lundi 31 décembre 2012

Pour bien préparer 2013, la méthode « Coué »

La France, un temps sous Georges Pompidou, a rêvé de son avenir avec Ariane, Concorde et Airbus. C’était la France glorieuse qui étonnait le monde par son dynamisme et sa réussite. Que s’est-il produit depuis ? La France s’est endormie, mitonnant des avantages sociaux et des salaires de plus en plus en décalage avec sa productivité. La France, depuis 1974, s’est endettée. Après l’introduction de l’euro et dès 2003 la balance du commerce extérieur est passée dans le rouge. On peut dire, pour le moins, que l’euro n’a pas donné un avantage à la France dans le commerce international qui compense une compétitivité en baisse.
Puis est arrivée la crise en 2008, avec une année noire en 2009. A partir de là le commerce extérieur n’a cessé de se détériorer pour atteindre au moins un déficit de 75Mds en 2012 alors que l’Allemagne va afficher un bénéfice record de 174Mds. La France se désindustrialise depuis une dizaine d’années et les conséquences se font inexorablement sentir. Le chômage des catégories A-B-C s’est accéléré depuis 2008, de 3.500.000 demandeurs d’emploi, il va presque atteindre les 5.000.000 à fin 2012. La France commence à entrer dans le cycle infernal où il faut réduire le déficit pour maîtriser l’augmentation de la dette publique. Malheureusement elle le fait très tard, au moment où elle s’est démunie de ses moyens industriels de croissance.
Une grande partie des emplois industriels se sont répartis dans les emplois de service, moins qualifiés et moins rémunérés. Le reste a grossi le nombre de chômeurs. La consommation intérieure et l’assurance chômage en ont été affectées. Le PIB de la France ne croît plus en volume depuis le début de 2011 mais les dépenses publiques ne diminuent pas. La réduction du déficit est obtenue très majoritairement par l’augmentation de la pression fiscale. Le double impact sur la consommation intérieure et la compétitivité des entreprises ne permet pas un retour de la croissance.
Celle-ci est de plus sensible à la santé de l’économie mondiale. La Chine n’affiche plus la croissance qui a provoqué une bulle immobilière et se contentera d’une croissance de l’ordre de 7%, insuffisante pour tirer seule l’économie mondiale. Les Etats-Unis réalisent une croissance faible malgré des injections massives de liquidités et le mur de la dette auquel ils sont confrontés va plus ou moins plomber leur consommation intérieure selon les décisions prises. Le Japon est endetté à plus de 200% du PIB et fait marcher la planche à billets à plein régime sans retrouver une croissance suffisante.
Par ailleurs le flux migratoire n’a pas cessé et la France a vu sa démographie progresser par la fécondité des nouveaux arrivants sans toutefois pouvoir offrir du travail à tous. La jeunesse des quartiers lutte pour son avenir en rentrant dans les commerces illicites et s’empare du contrôle des ghettos. Elle stigmatise la France, qui ne lui offre pas de perspectives, et se tourne vers les origines familiales en rejetant l’intégration. Cet atout de la démographie n’est qu’un handicap économique et sécuritaire en période de quasi récession.
La France est comme le gamin sur une luge dans une pente trop forte pour pouvoir s’arrêter. En bas c’est le mur de la faillite, nous y glissons de plus en plus vite. Pourtant nos atouts ne manquent pas. Nos infrastructures font l’admiration de tous. Nous sommes à un carrefour du commerce européen, nord-sud en particulier. Nos travailleurs sont réputés pour leur productivité et leur savoir-faire. Nous sommes en première ligne pour des produits touchant à la mode, à la parfumerie, aux produits de beauté, au nucléaire, à l’aéronautique et à l’aviation civile. Notre pays est l’un des plus visités du monde. Nous disposons d’ouvertures maritimes sur  la mer du Nord, la Manche, l’Océan Atlantique et la Méditerranée. De plus notre domaine maritime mondial est l’un des plus importants. Alors ?
Alors nous nous sommes endormis avec les cadeaux successifs aux diverses communautés et corporations depuis près de quarante ans dans un système social dépassant nos possibilités d’équilibre. L’écologie, le rejet de l’argent comme denrée sale nous ont conduit à privilégier l’arrivée de politiciens déguisés successivement en Père Noël et en Père Fouettard mais plus préoccupés de leur réélection que d'une rigueur de gestion de la dépense publique. Cela reste vrai depuis plus de trente ans, même quand ils avaient la compétence ce qui est loin d’être toujours le cas, dans un pays où l'Etat veut se mêler de tout et désorganise l'économie plus qu'il ne la sert.

On nous propose des mesures défensives avec les contrats d'avenir qui ne créent pas d'emplois dans le privé, donc sont à charge, et des contrats de génération qui ont fort peu de chances, en dehors de cas d'aubaine, de générer des emplois en période de stagnation. Le crédit d'impôt à 4% sur la masse salariale des sociétés, prévu à hauteur de 20Mds se compense par une hausse de la TVA et une augmentation de l'impôt sur les sociétés. Il est donc probable que l'effet positif sera largement amputé par les mesures de son financement avec une consommation handicapée par la hausse de la TVA et le rattrapage fiscal de 10Mds d'euros sur les sociétés.
Nous nous trouvons donc en cette fin d’année devant un double choix. Soit nous choisissons une politique déflationniste, qui entraîne la réduction des dépenses publiques, le gel des salaires, la baisse générale du pouvoir d’achat, la baisse des recettes fiscales sur les sociétés, politique qui va nous entraîner vers une hausse encore plus brutale du chômage en attendant que la compétitivité des entreprises se redresse. Soit nous sortons de l’euro à 17 pays, avec une monnaie commune de pays choisis ou une monnaie nationale, pour retrouver rapidement une compétitivité relative comme l’a fait la Suède en 2009 en l’associant à une réduction des dépenses publiques.
L’une et l’autre solution nous paraissent injouables surtout pour un gouvernement de gauche, vu les déclarations faites en mai dernier. Une austérité à la Portugaise entraînerait des mouvements sociaux d'autant plus violents que les promesses de campagne ont fait naître de grandes attentes dans le monde du travail. La sortie de l’euro ne recevrait pas facilement un consensus populaire après le matraquage de la peur et le black-out sur ce sujet que professent l’UMP et le PS avec l’aide des médias. Alors il reste la méthode de l’enfumage qui permet de gagner du temps, de calmer les esprits, de parier sur l’avenir. « Dormez bonnes gens, tout est sous contrôle ». La seule recette proposée pour 2013, c’est… la méthode « Coué » et le message du Président pour le Nouvel An.
Bonne Année 2013 et gardez la santé
Pour voir si la méthode « Coué »
Va nous faire atteindre 2014…
Dans l’euphorie béate.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

dimanche 30 décembre 2012

Meilleurs vœux et meilleurs souhaits pour 2013

L’année 2012 s’achève avec un nouveau président et un nouveau gouvernement. Ceux-ci nous prévoient tour à tour une année difficile mais maîtrisée. Les chiffres de croissance et de déficit seront tenus, foi de Moscovici. Mon premier vœu sera donc qu’il ait raison. En effet si l’on en juge sur le graphique montrant l’évolution comparative des secteurs d’activité, c’est à une véritable dégringolade que l’on assiste même si le bâtiment décroît moins vite que les autres. Nous sommes donc invités à consommer pour donner raison au gouvernement. Mon premier souhait sera donc que celui-ci renonce à l’idée de ponctionner les retraites, de bloquer le salaire des fonctionnaires et de raboter les niches fiscales. Parions donc que mon souhait sera exaucé pour que mon vœu le soit !
La courbe du chômage va s’inverser avant la fin de l’année 2013 selon François Hollande. Mon second vœu sera donc qu’il ait raison et qu’il soit la conséquence heureuse de mon premier vœu. Mon second souhait sera donc que tous les oiseaux de mauvais augure, économistes en quête de notoriété, cessent leurs prévisions de récession, de chômage croissant, de stagnation économique mondiale et de mort de l’euro. C’est sûrement à cause de ce pessimisme récurrent que la poisse se met sur nous !
Certains économistes, hors du politiquement correct donc suspects, ont refait leurs calculs de croissance et donnent des chiffres de stagnation voire de récession. Même l’INSEE s’en mêle et parle de 0,3% de croissance au lieu des 0,8% garantis par le gouvernement… mais qui commande ici ! D’ailleurs le graphique sur le PIB montre que nous en tirons mieux que la moyenne de la zone euro. L’écart grandissant avec l’Allemagne doit être considéré comme de bon augure car cela nous tire vers le haut. Cela nous permettra de résister à l’Espagne et l’Italie qui nous tirent vers le bas. Les défaitistes nous disent que notre PIB stagne depuis juillet 2011 et qu’il faut de la croissance pour résorber le chômage. Cela ne tient pas quand un gouvernement en a décidé autrement et qu’il a programmé ce dernier à la baisse.
D’ailleurs nous sommes loin du chômage chez les grecs, les espagnols et même les italiens. De plus il suffit sans doute d’augmenter le nombre de fonctionnaires à Pôle emploi pour que chaque demandeur trouve chaussure à son pied. D’ailleurs ceci n’est que la conséquence de la politique désastreuse menée par la précédente équipe gouvernementale et il faut attendre que les effets des mesures de la nouvelle équipe prennent leur effet. L’accélération du chômage depuis avril 2012 n’est que l’expression des retenues de licenciement imposées à l’industrie avant les présidentielles. Evidemment !
Mon troisième vœu sera donc que la politique d’austérité mise en place et la diminution prévue du chômage se marient harmonieusement à l’inverse de ce qui se passe en Grèce, Portugal, Espagne et Italie grâce à la compétence de notre Président. D’ailleurs je reste confiant car l’Europe veille sur nous et, en cas de malheur, la solidarité européenne viendrait, immédiatement et sans délai, à notre secours comme en Grèce, comme cela va se faire pour Chypre et pour l’Espagne dès qu’elle ne pourra plus se sauver seule. Les cinq millions de demandeurs d’emploi en France de 2013 ne seront plus qu’un mauvais souvenir et Noël 2013 sera le retour vers des lendemains qui chantent car :
Mon troisième souhait sera donc
Que je n’aie pas fait tous ces vœux pour rien
Et que l’avenir ne ressemble pas au présent… en pire.
Pendant la trêve des confiseurs on le droit de rêver !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

samedi 29 décembre 2012

Regard de fin d’année sur la société d’aujourd’hui

Des débats de société ont lieu actuellement au Parlement concernant les droits des homosexuels et la bioéthique. Le mariage pour tous, revendication d’une minorité homosexuelle, est devenu un sujet national qui déchaîne les passions. Dans un moment où l’urgence est ailleurs dans une année 2013 difficile, dont l’issue est incertaine, on peut regretter qu’un tel sujet mobilise l’opinion et les politiques. Mais c’est ainsi et l’on se prend à regarder notre société avec un regard un peu atterré.
Pendant que nous voyons se développer les exigences, alimentaires, vestimentaires et cultuelles, d’une société musulmane en plein croissance démographique dans la plupart des pays d’Europe, je viens de lire des propos qui nous font toucher du doigt le décalage qui s’instaure entre notre culture judéo-chrétienne et l’application d’une laïcité qui recule chaque année sur ses principes. Le saut dans la permissivité et le rejet de toute contrainte issue de notre passé se marie avec l’adoubement d’une culture nouvelle, beaucoup plus rigoriste, issue de l’étranger. Lisez plutôt :
« Dernière mise en examen en date du tribunal politique et médiatique, celle du curé Don Piero Corsi, curé de San Terenzo dans le nord-ouest de l’Italie. Il faut dire que cette vilaine bête en soutane n’a pas fait dans la dentelle catholique en placardant sur la porte de son église un manifeste des plus virulents à l’encontre de certaines dames « dont les tenues légères provoquaient des pulsions criminelles » : « … par leur habillement succinct (ou qui) s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un saint examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »

De quoi s’attirer illico les foudres de toute la bien-pensance politiquement correcte, celle qui sévit au-delà des Alpes, mais également en-deçà, puisque la bobine du serial-goujat rital et son hérétique déclaration sont l’une et l’autre reproduites dans nombre de médias français en cette période de trêve des confiseurs.

Les autorités morales françaises n’ont semble-t-il pas encore réagi, contrairement à leurs homologues transalpines qui, de « l’ex-ministre féministe Mara Carfagna qui a jugé le tract “fou et dommageable pour l’Église » à la parlementaire Roberta Pinotti qui, selon le journal italien Corriere della Sera « aurait demandé aux autorités de dénoncer ou sanctionner le curé » en passant par l’association italienne de défense des femmes, dont la présidente Telefono n’a pas hésité a appeler Rosa – faut c’qui faut ! – le président du Conseil italien, Mario Monti, et jusqu’au pape Benoît XVI himself ! pour dénoncer l’infâme en soutane : « Ce document nuit à la dignité des femmes et incite à la violence ! » Rien de moins !

Mais pire que tout (pour le curé !), sur Facebook « plusieurs groupes demandant l’excommunication de Don Piero Corsi ont été créés ces dernières heures, alors qu’un seul appelle à le soutenir. »

Il est toujours étonnant qu’en une époque où le mot « liberté » est martelé à tout bout de champs comme un inestimable progrès de l’évolution citoyenne, que les régimes politiques désignés comme dictatoriaux sont inlassablement dénoncés pour museler l’expression de leurs opposants, voire pour embastiller ceux-ci si affinités, la moindre déclaration, fusse-t-elle émise au fin fond de la péninsule italienne, provoque de tels cris d’orfraie. Car ce curé-là, finalement, n’a émis qu’une opinion. Discutable comme toutes les opinions. Il n’a pas mis toutes les femmes dans le même sac d’opprobre, seulement celles dont l’habillement serait « succinct » et celles qui « s’éloigneraient de la vie vertueuse et de la famille »… Et alors ? »

On constate avec étonnement que ce qui est considéré comme une contrainte inacceptable, d’un autre âge, est parfaitement compréhensible dans le cas du port de la burqa, du voile sur la tête des femmes pour traverser certains quartiers de nos villes sans être agressées, selon les hadiths d’origine moyenâgeuse d’une religion importée. Ce besoin de prouver avec autant de violence que nous rejetons notre passé cultuel en en stigmatisant les excès au-delà de toute mesure est préoccupant. On ressent comme le besoin de se dépouiller de toutes les contraintes qui ont fondé notre morale et notre culture. Pourtant nous nous ouvrons à des apports autrement plus contraignants comme des moutons de Panurge, inconscients dans notre ivresse de multiculturalisme, signe évident d’un progrès de la société… aux yeux de nombreux citoyens.

Il est pourtant clair qu’une société permissive

Ne peut que tomber de Charybde en Scylla

Et y disparaître…


Claude Trouvé
Coordonnateur MPF34 du 29/12/12

vendredi 28 décembre 2012

Le mur de la dette aux Etats-Unis et le mur du chômage en France

Les partis démocrates et républicains jouent une comédie médiatique aux Etats-Unis sachant tous deux qu’un accord sera conclu au plus tard le 12 janvier. Chacun veut montrer sa force mais le plafond de la dette sera crevé et la planche à billets continuera au rythme de 40 Mds$ par moi pour soutenir une croissance anémique. Les Etats-Unis vont continuer à perdre du poids économique dans le monde par rapport aux pays émergents, Chine en tête, et le dollar va perdre lentement et sûrement son hégémonie au profit de monnaies asiatiques. La Chine qui a senti le danger d’accumuler des obligations américaines remplit ses coffres d’or et incite les chinois à faire de même.
L’année 2013 sera sombre pour les Etats-Unis mais ce sera aussi le cas en France et en Europe. L’Europe perd toujours du poids dans le commerce mondial et son unité, tant au niveau de l’UE que de l’euro-zone, se fragilise sur la montée des nationalismes créée par la crise. Le chômage croît en moyenne en 2012 et les prévisions sont pessimistes particulièrement dans les pays du sud. 2013 sera très probablement en France l’année du record de chômage même par rapport à 1997. Le nombre de demandeurs d'emploi sélève à 4.904.000 demandeurs d'emploi dans les catégories A, B et C.
Comme d’habitude le gouvernement nous promet une embellie pour 2014, selon la bonne méthode du « demain, on rase gratis ». On ressort opportunément un indice en progrès de la confiance des ménages dans la consommation en même temps qu’un mauvais chiffre du chômage. Un regard plus acéré sur la statistique montre que dans le même temps l’épargne diminue. La consommation française peut se nourrir un temps de l’épargne, qui est l’une des plus élevées d’Europe. C’est le sursis qui est octroyé au gouvernement dans l’austérité et la baisse du pouvoir d’achat qui nous attend.
Les mots sont toujours révélateurs et il est significatif d’entendre le chef de l’Etat nous dire que l’année 2013 sera celle de l’action sur le chômage avant d'enfin parler de l'emploi lors de sa visite à Bercy. En effet le véritable objectif, ce n’est pas le chômage mais l’emploi, ce qui n’est pas la même chose. Toutefois trouver des emplois aidés et donner des aides de l’Etat dans un contrat de génération n’est pas la même chose que favoriser par des conditions fiscales, des réformes législatives et administratives, la création d’emploi dans le privé. Dans le premier cas ce sont des mesures défensives et offensives dans l’autre. Le salarié ne doit pas chercher le refuge du chômage mais un emploi qui lui permet de vivre décemment.
La croissance, appelée de nos vœux, se construit à l’intérieur et se subit à l’extérieur. A l’intérieur rien ne permet d’être optimiste à court terme car les mesures prises ne sont pas à la hauteur du problème posé et les crédits d’impôt risquent de ne pas favoriser les PME. Elles n’ont pas d’horizon de vente et ne dégagent pas une marge suffisante pour envisager d’emprunter et d’investir. L’augmentation de la fiscalité sur les sociétés pèsera elle de tout son poids, comme l’augmentation de la TVA qui s’ajoutera à l’inflation normale.
Nous ne maîtrisons plus notre monnaie et les remèdes sont de ce fait difficiles à appliquer parce qu’ils doivent être administrés suivant un savant dosage de compromis entre austérité et allègements fiscaux. Dans le meilleur des cas, ils ne peuvent agir que sur le moyen terme. Jamais la Suède, malgré l’application de sévères mesures de rigueur budgétaire, de réformes structurelles et sociales dès la crise de 2008, n’aurait pu devenir le pays modèle actuel sans être hors de l’euro et dévaluer la couronne suédoise. A la fin 2007 1Sek valait 0,11 euro, mais ne valait plus que 0,09 euro en juin 2009 soit 20% de dévaluation. Mais le miracle suédois c’est qu’aujourd’hui 1Sek = 0,115euro ! Il est reparti dès 2010 vers son cours de 2007 et la Suède a préservé son industrie avec une croissance et un niveau de vie supérieur au nôtre, preuve que l’on peut très bien se porter en-dehors de l’euro.
La lutte de la France c’est la lutte pour sa ré-industrialisation. Il est illusoire de penser que le développement des activités de service peut générer suffisamment d’emploi car elles s’appuient pour une grande part sur la partie industrielle de notre économie de production de biens. Il est aussi illusoire de penser que nous devons attendre que l’économie mondiale reparte alors que celle-ci est artificielle aux Etats-Unis. Mais nous n’en profiterons pas si notre tissu industriel n’est pas en voie de reconstitution. Il est aussi suicidaire de continuer à penser que l’euro doit être sauvé à tout prix.
L’euro est encore favorable à l’Allemagne mais son intérêt s’affaiblit au fur et à mesure que se multiplient les aides aux pays en difficulté et où se creuse l’écart entre pays du nord et du sud en gros. La mise en place du MES est insuffisante pour pallier à des aides massives sur des pays comme l’Espagne ou l’Italie mais déjà Chypre, l’Irlande et le Portugal font des appels plus ou moins directs et pressants. Le blocage de l’instrument monétaire sur l’euro pour tous ne peut aboutir au sauvetage rapide des pays endettés et désindustrialisés.
Nous sommes dans un combat d’arrière-garde.
Seul l’emploi privé est un remède au chômage
Et l’arme, inévitable et non exclusive, contre la crise reste…
La monnaie.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 27 décembre 2012

La France, cœur malade de l’Europe

L’Europe ne tient encore que par ses deux piliers allemands et français, c’est le cœur de l’UE. L’Allemagne va bien même si elle subit le ralentissement mondial de l’économie et si sa démographie en berne amoncelle des nuages pour l’avenir. Sa balance commerciale est largement positive et le chômage contenu dans des valeurs basses par rapport aux pays du sud. Qu’en est-il de notre pays ? Nous nous accrochons à une bourse du CAC40 qui ne décroche pas et à des taux d’emprunt que les pays du sud nous envient. Le reste de l’optimisme tient aux promesses du gouvernement, déficit public ramené à 3% du PIB, croissance positive de 0,8%, courbe du chômage s’inversant avant la fin de l’année 2013.
Les grands groupes du CAC40 réalisent 80% de leurs profits à l’étranger. La France est sous surveillance négative par les agences de notation, les taux d’emprunt bas sont donc toujours sous la menace. Pour le reste le tableau est sombre. Irrésistiblement les caractéristiques de l’économie française se rapprochent de celles des pays du sud et s’éloignent de celles de l’Allemagne qui représente du plus en plus le vrai cœur battant de l’Europe, le « Core Europe ». L’économie française est sur le déclin, elle se désindustrialise, son tissu de PME se délite, sa compétitivité est au plus bas. Ce qui se joue à Florange est emblématique de son lent déclin. En dix ans la Lorraine a perdu 42.000 emplois remplacés partiellement par des emplois moins bien rémunérés et qualifiés du tertiaire.
L’industrie est indispensable dans le développement des autres entreprises, des nouvelles technologies par exemple. Elle est le débouché indispensable et assure un niveau de qualification et de sophistication de l’emploi qui entraîne l’ensemble de l’économie vers le haut. Les salaires progressent et l’utilisation du crédit pour la consommation diminue. A l’inverse on entre dans un cycle infernal qui s’est produit en 2008. C’est ainsi que la désindustrialisation de la France nous conduit à un déficit chronique du commerce extérieur qui devrait se situer vers les 75 milliards en 2012 alors que l’Allemagne maintient depuis 2005, hors 2009, un rythme de 150 milliards de bénéfice. L’industrie française a perdu entre 500.000 et 700.000 emplois en dix ans, selon les estimations, et la part de l’industrie dans le PIB est passée de 24% à 14%.
La désindustrialisation de notre pays est donc un enjeu majeur pour notre avenir et celui de nos enfants. Ce n’est pas un phénomène inéluctable car l’Allemagne et la Suède ont su préserver leurs trésors industriels au contraire de l’Espagne. Les chiffres sont sans appel. Le secteur manufacturier en Europe représente 22% de la valeur ajoutée pour 15% en France et le double en Allemagne. De plus depuis 2010 notre décroissance va plus vite que celle de la moyenne des autres pays. Il y a donc urgence car l’emploi industriel suit.
L’industrie automobile est emblématique de la désindustrialisation par délocalisation ou fermeture d’usine. Renault délocalise en Espagne, en Turquie, en Corée et PSA parle de la fermeture d’Aulnay-sous-Bois en 2014 tout en délocalisation la fabrication de ses nouveaux moteurs en Roumanie et en Espagne. 40% de la production de Renault est désormais réalisée à l’étranger et la part des voitures particulières fabriquées en France est passée sous la barre des 20%. Mais la destruction industrielle touche aussi les biens intermédiaires, métallurgie, plastique, verre, caoutchouc, chimie, etc. utilisés dans d’autres branches industrielles. Même nos positions dans l’énergie, les biens d’équipement, l’agroalimentaire s’effritent. Seule résiste le secteur de la pharmacie, parfumerie et entretien.
La position de la France recule même dans ses piliers historiques, nucléaire où la Corée du Sud vient de nous damer le pion, trains rapides où Siemens prend le marché chinois, avions de plus en plus produits en zone dollar ou pays émergents avec un Rafale qui reste dans les hangars. Deuxième exportateur mondial agro-alimentaire en 1997, elle est désormais devancée par les Pays-Bas et l’Allemagne ! Alors que pour les produits manufacturés l’Allemagne et les Pays-Bas maintenaient leur part de marchés entre 1995 et 2010, la France perdait 35%, plus que le Canada, les Etats-Unis mais aussi plus que la Suède et l’Italie !
Arrêtons-là ce tableau sombre pour en analyser les conséquences, les raisons et les stratégies de rebondissement dans un prochain article. Mais une chose est sûre, on ne voit pas comment la France pourrait diminuer le chômage et reconquérir des parts de marché dans les conditions économiques, fiscales  et sociales où baigne l’industrie française.
La ré-industrialisation française est un enjeu majeur
L’emploi et le niveau de vie y sont intimement attachés.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mercredi 26 décembre 2012

Paris valait une messe, l’Algérie vaut-elle notre repentance ?

Le voyage de François Hollande en Algérie se traduit par un nouveau mensonge à son peuple. On ne peut reconnaître les « souffrances » infligées à la population algérienne, d’ailleurs française à l’époque, et se targuer d’avoir évité toute repentance. François Hollande est allé plus loin sur celle-ci que ses prédécesseurs. Etait-ce utile ? Etait-ce ce qu’attendait 70% de cette population de moins de trente ans qui n’a pas vécu ces évènements ? Leur mémoire est liée à leur vie personnelle où le drame n'est absolument pas la guerre d'Algérie mais la guerre civile qu'elle a connue sur son territoire dans les années 90.
Il a stigmatisé la « torture » et les « souffrances » mais la torture a existé des deux côtés dans cette guerre. Nombre d’officiers ont eu beaucoup de mal à empêcher leurs soldats, qui découvraient des leurs pendus et les parties sexuelles coupées, de lancer des actions punitives de la même sauvagerie. Il en est de même des « massacres ». Si l’on parle de celui de Sétif sur la population musulmane, il faut aussi parler de celui d’Oran le 15 juillet 1962 sur nos compatriotes et d’autres musulmans, deux jours après l’indépendance. Ce déchainement meurtrier aveugle sur la foule, dont des femmes et des enfants, et la chasse à l’homme qui s’en suivit ne peuvent être passés sous silence.
La vérité historique doit se partager entre belligérants. On ne peut en parler en occultant la moitié d’entre elle. On ne peut se repentir sans infliger une douloureuse blessure à tous nos pieds-noirs, nos soldats et nos harkis qui ont aussi souffert là-bas. Un Président ne peut ainsi tirer un trait de plume sur les souffrances de ses concitoyens devant ceux qui ont aussi perpétré celles-ci. Toute guerre porte son lot de souffrances et d’horreurs, celle d’Algérie n’y échappe pas.
François Hollande a vilipendé la colonisation, « système d’occupation d’un territoire et d’exploitation de ses richesses ». C’est faire une description hémiplégique de l’histoire. Quand la France est arrivée en Algérie en 1830, ce fut d’abord pour mettre un terme à la piraterie et au commerce d’esclaves, y compris européens. La colonisation faite par la IIIème République partait d’une réalité politique que décrivaient les mots « pacification » et « protectorat ». Toute l’Afrique était en proie à des guerres ethniques et des génocides. Les colonisateurs européens ont permis l’instauration d’une relative stabilité et ont mis fin à l’esclavage qui fut plus l’apanage du monde musulman qu’européen.
C’est donc faire une vision de l’histoire dégradante pour notre pays qui a laissé des structures administratives conservées par l’Algérie, un patrimoine moderne et considérable, une agriculture florissante et une grande richesse pétrolière et gazière entre autres. La compétition internationale, pour traiter des relations économiques avantageuses avec ce pays, ne peut justifier un tel reniement de la grandeur de la France par son représentant. L’approvisionnement en gaz et en pétrole, où l’Espagne s’est taillé la part du lion, ne justifie pas que, pour reconquérir une place privilégiée, nous nous abaissions devant une population sans travail qui réclame… des visas et importe dans notre pays une culture qui pratique un envahissement de peuplement.
Dans ce pays où les libertés politiques sont encore très limitées, notre Président a choisi de s’exprimer devant un Parlement algérien autoritaire et népotique qui ne représente pas la population. Les excuses lancées à la classe politique ont le goût amer du déculottage et de l’offense à notre fierté, à notre histoire nationale et à tous nos compatriotes qui y ont souffert. Elle ravale la politique de notre pays au rang de nation prédatrice et sanguinaire. Jamais nous n’entendrons le Royaume-Uni, première puissance coloniale, tenir de tels propos ! Jamais nous n’entendrons l’Allemagne, grand colonisateur dans l’est de l’Europe et jusqu’en Eurasie par une émigration de peuplement dont elle tire encore aujourd’hui parti, se répandre en aveux de prédation de richesses !
Une France qui n’ose plus assumer son passé sans rougir
Est en train de perdre son âme et sa grandeur !
De Gaulle vient de mourir une nouvelle fois…
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

lundi 24 décembre 2012

Joyeux Noël à tous avant l’An Neuf !

En ce jour de préparation ultime des cadeaux et d’impatience des enfants, jetons un regard émerveillé sur toutes les promesses que l’on va déposer dans nos souliers. Accrochons au Sapin, une guirlande de croissance Hollande main qui chante. Rêvons ensemble que la « détestable », que le « dé fit six » tours pour retomber sur le 3 pour cent coups d’essai. Rêvons en déCoran la table qu’on ne nous joue pas un tour de cochon. Rêvons que le père Noël « Monte bourré » de cadeaux reproductifs dans la cheminée. Rêvons d’impot-pourri de cadeaux sans emploi autre que ludique. Et puis après nous le déluge, nous avons une spécialiste Duflot qui pilotera l’Arche car ne croyez surtout pas ce qui suit d’après une version réactualisée de l’Ancien testament :
En 2012 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé et lui dit:
Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée. Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que quelques bons humains. Dans six mois, j'envoie la pluie durant quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout !!!

Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu'une ébauche de construction navale. Mais, Noé, tu n'as pratiquement rien fait ! Demain il commence à pleuvoir!

Pardonne-moi, Tout Puissant, j'ai fait tout mon possible mais les temps ont changé :

·    J'ai essayé de bâtir l'arche mais il faut un permis de construire et l'inspecteur me fait des ennuis au sujet du système d'alarme anti-incendie.
·     Mes voisins ont créé une association parce que la construction de l'échafaudage dans ma cour viole le règlement de copropriété et obstrue-leur vue. J'ai dû recourir à un conciliateur pour arriver à un accord.
L'Urbanisme m'a obligé à réaliser une étude de faisabilité et à déposer un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour transporter l'arche jusqu'à la mer. Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu'à nous. Ils ont refusé de me croire.
·    La coupe du bois de construction navale s'est heurtée aux multiples Associations pour La Protection de l'Environnement sous le triple motif que je contribuais à la déforestation, que mon autorisation donnée par les Eaux et Forêts n'avait pas de valeur aux yeux du Ministère de l'environnement, et que cela détruisait l'habitat de plusieurs espèces animales. J'ai pourtant expliqué qu'il s'agissait, au contraire de préserver ces espèces, rien n'y a fait.
·    J'avais à peine commencé à rassembler les couples d'animaux que la SPA et WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux parce que je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que je les enfermais dans des pièces trop exiguës.
·    Ensuite, l'agence gouvernementale pour le Développement Durable a exigé une étude de l'impact sur l'environnement de ce fameux déluge.
·    Dans le même temps, je me débattais avec le Ministère du Travail qui me reprochait de violer la législation en utilisant des travailleurs bénévoles. Je les avais embauchés car les Syndicats m'avaient interdit d'employer mes propres fils, disant que je ne devais employer que des travailleurs hautement qualifiés et, dans tous les cas, syndiqués.
·    Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m'assigner devant les tribunaux pour "tentative de franchissement de frontière en possession d'espèces protégées ou reconnues comme dangereuses".

Aussi, pardonne-moi, Tout Puissant, mais j'ai manqué de persévérance et j'ai abandonné ce projet.

Aussitôt les nuages se sont dissipés, un arc-en-ciel est apparu et le Soleil a lui.

Tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé

Inutile, répondit Dieu, l'administration s'en charge.

Joyeux Noël pour tous nos petits anges.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

dimanche 23 décembre 2012

Gauche Droite ou Droite Gauche ?

Il est coutume de dire que les gouvernements de gauche font une politique de droite et inversement. Nous assistons apparemment au même scénario avec un Chef de l’Etat qui se fait élire sur des discours de compassion pour le peuple du chômage, pour la pauvreté et l’injustice et qui désigne et vilipende son ennemi, la Finance. Neuf mois plus tard il invite et festoie avec le gratin des hauts patrons qui détiennent les plus beaux fleurons des entreprises et des finances françaises. D’ailleurs sa première visite à l’étranger fut pour la City et non pour Berlin. Rarement un Président aura aussi vite renié ses promesses de campagne les plus entendues par ceux qui lui ont donné leur vote.
Que vaut, dans l’esprit de ceux-ci, la promesse de faire payer les riches quand dans le même temps le Smic n’est pas revalorisé et que le chômage augmente ? Que vaut alors la lutte contre les injustices par le nivellement des ressources de la classe moyenne et par l’augmentation de la fiscalité sur les entreprises ? Que vaut le titre ronflant du Ministère du Redressement Productif, quand celui-ci s’ébroue, tel Don Quichotte, en pompier de service ? Que vaut ce grand chambardement des temps scolaires et des promesses d’augmentation d’effectifs quand on n’a plus de candidats pour un métier dévalué, agressé, désenchanté ? Que vaut la liste des villes prioritaires sur la sécurité quand on sait que cette liste ne va que s’allonger sous l’effet de l’immigration et du chômage, mères de la pauvreté ?
L’électeur de gauche ne retrouve pas le grand élan vers le mieux-vivre qu’il attendait, anesthésié par le discours lénifiant de son candidat qui niait la réalité. Le Président continue à souffler le chaud et le froid, voyant arriver la sortie de crise un jour et promettant l’augmentation du chômage et une année difficile en 2013 un autre jour. Ignorant toutes les mises en garde, de Bruxelles, de l’OCDE, du FMI, le Ministre des Finances parie sur une croissance inatteignable et n’entreprend pas la réduction suffisante des dépenses publiques en particulier sur le budget de fonctionnement.
La main Droite du Président donne la possibilité d’un crédit d’impôt aux entreprises. La main Gauche du Président augmente la fiscalité sur celles-ci. La main Droite du Président signe un pacte pour la croissance. La main Gauche du président augmente la fiscalité sur le consommateur qui diminue la croissance intérieure. On assiste à une valse hésitation à la croisée des chemins. La barre flotte dans la main du capitaine qui compte sur le ciel pour ne pas drosser son bateau sur les récifs. Il ne sait même pas vers quel port il se dirige. On vote pour doter la BCE d’un pouvoir de contrôle sur les banques et on recule sur une véritable séparation des banques de dépôt et d’investissement en France.
La politique étrangère est sans cap. On envoie Chevènement en Russie et on reçoit un passeport russe pour Depardieu. On va en Algérie pour raison économique en jurant que l’on ne fera aucune excuse et on officialise les exactions de la colonisation sur le peuple algérien qui scande « Visas, visas ! ». Ce n’est plus Gauche-Droite, ni Droite-Gauche c’est tout et de préférence n’importe quoi au gré des vents et sans gouvernail.
Nous voilà dans l’œil du cyclone, moment d’accalmie, alors que nos voisins sont dans la tourmente. La compétitivité française n’est pas sur les rails, nous traînons la fiscalité comme un boulet aux pieds. Les jambes entravées de notre libre entreprise ne pourront rien dans un monde où même l’Allemagne va peiner. Les discussions des syndicaux patronaux et salariaux sont au cœur des décisions d’avenir. C’est un test majeur sur la prise de conscience de la gravité de la situation et de la volonté d’union nationale pour l’avenir de notre pays, car rien de bon ne sortira du jugement dernier du gouvernement.
Une équipe qui gagne c’est un rassemblement de compétences
Avec un capitaine qui soude les énergies vers un but désigné.
Qu’avons-nous pour la France ?
Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon

samedi 22 décembre 2012

Dans quel état l’année 2012 va-t-elle laisser l’UE et la France ?

L’année 2012 se meurt alors que la crise y survit, c’est la première constatation qui s’impose et qui montre que nos dirigeants doivent être affublés du titre soit de piètres prévisionnistes soit d’ « enfumeurs » de métier. Il faut constater que l’euro n’a pas encore sombré avec la Grèce et que les mesures de sauvetage, dont l’effacement d’une partie de la dette grecque, ont encore trouvé des fonds solidaires européens. Il a fallu néanmoins des discussions longues, âpres et difficiles où les divergences entre français et allemands se sont creusées et où les nationalismes se sont exprimés de plus en plus clairement.

En fait rien n’est réglé dans la zone euro car Chypre, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne ne sont pas tirés d’affaire sans parler de l’Italie qui peut retourner dans une crise gouvernementale et sociale. Un défaut de l’Espagne signifierait la mort de l’Euro car le Mécanisme Européen de Stabilité n’aurait pas les fonds nécessaires à son sauvetage. Malgré tout, les marchés sont optimistes se basant sur la promesse de Mario Draghi de tout faire pour sauver l’euro et sur la prévision d’un accord sur le mur de la dette entre démocrates et républicains aux Etats-Unis.
Il ne faut pas s’y tromper, Mario Draghi n’est sorti qu’avec réticence des statuts de la BCE pour aider la Grèce et avertit qu’il ne le fera plus incitant tous les pays à une cure d’austérité, la France en particulier. La BCE a donc fait marcher la planche à billets pour passer 2012 et la Fed émet du dollar à coups de 40Mds par mois ! Où tout ceci va-t-il nous mener, alors que le Japon s’enfonce dans la dette et fait de même avec le yen ? Peut-on croire que la création de fausse monnaie puisse rester longtemps impunie ? Est-ce vraiment par une solution keynésienne de création monétaire, sorte de fuite en avant, que nous éviterons le risque d’une nouvelle crise beaucoup plus destructrice que la précédente ?
L’avenir de l’Europe reste incertain car sa machine économique s’enraye, même si la production industrielle allemande donne en novembre quelques signes de reprise. Le chômage européen augmente et va encore augmenter entrainant des dépenses sociales supplémentaires. Dans ce contexte la France ne peut espérer sortir de la crise malgré les propos du Président qui parle déjà, soit d’une sortie de crise soit d’un début de sortie de crise, au gré de ses auditeurs. Ses propos contrastent avec ceux de Moscovici qui annonce une année 2013 difficile. Le résultat des négociations sur le marché du travail en cours entre le gouvernement et les partenaires sociaux va être regardé à la loupe par les agences de notation et par les investisseurs.
Si une solution courageuse ne prend pas en compte les différents paramètres qui plombent la compétitivité et sont producteurs de chômage, la France sera sanctionnée. Les charges sur le coût du travail sont trop élevées, les contrats en CDI sont surprotégés au détriment de l’embauche. Il en est de même des difficultés de licenciement qui sont aussi un frein. Enfin l’augmentation des salaires ne peut plus, comme par le passé, dépasser systématiquement l’inflation. D’une façon générale l’imposition des entreprises les met en situation défavorable de concurrence par rapport aux productions étrangères. Selon le rapport du Conseil économique et Social, la part de marché de la France dans les échanges mondiaux en volume, en particulier avec les pays industrialisés, n’a cessé de reculer depuis plus de 10 ans et la dégradation affecte toutes les composantes de la balance des transactions courantes.
Il est impératif de reconquérir des marchés en 2013, de donner les signes d’un véritable virage en matière de compétitivité et de baisser significativement les dépenses publiques. Tous ces objectifs sont difficiles à atteindre sans troubles sociaux et la réussite ne peut venir que d’un véritable élan national avec une prise en compte des réalités. La pauvreté et le chômage augmentent. Les fêtes de fin d’année se payent beaucoup sur l’épargne. La France de 2012 ne va pas bien même si d’autres vont encore moins bien et que nous bénéficions de cette situation pour cacher la nôtre.
Le déni de réalité bloque la prise de décisions courageuses.
2012 n’a pas mis la France sur la voie du redressement :
. La réduction des dépenses publiques reste un objectif
. La libéralisation du marché du travail n’est pas faite
. La fiscalité française détruit sa compétitivité.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 21 décembre 2012

C’est parti la chasse au gaspi ? Non au retraité !

Billet d’humeur
Il faut trouver 19 milliards d’ici 2017 pour payer les retraites. Le retraité a épargné dans des caisses de retraite lui garantissant un revenu « de caisse d’épargne » pour sa vieillesse. On lui a même donné précisément la somme mensuelle à laquelle il aurait droit grâce au nombre de points acquis, lesquels étaient indexés sur l’inflation. A charge à ces caisses, donc à l’Etat, de faire fructifier cette épargne durant la période d’activité du futur retraité.
Celui-ci a payé tout au long de sa vie active, confiant dans l’Etat ou dans les organismes ayant sa garantie. Il n’a pas songé un instant qu’il serait plus sage de garder les sommes versées pour les faire fructifier lui-même, d’ailleurs on ne lui en a pas laissé le choix ! Il est désormais à la retraite et dépendant totalement de la somme que l’on lui attribue. Si les caisses de retraite ne peuvent plus payer, il est automatiquement un pauvre, pour peu qu’il ne soit pas propriétaire de son logement, ou quelques années après s’il ne peut plus payer ses impôts fonciers et locaux, ni sa nourriture et son électricité.
Or, s’il n’est pas encore question de ne plus rien payer, il est envisagé de ne plus augmenter les retraites au niveau de l’inflation, autrement dit de diminuer son pouvoir d’achat. Lorsque l’on ajoute à cela que les indices sur l’inflation sont issus d’un calcul qui s’éloigne souvent des besoins réels du retraité, on peut en déduire que le retraité a été et sera trompé, roulé dans la farine. Pour le citoyen actif l’allongement de la vie active pour avoir droit à une retraite à taux plein va probablement être institué. Ce ne sera qu’un moindre mal si l’on admet les statistiques sur l’allongement de la durée de vie et si le rapport actuel temps de travail/temps de retraite est conservé.
Après que Hollande ait claironné, devant une Angela Merkel préoccupée, que le gros de la crise était passé, il nous annonce soudain une année 2013 difficile. Pourtant en France tout va bien, à part quelques menus ennuis avec les 42.000 emplois perdus en trois mois, le déficit budgétaire annuel déjà dépassé à mi-année, les retraités qui ne veulent pas mourir assez vite, enfin que des broutilles quoi. Le problème c’est l’Allemagne qui nous inquiète. Elle s’essouffle sans crier gare. Sa croissance diminue chaque trimestre. On ne peut même plus compter sur une Allemagne qui nous pompe nos euros avec son commerce extérieur.
Si c’est sur nous que repose l’Europe, les choses vont bien changer. Au moins personne ne pourra réclamer une aide parce que nous on ne peut pas remplacer le principal pourvoyeur. Comme ça chacun rentrera chez soi soigner ses plaies. Nous on va s’en sortir car nous avons une démographie supérieure aux autres surtout dans le domaine de l’émigration africaine qui procrée bien pour notre chômage et met en valeur notre système social du RSA, AME, CMU que tout le monde nous envie. Nous ce qui nous inquiète c’est l’Allemagne qui se dépeuple malgré ses efforts d’immigration et qui se ramollit dans la croissance.
Chez nous les réformes de fond, avant de toucher celui-ci, ne sont pas d’actualité. Il faut tout-de-même trouver 8 milliards suppIémentaires pour cause de croissance inférieure aux prévisions. Il suffit d’empêcher les riches de quitter le territoire, de distribuer l’aumône à la cohorte grandissante des inscrits au Pôle Emploi, de faire une campagne afin que les retardataires s’y inscrivent rapidement pour que la France vive dans la justice sociale et la pauvreté acceptable. Tout ceci grâce au fait que la France a heureusement un système de gouvernement que l’Allemagne ferait bien de copier :
L’INAPTOCRATIE
« Un système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle. »
Oui je sais il faut suivre, cela demande de l’instruction, l’ENA est faite pour cela. Alors plus simple :
« A l’école primaire des socialistes, on apprend les 7 opérations :
·         L’addition des impôts
·         La soustraction des revenus
·         La multiplication des fonctionnaires et des immigrés
·         La division du travail »

Aux élections prochaines, votez pour Ali Baba. Au moins vous serez sûrs de n’avoir que 40 voleurs !

Merci à Jean d’Ormesson pour son humour caustique.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon