vendredi 31 octobre 2014

Stress-tests bancaires ou stress-tests politiques ?



100% des banques françaises ont passé les stress-tests avec succès… autrement dit : « Dormez tranquilles bonnes gens ». C’est une opération de communication réussie destinée à rétablir un lien de confiance entre les banques et les peuples que l’on va spolier. Confiez-nous votre argent, il ne risque rien. Dans la collusion banques-Etats-politiques-lobbies, vous ne risquez que d’être les dindons de la farce ! Que disent en effet les stress-tests pratiqués que l’on dit réussis ? Tout simplement qu’une recapitalisation n’est pas nécessaire, autrement dit les propriétaires des banques n’ont pas à remettre de l’argent de leur poche ! C’est une cooptation des milieux bancaires entre eux, cela ne vous garantit pas contre un évènement majeur à caractère financier. 

Pourrions-nous pour autant retirer tous ensemble, particuliers et entreprises, notre argent de nos banques ? Absolument pas puisque les banques sont dites sûres quand elles offrent du crédit et achètent des obligations pour au plus douze fois plus que leurs fonds propres, dont font partie les dépôts des épargnants. C’est l’effet de levier. Tous ces crédits, placements sur le marché et obligations souveraines sont plus ou moins sûrs, donc plus ou moins récupérables,  et sûrement pas à l’instant t d’une brutale demande collective. Or aucune banque française ne répond à cette convention qui ne garantit même pas en cas d’évènement majeur dont justement une soudaine perte de confiance déclenchant un retrait collectif massif. On comprend l’intérêt de l’opération stress-tests. Ce n’est pas le stress des banquiers qui est l’enjeu mais le vôtre. 

N’oublions pas que la crise de 2007 est une crise de la dette des banques qui se sont trouvées dans l’impossibilité de faire face avec leurs fonds propres. Il s’en est suivi des opérations diverses d’allongement des temps de remboursement, de restructurations de la dette, de reports et même de manipulations et maquillages de comptes pour passer le creux de la vague. Depuis les banques s’ingénient à se refaire, comme on dit, et sur le dos de qui ? Vous. Dans ce système de collusion de l’Etat et des banques, donc des politiques et des banquiers, l’Etat est devenu par la fiscalité le collecteur d’argent du système bancaire, moyennant quoi les banques sont disposées à prêter aux Etats avec intérêt pour leur tonneau des Danaïdes. On a changé d’époque, celui où les fermiers généraux, banquiers d’alors, collectaient l’impôt pour l’État. 

En effet tout se passe entre coquins, l’EBA, l’Autorité bancaire, et la BCE. Les critères à respecter pour les stress-tests sont définis par eux.  Un test est donc réalisé en fonction des hypothèses et des critères fixés par les autorités qui font les tests. Ce n’est pas la qualité des contrôles qui est suspecte mais l’indépendance des contrôleurs par rapport au milieu bancaire. Ces tests sont-ils un garant sûr en cas de réussite pour l’épargnant ? Est-ce qu’ils prennent en compte une période prolongée de chute des prix des matières premières? Non. Est-ce qu’ils incluent la possibilité d’une chute sévère des prix du pétrole? Non. Est-ce qu’ils incorporent la probabilité d’un renforcement des tendances déflationnistes? Non. Est-ce qu’ils tiennent compte de la forte probabilité d’une hausse du dollar qui rendrait insolvables les pays émergents et bouleverserait les flux financiers, puis feraient chuter de plus de 20% les Bourses? Non. Est-ce qu’ils prennent en compte l’hypothèse d’une révolte du peuple français, italien, portugais ou grec ? Non. 

Un seul chiffre est significatif, l’effet de levier sur l’ensemble des banques européennes qui est de 20, il devrait être de 12 au plus pour qu’une banque soit considérée comme sûre… et encore. On comprend les mesures que l’on concocte au niveau de la Commission européenne pour un fonds de garantie pour les banques avec un droit de prélèvement sur l’épargne et une restriction du montant de nos retraits en cas de coup dur comme je l’ai écrit dans un précédent article. Depuis 2008 les banques se refont la cerise, selon l’expression populaire, grâce aux Etats collecteurs d’impôts mais aussi par la voie monétaire de réduction des taux d’intérêt de l’épargne. Comme ce n’est pas suffisant de rémunérer peu l’épargne que l’on revend éventuellement aux mêmes avec un taux largement majoré, la BCE crée beaucoup de monnaie nouvelle qu’elle donne gratuitement aux banques afin qu’elles fassent du bénéfice en le prêtant ou en spéculant. On leur donne la matière première de leur activité pour rien. 

La morale de cette histoire est la suivante : on  appauvrit le peuple pour rembourser les banques, ou plutôt pour que les banques ne coupent pas les crédits aux gouvernements dépensiers. Voilà la véritable raison de la répression financière et de l’appauvrissement des citoyens européens. Les stress-tests ne sont qu’une opération politique pour continuer à spolier les peuples en toute tranquillité. En 2010, ce que l’on appelle la crise des pays souverains européens a été le révélateur du fait que les pays du Sud et la France étaient trop endettés et qu’ils ne pouvaient honorer leurs dettes. Les États font désormais tout pour alimenter les banques et continuer à s’endetter à moindre frais par l’emprunt pas cher. 

Non seulement les politiques nous prennent 

Pour des cons et des vaches à lait,

Mais les banquiers en plus 

S’engraissent sur nous ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 30 octobre 2014

La France s’appauvrit et se meurt lentement mais sûrement !



La France fait partie des pays les plus pessimistes mais c’est sans doute l’un des peuples les plus conscients de son état. Il nous reste, à nous les anonymes, au moins cette vertu. Au fur et à mesure que les français éteignent leur poste de télévision pour ne plus subir, soit des discours lénifiants de politiques incapables par incompétence, couardise ou appât du pouvoir et du gain, soit des informations virevoltantes qui ne laissent plus place à la réflexion nourrie par le bon sens et l’expérience, ces français voient la réalité d’une France en péril. 

Le péril est imminent pour deux raisons fondamentales. La première est que nous sommes sur une pente descendante et la seconde est qu’un gouvernement, qui a perdu la confiance du peuple, est désarmé et ne peut ni freiner la descente ni à fortiori remonter la pente. En effet ni la zone euro ni même l’UE ne trouveront les solutions pour nous. Ces entités sont elles-mêmes en péril et le repli sur soi des mieux lotis, en gros les pays du nord, est en cours, Allemagne en tête. La solution ne peut venir que de nous mais dans la situation actuelle le verdict des politiques menées depuis 2011 est alarmant. 

Je vous propose quelques graphiques qui parlent mieux que de longs discours. Le premier est le PIB/habitant qui mesure notre pouvoir d’achat individuel au sens large, c’est-à-dire ce que nous pouvons acheter ou épargner nous-mêmes ou par l’intermédiaire des dépenses publiques faites pour nous (?)  à notre place. Le premier constat est qu’une vraie cassure s’est faite dès 2008 en liaison avec la crise financière. Le rebond de 2010-2011, dû à une politique de relance par l’investissement public, ne s’est pas poursuivi au-delà, c’est-à-dire depuis la mise en place de la première politique d’austérité du gouvernement Fillon. La relance a coûté cher en déficit public (600Mds€) mais elle a boosté la croissance. Depuis 2011 le pays s’appauvrit désormais, ce qu’il n’avait pas connu depuis la deuxième guerre mondiale, mais la dette continue à s’accroître et la déflation menace. 

Pour en mesurer l’impact sur notre vie de tous les jours il suffit de voir l’évolution de la consommation des ménages selon l’INSEE. Le constat est identique et l’on voit bien que la consommation décroit depuis 2011, mis à part les surconsommations des fêtes de fin d’année. Cette consommation a augmenté durant la période de relance de 2009-2010. Si nous consommons moins c’est que nous nous appauvrissons ou que nous épargnons, mais l’épargne est elle-même en diminution selon l’INSEE en particulier durant les deux premiers trimestres 2014 (-0,9 et -1,1). Les français prennent sur leur épargne pour consommer. On pourrait faire un constat de même nature sur la production industrielle qui s’est effondrée en 2008 pour rebondir jusqu’à mi-2011 pour s’éroder ensuite et se situer en gros à 20% en dessous de 2007. 

Après le PIB/habitant qui est lié à notre pouvoir d’achat, le deuxième paramètre qui joue sur notre vision de l’avenir, c’est le chômage. Malheureusement qu’elle que soit la catégorie de demandeurs d’emplois recensés, l’augmentation est continue selon les chiffres de la DARES pour atteindre les 20% de la population en âge de travailler. Nous allons vers les 12% de la catégorie A qui est souvent la seule citée et qui correspond aux individus sans emploi. De plus ces chiffres ne recensent pas tous ceux qui sont sans emploi, ou dans des emplois ne permettant pas de vivre, et non recensés par Pôle Emploi. 

Certains se plaisent dans les milieux de droite à faire porter le manque de compétitivité sur les 35 heures et le nombre de jours de congés. Mais les chiffres publiés par l’OCDE donnent une moyenne annuelle d’heures travaillées de 1479 pour la France et de 1397 pour l’Allemagne. L’Italie avec 1752 se porte encore moins bien que nous. Le problème est donc désormais ailleurs. 

Un autre graphique apporte un éclairage limpide sur la position de la France dans la zone euro car il nous faut des points de comparaison. On constate que l’Allemagne est le seul pays dont la production industrielle a chuté au plus bas en 2009 et a retrouvé son niveau de 2007 dès 2011. Par ailleurs Les pays les plus touchés sont l’Italie et l’Espagne mais, contrairement à l’Euro zone et à l’Allemagne, la France ne redécolle pas en 2013, ce qui se vérifie dans le premier semestre 2014. 

Le constat est terrible pour notre pays même si nous ne pouvons envier l’Espagne, l’Italie, le Portugal et évidemment la Grèce. Les politiques menées depuis mi-2011 sont un fiasco total et nous sommes mêmes en train de perdre du terrain par rapport à la moyenne de la zone euro. La France n’est pas à son niveau et apparait comme incapable de réaction à la hauteur de l’évènement. La sortie de l’euro apparaît de plus en plus comme une condition nécessaire. Elle doit se traduire par une dévaluation de 20 à 25% et être accompagnée d’une double mesure d’allègement fiscal et d’investissement public en partie au moins financé par une politique de rigueur budgétaire. Cette dernière n’est de l’austérité que pour les dépenses publiques, qui doivent diminuer au plus juste les dépenses de fonctionnement de l’Etat (guerres, AME, régimes spéciaux, nombre de fonctionnaires, gestion hospitalière, énergies vertes, commissions inutiles, etc.) et des collectivités territoriales où il y a encore beaucoup de grain à moudre. 

Les dogmes de l’euro, du multiculturalisme, de l’égalitarisme et de l’écologisme, 

Paralysent notre pays où la liberté s’exprime désormais dans la violence 

Au fur et à mesure qu’elle est étranglée par ceux qui veulent… 

Nous condamner au servage du pouvoir des lobbies ou… 

D’une autre culture au nom du modernisme sociétal ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon