dimanche 16 décembre 2012

Pour un dimanche bien français

Bientôt Noël et les enfants dans ce dimanche se préparent aux cadeaux qu’ils espèrent. Le soleil laisse au promeneur le temps de rêver à des jours meilleurs. On laisse derrière soi les fourneaux de Florange, les 45.000 chômeurs de plus d’octobre, on ne veut pas savoir combien de plus il y aura en novembre. Les querelles intestines entre Montebourg et Ayrault comme celles entre Fillon et Copé sombrent dans notre indifférence dominicale et le voile pudique que nous laissons sur l’actualité en oubliant que de l’autre côté de l’Atlantique des jeunes innocents sont morts pour rien.
Dans ce monde où la dureté croise la bêtise et la méchanceté, il nous reste ce bol d’air que laisse échapper l’humour et celui de la France fait encore partie de notre culture. Je ne résiste pas en ce dimanche à vous adresser cette épigramme d’un auteur, inconnu mais excellent, qui nous fait rêver d’un grand siècle de littérature et de grandeur de la France… on en a bien besoin.  
François 1er et sa cour
Conversation enregistrée par le majordome de l’Élysée

–        François le Bon, Président Monarque                                             
–        Ségolène, Madame Royale, duchesse de Poitou-Charentes
 –       Valérie de Twitweiler, Madame de Maintenant
  
François
Je vous ai fait venir toutes deux jusqu’à moi,
Pour mieux vous faire part de mon réel émoi.
Je me dois désormais de gouverner la France,
Et je veux me vouer à cette gouvernance
Sans me voir infliger chaque jour le souci
De devoir arbitrer vos permanents conflits !
Je veux que dès demain l’ensemble de la presse
S’abstienne de parler du cas de mes maîtresses.
Le trône que j’occupe exige que je sois
Digne de la posture que l’on attend de moi.

Royale
Vous êtes mal parti ! Lié à cette garce,
Vous resterez toujours le dindon de la farce !
  
Maintenant
Holà, Madame, holà ! Chantez un ton plus bas.
Ce sont là des propos que je n’accepte pas !
Vous vous trompez de genre, car en cette occasion,
L’on doit parler de dinde et non pas de dindon.

Royale
Nous sommes bien d’accord ! Je vois avec bonheur
Que vous vous estimez à votre vraie valeur !

Maintenant
Votre appréciation quant à elle m’enchante :
Vous êtes trop aimable en vous voulant méchante ;
Une injure de vous frise le compliment.

Royale
Pour vous complimenter encore un bref moment :
L’homme doit sa fortune à sa première femme ;
Enivré de gloriole, il en devient bigame,
Et il doit la suivante à sa bonne fortune !

Maintenant
Vos considérations ne sont guère opportunes :
Ce n’est qu’avec François que vous avez trouvé
L’éphémère moyen de vaguement briller.
Puisant dans son esprit, sa force et sa raison
Les moyens de servir vos propres ambitions,
Vous avez tout gâché en y mettant du vôtre,
Exaspérant les uns, faisant rire les autres !
Et depuis vous avez, sans perdre vos grands airs,
Entassé joliment défaites et revers.
Vous vous croyiez précieuse et fûtes ridicule,
Vous espériez compter et ne fûtes que nulle !

Royale
Permettez-moi, Madame, avec tout le respect
Que l’on se doit d’avoir pour qui est au sommet,
De très modestement vous dire sans ambages
Que le peu que j’obtins, je l’obtins sans « jambage » !
Tout ce que j’ai perdu, je peux le regagner
Sans devoir pour autant coucher à l’Élysée.
Je ne dois qu’à moi seule les postes que je brigue,
Perdant ainsi sans honte et gagnant sans intrigue.
Quant à vous, l’on pourrait demain vous replonger
Dans l’aimable néant dont vous fûtes tirée.
Adieu, Madame, adieu, et n’étant point méchante,
Je vous laisse rêver « hollandemains » qui chantent !

François
Eh bien voilà, voilà ; je crois que nous avons
Fait assez bien le tour de la situation !
Il est bon que parfois des vérités se disent,
Qu’on puisse se parler avec pleine franchise.
De la paix retrouvée, ces mots sont le prélude,
Et tout va donc rentrer dans la normalitude.

(à Royale)
Embrasse les enfants, dis-leur qu’à eux je pense.

(à Maintenant)
Toi, viens faire l’amour avec la Présidence !

Merci à l’auteur c’est un régal ! Bonne fin de dimanche.

Un homme sans humour n’est pas loin d’être sot
S’il est outrecuidant il en devient ballot.
Pour nos gens de pouvoir l’humour est la hantise,
C'est faire un bras d’honneur pour toutes leurs bêtises.
Jacques Ouvert

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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