vendredi 28 juin 2019

Le chantier catastrophique de l’EPR de Flamanville

Fiasco de Flamanville et succès franco-chinois

 
Le chantier de l’EPR de Flamanville avec ses deux réacteurs nucléaires ne cesse de prendre du retard avec 10 ans déjà et son coût est devenu hors norme. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) parle maintenant de 2022 et le coût va arriver à 11 milliards. Cette situation est d’autant plus scandaleuse que les 2 réacteurs EPR de 1750 MW et de même type, construits à Taishan dans la province du Guangdong dans le sud de la Chine, sont une réussite. Le premier réacteur a été couplé au réseau le 13 décembre 2018 et fonctionne très bien. Le second a démarré le 28 mai 2019 et sera prochainement couplé au réseau de distribution électrique après les vérifications d’usage. Avec ses deux réacteurs EPR de 1 750 MW chacun, la centrale nucléaire de Taishan pourra fournir au réseau électrique chinois jusqu’à 24 TWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 5 millions de Chinois. Pour ce faire il faut « brûler » 48 tonnes d’uranium. La même production avec des centrales à charbon demanderait 7 540 tonnes de charbon, et 6 860 tonnes de gaz avec des centrales au gaz. La même production électrique peut être réalisée par une ferme éolienne de 1600 éoliennes en mer de 5 MW pour un coût total de 5,28 milliards d’euros sur la base de 200 euros/kWh pour la construction auquel s’ajoute la connexion au réseau de l’ordre de 20 euros/kWh. Ces chiffres sont ceux acceptés par l’Etat pour le site de Dunkerque. Le coût total est alors de 5,28 milliards d’euros sur 20 ans.
Parallèle financier entre l’EPR et les éoliennes en mer
Si je fais un parallèle avec le chantier EPR de Flamanville réellement catastrophique financièrement, c’est que ces nouveaux réacteurs ont une durée de vie minimale de 40 ans, durée que les USA ont poussée à 60 ans. Donc en 40 ans le coût total sera de 10 milliards,soit un coût devenu voisin de celui de Flamanville. Ceci n’excuse en rien le fiasco du chantier de Flamanville, mais d’une part cela permet de relativiser les choses et d’autre part de faire comprendre que « le vent est gratuit laissant entendre que cette énergie est gratuite, est bien loin de la réalité ». Le lancement de la construction d’un parc à Saint-Nazaire de 80 éoliennes pour une puissance installée totale de 480 MW est la première concrétisation du développement éolien offshore en France, comme vient de l’annoncer François de Rugis le 14 juin 2019. Le montage financier est moins que clair et nous aurons l’occasion d’en reparler mais François de Rugis se flatte d’avoir obtenu un kWh garanti à 50c/kWh sur 20 ans. Qui finance réellement et quelle société peut s’engager sur 20 ans à un prix fixe ? Tout cela manque de transparence et l’Etat ne communique pas sur le montage financier qui comme d’habitude n’intéresse pas quand il s’agit d’écologie.
Manque de compétence, de transparence, et d’audits externes
Le chantier de Flamanville jette sur le nucléaire une idée de coûts faramineux et de dangers potentiels dissuasifs. C’est regrettable mais ce qui l’est encore plus c’est que devant un tel fiasco une enquête ne soit pas menée pour dégager les responsabilités et les responsables. Evidemment on s’adresse à de grosses sociétés dont Bouygues pour le gros-œuvre et AREVA (ex Framatome) et d’autres car les erreurs se sont acculées sur la qualité du travail. Je n’ai jamais dirigé un chantier de ce type mais j’ai été le spectateur de la réussite d’un chantier nucléaire de haute-technologie de cette ampleur sur une superficie plus importante. Le gros œuvre dans une région sismique et une installation d’un processus physico-chimique avec des centaines de milliers de soudures devant assurer une étanchéité parfaite pour un fluide gazeux agressif et chaud, étaient une gageure dans les années 60. A Flamanville, après une interruption de 17 ans dans la construction des centrales nucléaires, il est évident que le savoir-faire, la compétence ont été perdus, ce qui n’a pas été le cas pour les 2 réacteurs EPR chinois de Taishan où les constructions s’enchaînent dans un ambitieux plan de 22 réacteurs nucléaires à construire. La liste des erreurs est longue, erreur grossière de conception sur la Sûreté, fissures dans le gros-œuvre, grue menaçant de tomber sur un réacteur, piliers en béton percés comme du gruyère, pièces industrielles non-conformes sur un point roulant, anomalies détectées dans la composition même de la cuve, une centaine de soudures à reprendre. Le 20 juin 2019, l’Autorité de Sûreté Nucléaire refuse que les soudures soient refaites en 2024 comme le propose EDF. On en est là sur un chantier où malfaçons, "erreurs grossières" et pièces défectueuses, se sont succédées depuis 2008. C’est inacceptable et jette le doute sur le savoir français. Assistant qualité pendant une partie de ma carrière, ce constat m’est d’autant plus pénible. Au passage notons toutefois l’importance de l’ASN et la qualité de son travail et n’est pas étranger au fait qu’aucun accident nucléaire, mettant en danger l’environnement et les humains, ne se soit produit en France depuis plus d’un demi-siècle. Ce n’est pas le cas de l’industrie chimique.
Responsabilité gouvernementale et écologique dans la perte du savoir-faire et limites de l’énergie verte
Le nombre d’erreurs qui ont été faites sur ce chantier est tel que l’incompétence englobe même la qualité de suivi du chantier et de celles des prestataires. Mais les acteurs d’aujourd’hui ne sont pas entièrement coupables car l’arrêt prolongé du nucléaire qui a suivi l’arrêt de Superphénix a mis à bas non seulement le savoir-faire mais a privé la France de son avance considérable dans les réacteurs rapides qui sont la solution de la quatrième génération des réacteurs à venir et dans laquelle la Russie est désormais la mieux placée. La France a perdu sa position de leader alors que la Chine, l’Inde, la Russie se lancent dans d’ambitieux programmes de construction de réacteurs. On doit ceci à l’impact politique de l’écologisme qui a poussé Lionel Jospin a arrêté Superphénix, qui avait produit et dont la partie nucléaire n’était pas mise en cause. Cette décision a finalement conduit à l’arrêt de la construction nucléaire, et à un versement de 3,7 milliards d’euros à notre partenaire italien ENI. Alors je voudrais terminer sur un point fondamental de la politique de transition énergétique menée aujourd’hui. Le développent des énergies renouvelables jusqu’à 100% de la production électrique oublie une évidence physique. Elles sont intermittentes et aléatoires, donc parfaitement indépendantes de la consommation électrique. Elles ne peuvent donc pas sauf exception due au hasard, fournir les pics de consommation. Elles ont besoin d’énergies pilotables de complément permettant l’ajustement production-consommation. Les énergies de complément pilotables sont essentiellement l’hydraulique, le thermique (charbon, gaz) et le nucléaire. L’hydraulique ne peut pas à tout moment vider ses barrages, la centrale thermique est polluante et a un coût élevé du KWh mais elle est très flexible. 9 réacteurs nucléaires sont capables d’effacements rapides dans l’ordre d’une dizaine de minutes mais ils ne peuvent « surproduire », et la décroissance de leurs productions suivie de leurs remontées au niveau normal se traduit par une baisse de leur efficacité énergétique, donc une augmentation du coût du kWh, et une augmentation de leur vieillissement due aux cycles thermiques engendrés sur les matériaux. La solution la plus souple reste la centrale thermique, capable d’un arrêt et d’un démarrage rapide. C’est la solution prise par l’Allemagne qui déroule son programme d’énergie vertes tout en augmentant sa production thermique. Elle compense en passant des centrales thermiques au charbon par des centrales à gaz moins polluantes. En revanche elle conserve ses centrales au lignite, mauvais charbon encore plus polluant et augmente même sa production. Le bilan carbone est constant depuis 2016. L’Allemagne n’a en rien diminué ses émissions carbone et l’énergie verte participe à l’arrêt progressif des centrales nucléaires et à la mutation des centrales thermiques du gaz au charbon. On estime que le coût de cette évolution se chiffre à 400 milliards.
L’opprobre sur le nucléaire face à une transition qui va rapidement devenir illusoire et coûteuse.
C’est pourquoi ce fiasco du chantier de l’EPR de Flamanville est doublement catastrophique pour la France. La note sera salée, elle met dans l’esprit de tous que le nucléaire est dangereux et non rentable, et discrédite notre pays dans la vente de cette technologie et dans son savoir-faire. On ne parle plus de ramener le nucléaire à 50%, ce qui va inexorablement augmenter le prix du kWh, comme au Danemark et en Allemagne, mais de suppression totale de celui-ci avec 100% d’énergie verte. Cet objectif est illusoire car irréalisable par la nature même de l’énergie verte qui n’obéit que partiellement à l’homme qui subit les caprices de la nature. Tous les partis et le pouvoir s’emparent de ce miroir aux alouettes en distillant la peur du réchauffement climatique et de la dangerosité du nucléaire. Dans le premier cas d’ici deux ou trois ans maximum la nécessité de l’urgence climatique risque de ne plus trouver de justification globale dans les mesures climatiques et jeter un doute général sur l’écologie voire un rejet vu l’importance des dizaines de milliards à engager. Dans le second cas c’est la fin de l’indépendance énergétique française avec la nécessité d’approvisionnement en terres rares qui donne à la Chine une arme géostratégique de premier ordre avant que l’on découvre que l’on ne pourra pas aller au bout des illusions de l’énergie verte et que nous perdons notre place dans l’industrie mondiale du nucléaire. Pendant ce temps Chine, Inde, Russie, se bâtissent un avenir énergétique qui fait la part belle à l’énergie nucléaire… et regardent les occidentaux s’autodétruire.
Flamanville est un enjeu énergétique majeur 
Son retard et son surcoût méritent de l’Etat
Une complète transparence et un audit 
Dégageant tous les responsabilités
De toutes les erreurs commises 
Sur l’ensemble des procédures
De conception, de réalisation 
De conduite du chantier
Et de surveillance 
Des prestataires !
 
Claude Trouvé 
27/06/19

dimanche 23 juin 2019

Le crincrin du réchauffement climatique est reparti

Jean Jouzel, scientifique propagandiste

Jean Jouzel ne rate pas une si belle occasion d’être le chantre du réchauffement climatique avec une canicule record selon lui, preuve incontournable du réchauffement climatique, en y ajoutant la plus grande fréquence des intempéries diverses, tornades, orages violents, grêle, etc. Beaucoup de gens de la terre qui ont subi des dégâts considérables font chorus, car ils attendent une aide de l’état devant un phénomène exceptionnel. Je ne parle pas des médias aux ordres qui répercutent la canicule catastrophique, inhabituelle en juin. Cela permet de combler la une des journaux qui parle mezzo voce des divisions au sein de l’UE, des menaces sur l’euro chez les italiens, et du crash financier et bancaire de plus en plus probable. Ce scientifique s’appuie sur des données locales en France et même restreintes au niveau de l’Europe et pour une période de 4 à 7 jours pour brandir la preuve du réchauffement climatique. Ce n’est non seulement pas sérieux, mais c’est de la pseudo-science de propagande pour des badauds. Un évènement constaté sur une période aussi courte et dans une partie de l’Europe ne peut servir à justifier une telle théorie. J’ai déjà dit que les prévisions globales terres-océans des températures ne validaient pas les prévisions du GIEC faites en 2010. En 2018 ce dernier a publié un rapport qui augmente sensiblement la quantité de carbone anthropique que l’on peut encore ajouter avant d’atteindre les +1,5°C par rapport à la température de 1880. Ce qui veut dire en conséquence que l’on a 14 ans de plus devant nous avant d’atteindre la limite dite acceptable.

La vérité par les chiffres

Le graphique ci-dessus, déjà publié a été remis à jour avec la température globale terres-océans de mai 2018. Toutes les valeurs représentées sont le résultat d’une moyenne sur le mois représenté et les 11 précédents dans le but d’opérer un lissage des mesures. La simple analyse visuelle montre que les prévisions de 2010 et de 2015 ne sont pas validées, par les mesures ultérieures pour 2010, et par le GIEC lui-même pour 2015 avec la nouvelle prévision 2018. En 2010 les +1,5°C étaient prévus pour 2020 et les +2°C en 2025. C’est une prévision dont on s’est servi pour justifier l’urgence climatique et répandre un vent de catastrophe humanitaire et qui finalement s’avère grossièrement fausse. Le réajustement du rapport 2015 qui a nourri la COP21 de François Hollande a ramené l’atteinte des +1,5°C vers 2037 et les +2°C vers 2050. Ces deux prévisions étaient essentiellement basées sur un modèle mathématique moyen choisi parmi une centaine de modèles dont une trentaine de modèles retenus, modèles donnant des prévisions très différentes dans un large spectre de valeurs. Pour le rapport 2018 le GIEC a donné en fait la priorité aux mesures du réchauffement depuis 1978. La droite en vert sur le graphique représente le constat visuel de cette évolution et elle a manifestement guidé la nouvelle prévision représentée par la droite noire. La date d’atteinte des +1,5°C est en fait repoussée à 2050. 

Le doute sur les modèles prévisionnels

Ceci pose d’ailleurs un autre problème. La force des modèles mathématiques, dans la mesure où on maîtrise toutes les effets sur la température globale, est de permettre des calculs prévisionnels. A l’inverse s’il faut s’appuyer sur les mesures satellitaires précédentes, on n’a aucune justification sur des prévisions faites par un simple prolongement graphique comme je l’ai fait sur la droite verte du graphique. Si le GIEC n’a plus totalement confiance dans les modèles prévisionnels, il ne peut plus faire de prévisions au-delà de quelques années et cela devient le cas aujourd’hui. En 8 ans de prévisions on a gagné un délai de 40 ans sur l’urgence climatique et les modèles mathématiques, hors du modèle russe non retenu, ont montré leur incapacité à prévoir l’avenir. Le GIEC a dû constater que le réchauffement, hors l’influence exceptionnellement puissante du courant marin El-ñino, est plus faible que prévu amenant à abaisser le coefficient de sensibilité des températures aux taux de carbone anthropique.

Une climatologie  prévionnelle à risque

On en est là sur le plan de la climatologie prévisionnelle, c’est-à-dire qu’on ne connaît pas grand-chose de l’avenir climatique. Evidemment ce constat de notre ignorance sur l’urgence climatique n’est pas communiqué car cela entacherait la valeur des calculs scientifiques mais surtout mettrait par terre toute la doxa politique, reprise par tous les partis et soutenue par les lobbies. On maintient donc à coup d’intox la doxa qui finalement convient à tout le monde, écologistes en tête. Je crains que ceci se retourne contre ces derniers quand le pot aux roses sera découvert mettant en cause par perte de confiance tout ce que la vraie écologie peut apporter au monde. C’est dans les deux ans qui viennent que l’on jugera de la qualité des dernières prévisions du GIEC. Mais revenons aux dernières mesures de température globale. En mai 2019 la température a été supérieure de +0,85°C par rapport à 1978 ou 1880. Je note que les températures globales du mois de mai étaient de +0,80°C en 2014, +0,86°C en 2015, +0,89°C en 2016, +0,83°C en 2017, +0,80 °C en 2018. On note une certaine stabilité sur 6 ans de mesures satellitaires publiées par la NOAA qui ne présentent 

Une canicule qui a des précédents plus chauds et plus longs

Seulement voilà, après les températures anormalement fraîches de début juin, les températures de fin juin s’avèrent caniculaires… pendant 4 ou 7 jours et les trompettes du réchauffement climatique fonctionnent à plein régime. La belle affaire ! Que l’on donne des conseils pour résister à une vague de chaleur est nécessaire et que l’on prenne des précautions préventives dans les maisons de retraite et les urgences n’est que du bon sens mais faut-il pour autant affoler la population et lui susurrer que ce n’est que le début du grill climatique et que demain ce sera bien pire ? Ceci n’a qu’un but, poursuivre le plan de transition énergétique qui va finir par coûter des centaines de milliards comme en Allemagne dont la majeure partie ira dans les poches des grandes sociétés privées. Du 1er au 15 août 2003 la France a vécu une canicule avec une température moyenne de +39°C pendant 9 jours avec des pointes locales au-delà de 44°C. Cette canicule a été considérée comme la plus importante depuis 1950. La culture de l’urgence climatique n’était pas aussi entrée dans les têtes mais on a déjà beaucoup parlé du lien avec le réchauffement global. Mais ce qui est intéressant c’est de noter qu’en 1950, cela a été pire et je m’en souviens très bien pour avoir subi des températures de 42°C et constaté qu’à minuit on ne pouvait pas laisser la main sur les rambardes du pont métallique franchissant la rivière. En revanche les températures globales de l’été étaient plutôt inférieures à celles d’aujourd’hui avec +0,0°C par rapport à 1880. Ceci montre que constater une canicule de courte durée en France ou même sur une partie de l’Europe n’autorise en aucun cas d’affirmer un lien avec le réchauffement climatique.

Pour l'urgence climatique il est urgent d'attendre

Ce matraquage des esprits où tout est bon pour enfoncer le clou de l’urgence climatique est vraiment insupportable car elle produit une ambiance catastrophique dont se jouent les puissances de l’argent. Je sais que je rabâche mais je n’y serais pas conduit si la propagande se faisait plus discrète et cesse de nous assommer de certitudes alors que le GIEC lui-même revient sur ses prévisions et que des scientifiques de plus en plus nombreux n’adhèrent pas à ces prévisions. Abrutis de certitudes, les citoyens perdent tout sens critique et deviennent des jouets manipulables à volonté. Les prévisions climatiques demandent plusieurs années pour trouver un commencement de validation. Nous ne sommes toujours pas dans ce cas après le dernier apport du GIEC de 2018 qui minimise le réchauffement climatique prévisible. Plonger le peuple dans la peur et lui soutirer de l’argent pour une transition énergétique non indispensable qui va finir par doubler le prix du KWh et dépenser des centaines de milliards comme en Allemagne est une arnaque dans un pays qui devient incapable de se suffire à lui-même et est en train de vendre son patrimoine. C’ est même un acte criminel. Le peuple va en souffrir, les multinationales s’enrichir. Infrastructures vieillissantes, services de santé insuffisamment gréés, prestations sociales, retraites, et indemnités chômage rabotées, justice ralentie faute de moyens, seront le prix à payer de cette orientation politique.
 
Utiliser la science pour la propagande la mue en pseudo-science. 

Curiosité et doute sont les moteurs principaux de la science.

Les certitudes sont les moteurs de notre abêtissement. 

Les intelligents et les sans scrupules s’en servent.

L’urgence climatique reste une arnaque 

Qui pompe l’argent du peuple

Sans certitude de résultat.

Claude Trouvé 

23/06/19

mercredi 19 juin 2019

Le chômage diminue ? Encore un leurre !



J’ai entendu plusieurs ministres dont le premier nous parler d’une diminution du chômage en vantant de ce fait l’efficacité de la politique menée jusqu’à alors. Evidemment la nouvelle est reprise par les médias qui ne sont que des porte-voix des vérités présidentielles. Il est vrai que le pouvoir a peu de chiffres vraiment encourageants à publier et il s’empresse de divulguer les chiffres de la catégorie A des demandeurs d’emploi avec une diminution constante du nombre de demandeurs passant de 3 473,0 milliers d’emplois en octobre 2016 à 3 372,9 en avril 2019, soit 100100 demandeurs d’emplois en moins. Bravo, ça baisse. En revanche à ce train-là il faudra plus de 26 ans pour diminuer de moitié ce nombre et se rapprocher du chômage en Allemagne et au Royaume-Uni. Néanmoins le nombre total, toutes catégories est rigoureusement stable à 6,210 millions de demandeurs d’emploi depuis 18 mois. Le graphique ci-dessus montre clairement que si le nombre des demandeurs en catégorie A diminue, celui de la catégorie C augmente, passant de 1,259 millions à 1,454 millions, soit 195 000 demandeurs de plus en catégorie C. Autrement dit la catégorie C se remplit environ deux fois plus vite que se vide la catégorie A. Si cela continue en 2029 la catégorie C sera au même niveau que la catégorie A. Ce transvasement illustre parfaitement la montée de la précarité du travail dont il n’y a aucune raison de se réjouir car il s’agit de longues périodes d’interruption d’emploi dans cette catégorie C. Alors d’où vient cette euphorie soudaine de Macron ?
Vous avez noté que celui-ci a demandé une publication trimestrielle et non mensuelle des demandeurs d’emploi en prétendant qu’une variation mensuelle n’était pas suffisamment représentative, ce qui n’est pas faux. J’ai d’ailleurs pris la précaution de publier des chiffres de demandeurs sur une période de 18 mois qui couvre l’action de Macron. Le nombre de demandeurs d’emploi stagne mais la précarité du travail augmente. Evidemment on va faire de moins en moins de publicité autour de ces chiffres. En fait Macron préfère la publication du sondage du nombre de chômeurs et non de demandeurs prétendant que tout chômeur n’est pas forcément demandeur d’emploi. C’est vrai mais ceci veut donc dire que le chiffre des demandeurs d’emploi est inférieur au nombre total de personnes sans travail comprenant ceux qui ne se déclarent pas à Pôle emploi. En revanche le taux de chômage est censé représenter le nombre total puisqu’il est basé sur une étude statistique faite sur un échantillon représentatif de la population concernée. Les valeurs sont donc soumises à l’incertitude liée à tout sondage, et à l’impartialité de l’équipe de sondage et de l’institut dans son rapport final. C’est un point important à bien savoir car il ne s’agit pas d’un comptage vérifiable et mathématique comme pour les demandeurs d’emploi. Dans le cas du taux de chômage, l’organisme pilotant le sondage est sous l’autorité de l’Etat comme l’INSEE. 
Ces précautions étant prises, le graphique ci-contre, tiré des chiffres publiés par Eurostat, s’intéresse aux 10 périodes trimestrielles que nous venons de traverser et ceci autour du 4ème trimestre 2017 en 2 périodes de 5 mois. Celles-ci couvrent la fin du mandat de François Hollande et le début de celle d’Emmanuel Macron en ce qui concerne la France. Le graphique ci-contre est parfaitement clair. La 1ère période du 3ème trimestre 2016 au 4ème trimestre 2017 montre une diminution généralisée car pour la clarté’ du graphique le résultat a été inversé. La France fait partie des pays ayant le moins diminué le chômage et en 4ème position derrière la Finlande, la Suède et l’Italie. Pour la période suivante, la diminution générale du chômage se poursuit mais la France est toujours en retard sur cette diminution en 5ème position derrière l’Italie, le Luxembourg, le Danemark et la Suède. Je précise que la variation représentée ici est le rapport entre la diminution du chômage rapportée au taux de chômage du début de période pour représenter en fait le pourcentage de diminution des chômeurs. Le problème pour la France, c’est qu’à part l’Italie, elle a un taux de chômage beaucoup plus élevé (8,7%), que la Suède (6,3%), le Danemark et le Luxembourg à 5,3%. Pour ceux qui flattent encore les performances du pouvoir en France, on remarque que l’Allemagne avec 3,2% de taux de chômage et le Royaume-Uni avec 3,7% diminuent celui-ci encore plus que nous. Alors que la perspective du Brexit pèse sur le Royaume-Uni depuis le vote de juin 2016, la diminution du chômage se poursuit. Elle atteint même un niveau bas historique ridiculisant les politiques et les médias prédisant la pire catastrophe pour ce pays. Donc au lieu de répercuter en boucle que la politique de Macron commence à porter ses fruits, Messieurs les colporteurs de nouvelles non analysées, regardez les pays voisins et constatez le retard que prend la France depuis 10 mois alors que son taux de chômage reste l’un des taux les plus élevés en Europe après la Grèce, l’Espagne et l’Italie. Ce n’est pas une référence, d’autant plus que la Grèce et l’Espagne diminuent plus vite que nous leur nombre de chômeurs.
Je n’en dirai pas plus parce que les chiffres parlent d’eux-mêmes. La baisse du nombre de chômeurs est un leurre, car ni la croissance du PIB, ni la variation du nombre de demandeurs d’emploi ne peuvent le confirmer. Je ne veux pas accabler ceux qui croient encore que Macron va remettre la France dans la voie de la prospérité au moins au niveau de la moyenne de l’UE ou de la zone euro. SI nous arrêtions de suivre bêtement les affirmations gratuites invérifiables du « l’UE, c’est la paix » en oubliant la Bosnie et l’équilibre de la terreur entre l’URSS et les Etats-Unis, puis la disparition de la menace avec l’effondrement de l’URSS, et « en dehors de l’UE, point de salut, sinon la catastrophe » en oubliant de vérifier par les chiffres une telle affirmation en comparaison avec les autres pays européens, alors tout être conscient et non débile verrait que notre avenir est l’un des plus sombres parmi tous les peuples européens. Dans l’UE, il n’y a aucun espoir de prospérité autre que celui engendré par le contexte économique mondial et nous serons parmi les derniers à en profiter. La France s’enfonce, la catastrophe est dans l’UE et non hors d’elle. Ce pays suit les directives de Bruxelles influencées par les lobbies, l’Allemagne et les Etats-Unis, lesquels n’ont que leurs propres intérêts en tête, et n’espèrent que tirer le meilleur de notre pays qui a encore quelques atouts au Conseil de Sécurité de l’ONU, dans sa force nucléaire, dans son implantation mondiale et son deuxième plus grand domaine maritime. C’est la vache à lait de l’Allemagne pour qui nous sommes le principal client européen. Macron se désintéresse de la France d’outre-mer et de la France extraterritoriale, et est prêt à la brader comme pour les îles avec Madagascar. Son désir est de démanteler la France en grandes régions où la solidarité inter-régions va s’évaporer et la France se fondre dans l’ensemble européen sans que cela ait reçu la moindre justification auprès du peuple. Les alsaciens ne voulaient pas fusionner Haut et Bas Rhin, on leur ajoute la Moselle et on fait une nouvelle Alsace européenne… prête à franchir le Rhin. Macron est sans opposition sur son axe principal de l’Europe fédérale, où l’embryon de budget de la zone euro est son dernier gadget certes mais plein de sens sur l’avenir qu’il nous réserve. En 1939 les français ont cru jusqu’au dernier moment qu’Hitler n’envahirait pas la Tchécoslovaquie, nous avons abandonné la Pologne à son envahisseur… et nous avons eu la guerre. La guerre contre la France est dans les cartons de Bruxelles, de l’Allemagne et des Etats-Unis avec des lobbies prêts à happer ses dépouilles de souveraineté. Faudra-t-il que nous soyons dans le ghetto de Varsovie pour comprendre ? Certains juifs ne se sont pas rendus au Vel d’hiv, et ils ont souvent réussi à échapper à la mort… parce qu’ils avaient senti le piège tendu aux moutons juifs. Aujourd’hui bien peu de français ont compris que le piège se refermait sur eux car une doxa implacable, une pensée unique, les empêche justement de penser.
Les mauvaises notes pleuvent sur la France 
Mais Macron cache le carnet de notes
Aux français qui veulent encore 
Croire à l’avenir européen
A l’illusion de solidarité 
Dans une dictature
Déjà En Marche !
Claude Trouvé 
18/06/19

samedi 15 juin 2019

Trump engrange et ridiculise Macron

Lors de la visite de Macron à Washington, Trump a dit en substance « Il est très bien ce petit » en lui époussetant son col de veste. La manière cavalière et peu diplomatique reflétait  son constat de supériorité dans l’esprit de Trump. L’un des deux plus grands émetteurs de gaz carbonique a d’ailleurs tourné les talons à la COP21 en refusant de se soumettre à ses objectifs arguant que le lien entre carbone et réchauffement n’était pas prouvé. Macron qui ne pollue que pour 1% du total lance un grand plan d’énergies renouvelables qu’il va falloir financer. Ceci aboutira à une infime décroissance sur le carbone total émis dans le monde. La Chine n’a fait que reculer dans le temps ses promesses de réduction des gaz à effet de serre, et développe ses éoliennes dans le but de muscler une industrie qui se propose d’inonder le monde. De loin le premier fournisseur de Terres rares, la Chine se réjouit de la dépendance supplémentaire dans laquelle la France se jette avec ses utilisations dans les énergies renouvelables et la propulsion électrique. Trump fait du commerce, Macron de la politique. Le premier cherche à muscler l’économie de son pays, le second se rend dépendant de la Chine et laisse partir les fleurons de son industrie. Trump se bat contre la Chine, Macron se bat pour dissoudre la France dans l’UE.
Trump affiche une croissance du PIB de 0,76%, Macron un modeste 0,34% pour le 1er trimestre 2019. Trump vise les 3% de croissance annuelle, Macron fait moins bien que l’Allemagne à 0,42% et même moins bien que le Royaume-Uni à 0,50%. De plus Macron donne des leçons au Royaume-Uni sur son mauvais choix de sortie de l’UE, pendant que Trump propose un contrat de libre échange avantageux à ce pays dès qu’il en sort. L’histogramme ci-contre montre clairement que la France est en perte de vitesse par rapport à l’UE et même par rapport à la zone euro. Sa meilleure croissance que l’Italie n’est pas une performance car ce pays sort de la récession avec -0,09% au trimestre précédent. La France de Macron fait moins bien que ses voisins espagnols, britanniques, suisses. Alors que la France donne 2 milliards à la Pologne par le biais de sa contribution à l’UE, celle-ci affiche une croissance à 1,50% au 1er trimestre 2019, soit plus de 4 fois plus de croissance. Alors que la Suisse fait mieux que l’UE, la France s’y meurt et descend inexorablement avec une UE elle-même en retrait des grandes économies comme le Japon, les Etats-Unis et la Chine. Mais la politique économique française est indubitablement mauvaise puisque l’Espagne a une croissance double de la nôtre et fait baisser significativement son taux de chômage. 

Ceux des français qui ont ridiculisé Trump dès son entrée en campagne présidentielle en le traitant de rustre, d’ignare, de goujat envers les femmes, faisaient passer l’idée que cet homme allait faire tomber ce pays bien bas après le flamboyant Obama, Prix Nobel de la Paix ayant réussi à mener le plus grand nombre de conflits extérieurs durant ses deux mandats. Aujourd’hui ces français devraient faire profil bas et regarder la performance de Macron à l’aune de celle de Trump. Pendant que Macron continuait à fustiger le régime de Bachar el-Assad et à œuvrer contre lui sur son territoire, Trump préparait une sortie en douceur de ce guêpier pour se concentrer sur un beaucoup plus gros fournisseur de pétrole, à savoir l’Iran. Macron va voir la Pologne pour changer à son profit la directive des travailleurs détachés, il se fait renvoyer sèchement vers ses problèmes intérieurs. Quand Trump va en Pologne, il négocie tout à son avantage. Persuadé de l’appréhension polonaise vis-à-vis de la Russie, il s’en sert au maximum. A ces 5000 soldats stationnés en Pologne, il propose 1000 soldats supplémentaires et affirme que cela ne coûtera pas un dollar supplémentaire au contribuable américain. Comment ? En transférant tout simplement 1000 GIs d’Allemagne en Pologne et en laissant les frais de support aux Polonais. Mais ce n’est pas tout, il signe un contrat de fourniture de 32 chasseurs F-35 américains et des contrats énergétiques, portant sur le gaz naturel liquéfié (GNL) d’origine américaine, pour un montant de 8 milliards de dollars d’après Donald Trump. Varsovie avait déjà signé un contrat de 20 ans sur le GNL en provenance des Etats-Unis et ce afin de renoncer définitivement à s’approvisionner en gaz depuis la Russie, pourtant moins onéreux. Le représentant Trump revient avec un pactole, un assujettissement de la Pologne à l’OTAN et un client enlevé à la Russie pour son gaz. Il se permet même de désapprouver l’Allemagne pour son choix du gazoduc russe la mettant en dépendance énergétique avec l’ennemi : « L’Allemagne fait une énorme erreur en se rendant si dépendante de ce gazoduc » ; Macron est ainsi doublement cocu puisqu’il fait chou blanc pour les travailleurs détachés, donne 2 milliards à la Pologne et voit le F-35 préféré au Rafale français. Au passage on constate que la solidarité européenne a fait long feu.
Trump pavoise avec sa croissance revenue, et Macron avec la baisse du chômage. Mais sur ce dernier point Macron est aussi ridiculisé. Trump affiche 3,6% comme taux de chômage et une baisse trimestrielle de 10%. Pour Macron c’est 8,7% de taux de chômage et une variation trimestrielle de 1,14%. Notre chômage est près de deux fois plus élevé et notre baisse trimestrielle 9 fois moins importante. C’est même la baisse la moins importante de celles représentées sur le graphique. Les variations représentées ici sont le rapport entre la variation en points du chômage sur un trimestre par rapport au taux de chômage d’avril 2019, et non simplement la variation en points de taux. Macron s’affiche comme un très mauvais élève car si son chômage est moins élevé que celui de l’Italie et de l’Espagne, il décroit 2,5 fois moins vite que celui de l’Italie et 3 fois moins vite que celui de l’Espagne. En revanche les Etats-Unis affichent une santé retrouvée et une baisse trimestrielle record du taux de chômage. De toute évidence la politique socio-économique de Trump relance les Etats-Unis, celle de Macron l’enfonce par rapport à l’ensemble de la zone euro, et de l’UE. Les mauvaises langues continuent à taper sur Trump et même sur le Royaume-Uni qui va sombrer selon eux. Ni l’un ni l’autre ne montrent des signes de faiblesse, bien au contraire. Ces deux pays ont des taux de chômage dignes du plein emploi et leur croissance leur permet de le maintenir au moins à ce niveau. Au passage on voit que le resserrement de la France et de l’Allemagne ne mise plus sur un couple gagnant. La croissance allemande permet juste de maintenir son bas taux de chômage, mais ce pays entre dans une phase difficile et va chercher à tirer le maximum des liens enforcés avec la France et cela sur tous les plans économique et géopolitique comme je l’ai exposé. 
En 2019 le binôme croissance-chômage est très défavorable à la France qui apparaît comme le pays le moins à même de réduire son taux de chômage car Macron est dans l’incapacité de suivre l’évolution décroissante de l’Italie et de l’Espagne sur celui-ci. Le graphique ci-contre montre que sur l’année 2018 les pays étudiés ici suivent une loi moyenne approximative de 1% de décroissance du chômage pour 1% de croissance dans une croissance moyenne de 6,6% fin 2017. Les croissances affichées ici sont calculées à partir des croissances trimestrielles publiées par l’OCDE et diffèrent des chiffres annuels qui subissent une correction annuelle. Ceci n’entache pas la relativité des chiffres entre les pays. La France fait baisser son chômage mais elle prend du retard par rapport au contexte économique dont bénéficient les autres pays étudiés. Son handicap de l’ordre de 6% par rapport à l’UE et la zone euro est en passe d’augmenter. Ceci condamne la politique menée par Macron et celle de son prédécesseur qui met la France dans la plus mauvaise position. Le résultat des Etats-Unis n’est pas encore suffisant et le début 2019 est beaucoup plus concluant envers la politique de Trump. On doit noter la performance de l’Italie qui fait baisser le nombre de chômeurs avec une croissance nulle et celle de l’Espagne qui diminue ce nombre bien au-delà du gain de croissance.
 
La politique de Macron est suicidaire et le nouveau plan économique de l’acte II du quinquennat n’est pas de nature à inverser la tendance d’un pays en décadence relative par rapport à l’UE, à la zone euro et aux pays de l’OCDE. Le leitmotiv « travailler plus », sensé nous donner plus de croissance, est tout autant un leurre que celui des 35 heures pour faire baisser le chômage. Pousser les salariés âgés à prendre la place des jeunes dans une économie en panne ne mène qu’à diminuer le poids des retraites pour alimenter celui du chômage et à une différence financière espérée positive pour l’Etat. Ce raisonnement « courtermiste » ne s’appuie que sur une propagande dite de bon sens à savoir que travailler plus rapporte plus. Pour ce faire une idée plus chiffrée, le graphique ci-dessus montre la croissance annuelle du PIB/habitant de 2015 à 2016 et le nombre annuel d’heures travaillées en 2016. C’est en effet l’augmentation de richesse par habitant que devrait permettre l’augmentation du nombre d’heures travaillées. Or on voit que sur la presque totalité des pays de l’OCDE représentés, il ne se dégage aucune tendance significative. La comparaison de la France avec l’Italie et l’Espagne pourrait nous faire croire au bienfait du travailler plus, mais aussitôt la comparaison avec l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse, nous indique le contraire. L’Allemagne travaille moins et gagne plus. Notons de plus que si l’Espagne confirme ses bons résultats en 2018, l’Italie est entrée en récession. Le cas de la Norvège est particulier, car lié à la production pétrolière et au prix du brut. De même les Etats-Unis travaillent plus que nous avec un résultat inférieur sur la croissance, alors qu’en 2018 et début 2019 ce pays a une croissance très supérieure à la nôtre. La différence vient donc de l’action économique de Trump par rapport à son prédécesseur. La politique économique continuée par Macron n’est donc pas bonne pour son peuple mais elle l’est pour les multimilliardaires. En conclusion le nombre d’heures travaillées n’est pas un levier dont l’efficacité dépend de beaucoup d’autres facteurs, il suffit de regarder les différences entre l’Australie et le Canada, entre la France et l’Allemagne, entre la politique d’Obama, encore influente en 2016 et vue sur ce graphique, et celle de Trump en 2018-2019. 
On nous laisse entendre que si on travaille plus, cela diminuera le chômage, sans doute par un effet positif sur l’économie. C’est encore le genre d’affirmation qui demande de ne pas la prendre sans vérifier que les chiffres le prouvent. Le graphique représente les variations du taux de chômage et du nombre d’heures travaillées entre 2012 et 2016 pour avoir une période représentative suffisamment longue. Les variations du chômage sont exprimées en %, donc en pourcentage de variation du nombre de chômeurs, et non en différence de taux. On voit que les résultats sont très dispersés. La diminution des heures travaillées va avec une augmentation du chômage pour la France mais une diminution de celui-ci pour l’Allemagne. On voit que tous les cas de figure sont représentés. Si la France, la Suisse et l’Italie ont augmenté le nombre de chômeurs en diminuant les heures travaillées, c’est l’inverse avec l’Allemagne, le Danemark, et l’ensemble de l’OCDE. Les résultats des Etats-Unis et des Pays-Bas sont inexplicables par la variation du nombre d’heures travaillées. L’augmentation en soi des heures travaillées n’aura aucun impact décelable vérifiable sur le nombre de chômeurs en France. Il s’agit bien d’une posture politique dont le but est de faire croire au bon peuple les vertus du travail pour sauver notre pays. Tout montre pourtant que le chômage est beaucoup moins bien résorbé en France que dans les autres grands pays. 
Sur le chômage, comme sur la croissance, le « travailler plus » est un leurre. Trump redresse les Etats-Unis, Macron enfonce la France. La politique socio-économique menée par la France est la moins bonne des grands pays de l’UE. Son handicap de compétitivité dû à l’inadéquation de la monnaie euro à son outil de production et ses choix sociaux, ne peut être comblé par des mesurettes sur le pouvoir d’achat et des cadeaux aux entreprises. D’une part le compte n’y est pas et, en ce qui concerne les consommateurs et les contribuables, la pression fiscale ne diminue pas globalement entre les taxes, les impôts et le coût des énergies. Bridé par le respect du déficit imposé par Bruxelles, qui a néanmoins averti une dernière fois la France, Macron gère une politique d’austérité, sans véritable diminution de la dépense publique en euros constants, dirigée vers le peuple et se nourrissant de la vente du patrimoine industriel s’étendant jusqu’à la privatisation des centrales hydrauliques et prochainement aux forêts domaniales. Les cadeaux aux entreprises enrichissent les sociétés exportatrices et surtout les multinationales. Les cadeaux à la spéculation et la soumission à la libre circulation appauvrissent la France au profit des grands lobbies. Trump diminue la pression fiscale sur les entreprises et les particuliers, mène une politique de contrôle des échanges commerciaux, favorise-le « made in USA » en laissant filer provisoirement la dette. C’est la bonne recette puisqu’elle porte ses fruits. Macron serre la dette, ne fait pas baisser la pression fiscale pour le peuple, fait des cadeaux sans contrepartie réelle aux grandes entreprises, continue à appauvrir le pays par le déficit du commerce extérieur sans politique musclée de réduction des dépenses publiques, en se servant du ballon d’oxygène de la privatisation et de la vente du patrimoine comme la Française des jeux qui rapporte, et l’aéroport de Paris, symbole de notre puissance et infrastructure indispensable à un Etat. Le résultat est là, la France prend le chemin de la Grèce. Trump ridiculise Macron, mais le constat de la vérité des chiffres est soigneusement caché au peuple français et les partis d’opposition joue le jeu des français aveuglés en leur faisant croire à une Europe réformable.
Bruxelles met la France en maladie et nous mettra sous perfusion. 

L’UE transvase notre richesse vers les pays du Nord et de l’Est 

Pendant que notre peuple travaille pour les milliardaires

Alors que l’UE perd chaque jour sa place mondiale. 

Les français ridiculisent Trump, ironie idiote,

Car Trump ridiculise ceux qui ont élu 

Celui qui démembre et saigne

Son propre pays ! Macron !
Claude Trouvé 
15/06/19

mercredi 12 juin 2019

Les histoires politiques façonnent leur Histoire… pas la vraie !


Les commémorations du débarquement en Normandie permettent de jeter un œil critique sur cet évènement dont l’aspect mémoriel n’est pas inutile pour les jeunes générations mais devrait les conduire au-delà du côté émotionnel d’une grande date de notre histoire et des millions de vies fauchées souvent dans leur jeunesse. Mais aujourd’hui la communication politique leur raconte une histoire, comme leur mère le soir leur lisait « la chèvre de Monsieur Seguin » d’une voix douce tout près de l’oreiller.  Elle diffuse son Histoire, et souvent celle d’une berceuse verbale susurrée en somnifère irrésistible. L’histoire du « Jour J », devenu subrepticement le D-Day, est une comédie à grand spectacle à la gloire des Etats-Unis, où ce pays a sauvé la planète et nous fait pleurer sur les milliers de soldats américains morts pour cette tâche, et sur une cruelle et immense tache de sang. Les quelques vivants décorés nous faisaient penser à tous les autres que leur motivation avait poussé au sacrifice ultime. Pour qui et pourquoi cette motivation leur avait-elle été inculquée ? La réponse du « pour battre les allemands » en appelle une autre « Pourquoi en tant qu’américain dois-je aller mourir en France ? » La réponse « Parce que l’Allemagne peut menacer les Etats-Unis » a justifié une incursion dans un pays occupé ami et a le plus souvent contenté le GI devenu chair à canons. Mais la motivation du GI présentée sur la scène était-elle celle des intentions cachées de ses chefs ? Cette question ne devait pas hanter le cerveau du GI, il en deviendrait inopérant.

C’est seulement lorsque l’enfant ne croit plus au Père Noël, qu’il fait son entrée dans la vie réelle. Il doit alors ouvrir les yeux sur un monde beaucoup plus brutal semé d’embûches, de nouveaux mensonges, de traîtrises, de désinformation, de manipulation. Il lui faudra faire la part entre le bonheur individuel et collectif, entre le plaisir de l’instant et celui d’une vie réussie. Il lui faudra regarder attentivement l’envers du décor, et en matière politique la réalité se cache derrière le bluff, le mensonge, la désinformation et derrière des histoires construites ou présentées pour les besoins de la cause des acteurs jouant sur le devant de la scène. Sur le devant de la scène de ce 6 juin les Etats-Unis ont délivré la France, c’est l’histoire officielle française. Dans les coulisses l’Histoire sait que c’est l’URSS qui a mis l’Allemagne à genoux avec des pertes humaines 200 fois supérieures à celles des alliés, et que la lutte entre les Etats-Unis et l’URSS était déjà commencée. Sur la scène on a mis le petit vainqueur et la vaincue, tandis que le grand vainqueur est resté dans les coulisses. La petite histoire était en pleine lumière, mais l’Histoire est restée muette pour continuer sans relâche à construire une autre histoire de l’Histoire. 

La démocratie ne sert à rien, si elle ne sert qu’à rendre un peuple moutonnier et dont l’intérêt est détourné sur des appétences autres que celles nécessaires à sa survie. Pourquoi la Rome antique n’était-elle pas un modèle de démocratie ? Parce que l’on avait développé chez les Romains le goût du cirque et des jeux souvent barbares et avilissants propres à développer les plus mauvais penchants de la nature humaine. Le spectacle offert ce 6 juin et le spectacle d’ensemble, que la France montre au monde et à son peuple, sont de nature à nous demander si nous ne sommes pas au temps où l’Empire Romain commençait un cycle de décadence généralisée touchant la tête du pouvoir mais aussi de ce grand peuple, trop grand sans doute pour l’époque. Cette image de décadence ne fait pas recette dans l’histoire romaine mais elle est tout autant véritable et intéressante que la période des grands consuls mutés en empereurs. Sautons deux millénaires et regardons l’Europe d’aujourd’hui et notre pays. L’UE n’est qu’un patchwork commercial sans âme collective mais vendue aux Etats-Unis et à une oligarchie financière qui la modèlent à leur guise et pour leurs intérêts. Chacun y fait son marché avec 10 monnaies différentes, et 24 langues. Même son identité chrétienne, mise un moment dans le projet de Constitution Européenne a été retirée, et le ciment d’un peuple européen ne prend toujours pas. C’est même à une résurgence des clivages historiques que l’on assiste. 

Ceci me fait penser à la chute de l’URSS où le communisme avait exclu la pratique de la religion orthodoxe, mais, dès la renaissance de la Russie, celle-ci avait de nouveau ressurgie aussi fervente. L’histoire du carcan de l’UE va vivre la même histoire avec le désir de souveraineté des peuples qui renaît comme le Phénix. La petite histoire écrite et récrite est celle de la course vers le fédéralisme et l’éclatement des nations, ouvertement affichée pour le fédéralisme, et subrepticement encouragée pour l’éclatement des nations. Les régions à vocation transfrontalière comme l’Alsace ou les grandes régions du Sud proches de l’Espagne, la Corse et la péninsule bretonne vivent l’émergence d’un courant régionaliste que l’Etat crée ouvertement pour l’Alsace européenne, ou secrètement en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles pour les autres, Corse en tête. L’euro est à l’agonie, et sous perfusion de la BCE. La BCE maintient 6 mois de plus les taux bas des emprunts des banques centrales, donnant un souffle indispensable à l’économie mais creusant un peu plus la dette et dénaturant la nécessité de donner une valeur au gain de temps de remboursement que permet le prêt, conséquence dont les banques sont victimes. Pour survivre celles-ci se lancent dans des opérations spéculatives sur des montants de plus en plus importants et de plus en plus risquées. La menace sur l’euro se traduit par un transfert d’argent vers le pays le plus solide, et une accumulation de créances, irrecouvrables pour une bonne part, à la Deutch Bank atteignant les 1000 milliards. Le résultat est déjà là puisque cette banque vient de perdre 95% de la valeur de ses actions.
Mais le réchauffement climatique a aussi sa petite histoire, que l’on apprend même dans les livres scolaires pour enfants. Par la puissance de l’image on frappe leurs esprits par la montée des mers, la fonte des glaces, la sécheresse déjà en marche (si je puis dire). Le « chapîtrage » de l’enfance se perpétue par leurs aînés depuis près de quarante ans et donne récemment une génération sûre d’être investie d’une mission presque divine de sauvetage de la planète.  L’interprétation politique du groupe scientifique du GIEC dénature les conclusions de celui-ci et sert de propagation à un consensus scientifique qui est loin d’être acquis. Les pieds dans le plat de Trump sur ce sujet sont mis sur le compte d’un dirigeant irresponsable et nourrit la vaillance d’un Macron autopromu chef des sauveteurs. La jeunesse encouragée peut s’emparer de la rue sans crainte de représailles policières pour chanter ensemble un hymne à la Terre nourricière. 
Tout être pensant est sommé de s’en tenir à la petite histoire du climat concoctée pour lui, même si le GIEC lui-même ne cesse de baisser ses prévisions depuis 2010 et que Jean Jouzel, le porte-parole de la Vérité, ne cesse d’aggraver le catastrophisme au fur et à mesure pour étouffer toute voix discordante. Un article d’un chimiste éminent de l’Université de l’Alabama, professeur et chercheur sur la qualité des mesures de température du globe a écrit un article sur l’importance de la variabilité naturelle des températures globales qui met en doute celle due à l’émission anthropique de carbone. Son article a été supprimé d’une revue chimique professionnelle et n’a dû d’être remise que par une lettre publique de 25 de ses collègues outrés à la direction de la revue. Je sais que la publication de ce relevé mensuel ci-contre sur une année glissante des températures satellitaires de la NOAA et des prévisions successives du GIEC, incontestables sauf à dire que les mesures sont fausses, ne sera pas livré à l’information du public. Il est trop parlant sur l’incertitude qui règne dans ce domaine. On ne dira pas non plus que les dernières prévisions du GIEC de 2018 donnent un réchauffement entre 1°C et 6°C en 2100 avec 1 chance sur 2 de se tromper. Le fait de taper au milieu et d’annoncer +3,5°C n’arrange en rien la certitude.  Pour les statisticiens une telle plage d’incertitude et une telle probabilité signifient tout simplement que l’on ne peut en tirer aucune conclusion. Cela d’autant plus que les mesures de température ont montré que les prévisions du GIEC de 2010 et 2015 ne sont pas validées. Mais la petite histoire continue à vivre grâce à une propagande continuelle dans une incertitude scientifique avouée par le GIEC mais dénaturée par ceux qui en publient les soi-disant résultats pour leurs intérêts politiques et financiers. Pourtant pour la science la température en 2100 reste une inconnue et personne ne sait expliquer pourquoi la carbonisation commencée au début de l’ère industrielle ne s’est manifestée que depuis 1978 où la température était la même qu’en 1880, année de référence, pour donner +0,8°C début 2019.

Mais les petites histoires s’appuient en plus sur des arguments à géométrie variable. Un catastrophisme largement diffusé concerne l’épuisement des ressources naturelles en particulier du sous-sol, pétrole en tête. On argumente pour dénigrer la production nucléaire d’énergie que l’uranium est en voie d’épuisement. C’est une affirmation totalement gratuite parce que les ressources exploitées actuellement sont suffisantes pour un demi-siècle, parce que les ressources connues sont beaucoup plus importantes et très réparties sur le globe, parce que l’on a cessé de faire de la prospection étant donné le faible prix actuel du kg d’uranium. A contrario on développe des énergies renouvelables et des batteries pour véhicules électriques qui sont très consommatrices de terres rares, dont les gisements sont peu nombreux sur le globe et situés principalement et exploités en Chine avec plus de 80% de la production. Non seulement on épuise une ressource indispensable à l’industrie actuelle mais on se met de plus en plus en état de dépendance vis-à-vis de la Chine. Celle-ci d’ailleurs ne manque pas de brandir cette arme face aux Etats-Unis en refusant de leur en vendre en cas de désaccord économique grave. La Chine tient une arme dissuasive qui peut même paralyser les armées du monde. On continue cependant la petite histoire du sauvetage de la planète avec les énergies renouvelables et les véhicules électriques. Quant à la fin proche du pétrole, les prévisions des pétroliers en 1958 n’allaient pas au-delà de 20 ans, et aujourd’hui Trump met tout son poids pour vendre son gaz de schiste aux pays de l’Est européen car les USA sont autosuffisants. La vision catastrophique des espèces où l’on ne publie que des chiffres de disparition en valeur absolue ou en pourcentage ne peuvent que représenter l’espace d’investigation accessible aux mesures et doit être complété par des chiffres de création de nouvelles espèces et par ceux du nombre d’espèces existantes connues. Evidemment certains de ces chiffres ne peuvent être donnés car ils ne sont pas bâtis sur des mesures exactes mais sur des approximations en particulier sur le nombre exact vivant sur terre en surface et dans le sous-sol aussi bien que dans les mers et les océans. Ce ne sont pas les chiffres des chercheurs qui sont en cause, c’est l’interprétation que l’on en fait pour des raisons qui n’ont plus rien de scientifiques. On bâtit une petite histoire que personne d’entre nous ne peut contester puisque c’est la science qui est censée avoir parlé. 

Terminons là ces propos sur les petites histoires qui rendent aveugles la plupart d’entre nous dans un contexte de manipulation incessante qui nous fait prendre les vessies pour des lanternes. Je prends un dernier exemple avec la saillie verbale de Macron à Genève sur « les pensants et les subissants » dans un hypocrite mea culpa. Ces mots font la une des réseaux sociaux dans un concert de protestations sur le sens avilissant des subissants. On comprend la colère de bon nombre d’entre nous, mais en fait nous sommes probablement victime de notre aveuglement. Macron doit à tout prix détourner l’attention du peuple sur la situation peu glorieuse de l’économie française et sur les mesures d’austérité qu’il va imposer. Dans ce but ces mots prennent un autre sens, si l’on considère que Macron n’a aucunement besoin de flatter son peuple, car il a le pouvoir et une Assemblée avec un parti majoritaire, il a seulement besoin de flatter les maires, et il l’a fait avec le grand débat national, en vue des municipales, des régionales et de la présidentielle. Les rats quittent le navire de LR, la gauche est à terre. Mais les nouvelles directives européennes sont arrivées sur son bureau le 5 juin. Bruxelles ne va pas déclencher une procédure pour manquement au rapprochement du déficit public vers le 3% du PIB, mais décerne un avertissement de sanction en 2020 si le budget n’est pas conforme à l’objectif d’une diminution de 0,6% du déficit/PIB. On lance donc une phrase choc pour nous occuper et on prépare une petite histoire pour le peuple qui doit croire que les mesures prévues sur le chômage et les retraites sont pour son bien. Dormez bonnes gens, on s’occupe de tout !
 
L’Histoire a déjà du mal à être racontée par les historiens.

 Les politiques l’ont compris et bâtissent leurs histoire

Au gré de leurs besoins politiques et géopolitiques. 

Le peuple soumis doit avoir peur ou bien rêver.

L’Histoire ne peut rien inventer pour eux. 

Alors les politiciens la créent toujours

Pour les effrayer ou les endormir !

Claude Trouvé 
12/06/19