samedi 29 décembre 2012

Regard de fin d’année sur la société d’aujourd’hui

Des débats de société ont lieu actuellement au Parlement concernant les droits des homosexuels et la bioéthique. Le mariage pour tous, revendication d’une minorité homosexuelle, est devenu un sujet national qui déchaîne les passions. Dans un moment où l’urgence est ailleurs dans une année 2013 difficile, dont l’issue est incertaine, on peut regretter qu’un tel sujet mobilise l’opinion et les politiques. Mais c’est ainsi et l’on se prend à regarder notre société avec un regard un peu atterré.
Pendant que nous voyons se développer les exigences, alimentaires, vestimentaires et cultuelles, d’une société musulmane en plein croissance démographique dans la plupart des pays d’Europe, je viens de lire des propos qui nous font toucher du doigt le décalage qui s’instaure entre notre culture judéo-chrétienne et l’application d’une laïcité qui recule chaque année sur ses principes. Le saut dans la permissivité et le rejet de toute contrainte issue de notre passé se marie avec l’adoubement d’une culture nouvelle, beaucoup plus rigoriste, issue de l’étranger. Lisez plutôt :
« Dernière mise en examen en date du tribunal politique et médiatique, celle du curé Don Piero Corsi, curé de San Terenzo dans le nord-ouest de l’Italie. Il faut dire que cette vilaine bête en soutane n’a pas fait dans la dentelle catholique en placardant sur la porte de son église un manifeste des plus virulents à l’encontre de certaines dames « dont les tenues légères provoquaient des pulsions criminelles » : « … par leur habillement succinct (ou qui) s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un saint examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »

De quoi s’attirer illico les foudres de toute la bien-pensance politiquement correcte, celle qui sévit au-delà des Alpes, mais également en-deçà, puisque la bobine du serial-goujat rital et son hérétique déclaration sont l’une et l’autre reproduites dans nombre de médias français en cette période de trêve des confiseurs.

Les autorités morales françaises n’ont semble-t-il pas encore réagi, contrairement à leurs homologues transalpines qui, de « l’ex-ministre féministe Mara Carfagna qui a jugé le tract “fou et dommageable pour l’Église » à la parlementaire Roberta Pinotti qui, selon le journal italien Corriere della Sera « aurait demandé aux autorités de dénoncer ou sanctionner le curé » en passant par l’association italienne de défense des femmes, dont la présidente Telefono n’a pas hésité a appeler Rosa – faut c’qui faut ! – le président du Conseil italien, Mario Monti, et jusqu’au pape Benoît XVI himself ! pour dénoncer l’infâme en soutane : « Ce document nuit à la dignité des femmes et incite à la violence ! » Rien de moins !

Mais pire que tout (pour le curé !), sur Facebook « plusieurs groupes demandant l’excommunication de Don Piero Corsi ont été créés ces dernières heures, alors qu’un seul appelle à le soutenir. »

Il est toujours étonnant qu’en une époque où le mot « liberté » est martelé à tout bout de champs comme un inestimable progrès de l’évolution citoyenne, que les régimes politiques désignés comme dictatoriaux sont inlassablement dénoncés pour museler l’expression de leurs opposants, voire pour embastiller ceux-ci si affinités, la moindre déclaration, fusse-t-elle émise au fin fond de la péninsule italienne, provoque de tels cris d’orfraie. Car ce curé-là, finalement, n’a émis qu’une opinion. Discutable comme toutes les opinions. Il n’a pas mis toutes les femmes dans le même sac d’opprobre, seulement celles dont l’habillement serait « succinct » et celles qui « s’éloigneraient de la vie vertueuse et de la famille »… Et alors ? »

On constate avec étonnement que ce qui est considéré comme une contrainte inacceptable, d’un autre âge, est parfaitement compréhensible dans le cas du port de la burqa, du voile sur la tête des femmes pour traverser certains quartiers de nos villes sans être agressées, selon les hadiths d’origine moyenâgeuse d’une religion importée. Ce besoin de prouver avec autant de violence que nous rejetons notre passé cultuel en en stigmatisant les excès au-delà de toute mesure est préoccupant. On ressent comme le besoin de se dépouiller de toutes les contraintes qui ont fondé notre morale et notre culture. Pourtant nous nous ouvrons à des apports autrement plus contraignants comme des moutons de Panurge, inconscients dans notre ivresse de multiculturalisme, signe évident d’un progrès de la société… aux yeux de nombreux citoyens.

Il est pourtant clair qu’une société permissive

Ne peut que tomber de Charybde en Scylla

Et y disparaître…


Claude Trouvé
Coordonnateur MPF34 du 29/12/12

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