mercredi 31 décembre 2014

Bilan 2014 : mensonges, désinformation et bêtise



Voilà l’année 2014 se termine et nous nous remémorons les vœux du 1er janvier de la même année. Tout devait aller mieux selon le Président de la République. Le Pacte de Responsabilité et les frémissements de l’économie devaient nous faire entrevoir la sortie de crise, la croissance et la fameuse inversion de la courbe du chômage. C’était aussi le progrès social avec ce nouveau contrat pénibilité dont la pénibilité s’avère être d’abord celle des patrons entraînés dans une évaluation, une comptabilité complexe sujette à toutes les contestations. Un exemple mérite d’être cité. Seront inclus dans le contrat les travaux effectués par les salariés effectuant un travail avec le dos penché à 30° ou plus. À 29° ce n’est pas pris en compte… Il convient donc de munir tous les patrons de PME d’un rapporteur d’angle. Au fait combien de temps doit-on être dans cette position ? Dix minutes ou une journée ?

Je ne voulais pas terminer l’année sur une note pessimiste. Vous voyez, grâce à ce contrat, on va pouvoir embaucher de nouveaux salariés munis des ustensiles adéquats et de tablettes numériques pour tenir à jour ce compte et organiser des réunions contradictoires avec les impétrants. Ce sera peut-être là que se trouve la solution de l’inversion de la courbe du chômage. Ainsi plus on crée de lois complexes, difficilement applicables pour un résultat contestable, plus les particuliers et les entreprises se perdent dans le dédale de  leur application, plus on génère d’avocats d’affaires, de conseillers fiscaux, de conseillers financiers, de spécialistes du droit du travail, de salariés pour fournir à ces derniers les informations nécessaires et de fonctionnaires pour contrôler un monde de plus en plus vaste de complications et de contournements des lois. 

Le choc de simplification, qui succède à plusieurs autres chocs déjà administrés sans parler de l’électrochoc sur les tarifs du gaz et de l’électricité, permet donc, par un petit allègement administratif, de dégager beaucoup de temps des employeurs pour toutes les complications que l’on ajoute. On travaille dur dans ce gouvernement sur la compétitivité administrative laissant aux entreprises la compétitivité tout court. Cela va sans nul doute se traduire par un gain de croissance de l’administration et des travaux administratifs des entreprises. On peut espérer ainsi que 2015 verra enfin cette croissance faire baisser le chômage. 

Le choc sur les loyers a déjà fait son œuvre. Les propriétaires hésitent à louer et les constructions neuves en chantier ne cessent de baisser. Les sans-abris se multiplient mais on en accueille toujours plus avec l’Europe de l’Est, entre autres, car l’Etat peut compter sur les associations pour les prendre en charge. C’est ce que l’Etat appelle s’occuper du problème sous prétexte que seules celles-ci peuvent faire un travail « cousu main de terrain ». Qui fournit l’argent nécessaire à ces associations ? A quoi servent nos impôts qui augmentent au rythme du nombre de sans-abris ? Servent-ils à nos expéditions punitives africaines ou irakiennes où l’on crée de nouveaux sans-abris, des estropiés et des réfugiés ? 

Nous avons tué Kadhafi, ce dictateur sanguinaire, au nom de la liberté des Printemps arabes. Une fois enlevé le couvercle d’une autorité sur des communautés en guerres séculaires, le chaos s’est installé mais le pétrole a été repris en main. Nous sommes en Afrique un peu partout et pour longtemps et nous avons dressé contre nous, non seulement les musulmans intégristes mais les berbères et tous ceux qui nous revoient avec un nouvel habit de colonialistes. Quand on est présent longtemps et qu’on ne résout pas les causes des conflits, on est vite considéré comme indésirable sauf par ceux qui tirent parti de nos largesses pécuniaires et souvent mis en place par nos soins. Nous ne devions être en Afrique que pour une expédition rapide… nous y sommes toujours. 

Nous avons soutenu la révolution ukrainienne fomentée par les USA et des groupes néo-nazis au nom de la démocratie pour y mettre un président aussi corrompu mais aux ordres états-uniens. Le pays est au bord du désastre économique, l’unité de ce pays est probablement définitivement perdue et sa partie Est, la plus riche, est exsangue avec des milliers de morts civils. Nous stigmatisons Poutine qui tentait de se rapprocher de l’Europe, nous le repoussons vers la Chine et nous voyons s’éloigner la chance de constituer une entente économiquement et militairement forte pour assumer la véritable indépendance de l’Europe. 

Nous avons stigmatisé le dictateur sanguinaire Bachar el-Assad en Syrie promettant de l’éliminer du pouvoir ou de l’éliminer tout court au nom de la démocratie et des Printemps arabes. Nous aidons militairement les rebelles qui sont devenus le Front islamique puis l’Etat islamique avec la proclamation d’un califat. Le résultat est que les loups solitaires sont réveillés dans notre pays et nous menacent. Nous devons désormais pilonner ce nouvel Etat tout en les encourageant à lutter contre le dictateur syrien ! 

Dans la réalité, «  150 jeunes filles et femmes (sur près de 500 capturées), surtout des communautés yazidie et chrétienne, auraient été transférées en Syrie, soit pour en faire des récompenses destinées aux combattants de l’État Islamique, soit pour être vendues comme esclaves sexuelles. (...) Les femmes et les petites filles y sont amenées avec des étiquettes de prix pour que les acheteurs fassent leur choix et négocient. (...) Les femmes auraient ainsi été utilisées comme « appâts » pour inciter de potentielles recrues à venir gonfler les rangs de l’EI. Le rapport évoque également des conversions à l’islam et des mariages forcés ». (Le Figaro du 25/12/14) 

Pourtant nous n’exprimons aucun regret pour les milliers de morts que tout cela engendre, de ces populations massacrées, de ces pays que l’on détruit économiquement. Mensonge, enfumage et désinformation nous sacrent comme les «défenseurs des droits de l’homme ». Le droit de mourir de faim, de tortures, de viol ou d’émigrer ? Le droit d’ingérence, c’est sûr, fait désormais partie des Droits de l’Homme ! 

Tant que la France n’ouvrira pas suffisamment les yeux 

Pour mettre dehors tous les profiteurs mensongers, 

Politiques et banquiers du Nouvel Ordre mondial, 

2015 ne peut que succéder à 2014… en pire !
 

PS : On dit que la France a la chance d’avoir le coq pour emblème car il peut encore chanter quand il a les deux pieds dans la m…., alors chantons, c’est la fête de fin d’année.

 Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mardi 30 décembre 2014

L’ours russe plie mais ne rompt pas devant la stratégie du chaos !


Nous revivons une histoire désormais vieille de près de 30 ans, celle de l’URSS dont la force militaire égalait celle des USA et où la politique hégémonique des USA avait compris qu’elle ne pouvait s’étendre au monde entier sans mettre l’URSS à genoux. La mise à genoux économique a donc été utilisée par le biais du pétrole dont dépendait principalement l’économie russe. Cette guerre fut gagnée, Gorbatchev capitula et l’URSS perdit les républiques du pourtour de la Russie pour devenir ce qu’elle est actuellement où tout au moins avant l’annexion de la Crimée.
 
La guerre des prix pétroliers fut déclenchée en 1986 par le ministre saoudien du Pétrole de l’époque, Zaki Yamani, et orchestrée par Henry Kissinger dont la principale cible était l’économie pétrodépendante de l’ex-URSS. Afin de ruiner leur adversaire, les Etats-Unis, sous la houlette de Henry Kissinger, mobilisèrent trois ministres du Pétrole (Arabie Saoudite, Emirats et Koweït) pour augmenter brutalement la production et déclencher une « guerre des prix » soi-disant contre la Norvège et le Royaume-Uni au motif qu’ils pratiqueraient des prix plus bas que ceux de l’OPEP enlevant à celle-ci des parts de marché. Prétexte fallacieux, car, la vérité, dévoilée par la suite, est que l’Administration Reagan entendait surtout tarir la principale source de revenus de l’ex-URSS. Elle s’est soldée par l’effondrement des cours et des revenus pétroliers. De 27,01 dollars le baril, en moyenne en 1985, le prix spot du pétrole OPEP était ainsi tombé à 13,53 dollars en 1986, pendant que les revenus pétroliers des pays OPEP baissaient de 127,2 milliards de dollars à 76,74 milliards de dollars soit -40%. 

Les USA devraient lire l’histoire de l’épopée napoléonienne dans les steppes russes et savoir que ce pays a une âme, une culture et une véritable identité qui a résisté à toutes les invasions. L’URSS repliée sur la Russie, a survécu pendant près de 12 ans, disparaissant progressivement de l’échiquier politique. Elle était au bord du chaos en 1998 quand un homme providentiel en a pris la tête, ouvrant l’économie autarcique de son pays tout en combattant une mafia économique qui privait le pays de ses ressources minières, gazières et pétrolières. Alors que les USA pensaient avoir éliminé ce grand pays de la carte géopolitique, celui-ci se représente, en particulier depuis la guerre de Syrie, avec une situation économique saine et une puissance militaire en reconstruction en plus de la puissance nucléaire toujours existante. 

Pour les USA, il faut tout recommencer. La Russie a empêché la chute de Bachar el-Assad et la guerre de Syrie s’enlise avec un Etat Islamique qui domine les rebelles et joue son propre jeu avec les encouragements, les aides, les armes fournis par ceux qui les bombardent aujourd’hui. La Russie renoue des liens avec Cuba, les USA s’y intéressent donc de nouveau sous la pression aussi des milieux économiques qui visent ce marché dans une période plus difficile que le laisse entendre une croissance alimentée de fausse monnaie. Les rebelles ukrainiens, la Novorussia, n’ont toujours pas rendus les armes. Les bombardements continuent et les destructions et les morts s’accumulent. Le gouvernement ukrainien détruit sa propre économie dans la partie est, la plus prospère de ce pays. La Russie ne veut en aucun cas voir l’OTAN à sa frontière alors que des accords sur ce point ont été passés avec l’Ukraine, même en dehors de son entrée dans l’UE. Enfin la Turquie commence à jouer un double jeu avec le problème des kurdes et des accords avec les russes. 

L’échiquier géopolitique est donc bouleversé. L’affrontement USA-Russie est en cours mais la donne a changé. Les USA n’ont plus la même force qu’en 1986 et le tiers-monde ne représentait pas grand-chose dans le monde économique. Désormais les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) représentent l’émergence d’une troisième composante économique et même stratégique, donc déjà une véritable force géopolitique. Plusieurs pays s’y associent ou prévoient de le faire dont l’Iran et, comble de l’insupportable pour les USA, le Pakistan. La ceinture de pays sous influence américaine autour de la Russie risque de se fracturer. 

Pour les USA il faut faire vite et tuer l’ours russe avant qu’il ne soit trop tard. Poutine l’a compris et il a resserré les liens monétaires, économiques et stratégiques avec son voisin difficile mais puissant, la Chine. Pour être sûr de porter un coup fatal à la Russie, deux actions simultanées ont été menées. Celle qui avait réussi en 1986 avec le pétrole et une attaque sur la monnaie puisque celle-ci est devenue convertible contrairement à la situation de 1986. Aucune raison logique ne peut expliquer la baisse spectaculaire et soudaine du prix du pétrole, initiée et soutenue par l’Arabie Saoudite. L’augmentation de la demande en produits pétroliers de pays émergents compense l’affaiblissement de la demande des pays occidentaux. L’embargo sur l’Iran est en cours et des champs pétroliers sont menacés en Irak et en Syrie. Il s’agit donc d’une manœuvre géopolitique entre les USA et son partenaire l’Arabie Saoudite sous protection américaine destinée à ruiner l’économie russe. 

La seconde manœuvre est l’attaque spéculative sur le rouble qui a abouti à sa dévaluation de moitié environ par rapport au dollar et à l’euro. La Russie a réagi promptement en ouvrant les caisses de la Banque centrale russe largement garnies, en montant les taux d’intérêt et, ce qui n’avait peut-être pas été prévu par les USA, en utilisant un échange entre le rouble et le yuan renminbi à un taux qui avait été négocié à parité fixe. Ce vase communiquant entre le yuan, dont les réserves peuvent décourager tous les investisseurs du monde, et le rouble, et la solidité des réserves russes dans un pays peu endetté sont en train de ruiner les espoirs des USA avec un rouble dont la spectaculaire montée est cassée. Du coup l’opération pétrole et gaz sur la Russie devient beaucoup moins efficace. On notera le silence des médias occidentaux sur l’arrêt de l’effondrement du rouble alors qu’ils avaient claironnés sur le scénario catastrophe qui menaçait la Russie. Mais chacun sait qu’en toutes choses, les USA ne sont pour rien dans tout cela et que nous les soutenons aveuglément. 

Rejeter la Russie vers l’Asie et participer au jeu américain 

Ne peut que nous nuire et accentuer notre dépendance. 

La force de l’UE n’est que dans son marché à prendre ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon