mercredi 17 décembre 2014

Pourquoi le social-libéralisme français ne peut qu’échouer ?

Ces deux mots associés de socialisme et de libéralisme sont déjà en soi une gageure d’adjonction d’une politique keynésienne et d’une politique libérale. Si l’on y adjoint une idéologie écologique contraignante on n’est pas loin de la folie furieuse. Sur ce dernier point on voit que depuis que la prochaine conférence sur le réchauffement climatique doit se produire à Paris en 2015, l’écologie fait de la communication à tout va. Les mesures envisagées par la mairie de Paris en sont une illustration. Interdire les feux de cheminées, les diesels polluants et les principales artères aux voitures et aux autocars montre l’ampleur de l’emprise de l’écologie sur les libertés individuelles mais aussi sur l’économie.

La politique énergétique est aussi destructrice de la recherche française dans le domaine du nucléaire où nous étions le pays le plus avancé du monde avant le gouvernement Jospin avec le réacteur rapide arrêté par ses soins. Cette filière est continuée par d’autres pays dont la Russie et sera l’une des filières d’avenir dans ce domaine. L’Allemagne commence à faire son mea culpa sur la politique des énergies vertes qui lui font ré-exploiter des mines de lignite et en ouvrir de nouvelles. La pollution en carbone s’en trouve augmentée par les centrales thermiques qui avoisinent les fermes d’éoliennes. La France s’y engage néanmoins à coups de subventions.

Mais le cœur du sujet réside dans l’opposition frontale entre une politique de type keynésien prônant la relance par la loi de la demande avec des lois sociales coûteuses, des aides aux entreprises en difficulté, des baisses de charges sociales aux entreprises sous des contraintes d’embauche, du crédit d’impôt, et une politique libérale axée principalement sur la diminution de la dépense publique, la baisse de la fiscalité, la simplification du code du travail, la fin des régimes spéciaux et l’augmentation de l’âge de la retraite.   

A une politique conjoncturelle visant une égalité illusoire entre les citoyens qui manie simultanément le social et le libéral sans réussir ni l’un ni l’autre, il serait temps d’appliquer une politique plus déterministe dont le but est réellement la croissance dans un monde globalisé dans lequel les gouvernements précédents ont cru que la monnaie unique était un gage de croissance pour les uns et d’avancées sociales pour les autres. Force est de constater que les pays d’Europe qui s’en sortent bien sont ceux qui ne sont ni dans l’UE, ni dans l’euro.

Le choix de la monnaie unique n’a pas été accompagné d’une autre façon de gérer le pays. Nous en sommes restés sur la politique keynésienne de l’accumulation de la dette pour donner au social et au corporatisme au lieu de penser à maintenir notre outil industriel en veillant à donner les meilleures chances de compétitivité aux entreprises. On ne diminue pas le chômage en mettant des citoyens au travail payés par des aides d’Etat. On ne stoppe pas la désindustrialisation de la France en augmentant la fiscalité sur les particuliers et les entreprises, sinon la demande baisse et les industries ne deviennent plus compétitives. Nos entreprises dégagent les marges les plus faibles de la zone euro. Elles peinent à investir et perdent de ce fait de la compétitivité. Aujourd’hui, 10 points d’écart séparent les entreprises allemandes et les entreprises françaises.

Il nous faut nous rabattre vers les services et les technologies innovantes. C’est par la science que se produisent les sursauts de croissance. Ce ne sont pas les capitaux français dans nos entreprises qu’il faut préserver mais notre potentiel de recherche et d’innovation. Il faut implanter chez nous les industries et les services qui utiliseront nos brevets, peu importe d’où viennent les capitaux. Il est navrant de voir que nos opérateurs téléphoniques se délocalisent tous à Rabat. Nous devrions être présents dans la biotechnologie et dans une politique énergétique orientée sur notre savoir-faire et non  subventionner des filières non rentable.

Le constat est alarmant, simple : la France est allée trop loin dans la désindustrialisation. Il faut en finir avec la politique placebo qui a pour effet d’affaiblir davantage les entreprises par le poids des charges sociales, réglementaires, fiscales pour qui on invente le crédit d’impôt lorsqu’on constate qu‘elles ne peuvent plus respirer, ou encore la CICE pour colmater les brèches. Il faut en finir avec la folie furieuse de l’écologisme, et non l’écologie, qui conduit au totalitarisme. Il est urgent de redonner sa place au bon sens, celui qui exige, dans le domaine économique, le libre-échange et la libre entreprise et, dans le domaine moral, le respect de la vie, de la propriété, de la responsabilité et de la dignité personnelles.

L’Etat ne décrète ni la croissance, ni le chômage. Il doit s’abstenir de les juguler par ses interventions « dérégulatrices » du marché et « complicatrices » des entreprises. Il devrait s’occuper des fonctions régaliennes… qui lui restent au lieu de mobiliser l’énergie des parlementaires et des médias sur le nombre de dimanches ouverts. Donnons le pouvoir aux mairies tout simplement, l’Etat a mieux à faire. 

Quand on fait une politique incohérente et parcellaire,

Celle dite du cul coincé entre deux chaises

On finit par se casser la gueule ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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