La première
tâche régalienne de l’État est d’assurer la sécurité et celle-ci commence hors
de nos frontières lorsque la menace est dirigée vers son peuple. La lutte
contre les envahisseurs débute ou finit hors de nos frontières. De plus nous
avons un grand domaine maritime et terrestre hors de la Métropole. La défense
de notre pays, contre l’URSS principalement, a fait naître la stratégie de la dissuasion
nucléaire. La France s’est dotée d’une force nucléaire parfaitement
indépendante à la barbe des États-Unis, contrairement au Royaume-Uni. Notre
inclusion dans l’OTAN remet notre indépendance militaire en question même sur
nos armes nucléaires terrestres, maritimes et aériennes sont de fabrication
française. La fin de l’URSS a poussé les gouvernements à baisser la garde de la
dissuasion. Mais dans le contexte actuel, la menace nucléaire reprend de l’actualité
avec des armes de ce type posées par les américains dans des pays européens qui
ne devaient pas en avoir comme l’Italie et l’Allemagne. Seuls cinq pays y sont
normalement autorisés : États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, et France sur
l’insistance de De Gaulle. La possession de celles-ci par le Pakistan et
Israël, n’a posé aucun problème aux occidentaux. Par contre la Corée du Nord
est au banc des accusés ainsi que l’Iran. Le deux poids deux mesures est jaugé
par les USA… on suit.
Les accords de
limitation d’armes nucléaires conclus entre USA et URSS ne sont plus respectés
par les USA et Poutine vient de demander à son pays d’augmenter sa puissance
nucléaire. Notre indépendance nucléaire a été rompue par la fermeture de l’usine
militaire d’enrichissement de l’uranium. Nous devons faire à présent avec nos
stocks et nous en consommons pour la propulsion nucléaire de nos sous-marins.
Tôt ou tard nous serons dépendants de cette fourniture de base auprès des USA
ou de la Russie… à moins que nous relancions une usine militaire de
centrifugation destinée au combustible nucléaire nécessaire aux armes et à la
propulsion sous-marine. La sortie de l’UE et de l’OTAN ne peut assurer notre
indépendance si notre défense ne l’est pas.
Il s’agit
d’un point fondamental que les gouvernements ont occulté depuis 1998 en se
réfugiant dans l’UE, puissance non militaire dans ses principes fondateurs et
supposée bénéficier globalement de la protection de l’OTAN. L’arrivée de Donald
Trump à la Maison Blanche et son désengagement financier partiel dans l’OTAN
remet en cause notre stratégie militaire puisque de plus nous sommes entrés
dans cette organisation. La portée des missiles nucléaires est en constante
progression, ainsi que la miniaturisation des armes. Nous ne sommes plus à l’abri
d’une frappe nucléaire venant de n’importe où dans le monde. Même si nous n’abandonnons
pas l’idée de la dissuasion, la modernisation et l’indépendance de nos armes
nucléaires doit être impérativement prise en compte.
Comme
l’a exprimé le Chef d’État-major des armées, nous commençons à remplir nos
missions en guenilles. Même les forces spéciales doivent être équipées par des
bricolages avec des matériels mis hors d’usage. Les moyens humains ne peuvent
avoir une efficacité que si l’équipement suit. Ce n’est plus le cas et on vient
d’entendre un premier cri d’alarme de la part du responsable en chef. Il est
temps de cesser les engagements à l’étranger contre un ennemi que nous avons
aidé à naître, en Afghanistan, en Libye, en Syrie et dont nous avons exacerbé
la haine dans une guerre fratricide de religion qui ne nous concernait pas au
départ. La sécurité des français demande que nous cessions de combattre un État
syrien dont la démocratie va finir par valoir la nôtre qui sombre dans la
restriction des libertés.
Un
grand programme de remise à neuf de nos armées est nécessaire, comme l’a fait
la Russie pour une armée obsolète dont on voit aujourd’hui l’efficacité. La
guerre ne se gagne pas qu’avec des Rafale. La logistique a fait perdre Napoléon
dans les plaines russes. Or la nôtre est en piteux état et ne permet pas de
réaliser seule la projection de nos forces sur des terrains extérieurs
éloignés. « Si tu veux la paix,
prépare la guerre », cet adage romain reste ô combien d’actualité
aujourd’hui. Les économies faites par la suppression du service militaire n’ont
pas été intégralement reversées à la modernisation de nos armées et la France devient
vulnérable sans assistance. Un renforcement du budget militaire est
indispensable et rapidement dans le prochain quinquennat sinon nous serons
prêts, comme en 1939, pour la guerre d’avant. Le chiffre de 3% avancé par le FN
est certainement nécessaire si l’on veut faire mieux que replâtrer nos forces nucléaires
et conventionnelles. Mais le passage de 39 à 46 milliards, soit 2% pour le
budget de la défense n’éponge que 7 des 9 milliards que nous récupèrerons par
notre sortie de l’UE. Le premier budget de l’État resterait de loin l’enseignement
scolaire et le remboursement des intérêts de la dette publique est aussi de
plus de 45 milliards.
La menace
terroriste sur notre territoire n’est pas déjouée par la présence des forces de
police comme on le voit dans tous les attentats qui ne demandent souvent que
des moyens basiques pour tuer et des opérations dont le montage est assez
simple. Notre véritable force défensive réside dans les services secrets de
renseignements dont les connexions dépassent largement le territoire. Nous
déployons une énergie considérable pour trouver les auteurs des attentats mais
jamais les vrais commanditaires. Les services de renseignements sont adaptés à
une situation de guerre. Ils ne s’embarrassent pas des lois pour agir à travers
toutes les époques de notre histoire. Les restrictions de liberté, qui naissent
sans arrêt sous prétexte d’un état d’urgence qui devient petit à petit un état
permanent, n’ont qu’une efficacité limitée mais portent gravement atteinte à la
démocratie. Elles donnent au pouvoir des droits exorbitants sur ses
concitoyens.
Le
mélange entre le multiculturalisme, la France pays d’accueil, la dichotomie
illusoire entre l’Islam modéré et l’Islam terroriste, créent une confusion et
une dispersion des actions. On voit en Syrie combien la distinction entre les « Islam »
est complexe, et le passage de l’un à l’autre se fait de plus en plus du modéré
vers le djihadiste. L’inaction voulue des pays du Golfe pour participer aux actions
humanitaires ou d’accueil, le silence des musulmans de France sur la
condamnation des actions abominables commises au nom de leur religion, sont
révélatrices de la différence de civilisation. Répéter « pas d’amalgame »
ne fait avancer que les mosquées, pas la paix dans notre pays. Ce n’est pas du
racisme mais un constat de réalité de dire que c’est cette religion qui nous
crée des problèmes de sécurité de plus en plus nombreux et que c’est à elle d’être
en première ligne pour faire cesser ces actes de délinquance et d’agression,
ces massacres et ces attentats. De Riyad et Doha jusqu’à Paris, on ne voit
aucune mobilisation dans ce sens, bien au contraire. Et nous on n’ose rien dire
de peur de les froisser et puis nous avons fait de même en laissant massacrer
les chrétiens d’Orient. Notre intervention aurait eu une autre allure si cela
en avait été le motif, plutôt que le slogan « Bachar mort ou vif »
qui a sous-tendu celle-ci… et porté Fabius à la COP21 puis à la tête du Conseil Constitutionnel.
Une Armée rénovée et musclée devient un impératif.
Notre pays ne peut être le gendarme du
monde
Et se perd dans des guerres haineuses
inutiles.
Un recentrage sur ses besoins de
sécurité
Demande une remise à plat politique
De notre conception de la Défense
Intérieure et extérieure.
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
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