lundi 29 juillet 2019

Apocalypse now or to morrow ?


Apocalypse maintenant ou demain ? Voilà la question fondamentale posée aux français dont seule l’action peut encore repousser un peu le jugement dernier où les peuples coupables vont finir dans la fournaise de l’enfer. « To be or not to be », Être ou ne pas être dépend de nous puisque c’est nous qui creusons notre tombe. Notre obscurantisme nous conduit tout droit à notre extinction. Il faut au moins une Sainte pour nous montrer la lumière de la rédemption, on l’a mise sur l’autel de la renommée. Si ce matin vous pensiez pouvoir oublier les canicules qui vont se succéder à un rythme infernal et respirer à plein poumon une fraîcheur attendue, c’est raté. Nous venons aujourd’hui de consommer l’ensemble des ressources annuelles de la planète. Nous étions à peine remis des pics de pollution, de la disparition des mammifères et des insectes, de la fonte des glaciers et des glaces polaires, de la montée inexorable des eaux maritimes dans la chaleur étouffante de deux canicules successives dont la fréquence va augmenter, que nous sombrons dans une culpabilité qui doit nous ramener à restreindre notre consumérisme sous peine de finir dans nos propres déchets non recyclables et dans un manque total. J’en arrive à me demander si je dois encore respirer car je culpabilise en rejetant du CO2 sans parler des pets que je ne saurais contrôler comme les vaches coupables d’émettre du méthane.
 
Evidemment j’ai la tête pleine de remords et de résolutions de retourner à une vie d’ascète en récoltant l’eau de pluie et en cultivant mes légumes car toute alimentation carnée qui fait souffrir les animaux inutilement est prohibée… jusqu’à ce que l’on confirme que les plantes souffrent aussi. Entouré de panneaux solaires je m’en remets à la nature et la nuit je ne consomme rien, je dors, et plus l’hiver que l’été. Heureusement une armée de jeunes croisés va entreprendre de sauver la planète, de décarboniser tout çà et nous convaincre qu’il ne faut plus créer d’enfants ou alors à un rythme qui n’augmente pas la population mondiale voire même la diminue puisque nous sommes trop nombreux pour les ressources de cette planète. D’ailleurs il est urgent de cesser ce rêve d’aller sur Mars pour la coloniser et répandre notre mal dans l’univers. Il faut être fou pour penser que quand on a épuisé une planète on va en chercher une autre. Tout cela me plonge dans un abîme de réflexions. Ne serait-il pas temps d’interdire aux couples homosexuels d’avoir des enfants, car les couples hétérosexuels sont amplement suffisants dans une projection de décroissance démographique ? Ne serait-il pas temps pour limiter notre consommation d’en revenir au troc qui ne permet d’acheter que dans la mesure de ce que l’on a vendu ? Ne serait-il pas temps de vivre sous terre où la température est peu variable et d’utiliser la géothermie pour les cultures, énergie verte et à disposition partout ?

Je déconne pensez-vous, peut-être mais j’en connais d’autres qui nous font prendre des vessies pour des lanternes et affolent les populations. Pour l’épuisement des ressources, il faut d’abord connaître l’ampleur de celles-ci non seulement aujourd’hui mais dans l’avenir. L’avenir est confié à des modèles mathématiques dont la valeur des paramètres est calée sur le passé mais ces modèles n’ont pas la vertu de faire en sorte que ces paramètres se calent eux-mêmes automatiquement à chaque pas du temps d’un avenir aujourd’hui inconnu. C’est exactement ce qui arrive aux modèles mathématiques du réchauffement climatique calés sur la période 1978-1998 et qui ne représentent déjà plus la réalité mesurée en 2019. Par ailleurs si l’on prend le cas du pétrole, on n’imaginait pas en 2000 que les Etats-Unis, alors les plus gros consommateurs de pétrole, seraient non seulement auto-suffisants mais en plus exportateurs. On n’imaginait pas que la prospection pétrolière et celle de l’uranium seraient arrêtées. On n’imaginait pas non plus que la consommation de terres rares allait s’envoler et devenir une matière stratégique. Tout cela pour dire que le paysage des ressources en 2000 était bien différent de celui de 2019. Qu’en sera-t-il en 2040 ? Les modèles mathématiques ne peuvent donner que ce pourquoi ils sont programmés et l’avenir leur réserve des surprises. En plus l’humanité a toujours su s’adapter dès qu’elle voit arriver le danger. L’explosion démographique de la Chine a été stoppée et je suis prêt à parier que dans un certain nombre de pays d’Afrique émergents le contrôle démographique va arriver.

D’une façon générale nous vivons, particulièrement en France, une époque de terrorisme écologique qui plonge notre pays dans une désespérance, une fatalité qui lui interdit de regarder ailleurs, car cette priorité écologique masque tout. Seule la satisfaction de nos besoins élémentaires peut encore nous faire réagir. Pourtant il y a de quoi s’inquiéter car l’apocalypse la plus proche de nous est économique. Les voyants rouges s’allument les uns après les autres. La plus grosse banque mondiale, la Deutsche Bank, est au bord de la faillite. Elle licencie 18.000 personnes et se débarrasse dans une banque annexe de toutes ses créances pourries, non récupérables. Mais les banques françaises sont aussi mal en point, licencient et ferment leurs succursales. Elles ne sont plus capables de rembourser qu’un dixième de l’argent qu’on leur a confié. Donc si nous retirons tous notre argent, nous n’en retirerons que le dixième. La BCE relance l’émission de liquidités, argent de Monopoly, et maintient des taux négatifs qui crucifient les banques, et rendent fous les marchés boursiers où la montée du prix des actions n’a plus aucun rapport avec la croissance économique. Le Etats empruntent sans intérêt et les déficits s’accumulent. En plus comme je l’ai montré dans de nombreux articles la France rentre dans la catégorie des grands pays en difficulté avec un chômage qui est loin de décroître comme chez nos voisins, un commerce extérieur dont le solde se dégrade, une croissance atone, et un déficit budgétaire comblé par des ventes de notre patrimoine, comme l’aéroport de Paris et nos fleurons industriels dont la dernière usine Asthom de fabrication des turbines et le chantier naval de Saint-Nazaire.

Le drame français c’est de préférer l’idéologie au pragmatisme dans des périodes où il faut serrer les boulons. C’est de préférer sauver la planète plutôt que de commencer à se sauver elle-même, c’est de croire que l’UE c’est la paix, que l’euro nous protège et que l’Allemagne est notre amie dans un esprit d’empathie. Non l’Allemagne n’attend que de mettre la main sur la France selon une volonté qui remonte aux Habsbourg et Charles Quint au XVIème siècle, Guillaume II au XIXème siècle et Hitler au XXème. La constitution de la Région européenne d’Alsace, le traité d’Aix-la-Chapelle, la participation périodique d’un gouvernant allemand au Conseil des Ministres français, et la volonté allemande d’être représentée au Conseil de Sécurité de l’ONU sous la houlette française, sont autant de signes avant-coureurs de la renaissance de la politique hégémonique allemande. Macron ne vise que l’UE fédérale et les citoyens français n’y voient pas de mal dans leur idéologie de l’UE de la paix, donc les choses avancent au pas de l’oie.

Se tromper d’urgence mène en effet à la catastrophe,

Et c’est ce que fait notre pays au nom des idéologies.

Il n’y a pas d’amis dans les relations géopolitiques. 

Donald Trump et Angela Merkel l’ont compris

Quand les français, comme Don Quichotte, 

Se battent pour décarboniser le monde.

L’heure des désillusions va sonner.

Claude Trouvé 
29/07/19

dimanche 28 juillet 2019

Moins de demandeurs d’emploi ou un enfumage de plus ?


Les statistiques du deuxième trimestre viennent d’être publiées par la Dares. Divine surprise : le nombre de demandeurs d’emploi baisse. La France va mieux et la politique de Macron commence à porter ses fruits. Comment non ? Mais si le chômage baisse, et si la France se remet au travail c’est que l’économie va mieux. Le raisonnement est juste certes mais le résultat serait valable si les chiffres n’étaient pas bidonnés. Avec 14600 demandeurs d’emploi de la catégorie A en moins par rapport au trimestre précédent, soit -0.43%, le gouvernement pavoise. Sous-entendu on entame la descente du chômage, ce que Hollande avait promis mais n’a pas pu réaliser. Toutefois les conditions imposées à un demandeur pour pouvoir être gardé dans le fichier de Pôle emploi sont de plus en plus restrictives. Par ailleurs le nombre de demandeurs d’emploi ne représente pas le nombre de chômeurs car ils ne sont pas tous inscrits à Pôle Emploi. Mais néanmoins le chiffre du nombre total d’inscrits dans les différentes catégories est intéressant, car il y a une tendance permanente à faire glisser des demandeurs de la Catégorie A des demandeurs d’emploi à temps plein vers les autres catégories de façon à donner les plus basses valeurs à la catégorie phare de la communication gouvernementale. Pourtant, sur l’ensemble des catégories, la baisse du nombre de demandeurs d’emploi n’est plus que de 6000, soit -0,10%. Le paysage est alors beaucoup moins riant. Il l’est d’autant moins que sur le semestre si la baisse en catégorie A est de 38 800 demandeurs, soit -1,14%, celle sur l’ensemble des catégories n’est que de 5 800 demandeurs soit -0,09% ! Avec une baisse de moins de *0,2% par an on n’est pas arrivé au 6,7% du taux de chômage de l’UE !

Puisque demandeurs d’emploi et taux de chômage ne sont pas la même chose, on doit aller voir les statistiques d’Eurostat sur tous les pays de l’UE donnant le taux de chômage sur les chômeurs sortis d’un travail à temps plein, en gros la catégorie A des demandeurs d’emploi français. La variation représentée ici est la variation relative et non absolue du taux de chômage. Il faut en effet se comparer aux autres pays européens car la variation du chômage est d’abord dépendante du contexte extérieur qui agit sur les pays européens. Le contexte mondial était favorable même si l’UE en a moins profité que les autres grandes puissances. Le graphique ci-contre représente la variation du taux de chômage entre le 3ème trimestre 2017 et le 1er trimestre 2019 et le taux de chômage atteint au 1er trimestre 2019 pour les pays limitrophes de la France. Deux pays apparaissent atypiques à savoir la Suisse et l’Espagne. La Suisse semble désormais bloquée sur son taux de 4,7% qui voisine le plein emploi. L’Espagne affiche le taux de chômage le plus élevé mais elle a fait une descente spectaculaire de celui-ci. Elle s’affiche comme le pays ayant effectué le meilleur redressement socio-économique sur cette période. En dehors de la Suisse deux pays ont atteint le plein emploi, l’Allemagne et le Royaume-Uni avec un pourcentage de baisse de l’ordre de 12% sur 6 trimestres soit 8%/an en moyenne. Au passage on voit que le Royaume-Uni n’a pas été frappé par la vision d’apocalypse des détracteurs du Brexit avant le vote de juin 2016. Mais l’UE et la Zone euro font mieux avec de l’ordre de 14-15% soit 10% par an. Il nous reste deux pays, la France et l’Italie qui apparaissent nettement comme les pays les moins performants. Leurs taux de chômage restent plus élevés que la moyenne des pays de l’UE et de la zone euro, et la variation constatée est de l’ordre de 8-9% soit seulement 5,5%/an. La France décroche nettement dans l’embellie de la baisse du taux de chômage en Europe et apparaît comme l’un des pays les moins performants. Voilà qui est beaucoup plus important que la stagnation des demandeurs d’emploi et montre que la politique menée est mauvaise mais cachée par un contexte de baisse générale du taux de chômage dû au contexte extérieur.

Plus intéressant encore pour comparer les pays entre eux est de regarder le taux d’emploi qui cible l’ensemble des emplois à temps plein et partiel. Le graphique ci-contre montre que la France fait partie des pays à faible taux d’emploi, à la 27ème place sur les 37 pays représentés. Elle est en-dessous de la moyenne de la zone euro et de l’UE. Néanmoins derrière elle on trouve l’Espagne et l’Italie. La Grèce est le dernier pays de l’UE, ce qui n’est pas étonnant. Mais on constate aussi que les pays de l’EEE, hors UE, à savoir Islande, Suisse, Norvège, se portent très bien. La sortie de l’UE n’est donc pas un signe de catastrophe socio-économique. De même l’appartenance à la zone euro n’est pas un plus, puisque les pays qui n’en font pas partie, Suède, Tchéquie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Danemark, réussissent très bien avec leurs monnaies nationales. A l’inverse la France, la Belgique, l’Espagne et l’Italie ont des résultats décevants avec l’euro, sans parler de la Grèce. On note la bonne performance d’un pays comme le Portugal qui a mis un bémol à la politique d’austérité imposée. L’Allemagne est le grand pays bénéficiaire et son taux d’emploi est à 80%, faisant de lui le grand pays leader devant le Royaume-Uni nullement handicapé par son vote du Brexit. Il faut remarquer enfin que la réussite en matière d’emploi est concentrée sur les pays du Nord. Ceci confirme l’analyse économique générale qui montre que la richesse des pays du Sud se transfère vers les pays du Nord.

Mais il faut aussi s’intéresser à l’évolution du taux d’emploi pour évaluer la santé des différents pays. Le graphique ci-contre s’intéresse aux mêmes pays limitrophes de la France que pour l’évolution du chômage entre 2014 et 2018. L’Espagne se détache avec un faible taux d’emploi de 67% mais avec de loin la plus forte progression de celui. On retrouve la même analyse que pour le taux de chômage mais encore plus marquée, ce qui laisse supposer que le travail à temps partiel y a progressé plus que le travail à temps plein. A l’inverse on a un groupe de trois pays, Royaume-Uni, Allemagne et Suisse, qui ont des taux d’emploi de 78% à 83%, mais avec une progression faible et inférieure à 4% et même 2% pour la Suisse sur 4 ans. Cela est normal car il est d’autant plus difficile d’augmenter le taux d’emploi que l’on se rapproche du taux de 100%. En gros pour 1% de taux d’emploi en plus l’espérance d’augmentation diminue de 0,3%. Il reste deux pays, l’Italie, avec une augmentation relative de 5,18% soit et la France dont la variation relative du taux d’emploi est faible et inférieure à celles de l’UE, voire de la zone euro. L’Italie, avec une augmentation relative de 5,18% soit 1,27%/an, a une meilleure variation positive que la France à 3,03% soit 0,75%/an, mais le plus mauvais taux d’emploi des pays représentés. En conclusion la France apparaît comme le pays le plus en difficulté, le plus en perte de vitesse avec un taux d’emploi de 72% seulement mais surtout une progression de 45% plus faible que la zone euro montrant ainsi sans contestation possible la mauvaise gestion socio-économique de ce pays.

La stagnation du nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie A du plein emploi cache en réalité une évolution du nombre de chômeurs de plus en plus en retard par rapport aux pays voisins, à l’ensemble de la zone euro et de l’UE. La France décroche et cela de plus en plus vite. Elle voit ainsi se rapprocher l’Espagne et l’Italie et s’éloigner le reste de l’ensemble des pays de la zone euro et de l’UE hors la Grèce en perdition. La politique menée par Macron sous la houlette de l’austérité allemande s’avère hautement préjudiciable à notre pays. C’est cela que l’on cache aux français derrière des chiffres qui ignorent le contexte économique favorable dont les autres pays tirent un bien meilleur parti que nous. On cache aux français que l’UE nous tue à petit feu et les plus clairvoyants d’entre nous, les Gilets Jaunes, sont déconsidérés par Macron et malheureusement abandonnés par une majorité de moutons qui vont vers le précipice en chantant la réussite d’un jeune traître à notre nation, en tous cas comme le meilleur choix résigné. Cela me fait souvenir d’un autre temps d’aveuglement qui nous a conduit à la guerre et à la collaboration.

Le reflux de l’argent des pauvres vers les très riches,

La spoliation du patrimoine par les étrangers,

La perspective de l’insuffisance alimentaire,

Le rabotage des prestations sociales,

Sont les signes d’un repli français.

Surfer sur tourisme et services
 
Ne fait pas une grande nation.

La France devient une proie

 Bourrée de ses idéologies

 Dont tous les autres pays

Savent en tirer le profit !
 
Trop bercée d’illusions

La France perd pied !

Claude Trouvé
28/07/19