent en sécurité.

Les sceptiques diront que si le français épargne, il dépense moins et la consommation baisse. En ce moment le français retire plus de l’épargne qu’il ne met, et le chômage augmente. Si le consommateur sait son argent en sécurité et bénéficie d’un bon taux d’intérêt il ira remettre ses gains dans la consommation.

Sortir de la zone euro donc dévaluer, avec ou non un rattachement de notre monnaie à l’euro, est le moyen de redonner de la compétitivité à nos entreprises. Le handicap de la dette peut être effacé par un grand emprunt d’état et permettre une relance de l’économie. Mieux vaut que l’état redonne de l’argent aux français sous forme d’intérêt plutôt que de le donner aux banquiers qui vont le placer sur des marchés extérieurs.

Nous singeons l’Allemagne

Elle nous prend pour un pigeon

Il faut savoir ce que nous sommes !

Claude Trouvé  

dimanche 27 novembre 2011

Diriger la France sans avoir fait ses preuves !

Il est connu que Philippe De Villiers a hissé son département de Vendée parmi les mieux gérés de France. Il a donné une impulsion nouvelle à un département qui n’avait pas, à priori, des atouts particuliers, à part sa façade sur la mer. Notre président a souvent dit qu’il faisait de son action départementale un laboratoire d’essai de solutions à appliquer ensuite à son pays. Il faut en en effet se prouver à soi-même et aux autres ensuite de ses capacités de chef, gestionnaire, défenseur et figure emblématique d’un territoire.

Les socialistes ont choisi François Hollande comme candidat. En dehors du fait qu’il n’a jamais occupé une fonction ministérielle, il est intéressant de voir ce qu’il a pu faire dans son département de Corrèze dont il est président. Je vous livre des informations parues dans la presse et le commentaire signé par son auteur… Edifiant !

Claude Trouvé


Gestion de la Corrèze!

Il faut tirer un enseignement de la gestion de la Corrèze Et pourtant personne ne le lui reproche, on n’en parle même pas!  « François Hollande fera tomber la France aussi bas que la Grèce » par Jean-Patrick Grumberg.
Et nous savons, pour en avoir été alertés par la cour des comptes, que la Corrèze, département de François Hollande, a le triste record d'être le département le plus endetté de France, soit trois fois plus que la moyenne nationale. 
Il en coûte exactement à chaque Corrézien 100 € par mois de son budget pour éponger la gestion catastrophique du candidat de gauche, chouchou du moment. Explication : la cour des comptes indique que l'endettement de la Corrèze était déjà très élevé en 2008, lorsque François Hollande en est devenu Président.
François Hollande a t-il pris les mesures qui s'imposent pour désendetter sa région, lorsqu'il a pris connaissance de la situation que lui a laissée son prédécesseur ? Bien au contraire ! Selon le rapport, il y avait, en 2007, 831 employés au conseil général. En 2009, un an après son arrivée, donc un an après avoir constaté que le déficit hérité était très élevé, il y avait 1218 employés dans les bureaux du conseil général !
Et c'est sans compter les petits caprices de Monsieur Hollande. 
En 2008, donc avant même de regarder les comptes (à supposer qu'il ait jamais demandé à les regarder) il a offert 5400 ordinateurs tout neufs pour les collégiens de 5e et leurs professeurs, et il a recruté quatre techniciens pour assurer le bon fonctionnement de ces ordinateurs. « Et puis on ne compte plus les réceptions au château de Bity (note de JPG : château des Chirac où de somptueuses fêtes  sont données, payées par la collectivité, ce qui fit dire à Jacques Chirac « moi je vote pour Hollande ») », raconte, amère, une habitante de la région qui a vu son budget mensuel fondre de 100 euros pour payer les largesses du « seigneur socialiste ».
La cour des comptes : François Hollande a creusé le déficit qui « s'est encore fortement accru en 2009 ». 
Le Conseil Général a reconnu : « Nous avons hérité de cette dette que nous avons cherché à freiner ». En langage socialiste, freiner la dette, c’est multiplier par 1,5 le nombre de fonctionnaires – logique.
Mais pour réduire la dette, c'est bien connu, embaucher 50% de fonctionnaires supplémentaires n'est pas suffisant, et il faut également augmenter les dépenses : début 2011, alors que la crise économique fait des ravages partout en France, et que, rappelons-le, la Corrèze est déjà le département le plus endetté de France, François Hollande (près avoir offert 5400 ordinateurs aux élèves de 5e) offre 4000 Ipad aux collégiens de 6e et à leurs professeurs (je vous laisse faire la multiplication : 4000 X 990 Euros).
On ose à peine imaginer ce que François Hollande, s'il devient Président de la République, fera pour « freiner » le surendettement de la France.
Phénomène intéressant en tous cas, et qui confirme ce que le Professeur Guy Millière martèle inlassablement : en France, le débat économique se situe entre Keynésiens et Marxistes.
Je ne suis pas loin de penser que les français, dont 29% disent vouloir voter pour François Hollande, aient également une conception soit Keynésienne, soit Marxiste, de l'économie. C'est formidable, en tous cas, de constater ce sens du sacrifice pour maintenir le train de vie de l'économie mixte socialiste, au point qu'ils sont prêts à payer toujours plus d'impôts.
Il serait tellement vulgaire de juger François Hollande sur la réalité de sa gestion corrézienne, quand ses promesses sont si rassurantes.
Reproduction vivement encouragée, avec la mention suivante et le lien ci dessous :
© Jean-Patrick Grumberg pour 

samedi 26 novembre 2011

BHL , porte-drapeau sioniste, à l’œuvre en Syrie


La partie qui se joue autour de la Méditerranée sert des intérêts divers qui vont de l’islamisme, au sionisme, jusqu’aux intérêts d’hégémonie de la France, des Etats-Unis et de la Turquie.  Nous sommes donc partie prenante et active dans ce que l’on ose encore appeler le « printemps arabe » et qui n’est en fait qu’une vaste guerre civile alimentée de l’extérieur. C’est une imbrication d’intérêts qui pousse une partie de la population syrienne à s’élever contre le régime et à lui insuffler les moyens armés nécessaires.
 
La Syrie est un objectif plus difficilement atteignable par les forces de l’OTAN que la Libye pour des raisons de moindre proximité des bords de la méditerranée et surtout de l’opposition de la Chine et de la Russie dans sa zone d’influence autour de la Turquie. BHL, conseiller de Jupé et de Sarkozy, est pourtant à l’œuvre, motivé par sa religion juive selon ses propres déclarations pour la Libye le 20/11/11 devant le CNCRIF. L’influence des juifs sur la politique américaine n’est plus à démontrer et ces derniers veulent toujours un glacis de pays malléables autour d’Israël et de la méditerranée. Les raisons en sont le barrage à la mainmise de la Chine sur les réserves pétrolières, la sécurisation d’Israël et la mise au pas du Pakistan et de l’Iran, porteurs d’un danger nucléaire.

La France rêve toujours d’être le bras armé de l’OTAN dans cette partie du monde et le principal acteur et interlocuteur pour affirmer vis-à-vis de l’Allemagne son rôle de premier rang européen sur la zone méditerranéenne. Elle s’est précipitée pour être la première à frapper en Libye et elle est de nouveau en première ligne par ses déclarations sur la révolte syrienne et dans ses actions guerrières en sous-main.

BHL est donc de nouveau en première ligne et le sera ensuite au Soudan et en Algérie pour donner les moyens de lutte aux rebelles. Il s’est activé pour convaincre Jupé de la nécessité d’intervenir en Syrie… au nom du « printemps arabe » qui se veut être en fait « tranquillité d’Israël ». Sans mandat de l’ONU et sous menace soviétique, l’aide doit cependant être discrète. Ce sont donc les forces spéciales, le Mossad et la DGSE qui peuvent œuvrer. La Turquie est une bonne base de départ pour infiltrer des armes, former des combattants à partir des syriens ayant fui leur pays.

Erdogan en effet est un acteur important depuis le début des révolutions arabes où il est omniprésent car les ambitions de ce pays n’ont pas changé et par l’islam il songe lui aussi à établir son hégémonie sur ce pays et rétablir le califat. La Turquie est donc un allié de circonstance ainsi que les pays du golfe comme le Qatar et l’Arabie saoudite dans la lutte contre les chiites, donc l’Iran soutien de la Syrie.

Cette analyse se fonde sur des informations en provenance de l’étranger ou révélées par le Canard enchaîné. Selon un article d’ Ibrahim Jbeily du quotidien libanais Ad Diyar proche de la nouvelle majorité publié le 18 novembre 2011 :

« Comment expliquer l’enthousiasme sans précédent de la France vis-à-vis du printemps arabe. La réponse est claire, la France ayant laissé ses empreintes partout et s’empressant de transférer son matériel d’un pays à l’autre dès la fin du mouvement de contestation dans le premier pays. Après la Tunisie, l’Egypte et la Libye, c’est aujourd’hui Damas qui est dans le collimateur français. L’apparition d’un homme mystérieux : Bernard-Henri Lévy, qui s’active aujourd’hui sur le front de l’opposition au régime en Syrie. Dans le dossier syrien, il se serait mis à la tâche dès que l’Odéon à Paris a ouvert ses portes à l’opposition syrienne. On peut voir les empreintes de Bernard-Henri Lévy dans les dernières déclarations anti-régime faites à la presse par l’ancien vice-président syrien Abdel Halim Khaddam. 

Pour l’intellectuel français, la frontière syro-turque constitue aujourd’hui le point de départ idéal. Il a réussi à convaincre Paris et les autres grandes puissances d’introduire clandestinement en Syrie, via la frontière turque, des missiles Stinger destinés aux insurgés. Et c’est la compagnie aérienne française Corse Air qui transporte ces armes vers la région de Cilicie afin qu’elles soient passées en contrebande à bord de petites voitures à destination des insurgés.

Bernard-Henri Lévy attend impatiemment d’avoir mené jusqu’au bout ses noirs desseins en Syrie pour passer au Soudan. L’Algérie a elle aussi sa place sur son agenda. »
Selon des informations du Canard Enchaîné de cette semaine repris par le site iranien IRIB en français des officiers du Renseignement français ont été envoyés au Nord du Liban et en Turquie avec pour mission de constituer les premiers contingents de l'Armée syrienne libre grâce aux déserteurs ayant fui la Syrie. Selon l'hebdomadaire : "plusieurs membres du Service action de la DGSE et le Commandement des opérations spéciales (COS) sont déjà prêts en Turquie, s'ils en reçoivent l'ordre, à former ces déserteurs à la guérilla urbaine".

Toujours selon le Canard : "C'est une intervention limitée préparée par l'Otan qui est en projet. Aide à la rébellion civile et militaire, présentation d'une résolution à l'Assemblée générale de l'Onu, trafics d'armes aux frontières de la Syrie, contacts nécessaires avec Washington via l'Otan… autant de sujets en discussion entre Paris, Londres et Ankara".

Arrêtons l’ingérence au soi-disant nom de la démocratie et de la liberté !

C’est la mort de milliers d’êtres humains que nous portons.

Qui sème la guerre récolte la guerre

Et nous serons cocus et honnis !

Claude Trouvé

vendredi 25 novembre 2011

Chacun pour soi et sauve qui peut en vue !

L’accélération des évènements est spectaculaire même si elle était prévisible. On est toujours étonné de voir que ce que l’on prévoyait hier se réalise devant vos yeux selon le scénario prévu. Dans la cordée accrochée à l’Allemagne, un autre pays vient de dévisser, la Belgique. Mais le premier de cordée annonce des signes de faiblesse. Son crédit s’effrite et il ne place plus que 3,65 milliards de ses obligations sur les six espérés. Son piolet ripe sur la glace dure des marchés. Le dogme de l’euro qui protège fond comme neige au soleil. Tout part en quenouille.

« Selon un journal belge, un plan pour sauver la banque hybride franco-belge Dexia n'a pas pu avoir lieu. Cet échec a alimenté les discussions selon lesquelles la France doit puiser plus profond dans son fonds de sauvetage... ce qui, à son tour, a poussé l'agence Fitch à déclarer qu'elle pourrait revoir le triple A de la France. »

Hors de la zone euro on s’inquiète. Le Royaume-Uni  réfléchit aux dispositions à prendre pour tenir compte de l’impact d’une sortie désordonnée des pays hors de la zone euro. Ses banques détiennent encore une quarante de milliards d’obligations des pays menacés. Mais la solidité de la gestion allemande est même remise en cause car il est probable qu’elle ne tiendra pas non plus les objectifs budgétaires de 2012.

La France va tout droit à la faillite pour plusieurs raisons. De 1974 à aujourd’hui la dette publique est passée de 21,2% à 86,2%. Tous les gouvernements gauche-droite en sont responsables. En 2011, c’est 87% de nos impôts sur le revenu qui passe dans le remboursement des intérêts de la dette. C’est le troisième poste des dépenses de l’état et 16,5% des recettes.

Avec 373,4 Mds€ de dépenses et 171,8 Mds€ de recettes en 2011 la France aggrave sa dette de 101,6 Mds€ soit 33,7% de ses recettes fiscales ! Elle verse déjà, dans son budget, 18,8 Mds€ à l’Union européenne mais en 2012 cette participation va exploser avec la faillite de la Grèce, et d’autres pays sans doute, et le renforcement du FESF pour lequel la France s’est engagée pour 159 Mds€ ! Les dépenses publiques dépassent les 54% de notre PIB. C’est donc plus de la moitié des ressources du travail qui passent dans les impôts.

« Le constat est sans appel : un Français ne travaille que pour l'Etat jusqu'au 26 juillet de l'année civile ! » (Chronique Agora)

Où trouver 33,7% de recettes fiscales supplémentaires pour équilibrer le budget de la France ? Tordons de suite le coup à la recette de la taxation des riches. Selon la chaîne télévisée TF1, voici ce que donne l'idée d'une taxe de 3% sur les revenus des présumés riches :

Revenus annuels
en euros
Nombre de foyers touchés
Recette fiscale annuelle en millions d'euros
500 000 euros
30 000
200
150 000 euros
300 000
1 500

Taxer les riches procurerait donc une somme dérisoire entre 200 millions et 1,5 milliards d'euros de recettes...Il faut donc pousser le raisonnement plus loin. Si l’on taxait les riches à 150.000 euros annuels à 90% pour ramener leur revenu à 1250 euros mensuels (au-dessous du SMIC à 1350 €), on ne trouverait que 45 Mds€ à peine de quoi payer les intérêts de la dette en 2012.

Il faut donc élargir le nombre de foyers touchés par la pression fiscale sur les riches ! Préparez-vous, vous les classes moyennes, c’est sur vous de toutes façons que la dette pèsera !

La croissance ? Pour équilibrer une augmentation du déficit budgétaire de 4,5% par rapport au PIB, comme prévu en 2012, il faut au moins 4,5% de croissance. Le 1% de croissance est remis en cause, on est donc loin du compte, il manque 70 milliards.

Les taux d’intérêt ? Nous empruntons encore à 3,5% mais 1% d’augmentation entrainerait 15 milliards de dette supplémentaire. Or nous sommes l’un des pays où l’assurance contre le défaut de paiement est le plus cher. C’est dire la confiance des créditeurs de l’Etat !

Nous sommes quasiment morts financièrement, le triple A aussi et l’euro se meurt ! L’homéopathie n’est plus de mise, le temps des opérations chirurgicales est venu !

Alors que l’on nous noie dans un débat stérile sur le nucléaire qui pose un problème de moyen terme, le nœud coulant de la dette se resserre chaque jour et nous approchons de l’étouffement. Il y a des solutions douloureuses possibles mais toutes devront passer par ces trois objectifs (On en reparlera).
Réduction drastique des dépenses de l’Etat

Relance de l’investissement public

Sortie de la monnaie unique

Claude Trouvé

jeudi 24 novembre 2011

Le fédéralisme budgétaire ou la camisole de force


Le couple Merkozy affublé du nouveau banquier italien, inspiré par le Baroso complice des puissances financières, vient de décider de préparer une mise sous tutelle de l’ensemble des pays de la zone euro. Le fédéralisme budgétaire était déjà en service sous forme de simple vérification de prévisions budgétaires conformes, à court terme, aux exigences de non aggravation de la dette. On va passer au stade supérieur des normes de ressources et de dépenses à respecter, aux amendes et aux sanctions, autrement dit à un fédéralisme disciplinaire où chaque pays devra endosser la même camisole de force.

C’est une camisole de force à taille unique et parfaitement adaptée à l’étroite rigueur budgétaire de l’Allemagne. Comment peut-on penser qu’un tel habit permette de redresser un Portugal qui est soumis aujourd’hui à émettre des obligations à plus de 12% et même qu’une Italie à plus de 7% ? Aucun pays autre que l’Allemagne ne peut envisager de sortir de la crise dans un tel fédéralisme coercitif !

Une nation qui ne peut plus maîtriser son budget, donc pouvoir accepter ou non l’endettement pour faire par exemple des investissements d’infrastructures, est une nation qui n’existe plus. C’est le problème de fond qui est posé. La France veut-elle encore exister en tant que nation ou estime-t-elle qu’elle n’est plus en mesure d’assurer son avenir ?

François Mitterrand avait déjà pensé que la France ne pourrait exister que fondue dans l’Europe et nous a emmenés vers Maastricht. Depuis ce traité nous perdons nos industries et des parts de marché, nous accumulons de la dette. Ce faisant on nous inculque que l’euro est donc très important pour espérer rebondir car il solidarise les nations devant l’adversité !

Hélas l’Allemand, premier de cordée, voit ses coéquipiers dévisser les uns après les autres. Il sait que s’il lâche la corde il a une chance de se sauver même s’il a perdu la majeure partie de ses denrées et équipements de survie. Le poids est de plus en plus lourd et, dans un grand geste de solidarité, il va demander à chacun de se défaire du maximum de poids, de se déshabiller et de remonter par ses propres moyens. Par le froid de plus en plus vif avec le coucher du « soleil levant » les chances de survie de ses coéquipiers nus ne tiennent plus qu’à la vitesse que ceux-ci vont mettre à le rejoindre sur la corniche donc à la distance qui les sépare de celle-ci.

C’est ainsi que se prépare notre avenir. Nous devrons enfiler la camisole de force taille unique et soumettre notre sort à Baroso, ses amis banquiers et les puissances financières. Est-ce ce que notre jeunesse espère pour son avenir, la soumission ? La France ne peut limiter son ambition à rechercher une protection et repousser les difficultés devant lui sans remettre en cause son action depuis Maastricht. Son peuple en a assez des belles promesses et des petites actions sans effet.

La science de gouverner est toute dans l'art de dorer les pilules.
(Adolphe Thiers)

Claude Trouvé