vendredi 30 septembre 2011

Le FESF ou le mausolée de l’euro !

Le Bundestag (chambre basse du Parlement allemand) a voté l'élargissement de l'enveloppe et des compétences du fonds de secours européen créé en 2010 (FESF) pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté.  Toutefois l’euphorie des marchés a été de courte durée. L’accord des 17 pays de la zone euro n’est pas totalement acquis. L’Autriche, la Slovaquie, Malte n’ont pas donné encore leur accord.

La possibilité qui serait donnée au FESF de financer directement les états tout en augmentant ses fonds propres est encore un tour d’illusionniste ou mieux encore une ligne Maginot. Le FESF devra augmenter ses fonds propres auprès de la BCE, qui n’est qu’un cartel de banquiers. Or les banques sont fragilisées, comme les états. On le savait pour les banques allemandes, Christine Lagarde a mis les points sur les i pour les banques françaises. Etats, FESF et BCE, donc banques, sont intimement liés et il y a trop de dettes dans le système.

Cet élargissement des compétences du FESF nécessite une modification des traités qui n’autorisaient pas les états à emprunter auprès de la BCE donc au FESF. C’est déjà un aveu d’impuissance des structures économiques de la zone euro. On est en train de colmater les brèches en sacrifiant le long terme au court terme. L'Allemagne, première économie européenne, va apporter plus de 200 milliards d'euros de garanties au mécanisme, plus que n'importe quel autre pays.

Mais tout n’est pas joué pour le sauvetage de la Grèce et de l’euro. Dans quelques semaines les élus devront se prononcer sur le deuxième programme d'aide à la Grèce décidé au sommet européen du 21 juillet, puis début 2012 sur le mécanisme permanent de sauvetage MES, qui doit succéder au FESF en 2013. On s’aperçoit qu’il est beaucoup plus facile de donner des garanties que de verser la contribution des états au fond d’aide. Les 15 milliards que la France va payer pour la Grèce handicapent fortement son budget.

Nous sommes devant un déni général des états et des banquiers, c’est la Bourse qui reflète le véritable sentiment sur la solidité des solutions en cours de vote. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est d’un grand scepticisme malgré son envie d’y croire qui donne quelques envolées vite stoppées. Il est de plus en plus évident que la Grèce ne pourra pas rembourser sa dette et le chiffre de 50% d’effacement est le plus raisonnable. L’Allemagne a toujours dit y être défavorable. 

« Hors la Grèce, les besoins à court terme (2014) peuvent être estimés à 90 milliards pour le Portugal, 50 milliards pour l’Irlande, de 250 à 300 milliards pour l’Espagne. C’est donc un total de 390 à 440 milliards d’Euros qu’il faudra fournir pour les pays déjà en difficulté. » (Jacques Sapir)

La crise des dettes souveraines de la zone euro n’est que l’émanation de la crise financière et s’inscrit dans un contexte de ralentissement de la conjoncture au niveau mondial. La nouvelle orientation sur un fonds de soutien européen comme fournisseur de crédits aux états a pour objet de réduire le montant des intérêts mais ne fait que reculer le problème. Il est évident que la zone euro tire ses dernières cartouches et que la sortie de la Grèce de la zone euro est déjà actée dans les mois à venir.

La véritable crise est devant nous

L’euro est à l’agonie

Le FESF en est déjà son mausolée.

Claude Trouvé

jeudi 29 septembre 2011

A gauche toutes ! Mais vers où ?

Le deuxième rendez-vous de la gauche s’est déroulé dans une courtoisie de bon aloi. Les six candidats ont échangé force politesses. François Hollande a dominé les débats, surtout de la tête sur cou tendu d’ailleurs, en patron déjà autoproclamé, condescendant à laisser s’exprimer certains de ses camarades, histoire de leur permettre de se faire connaître et d’évacuer les petites tensions avant la « zenitude ».

Les recettes électorales ont fleuri, pas toutes de première jeunesse, mais presque toutes dépensières. La recette miracle du couplage jeune-vieux est sensé résoudre le chômage. L’augmentation de la TVA, qui devient indolore en devenant sociale, résout la diminution des charges sociales des entreprises. Le problème de la diminution de la qualité de notre enseignement trouve, tout naturellement, sa solution dans l’embauche de 60.000 fonctionnaires nouveaux. On oublie au passage que le métier d’enseignant intéresse de moins en moins les jeunes et qu’il faut consentir des baisses de niveau pour recruter… à moins que l’on augmente les salaires qui devaient être revalorisés et qui n‘ont pas décollé.

Le peuple français sent bien dans son immense majorité que nous sommes confrontés à deux graves difficultés. La première, urgente désormais, est la santé économique de notre pays. La seconde est la politique d’immigration et plus particulièrement d’intégration des émigrés vivant sur notre territoire.

La première, à part chez les deux plus jeunes candidats, n’a pas paru poser beaucoup de problèmes aux caciques du parti. L’unanimité sur la nécessité de favoriser les PME-PMI a dû laisser néanmoins celles-ci dubitatives. Elles sont soit tournées vers le marché intérieur et directement liées au pouvoir d’achat que l’inflation et les impôts nouveaux vont écorner, ce que ne manquera d’engendrer la réforme fiscale, soit tournées vers l’exportation. Nos coûts salariaux sont déjà très supérieurs à ceux des pays de l’est et même de l’Allemagne, sans parler de ceux du Sud-Est asiatique. La planche de salut serait de travailler beaucoup pour l’industrie mais celle-ci délocalise à tour de bras.

La seconde est comme la patate chaude et on se contente de parler de corriger ses effets en omettant d’en revenir aux causes. La gauche est en effet celle qui a ouvert toutes grades les portes de l’immigration et s’insurge de la non-assistance aux sans-papiers qui ne sont, ni plus ou moins, que des clandestins. Il est admirable d’entendre Arnaud Montebourg faire appel à la générosité comme remède aux problèmes de progression d’une nouvelle culture, de ghettos, de l’insécurité qu’elle engendre ! Il devient évident que le plus grave problème est la gestion des émigrés, légaux ou non, vivant sur notre sol plus encore que celui de la limitation de l’immigration. Tous considèrent que l’intégration va de soi, hélas !

Ces candidats jettent-ils sciemment un voile pudique sur la situation de la France ou bien pensent-ils réellement que des petits aménagements suffisent pour sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes engagés ? Manuel Vals joue la rigueur sans que l’on sache jusqu’où elle est compatible avec les dépenses de sécurité supplémentaires et autres. Seul Arnaud Montebourg donne une orientation nouvelle avec la dé-mondialisation, mais la mise sous tutelle des banques ressemble plus à des mesures soviétiques qu’à une réelle prise en compte des fondements du capitalisme qui règne sur le monde.

Faut-il rappeler à ces candidats qu’en 2012, le tour de vis ne suffira pas à contenir la dette publique, qui continuera de se creuser pour atteindre 87,4% du PIB, après 85,5% prévus cette année. Pour la première fois, la charge de la dette, autrement dit le montant des intérêts que l'Etat versera pour se financer, sera le premier poste budgétaire l'an prochain. Selon les projections du gouvernement, elle s'élèvera à 48,77 milliards d'euros en 2012, sensiblement au-dessus des crédits de l'enseignement scolaire (45,52 milliards, hors pensions) !

Faut-il leur rappeler que le budget 2012, qu’ils auront peut-être à gérer, est bâti sur une hypothèse de croissance de 1,75%, hypothèse qui n’est pas retenue par le FMI qui attend 1,2%. Ceci se traduira par une diminution des rentrées fiscales et une détérioration du rapport dette publique/PIB surveillé par les agences de notation.

Nous vivons encore dans l’utopie de nos politiques qui croient que la Chine continuera à tirer la croissance mondiale, que l’on pourra toujours payer de la dette par la dette donc par l’émission de monnaie comme nous allons nous apprêter à le faire bientôt dans la zone euro comme aux USA. La période des vaches maigres est devant nous et pour longtemps. Tous les symptômes de la dépression sont là et ces politiciens de gauche nous maintiennent dans le rêve sans regarder la réalité en face, sans changer les fondements de la politique qui nous ont conduits à l’état où nous sommes.

Quand la France a été en danger

Gauche et droite se sont données la main.

Encore faut-il accepter de l’avouer au peuple

Pour qu’il sente le besoin de s’unir.

Claude Trouvé

mercredi 28 septembre 2011

Peut-on encore parler de l’immigration musulmane et de l’homosexualité ?

L’une de mes chroniques récentes a essayé d’ouvrir les yeux sur les dangers d’une pensée unique qui devient une restriction dangereuse de la liberté d’expression. La législation évolue vers non plus un contrôle des actes punissables mais vers celui de l’expression des pensées punissables. Le nouveau Code pénal (article R. 625-7) a créé trois nouvelles infractions, celles de diffamation, d’injure et de provocation à la discrimination non publiques :


« envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » critères auxquels on a ajouté en 2005 « à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap ».


Tombent donc sous le coup de ces articles du Code pénal même des propos, contraires à une certaine doctrine officielle, d’une personne privée à une autre personne privée dans un lieu privé, sans témoin ou devant un petit nombre de témoins. Notre vie quotidienne est placée sous surveillance. Ce contrôle entre personnes physiques ou morales privées est précisément ce qui caractérise les régimes totalitaires.


Sachez de plus que le domaine de la diffamation est vaste : 


« Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap,  de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison [des mêmes critères] ».


On voit que sont « sanctionnables » non seulement des actes discriminatoires mais de simples propos. Il y a donc matière à poursuite pénale si des associations estiment que des distinctions faites entre certaines personnes ou catégories de personnes sont de nature à causer des comportements discriminatoires ! Il suffit d’établir que les propos ont été tenus et que l’accusé en est l’auteur. On voit que tomber entre les mains de la justice, c’est subir l’appréciation subjective des juges puisque l’on tombe dans le domaine de la supposition de préjudice à autrui. 


Il devient excessivement dangereux d’aborder une foule de sujets dont pourtant tout un chacun discute souvent avec véhémence dans le privé. Alors qu’en Allemagne ou au Canada on peut poser la question de savoir si l’immigration est un besoin nécessaire, le simple fait de l’évoquer est « ignoble ». Le fait de dire dans une interview que l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité et que la pousser à l’universel signerait la mort de l’humanité a valu à son auteur, le député Christian Vanneste, d’être condamné en appel à une lourde peine de 13.500€ dont 4.500 aux associations plaignantes.


Nous évoluons vers une société archaïque où par la restriction des libertés individuelles nous restreignons la pensée critique. Les dogmes de tous genres, qui deviennent indiscutables, se multiplient. Nous raisonnons par mimétisme et non plus par une recherche personnelle. Or ce mimétisme nous bloque dans le canal exclusif d’une pensée unique et imposée.


La réflexion sur l’immigration est ainsi bloquée par l’interdiction de pensées racistes. Son analyse en tant que porteuse d‘une culture différente et religion différente se heurte à la simple interdiction de discrimination. Les statistiques sur les religions importées sont interdites en France alors que l’on trouve ces informations en Grande-Bretagne. Cet appauvrissement de la réflexion nécessaire au fonctionnement de la démocratie amène sur ce sujet une impossibilité de disposer d’informations fiables et de discussions ouvertes sur un sujet crucial de société.


C’est ainsi que l’on se sent « coupable » de racisme lorsque l’on se pose la question du bien-fondé de l’immigration. Le dogme est que « l’immigration est une chance pour la France ». La discussion est close, on n’y touche pas c’est un tabou. La distinction entre l’immigration de l’Asie du Sud-Est, de l’Europe de l’Est, du Maghreb et du reste de l’Afrique ne peut s’établir sous peine de discrimination punissable. Si vous faites savoir que, selon les enseignants concernés, les enfants immigrés de l’Asie du Sud-Est réussissent mieux en milieu scolaire que les autres enfants immigrés, il s’agit là d’une discrimination entre des ethnies qui peut leur porter préjudice, elle est donc punissable.


Dans une prochaine rubrique où il sera question de l’immigration, de son utilité et de ses conséquences, les mots devront donc être soigneusement pesés sous peine d’enclencher des actions judiciaires de la part d’associations comme la Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations), véritable tribunal d’exception du droit commun, qui dispose de pouvoirs exorbitants (ils entrent chez vous sans mandat judiciaire, distribuent des amendes, etc.).


La restriction de la liberté d’expression


Ne peut conduire qu’à l’obscurantisme et à la régression.


C’est sans aucun doute le moteur de notre décadence !


Claude Trouvé
P.S : Vous pourrez lire avec intérêt le livre de Philippe Nemo, « La régression intellectuelle de la France », dont sont puisés ici de larges extraits.

mardi 27 septembre 2011

Nicolas Sarkozy, meilleur candidat de droite ?

L’évènement est historique, la gauche s’empare du Sénat. Si cet évènement est dans la logique des élections municipales et cantonales, il est néanmoins une défaite pour la droite. Parmi les raisons de cette défaite, la réforme des collectivités locales et particulièrement la suppression de la taxe professionnelle ont joué un rôle important sur le mécontentement des grands électeurs. La déresponsabilisation partielle des maires a été accentuée et leur engagement diminué dans une politique d’attirance des entreprises sur le territoire de leur commune.

Les modifications apportées à la constitution ont agrandi le pouvoir du Sénat. Il devient l’égal de l’Assemblée Nationale pour l’ordre du jour du Parlement et son poids dans un Congrès des deux assemblées renvoie déjà la règle d’or budgétaire aux calendes grecques. Le changement de majorité va incontestablement ralentir la sortie des décisions ayant un impact budgétaire, décisions dont l’urgence se fait chaque jour plus sentir.

L’impact de cette défaite est cependant un révélateur de la faiblesse du camp à droite où des grands électeurs ont voté suivant leur ressenti local et non selon une discipline nationale. Le chef de l'Etat n'a pas réussi à faire rentrer dans le rang des candidats dissidents dont les plus emblématiques, comme son ex-conseiller Pierre Charon à Paris, ont réussi à se faire élire au détriment des candidats officiels. Cette défaite fragilise la légitimité et l'autorité de Nicolas Sarkozy dans son propre camp.

De plus cette défaite aux sénatoriales intervient en plein déballage sur des affaires dans lesquelles sont mis en cause des proches du président. Les règlements de compte ne vont pas manquer de se faire jour dans les proches semaines. Le climat risque d’être délétère et certains ne manqueront pas de se poser la question sur le bon choix du candidat aux présidentielles.

Rien n’est joué évidemment, d’autant plus que le président est redoutable dans l’adversité et que des évènements économiques gravissimes peuvent se produire à tout moment d’ici avril. Dans ce cas probable, la donne risque d’être bouleversée et favoriser la droite conservatrice par peur du pire dans l’esprit des électeurs.

La cohésion de l’UMP est donc actuellement ce qui va déterminer les chances de victoire de Nicolas Sarkozy. Mais une défaite au premier tour n’est plus exclue. Les candidatures de Christine Boutin et surtout de Borloo seraient presque suicidaires si elles étaient maintenues.

Néanmoins nombre d’électeurs qui l’avaient soutenu en 2002 se tournent désormais vers les souverainistes et Marine Le Pen. La capacité de cette dernière à capter dans le camp souverainiste et gaulliste tout en maintenant son ancrage dans la classe populaire sera décisive sur ses chances au deuxième tour. La perte de son aile droite ne peut que rassurer les hésitants.

Il est probable que le grand sujet sera économique avec ses conséquences sociales, dont principalement le chômage, qui reste à un niveau historique depuis le début de l’année 2000. La notion de gauche et de droite peut éclater au profit de la vision différente du traitement de la crise économique que nous vivons. L’essentiel des candidats du PS ne présente pas sur ce point fondamental des vues différentes de celles de l’UMP. Par contre d’Arnaud Montebourg, en passant par Chevènement, Dupont-Aignan, les souverainistes, jusqu’au FN, les visions sur la dé-mondialisation et sur l’euro se démarquent fondamentalement.

Ces derniers, dont le MPF fait partie, n’ont pas encore convaincu suffisamment d’électeurs sur la nécessité de changer ce qui nous conduit à notre déclin depuis trente ans. Toutefois, plus la menace va peser sur la France, plus cette évidence va frapper les esprits et plus une autre solution va apparaître comme une chance à saisir.

On risque donc enfin de se trouver dans un affrontement qui remette en cause nombre des options européennes des gouvernants sur lesquelles le peuple n’a pas été consulté ou a même vu son vote négligé et bafoué. Quel qu’en soit le vainqueur en avril 2012, le débat serait enfin posé avec un poids représentant au moins près de la moitié du corps électoral. Ce serait le premier signe d’un changement dans l’opinion française et un premier pas vers le redressement de la France.

De la gauche à la droite une nouvelle vision de l’avenir de la France unirait des français de sensibilité différente et une union de salut publique pourrait se faire jour comme ont su le faire les allemands. La gauche et la droite conservatrice des traités de Maastricht à Lisbonne ne doivent plus nous imposer des dogmes qui ont fait la preuve de leur inefficacité.

La France est en danger

L’heure est au rassemblement

Et à un vrai changement.

Claude Trouvé

lundi 26 septembre 2011

La pensée unique et trente ans d’obscurantisme.

Depuis trente ans la pensée unique inonde les médias, la presse et les discours politiques. Depuis trente ans nous devons contrôler nos pensées sous peine de tomber sous le coup de la loi et du code pénal. Ce ne sont plus nos actes qui sont répréhensibles comme l’on vécu nos grands-parents mais la libre expression de nos pensées. On nous a enfermés petit à petit depuis l’école dans la pensée unique comme le furent nos ancêtres par la religion catholique. On a ressuscité les bûchers sous une nouvelle forme pour punir les impies, les apostats.

Avant la deuxième guerre mondiale, ce qui n’est pas encore si loin, les opinions s’exprimaient librement et de façon souvent véhémente. On pouvait être communiste, colonialiste, raciste, royaliste, anti-juif ou anarchiste et le crier haut et fort. Les relais de la grande presse existaient et s’en faisaient l’écho. Personne ne pouvait être poursuivi pour ses idées. Les freins à la libre expression étaient peu nombreux et touchaient essentiellement à la sécurité du pays. La France n’en est pas tombée pour autant dans l’extrémisme ou dans une débauche d’actes racistes par exemple.

Les temps ont bien changé depuis trente ans. On ne doit plus exprimer sa pensée que dans le canal étroit de ce qui est dans la pensée unique. Celle-ci se caractérise par des dogmes qui régissent la pensée et touche tous les domaines. Tout a commencé par l’article 1 de la loi Pleven promulguée en 1972 sous le gouvernement Chaban-Delmas :

« Ceux qui [par tout moyen de communication publique] auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis [de prison et d’amende] ».

La provocation à la haine introduisait la notion de pensée et non plus seulement d’acte punissable. Si l’incitation à la violence est une incitation à l’acte, ce n’est pas le cas de la haine qui est un sentiment. On va donc étendre la sanction à des supputations, des suppositions subjectives et arbitraires sur des incitations de passage à l’acte.

L’article 5 de cette loi a étendu le pouvoir de déclenchement de l’action judiciaire non plus au gouvernement et aux victimes mais à des tiers ouvrant ainsi la porte à des motivations de groupes d’individus qui ne sont pas directement concernés ou lésés. Ce pouvoir est donné à :

« toute association, régulièrement déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits, se proposant, par ses statuts, de combattre le racisme ».

La porte était ouverte à des groupes politiques, des sectes, des associations militantes pour s’attaquer à autrui pour ses opinions. Le libre débat sur le racisme était clos, en parler est devenu punissable. Tout propos ou écrit est passé au crible de tiers qui peuvent les considérer comme racistes et déférer autrui devant la justice. Le plus bel exemple est celui, récent, d’Eric Zemmour. Le fait de dire que les prisons sont remplies d’une majorité de musulmans est punissable, que le fait soit avéré ou pas, et il a été puni.

Mais la censure de la pensée a continué avec la loi Gayssot du 13 juillet 1990 qui rétablit explicitement le délit d’opinion en sanctionnant la simple expression d’un jugement intellectuel.

« Seront punis… ceux qui auront contesté… l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945… ».

Certaines pensées deviennent interdites parce qu’elles diffèrent d’une pensée unique. Ceci fait que désormais nous jetterions en prison pour « contestation de crime contre l’humanité » les historiens qui tentaient de démontrer que le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn ne fut pas perpétré par les nazis, mais par les soviétiques. Le gouvernement russe a fini par le reconnaître tardivement.

C’est ainsi que nous rentrons dans l’obscurantisme, nous les héritiers du siècle des Lumières. La pensée est cadenassée, l’individu est surveillé de plus en plus, les médias survivent s’ils sont dans la pensée unique et la libre expression se restreint chaque jour. Les dogmes fleurissent « En dehors de l’euro, point de salut », « Le multiculturalisme est une chance pour la France », « Le baccalauréat doit être obtenu par 80% des élèves », etc.

En tant que scientifique jene peux que m’insurger contre cette chape de plomb mise sur l’expression de la pensée. La science progresse parce qu’elle se remet toujours en question, la vérité d’aujourd’hui n’est pas forcément celle de demain. Notre terre plate est devenue ronde, le soleil s’est arrêté de tourner autour de la terre et l’on vient de douter de la vitesse limite de la lumière, si chère à Albert Einstein.

La France est entrée en décadence, c’est le rétrécissement de sa pensée qui la fait vieillir comme tout être humain ! De la pensée des grands espaces de liberté, nous allons vers celui plus restreint de notre univers familier en nous dirigeant vers celui de notre chambre hospitalière puis vers celui du fauteuil confortable et enfin vers notre lit douillet… pour y mourir.

La pensée est le propre de l’homme

Quand elle est unique, elle est morte !

Réveillez-vous bonnes gens !
Claude Trouvé

dimanche 25 septembre 2011

Zéro pointé ! Gauche-Droite ou 30 ans de déclin de la France

En cette fin de dimanche le Sénat risque de basculer à gauche. Il s’agirait d’une première depuis la libération. L’UMP présente ce résultat comme un résultat logique après la victoire de la gauche aux municipales et aux cantonales. C’est vrai, mais quand on ajoute que ceci n’est nullement une critique de la politique de Nicolas Sarkozy, c’est pousser le bouchon un peu loin !

Il faut savoir reconnaître ses échecs. Le fait de parader en Libye, de vouloir enlever à Obama la main mise sur le destin de la Palestine et de fêter le cent-cinquantième anniversaire de la statue de la liberté ne résout pas le problème économique sans précédent sous la cinquième république auquel nous sommes confrontés.

0% de croissance au deuxième trimestre et 0,1% annoncé pour le troisième s’ajoutent au 75 milliards de déficit du commerce extérieur et au 2,1% d’inflation prévisibles pour 2011. On ne peut se consoler avec les trois ou quatre milliards à trouver pour finir l’année 2011 après un remaniement exceptionnel du budget ni avec les 11 à récupérer pour boucler 2012 selon les engagements pris auprès de Bruxelles. L’épée de Damoclès des agences de notation est suspendue sur la France.

Les prévisions d’économies réelles de fonctionnement sont maigres et l’essentiel va devoir être trouvé sur les crédits d’impôts, les subventions, les aides et remboursements sociaux. La marge de manœuvre du gouvernement se réduit comme une peau de chagrin. La camisole de force de l’euro et des injonctions de Bruxelles ne nourrit pas l’espoir de pouvoir redresser le pays qui s’enfonce chaque jour.

Incapable de relancer l’économie avec un euro fort et une politique imposée de rigueur trop stricte obligeant à toucher au pouvoir d’achat donc à la consommation intérieure, la France ne peut que subir sans défense une récession occidentale et un ralentissement mondial.

En 1980 le Pib/habitant de la France était supérieur à celui des Etats-Unis. On parlait de la France comme un pays en pleine ascension qu’il fallait copier ! On croit rêver !

Depuis la France a entamé un lent déclin par des décisions malencontreuses. La politique de l’immigration pour des raisons de manque de main-d’œuvre a été poursuivie alors que les besoins pouvaient être couverts par une diminution du chômage et des formations qualifiantes. On a cédé aux slogans de la France d’accueil sans réaliser que nous importions aussi une culture différente et que travailler dans un pays ne signifie pas automatiquement que sa nationalité vous est acquise.

On a ajouté à cela une création de l’Europe, s’éloignant des principes fondateurs du Club de Rome. Du traité de Maastricht à celui de Lisbonne, on a fait grossir une Europe des marchands, sans véritable consensus populaire et ouverte à tous vents. Loin de rapprocher les peuples on les a enfermés dans le carcan de l’euro avant qu’ils puissent constater qu’ils vivaient sous les mêmes lois sociales et juridiques. Le résultat est une cacophonie qui se manifeste quand les temps deviennent difficiles.

L’Europe n’a ni les structures ni l’homogénéité pour faire face à des évènements financiers, économiques et monétaires de cette ampleur. Juste avant Maastricht un ministre japonais de l’industrie m’avait confié lors d’un dîner « Si vous votez oui à ce traité, vous allez vous y engluer, nous ne le ferons jamais ». On l’a fait et nous sommes en effet englués. C’est donc bien à l’incapacité de nos dirigeants à gauche et à droite que nous devons la situation dans laquelle nous sommes. La crise n’a fait qu’accélérer les choses.

Que les politiques cessent d’incriminer les banques, les paradis fiscaux, les dérèglements de tous genres ! Ce sont eux qui ont signé les traités qui ont amené les états à emprunter auprès des banques. C’est l’état américain qui a inondé le monde de monnaie de singe, poussé à l’endettement des particuliers sur l’immobilier. Nous constatons maintenant que la population musulmane importée croit plus vite que les athées, les agnostiques, les juifs et les protestants :  c’est bien parce que les gouvernants l’ont voulu ainsi !

Il est triste de constater que le pays va mal

mais il est bien pire de pas reconnaître ses erreurs

sauf quand on manque de courage et d’honnêteté.

Claude Trouvé

vendredi 23 septembre 2011

Catastrophe ou Cac_astrophe ou bien Caca_strophe ?

En ce 24 septembre 2011 je pencherais plutôt pour le troisième choix vu l’évolution de la situation. Tout s’enchaîne dans un scénario qui fait penser que nos élites ne maîtrisent plus rien. Cette strophe va plomber le monde dans une dépression dont elle tardera à se relever. A trop verser de l’argent dans ses affluents, le fleuve  déborde et engloutit le paysage de carton pâte construit par les Etats. Les digues sont rompues.

La Bourse s’effondre puis espère voir arriver Grouchy dans un yoyo épuisant. Les 20 principaux pays riches et émergents du monde sont en conclave depuis jeudi. Les ministres des Finances et banquiers centraux des principaux pays riches du G20, réunis depuis jeudi à Washington, se sont engagés à "apporter une réponse internationale forte et coordonnée" à la crise.

«Les grands argentiers de la planète ont promis de faire en sorte que les "banques disposent d'un capital adéquat", après la dégringolade ces derniers jours des valeurs bancaires européennes, minées par les craintes liées à la crise de la dette dans la zone euro. Les Banques centrales, qui multiplient les interventions pour éviter un tarissement du crédit, se sont engagées à continuer "à soutenir la reprise". Le G20 a promis, en vue du sommet de Cannes (sud-est de la France) les 3 et 4 novembre, un "plan d'action collectif ambitieux" ». (AFP)

 On va ouvrir les vannes des banques centrales mais le scénario ne va guère changer. On va retarder le choc de la dépression qui arrive sur le monde, les moteurs de l’économie se précipitent aux abris, les citoyens se contentent de rentrer la tête dans les épaules et attendent que la dépression les atteigne.

Le ministre français des Finances, François Baroin, a fait une déclaration à la hauteur des enjeux : “il n’y a pas de raison de changer de stratégie face à la crise dans la Zone euro”. La question alors qui s’impose est la suivante :

A partir de quel degré de catastrophe boursière, financière, économique nos élites vont-elles réaliser que c’est leur façon de gérer les problèmes — et non pas les problèmes en eux-mêmes — qui constitue la difficulté ?

Les Etats-Unis continuent dans une recette qui a échoué deux fois. Le Quantitative easing2 a fait flop. Les USA sont en moins bonne situation qu’avant cette création monétaire de 600 milliards de dollars. On a créé ainsi 700.000 emplois (+0,6%) coûtant chacun 850.000 dollars ! Pour ce qui correspond à un salaire médian en France, c’est l’argent qu’aurait touché le salarié américain pendant 37 ans sans rien faire. Les prix de l’immobilier sont plus bas qu’avant le lancement du QE2. Les prix des maisons chutent au taux de 1% par mois, selon l’économiste M. Shiller. La croissance économique est plus lente. L’inflation est plus élevée…

Les Espagnols, les Irlandais, les Portugais, les Italiens, les Grecs doivent faire face à leurs problèmes. Ils ne peuvent pas imprimer d’argent. Ils utilisent l’euro, une devise contrôlée par l’Union européenne… c’est-à-dire par la France et l’Allemagne. Ils portent une “camisole de force” imposée par les plus grandes économies de l’Union. S’ils veulent boire, ils doivent maigrir. On les pèse avant chaque gorgée et on vérifie que la perte de poids est bien celle imposée. Pour espérer maintenant avoir un peu d’ouzo, les Grecs doivent même chinoiser et vendre père et mère !

En même temps la Chine accuse aussi le coup du ralentissement mondial, voici ce qu’en dit le journal britannique The Telegraph :

“La Chine ‘confrontée à une bulle du crédit subprime. Le resserrement monétaire en Chine menace de faire éclater la bulle du crédit de 1 700 milliards de dollars qui pèse sur les finances gouvernementales locales, exposant la crise du subprime qui mijote, selon un gourou économique du parti communiste”.

“M. Cheng a dit que la Chine entre dans ‘une période très difficile’ ; la croissance se heurte à l’inflation, menaçant de dégénérer en une sorte de stagflation naissante telle que celle constatée en Occident dans les années 70 et laissant la Banque centrale confrontée à un choix désagréable. La politique de resserrement crée beaucoup de difficultés aux gouvernements locaux qui tentent de rembourser leurs dettes, et cela cause des faillites’, a-t-il déclaré au Forum économique mondial de Dalian. ‘Notre version des subprimes américains est le prêt aux autorités locales, et le gouvernement prend cela très au sérieux’.”

Pendant ce temps la note de l’Italie et de deux de ses banques est dégradée, l’américain moyen souffre et les grecs sont dans la rue. La stratégie de la création monétaire, stratégie suicidaire, s’est répandue en Europe. La BCE est sortie de son rôle de surveillance de l’inflation et de fournisseur des banques privées pour rentrer dans le marché spéculatif par rachat d’obligations plus ou moins pourries des pays en difficulté. De fournisseur d’argent elle est rentrée dans le métier de faussaire.

Le G20 nous prépare un plan de sauvetage des banques avec quel argent ? La FED et la BCE n’ont que deux solutions, soit créer de la monnaie soit le prendre dans notre poche maintenant ou plus tard. Sauve qui peut ! Pour être franc, l’ « heure aux pleurs » est devant nous.

Derrière tout cela des puissants nous manœuvrent
Ils influent les marchés au gré de leurs désirs
Ils influent les états et se font un plaisir
De tous les promouvoir « faiseurs de basses œuvres ».
Jacques Ouvert

Claude Trouvé