mercredi 24 octobre 2018

La désinformation sur la production électrique

Le premier but de ce blog est de fournir aux lecteurs une autre vision des évènements de politique intérieure et extérieure que celle de la grande majorité des médias qui ont jusqu’à présent promu Macron à la Présidence et ont relayé son action auprès de l’opinion publique. Cet ensemble d’instruments de propagande auquel vient s’ajouter petit à petit des restrictions de publication et le droit autoproclamé par certains médias de leur capacité à nous indiquer les vraies et les fausses nouvelles. Ce droit de décoder l’information ne peut en aucun cas détenir la vérité en particulier sur des opinions basées sur des faits. Les faits sont eux-mêmes sujets à caution, le meilleur exemple est le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis où la vérité est remise en cause par des représentants du pouvoir législatif et par Donald Trump lui-même. « Vérité en deçà des Pyrénées et erreur au-delà. » 
                                                                                      
A ce propos certains ont pu constater des informations faussées dans la présentation de graphiques de sondage sur CNews et BFM TV. Les chiffres annoncés relatant des sondages n’étaient pas en accord avec leur représentation graphique. Pour compléter votre information et aller dans le sens de la dénonciation d’une telle pratique, je vous présente ci-dessous une autre forme de présentation mensongère de l’information par l’organisme de transport de l’électricité en France, RTE, dont les informations sont considérées comme officielles. Pour les personnes voulant avoir rapidement une idée de la répartition des sources d’énergie électrique, RTE publie un bilan annuel contenant des commentaires sur les évènements remarquables dans ce domaine. Ils sont regroupés dans une synthèse suivie d’un tableau imagé contenant l’essentiel d’une vision globale du système électrique. Le dernier bilan de l’année 2017 est présenté ci-dessous et facilement consultable sur le site RTE.


Les commentaires adjoints font grand cas du développement des énergies renouvelables mais si vous prenez la peine de faire l’addition des chiffres des différentes énergies du tableau vous ne retrouvez pas la valeur de la production totale donnée ici pour 529,4 TWh et il s’en faut de beaucoup car la production thermique a été volontairement effacée. La présentation non faussée est celle du tableau ci-dessous :



Néanmoins si vous êtes plus curieux vous pourrez trouver une animation donnant les représentations graphiques par camembert de la part des différentes énergies. Vous trouverez ci-contre la représentation du bilan 2017, juste cette fois. Mais cette représentation offre une image très fugitive par déroulement automatique des années 2012 à 2017. Ceci entraîne deux remarques importantes. L’accent est mis sur les énergies renouvelables, EnRia, produisant d’ailleurs presque deux fois moins d’électricité que l’énergie thermique, mais on a honte de présenter cette réalité et on masque « l’énergie impure ». Il y a donc notoirement de la part de RTE une intention de masquer la vérité.


Toutefois on aimerait trouver facilement le résultat de l’effort financier conséquent fait sur les EnRia, c’est-à-dire la diminution du CO2 émis par kWh en regard de l’augmentation de la puissance installée des EnRia ou de leur production en TWh. Les commentaires du bilan annuel sur cet objectif, le seul justifiant réellement la production par les EnRia puisque nous sommes autosuffisants en électricité et même exportateur net, sont curieusement absents et vous aurez du mal à les trouver dans les chiffres publiés par RTE. Les voici :



Les chiffres et les courbes parlent d’eux-mêmes. Dans cette période où la puissance électrique installée a été multipliée par plus de 3, le gain sur la valeur des kgCO2/MWh n’est pas prouvé et le tonnage émis a plutôt tendance à augmenter. On comprend alors pourquoi RTE n’en fait pas étalage. J’accuse donc RTE de publication fausse dans sa représentation imagée et de mensonge par omission sur deux données sensibles : la production thermique à combustible fossile et la production de CO2 de notre système énergétique. En effet au vu de ces chiffres les citoyens sont en droit de se poser la question suivante : A quoi sert le développement des EnRia qui coûte si cher sur notre facture électrique et en subventions à l’Etat ?


« Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ». En réalité la réponse est dans l’étude des productions électriques françaises, allemandes et belges. Elle montre que plus la puissance des énergies renouvelables est importante plus la production de CO2 croît. L’intermittence aléatoire des EnRia demande le complément des énergies pilotables dont principalement l’énergie thermique à combustible fossile. En Allemagne la constance du niveau de CO2 n’est due qu’au remplacement de centrales thermiques au lignite par des centrales au gaz. Une visite dans la région de Leipzig permet de juger de la proximité des fermes d’éoliennes avec les centrales thermiques, de la mauvaise qualité de l’air, et de la réouverture de l’exploitation des mines de lignite. La récente expulsion d’une manifestation écologique contre l’extension d’une centrale thermique au charbon sur un domaine forestier montre toute l’ambiguïté du choix écologique allemand. 

Je parle souvent de la contribution nette de la France au budget européen à hauteur de 9 milliards, mais ce sont des dizaines de milliards que la France engage dans le plan énergétique pour les EnRia. Le coût de notre kWh est en train de rattraper le coût allemand et danois. Nous subissons dans ce domaine l’influence de l’UE par l’Allemagne et de puissants lobbies. Si l’on parle des économies par la sortie de l’UE, on ne peut pas ignorer l’importance financière des choix énergétiques. Or le prix de l’électricité française ne cesse d’augmenter et cela à un rythme qui dépasse largement l’inflation. En moyenne le prix du kWh augmente de 5 c/an soit 10,5% depuis 2013 et le prix TTC de 40% depuis 2005.

Comme cette augmentation dépasse largement l’inflation, il faut bien admettre que le fait marquant est l’introduction des énergies renouvelables. Le graphique ci-contre montre pour les principaux pays engagés dans les énergies renouvelables que le prix du kWh est lié à celles-ci. En gros 10% de plus d’énergie renouvelable entraîne une augmentation du prix TTC de 7,6 c€ soit pour la France +22,4% par rapport à 2016. Il faut noter que l’on met sous le nom EnR toutes les énergies non fossiles dont l’hydroélectricité, la biomasse et les déchets. L’apport de l’hydroélectricité et du nucléaire abaisse le prix du kWh, ce qui est le cas de la France. De plus la référence à la consommation est trompeuse car elle gomme les différences entre les pays exportateurs comme la France et l’Allemagne et les importateurs. Le prix élevé du kWh en Allemagne montre que ce pays fait payer plus que les autres sa transition énergétique et que dans ses EnR elle a recours à la biomasse et aux déchets pour 7,8% de sa production soit plus que le pourcentage d’EnRia en France. 

On constate de plus que notre gouvernement se garde bien d’informer du coût réel de la course aux énergies solaire et éolienne, EnRia, comme elle le fait pour cacher l’incapacité de diminuer le CO2 émis par les EnRia. Le seul moyen, utilisé par l’Allemagne est de passer des centrales à charbon à celles au gaz. Mais la politique énergétique française essaie de se calquer sur la politique allemande qui donne le ton pour l’Europe. Or la configuration de nos moyens de production est totalement différente comme le montre le graphique ci-contre. L’hydroélectricité et le nucléaire représentent 81,7% de la production française pour 14,8% en Allemagne pour 2017. L’Allemagne possède un volant d’énergie thermique pilotable et peut donc encaisser facilement les variations intermittentes et aléatoires des EnRia. Par ailleurs elle peut justifier l’éolien et le solaire par sa lutte contre la pollution. Ces raisons sont loin d’être aussi pressantes en France qui est très largement en-dessous des émissions polluantes allemandes et parmi les meilleurs pays en produisant moins de 1% du CO2 émis dans le monde.

Pour terminer je ne peux que redire que la politique énergétique est basée sur la décarbonisation dont l’origine est liée à la peur du réchauffement climatique, peur qui devient une hantise particulièrement en France avec des leaders charismatiques comme Hulot et des relais médiatiques puissants comme le titre tonitruant « Le SOS des 700 scientifiques » publié par Libération. Le texte est un déluge de catastrophes basé sur la compilation d’évènements météorologiques. Il s’ensuit une logorrhée de la part d’illuminés dans les médias qui confondent climatologie et météorologie. Le principe à cliquet est d’ailleurs le suivant : les extrêmes en été sont dus au réchauffement, et en hiver à la météo. Alors, quitte à prêcher dans le désert, je vous livre le dernier résultat publié sur l’évolution des températures jusqu’en août 2018 dans lequel on perçoit la fin de l’influence du courant marin El niño et qui montre la stabilisation des températures depuis 1998. 
Evidemment ce graphique, qui donne les meilleures mesures dont nous disposons, n’est pas communiqué, ni expliqué aux oies que l’on gave, que l’on décervelle, que l’on effraie au point de leur enlever tout doute sur l’imminence des catastrophes et sur la nécessité pour l’homme de diriger la nature, comme si cela était possible face au soleil dont les multiples cycles ont donné des variations des températures bien plus grandes que celles observées sur le siècle dernier et avant tout apport humain.

On lit pourtant : « Nous sommes d’ores et déjà pleinement entrés dans le « futur climatique ». Hausse des températures moyennes et récurrence des chaleurs extrêmes, y compris dans le nord de notre hémisphère tout cet été, fonte des glaciers et de la banquise, sécheresses, modification de l’aire de distribution de certains animaux et espèces végétales, destruction d’écosystèmes rares et précieux, hausse du niveau de la mer, désoxygénation et acidification des océans, etc. : les manifestations concrètes du changement climatique ne cessent de s’accumuler. Quant au futur, les projections d’impact sur les milieux, les espèces et les humains sont systématiquement revues à la hausse au fur et à mesure des nouvelles connaissances. » 

Ceci a évidemment des conséquences directes sur notre politique énergétique. La France est plus vulnérable que d’autres pays parce qu’elle adore les grands défis, les grandes idées au contraire du monde anglo-saxon plus pragmatique. Pour donner justement une vision plus réaliste, il est bon de lire la réflexion britannique sur le sujet. « Notre politique énergétique vise un " triple objectif d’une énergie sûre, respectueuse de l’environnement et d’un coût le plus raisonnable possible. La nature   du bénéficiaire de cette politique ne fait aucun doute au Royaume-Uni : il ne peut s’agir que de la collectivité nationale. Les intérêts de celle-ci sont défendus par les gouvernements successifs avec une continuité et une détermination remarquable qui expliquent sans doute la cohérence de la politique énergétique britannique dont l’Europe a souvent tenté de reproduire des modalités mais sans en avoir suffisamment compris les raisons profondes, parfois spécifiquement britanniques elles aussi." » On est loin d’une phraséologie dithyrambique comme « Il faut sauver la planète ! », objectif numéro 1 chez nous.
 
La désinformation, le « décervelage » font rage avec le climat. 

La mobilisation des peuples derrière des gourous

Prépare la mise en camisole de force


D’une humanité qui est en passe


De s’autodétruire sciemment


Aux mains des puissants !

Claude Trouvé   
 10/09/18