dimanche 31 mars 2013

Pour sortir de la sinistrose…

Le mois de mars se termine sur un temps exécrable, de vraies giboulées de mauvaises nouvelles et un moral des troupes socialistes dans les chaussettes. Ce n’est pas le dernier couac du duo présidentiel Hollande-Hérault qui va amener une lueur de compréhension dans leur numéro de duettiste. Hollande va allonger la durée de cotisation mais Ayrault n’augmentera pas l’âge de la retraite. J’en déduis donc qu’il va falloir abaisser l’âge d’entrée à pôle emploi à 14 ans ! Remarquez que ceci est au moins cohérent avec le discours du candidat-président. Il avait promis que son quinquennat serait celui du tout pour les jeunes, c’est fait !
Nous avons un nouveau cap, si, si. L’année 2014 sera l’année du déficit budgétaire à 3% du PIB. Vous n’y croyez pas ? Pierre Moscovici avait juré, craché que ce déficit de 3% serait tenu pour 2013, sans doute sur les mauvais conseils de Cahuzac ! C’est pour cela qu’on a changé le ministre du Budget, pour faute professionnelle. J’en conclus que Cazeneuve a devant lui un an de survie, l’année où Moscovici pourra jurer, cracher que le 3% de 2014 sera tenu coûte que coûte.
Remarquez
que nous allons livrer bataille contre notre voisin l’Allemagne, l’empêcheur de tourner en rond qui veut de la croissance par l’austérité, une folle quoi. Sous prétexte qu’ils viennent d’adopter en Conseil des Ministres, un budget 2014 à l’équilibre, ils se croient autorisés à nous demander de faire beaucoup mieux que 3% cette même année ! Cazeneuve a crié haut et fort qu’il ne lâcherait pas, ouf ! Certains espèrent que ce ne soit pas notre économie qui le lâche, ou son président… Encore des qui voient tout en noir, histoire de faire peur aux autres et se rendre intéressants. Non et non, notre président veille !

Oui il est en « bataille ». A ce jeu de cartes, ma grand-mère me disait qu’il fallait sortir des as. Mais on les a. Regardez Arnaud Montebourg, la tête haute, le port altier. Il en impose et sans impôt supplémentaire. D’un coup de baguette magique il nous vend le « made in France » tout en soutenant le libre-échange et la politique économique européenne. Il envoie promener son premier ministre, complètement obnubilé par son aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Voilà un porte-drapeau de la France, un ferrailleur sur le pont d’Arcole contre ces incapables qui ferment leurs usines… même si ce drapeau à l’allure d’un linceul.
A part ça tout va bien aussi ailleurs. L’épargne et les liquidités des petits chypriotes sont conservées au chaud pour dégustation plus tard et les gros étrangers ont retiré leur argent à temps sans délit d’initiés. Tout le monde est content et les marchés vont pouvoir continuer dans leurs bulles de l’argent des Etats faux-monnayeurs. Le baiser du pape sur un pied musulman, féminin de plus, ouvre une aire de grande prospérité œcuménique dans une austérité italienne conforme à son vœu de pauvreté.
Non je vous le dis, il n’y a pas de bouteille à moitié vide qui ne soit pas à moitié pleine. Ce pourrait être un slogan du gouvernement que personne ne peut remette en doute… cela ferait tant de bien pour une fois ! En attendant c’est à nous qu’il revient de maintenir le moral de notre président, il compte sur nous, il a besoin de nous… certains esprits malveillants disent… de nos sous. Voyez comme les gens sont méchants !
Alors partez tranquille sur les routes de France.
Si vous faites le plein de votre voiture
Demandez le plein de soleil et de bonne humeur !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

samedi 30 mars 2013

La France malade s’auto-asphyxie à crédit !

Dans mon précédent billet la comparaison des taux de chômage et de taux de croissance ont montré que si croissance et chômage sont solidement liés, notre taux de chômage se situe au-dessus de la moyenne pour une croissance donnée. Nous sommes de plus en panne de croissance et il est illusoire de penser qu’une croissance susceptible de diminuer significativement le chômage puisse revenir avant longtemps. Dans l’économie mondialisée actuelle, la croissance de 3% est un excellent résultat. C’est le cas de la Norvège, le pays le mieux placé sur le couple chômage-croissance, pays d’ailleurs en dehors de l’UE.

Quelles sont les causes du mal ? Depuis 1974 nous avons commencé à vivre à crédit. Le surplus d’argent ne s’est pas dirigé principalement vers l’économie du pays, par la baisse de la fiscalité par exemple, mais au contraire vers une augmentation des dépenses de l’Etat orientée vers le domaine public. C’est-à-dire sur des fonctions de plus en plus étendues des organismes de l’Etat, équipements mobiliers et immobiliers ainsi que  personnel nécessaire à leur fonctionnement.
Le résultat aujourd’hui est que nous devons emprunter 20% de notre budget pour pouvoir l’équilibrer.

Le comptage du déficit, à 4,8% du PIB en 2012, est très trompeur puisque le PIB n’est en fait qu’une somme de dépenses auquel on ajoute le solde des importations et exportations. Nous vivons ainsi à crédit et notre dette s’aggrave donc d’année en année au point de dépasser les 1.830Mds et les 90% du PIB. Il faut bien voir que le crédit n’est qu’une dette repoussée dans le temps et non une richesse !

Il est de plus en plus évident que nous ne rembourserons jamais notre dette publique. Les discussions vont être rudes pour trouver les 20Mds destinés à financer en 2014 le crédit d’impôt accordé aux sociétés en 2013, alors à ce rythme il faudrait près d’un siècle pour éponger la dette. Les Etats ont ce privilège qui est de ne rembourser le capital emprunté qu’à la fin du prêt, « in fine » selon les banquiers. Ils se permettent donc d’emprunter, quand un prêt arrive à terme, pour rembourser le capital dû. Au budget annuel n’apparait que la charge de la dette, autrement dit le paiement des intérêts, charge qui est prévue à hauteur de 46,9Mds en 2013 soit 15% des recettes ou près de 65% de l’impôt sur le revenu !

C’est d’ailleurs le piège dans lequel nous risquons de nous asphyxier, car le taux moyen d’emprunt pour faire face chaque année aux prêts arrivant à terme, à hauteur de la dette puisque celle-ci est supérieure chaque année, est très favorable en ce moment à 2,3% environ. Une augmentation de 1% seulement représenterait 18 Mds de plus à trouver, soit une augmentation de 25% des impôts sur le revenu ! L’Espagne emprunte à 5% et une simple baisse de notation par les agences qui nous ont déjà enlevé le triple A peut nous mettre dans une situation très dangereuse.

Mais le budget de 2013 est déjà en danger avec la révision inévitable du taux de croissance de 0,8% à presque 0%. C’est près de 17Mds de moins de PIB, donc, comme j’ai pu le montrer dans un article antérieur, une perte de recettes de 8Mds. Ce changement du taux de croissance prévisionnel, entraîne un déficit qui passe à près de 3,4% du PIB. Ceci explique les démarches du Président, entamées depuis fin 2012, auprès d’Angela Merkel pour lui faire admettre un report à 2014 de notre engagement sur les 3% du PIB !

Cette perte de recettes va se répercuter sur 2014 et se cumuler avec les 20Mds à trouver et au respect des 3% ou moins renégociés. La hausse de la TVA de 1% (19,6% à 20,6%) procure 7,2Mds. Toutes choses égales par ailleurs, c’est 4 points de plus de TVA qu’il faudrait appliquer. C’est évidemment politiquement impossible d’une part mais augmenter la TVA c’est à coup sûr diminuer la consommation donc la recette fiscale et porter un coup aux entreprises productrices. Le plus sage serait de diminuer les dépenses publiques de 9%.

Autant dire que ceci ne peut se faire qu’avec le boulet de la faillite passant près de nous et encore ! La dépense publique représentait 53% de la dépense totale pour 47% pour le privé en 2012. L’Etat et son cortège de salariés sont devenus majoritaires en France, autant leur demander de se tirer une balle dans le pied. A la demande de diminuer leur salaire, vous avez vu comment ont réagi les députés ! Le ratio raisonnable reconnu d’une diminution des dépenses publiques des 2/3 des économies à faire et d’un tiers de fiscalité en plus n’a pas été appliqué sur le budget 2013 voté en décembre puisque les dépenses ont même légèrement augmenté.

L’Etat s’auto-asphyxie depuis plus de trente ans et il le fait de plus en plus vite. Les réformes structurelles se font attendre, le Président ne veut ni sang ni larmes et, prosterné devant sa boîte à outils, il prie pour que la croissance inonde de liquidités les caisses de l’Etat. Soyez en sûrs il ne prie pas pour ses concitoyens qui seront eux priés de passer à la caisse et de laisser leur épargne chez ma tante !


Pour autant, avant de rejoindre le triste cortège des PIIGS, ces nations qui glissent sur la pente savonneuse de la faillite, il y aurait des mesures à prendre d’urgence, encore faudrait-il que le peuple puisse avoir confiance en son leader car aucune de celles-ci ne saurait être indolore. Ce n’est évidemment plus le cas après le discours lénifiant et visiblement plus à la hauteur d’un conseiller général qu’à celle d’un Président d’une grande nation. Nous reparlerons d’un vrai plan de campagne pour la « bataille » du chef !

La France s’auto-asphyxie et doit être placée sous tente à oxygène.

Elle se dirige vers des spasmes sociaux destructeurs,

Vend son âme à une technocratie bruxelloise,

Bras armé d’une entité politico-financière.

Bonnes fêtes à tous, profitez-en bien !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 29 mars 2013

Une année perdue peut en cacher une autre !

Le Président a parlé… Qu’en reste-t-il ? D’une façon générale, qu’il n’y a rien de véritablement nouveau dans le pays des grenouilles. Plus précisément on constate que monsieur Bricolage a ouvert sa boîte à outils pour maître horloger devant le mur du déficit et du chômage qu’il faut attaquer au bulldozer. C’est pourquoi il nous a demandé de la patience, cela va être long… très long… très très long !

Mais nous sommes tous pris en délicatesse, donnant petit-à-petit tous nos sous, mais dans un climat apaisé de franche coopération avec ce Président qui livre bataille… comme Don Quichotte devant ses moulins. Non on ne peut sérieusement espérer une embellie avec le carcan de l’Europe, et surtout de l’euro allemand, qui peut ou prou fera pression sur nous, réduisant notre président à finasser un peu pour garder la main politique mais à obéir en fait.

Avec 90,2% la dette publique dépasse désormais les 90% du PIB, seuil considéré comme celui qui au-delà entraîne le pays vers une glissade incontrôlable vers la faillite. La pente est douce encore mais d’année en année elle augmente, c’est plus grave encore. Les politiques ne parlent des comparaisons avec l’étranger que lorsqu’ils peuvent montrer que nous faisons mieux. Par exemple nous avons eu un trimestre en 2012, où notre croissance était meilleure que l’Allemagne, le Président a sauté sur l’occasion pour montrer l’efficacité de sa politique.

Ce faisant il passe sous silence que l’Allemagne fait la même année 0,8% de croissance quand la France fait 0%. Cela fait partie de l’enfumage habituel des ménages français.
Alors regardons ensemble ce graphique issu des données Eurostat 2012 et qui met en évidence le lien fort entre taux de chômage et croissance. Le premier constat que personne ne nie est que la croissance crée de l’emploi. En effet sur 9 pays, pris dans l’Europe représentant les pays du Nord et du sud hors ou dans l’UE, hors ou dans l’eurozone, 1% de croissance diminue le taux de chômage de 2,15%. Cette règle s’applique bien sauf à l’Espagne non représentée sur ce graphique dont le taux de chômage de plus de 25% n’est nullement expliqué par la récession affichée.

Le Président a raison de dire que la croissance améliorerait les choses. On peut même déduire des chiffres ci-dessus que le chômage de 4,5%, admis comme la limite basse difficilement franchissable, serait possible avec 2,8% de croissance… malheureusement on en est loin. La nouvelle révision de la prévision de croissance du gouvernement ne serait que de 0,1%-0,2% pour 2013 au lieu des 0,8% et on peut valablement penser que ces chiffres sont encore trop optimistes. Autrement dit la baisse du chômage en 2013 ne peut s’envisager que par rapport au plus haut atteint avant le dernier trimestre mais pas par rapport à 2012.

En constate aussi sur ce graphique qu’avec 0% de croissance, notre taux de chômage ne devrait être que de 8,5% soit un écart de 2,2% ou 647.000 chômeurs en trop par rapport au chiffre correspondant à 0% de croissance. Pour l’Allemagne c’est 1,7% en-dessous du chiffre correspondant à 0,7% de croissance. Dans l’état actuel des choses, le constat entre les deux pays est sans appel.

Nous utilisons très mal notre main-d’œuvre ! Ceci tient à deux causes, l’inadaptation des profils des demandeurs d’emploi par rapport à demande parmi les autochtones et le flux d’immigration à fort pourcentage de non qualifiés. Sur les 647.000 en trop, on peut compter 500.000 inadaptations et le reste dû à l’immigration.

Si le flux d’immigration peut se réduire par une décision politique, décision qui n’est pas pour demain, corriger l’inadaptation est un travail de très longue haleine qui implique de faire œuvrer l’école et la formation pour adultes dans la concertation avec le monde économique. Rien ne permet d’espérer que tout cela arrive et donne de  plus ses fruits rapidement.


Prise dans des objectifs politiques, la France a pris dans ce domaine un retard considérable qui s’ajoute à des coûts salariaux plus élevés, une fiscalité plus importante sur les entreprises. Ceci se traduit par une perte de compétitivité, malgré une bonne productivité, et par des coûts sociaux dus au chômage plus importants. Il ne faut pas chercher plus loin notre difficulté à supporter l’euro actuel pour équilibrer notre balance commerciale.

Notre principal soutien à l’économie vient de la consommation intérieure, or elle a fortement baissé en janvier et encore en février, ce qui est une autre traduction de la baisse de notre pouvoir d’achat. Mais ceci implique que l’activité économique ne peut que ralentir et d’autant plus vite que les français préserveront l’épargne qu’il leur reste… avant que l’Etat qui a fait gonfler les livrets de Caisse d’Epargne ne mette la main dessus en diminuant les taux d’intérêt ou en bloquant l’argent.

Qu’aurions-nous aimé entendre de notre Président en plein satisfécit ? Nous parlerons prochainement d’une autre boîte à outils !

L’année 2012 se finit mal et 2013 débute encore plus mal.

L’apprenti bricoleur a posé sa boîte à outils d’horloger.

L’industrie automobile n’a plus qu’à licencier…

Ses mécaniciens !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 28 mars 2013

Quand un petit pays donne une leçon aux grands (1ère partie)

Habitée depuis le IXème siècle et Etat libre dès 930 avec le premier parlement au monde, île froide mais réchauffée partiellement par le Gulf Stream, l’Islande, avec ses 320.000 habitants répartis sur une surface grande comme le cinquième de la France, a toujours eu des raisons d’étonner les français plus continentaux qu’îliens. Elle ne cesse de plus de nous en fournir par la vitalité de son peuple fier, après sa soumission à la couronne norvégienne de 1262 à 1380, puis à la domination danoise pendant cinq siècles, d’avoir sauté sur l’occasion de revenir une république indépendante en 1944.

Mais depuis cette date, l’Irlande n’a pas cessé de nous étonner. Si elle entretient des relations privilégiées avec les autres pays nordiques pour des raisons culturelles et historiques, elle a, très tôt, participé à la vie économique européenne en s’intégrant dans l’Espace Economique Européen, en acceptant le traité de Schengen et en posant sa candidature à l’Union Européenne. Celle-ci, acceptée dans le principe, est en cours d’étude d’adhésion.

En octobre 2007, le quotidien Le Figaro décrit en ces termes le miracle islandais: « Avec un produit intérieur brut de 40 000 euros par habitant, les Islandais jouissent, selon l'ONU, du niveau de vie le plus élevé au monde, juste après les Norvégiens. » « Le chômage est inexistant, la dette minime, et, ces dix dernières années, l'économie s'est accrue de 4,5 % par an en moyenne. » Pourtant en septembre 2008 avec la crise économique mondiale, tout change. L’Etat et ses banques sont tout près d’être le premier cas de faillite. La couronne islandaise (ISK) perd près de 50 % face à l'euro entre janvier et octobre 2008. La hausse des prix se monte à 14 % !
La faillite des banques chypriotes rend d'actualité la comparaison entre les deux îles, Chypre et Islande. Elle avait, comme Chypre, des banques d'une taille démesurée par rapport à son économie. Comme pour Chypre, la crise islandaise est la conséquence directe de la politique d'endettement et du gonflement des bilans des principales banques locales durant les années 2000 à des niveaux dépassant plusieurs fois le PIB de l'Islande. Au 31 juillet 2008, la dette nationale extérieure de l'Islande se montait à 9.553 milliards de couronnes islandaises, plus de 80% étant détenus par les banques alors que le produit national brut du pays s'élevait à 1.279 milliards en 2007. De plus les ménages islandais étaient endettés à 250%, dans une politique d'argent facile !
Quand les banques se sont effondrées en 2008, l’Islande a décidé, comme il a été imposé à Chypre en 2013, d'en laisser faire faillite, créant ainsi un précédent (Siège de la Landsbanki en photo). Cette décision s’est faite en plusieurs étapes qu’il est intéressant de décrire.

Devant cette crise typiquement financière et pour prévenir l'effondrement du système bancaire islandais, les trois principales banques du pays ont tout d’abord été nationalisées. Toutefois, l'endettement du pays était très élevé et le remboursement de la dette 2009 (3,8 milliards de dollars), soit 12 000 € par habitant, a créé une grave crise politique et sociale. La perfusion du FMI semblait insuffisante à résoudre cette crise. La fronde populaire pour ne pas rembourser la dette prenait de l'ampleur. L'embarras politique était total. Les créanciers (Royaume-Uni et Pays-Bas) exigent le remboursement.

Les prêts immobiliers et autres crédits à la consommation étant indexés sur l’euro, le dollar ou bien la Livre Sterling, les islandais virent leurs remboursements mensuels doubler, voir tripler : l’Islande était en faillite. Par ailleurs l’Etat a annoncé qu’il garantissait les dépôts nationaux mais pas ceux des étrangers. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas en étant de leur poche pour 5,9 milliards, on entrait dans une crise diplomatique.

Nous verrons dans un prochain article la réaction du peuple islandais et ce que l’on a nommé « la révolution des casseroles ». Nous constaterons aussi que le monde politico-médiatique s’est bien gardé de faire un grand écho à l’aventure islandaise… par peur de contagion ! On pressent déjà que les évènements chypriotes ne sont qu’une répétition d’un scénario connu mais que le même aveuglement perdure.

L’histoire ne se répète jamais exactement.

Si ses grandes lois traversent les siècles,

Bien peu de ses enseignements nous servent !

« Jura mais un peu tard qu’on ne l’y prendrait plus »

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mercredi 27 mars 2013

Trop d’Etat tue l’Etat et la monnaie tue le consommateur

Le processus de destruction de l’échafaudage européen suit son cours. Il n’y a rien à changer par rapport aux prévisions que nous pouvions faire il y a désormais vingt mois. Les derniers chiffres de l’Insee pour la France et ceux de l’OCDE sont sans appel. La pâle embellie de la croissance française du troisième trimestre 2012 de +0,2%  se voit infirmée par une croissance négative de -0,1% au quatrième trimestre pour clôturer l’année avec une croissance nulle. Il sera difficile à François Hollande de dire demain qu’il fait mieux que son prédécesseur en 2011 où la croissance était de 1,7% !

Il est vrai que la croissance de l’UE et particulièrement de la zone euro est en baisse avec -0,6% mais comme pour le chômage la France est sur la ligne de partage entre l’Europe du sud et celle du Nord. L’Europe du sud subit de plein fouet les mesures d’austérité. Les perspectives 2013 d’Eurostat pour la France ne sont que de +0,1% de croissance, autrement dit aucune perspective d’amélioration significative ne se fait jour. Le gouvernement revoit son budget sur la base de +0,3% de croissance au lieu de 0,8% au départ. Autant dire qu’il fait encore un pari d’optimisme béat.

Par ailleurs, contrairement à l’Allemagne, il ne tiendra pas ses promesses initiales sur le déficit budgétaire et s’accroche à sa promesse d’inflexion de la courbe du chômage. Cet engagement est d’ailleurs trompeur et laisse la possibilité de dire que tout va mieux parce que le chômage augmente moins vite ! En fait on va laisser filer le déficit pour dégager des fonds pour des emplois aidés ou publics. Ce n’est évidemment pas la solution au chômage et tout juste une mesure sociale qui repousse la résolution du chômage à plus tard en prenant sur l’argent du citoyen.

L’Etat vit à crédit et il emprunte en repoussant la ponction sur le consommateur vers les années suivantes. Le crédit n’est pas une création de richesse mais un simple report de dette. Nous vivons donc dans l’illusion. L’illusion aussi que l’Etat peut intervenir pour créer de la croissance par l’injonction de liquidités sur les canards boiteux de son économie. L’industrie automobile en est l’exemple le plus frappant. Prendre de l’argent au consommateur pour tenir la tête hors de l’eau d’une industrie en difficulté est un gaspillage d’énergie qui serait mieux placée ailleurs, ne serait-ce qu’en diminuant la fiscalité.

L’Etat est sorti de ses fonctions régaliennes axées sur la sécurité intérieure et extérieure de notre pays, attributions qui nous lancent d’ailleurs dans des croisades meurtrières et coûteuses. Pourtant nos frontières ne sont pas menacées alors que la sécurité intérieure est de moins en moins assurée. Avec 57% de notre PIB obtenus par les dépenses publiques, l’Etat a une emprise paralysante sur l’économie privée productrice de richesse.

Notre monnaie, l’euro, ne cesse de se dévaluer. La BCE injecte de l’argent qu’il ne peut garantir. Nous subissons une dévaluation de fait. L’Etat se finance par la fiscalité et l’emprunt pour pouvoir dépenser plus que l’économie lui amène de recettes. La hausse de la fiscalité amène une baisse du pouvoir d’achat comme en 2012 où il a baissé de 0,4% et diminue la compétitivité des entreprises. L’Etat-providence est aux abois avec des prestations sociales qui accumulent de la dette, des retraites qui s’annoncent impossibles à financer et une dette qui s’alourdit.

Où croyez-vous qu’est la solution ? Si la dévaluation de la monnaie ne va pas assez vite pour diminuer la dette, il reste ce qui est dans notre poche, sur notre livret, sur notre assurance-vie, sur notre compte bancaire. Il y a peu de temps cela faisait rire le citoyen tant cela lui paraissait invraisemblable. Il a fallu la faillite annoncée de Chypre pour que cette éventualité trouble les citoyens attentifs. Le président de la commission des finances européennes en a de plus, imprudemment laissé filer l’idée.

Six ou sept Etats européens et leurs banques ne peuvent plus s’auto-suffire ou s’entraider. La défiance des investisseurs s’accroit pour eux et leur argent va vers d’autres pays plus sûrs. Nous y échappons encore mais pas pour longtemps au train où vont les choses et seulement pour être moins risqués que d’autres. Nous sommes livrés à des Etats prédateurs dont la férocité sur les citoyens ne peut que croître avec le danger. La collusion incestueuse entre banques et Etats livre le rentier, le retraité, l’épargnant, pieds et mains liés, à la voracité des gouvernants. Seul le citoyen, producteur de richesse, peut espérer un régime de faveur.

L’Etat n’est pas protecteur mais prédateur !

Son gibier ? Notre argent !

Claude Trouvé        
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mardi 26 mars 2013

L’Union Européenne en pleine crise sociale !

Fini les flonflons de l’Europe sociale protectrice du travailleur, l’UE et particulièrement la zone euro sont dans une phase d’augmentation rapide du chômage. Le rapport de la Commission européenne donne des chiffres accablants. "La crise sociale que traverse l'Europe continue de s'aggraver. Dans un certain nombre d'États membres, aucun signe d'amélioration tangible n'est en vue. Les personnes les plus pauvres ont très souvent été les plus sévèrement touchées", a reconnu le commissaire européen chargé des Affaires sociales, Laszlo Andor.

Le chômage des jeunes a atteint un nouveau sommet dans l'ensemble de l'Union (23,6 % des jeunes actifs étaient sans emploi en janvier 2013). On recense 26,2 millions de chômeurs soit 10,8% de la population active dans l’UE. Encore une fois il faut mettre en lumière la différence entre l’eurozone et le reste de l’UE. 19 millions de chômeurs dans l’eurozone donc par déduction 7,2 millions hors zone. Les chômeurs de l’eurozone représentent 11,9% de sa population active. On en déduit facilement que les chômeurs hors zone euro ne représentent que 8,7% de sa population active ! S’il fallait une démonstration de l’efficacité de l’euro pour diminuer le chômage, c’est raté, elle a 3,2% de chômeurs de plus.

Mais le constat global sur l’UE est désespérant. Le taux d’emploi, qui est l’indicateur le plus significatif, s’est dégradé de 0,4% en 2012 dont 0,2% dans le quatrième trimestre, donc il s’aggrave de plus en plus vite. Le rapport constate que la proportion des ménages de l'Union faisant état d'une situation de détresse financière reste largement supérieure à ce qui a pu être observé au cours de la précédente décennie. Près d'un ménage à bas revenus sur quatre connaît une telle situation. Les dépenses sociales ne suivent donc plus l’augmentation du chômage.

Ajoutons à cela que le PIB de l'Union a affiché un recul de 0,5% au quatrième trimestre 2012, le plus important depuis le début de l'année 2009. Il serait illusoire de compter sur une amélioration du chômage à court terme dans les pays en difficulté du sud de l’Europe, pays dans lesquels on va pouvoir mettre la France. Les chiffres du taux d’emploi du quatrième trimestre parlent d’eux-mêmes. Parmi les pays les mieux placés on trouve : Suisse 79,8%, Norvège 75,5%, Pays-Bas 75,1%, Suède 74,3%, Allemagne 73,1%, Danemark 72,5%, Royaume-Uni 70,3. Parmi les moins bien placés on note : Grèce 50,4%, Espagne 54,6%, Italie 56,8%, Portugal 60,5%. Il est clair que les pays du sud, tous dans l’euro, sont les plus en difficulté et que, dans ceux du nord, ceux qui sont hors de l’euro ou hors UE s’en tirent globalement mieux.

La France nage entre deux eaux avec un taux d’emploi de 64,1% plus près de celui du Portugal que de celui de l’Allemagne. Ce ne sont pas les derniers chiffres du chômage qui vont nous faire recoller au peloton de tête. En incluant les personnes ayant une activité réduite (catégories B et C), 26.500 personnes sont venues grossir les rangs des demandeurs d'emploi, soit 4,7 millions d'inscrits à la fin février en métropole, 4,9 millions avec l’Outremer, un record. Avec un total de 3,187 millions de chômeurs de catégorie A soit 10,8% de hausse en un an, le pic de 1997 est pratiquement atteint avec le 22ème mois consécutif de hausse.

Au rythme actuel de 0,6% mensuel d’augmentation du chômage, c’est plus de 6% de chômeurs en plus que nous aurons à la fin de l’année soit 200.000 de plus. Il est à craindre non pas que ce nombre soit atteint mais que la courbe du chômage s’accélère. Rien en tous cas ne peut soutenir l’inflexion de cette courbe, les 2.000 personnes supplémentaires à Pôle emploi ne sont évidemment pas à la hauteur du problème posé !

Depuis 2009, au bilan création-disparition d’entreprises, 500 ont disparu et les délocalisations continuent. 67% de nos propres fabrications automobiles se font à l’étranger… La fiscalité s’abat sur le capital, les fortunes s’en vont avec les entreprises… Les remèdes appliqués sont visiblement inefficaces et vont développer des effets collatéraux à consonance sociale qui paralyseront le pays.

Le remède des médecins ne peut être qu’une purge amère
Bue au nom de la justice, du dogme de l’euro
Et du déni du peuple !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

lundi 25 mars 2013

Chypre frappé par la faillite et Hollande par la surdité !

Ce dimanche 24 mars 2013 sera marqué par deux évènements majeurs, l’un dans la zone euro et l’autre dans l’hexagone. Chypre est officiellement en faillite ou plutôt mise sous coma artificiel. Il lui est interdit de se financer sur les marchés, les liquidités lui sont administrées au compte-gouttes par la troïka (FMI, UE, BCE). Pour éviter une révolution sociale et surtout pour sauver l’euro, un accord devait être trouvé. Il le fut au petit matin.
Cet accord règle-t-il la descente chypriote aux enfers ? Sûrement pas, le pays est hospitalisé et son pronostic vital est engagé. Mis sous tutelle, sans autre moyen d’action que de faire ce que la troïka lui impose, le pays n’existe déjà plus en tant que tel. La sortie de l’euro va continuer à se poser. La Grèce aussi en sort affaiblie, étant donné les liens forts entre l’économie grecque et chypriote. On va donc reparler désormais de la Grèce, de l’Espagne et de l’Italie. Ces pays ont fait fortement pression pour qu’une aide soit apportée à Chypre en pensant qu’eux aussi en auront besoin.
La position de la France est toujours la même, « sauver l’euro avant tout ». Nos caisses sont vides mais au nom de la solidarité, nous sommes prêts à payer. Le dogme est toujours là bien vivant et ne souffre aucune discussion entre les deux grands partis français. Plus la situation s’aggrave, plus il faut s’accrocher à l’euro comme à une bouée de sauvetage. Il n’est pas question de se demander pourquoi tous les pays européens du sud s’enfoncent de plus en plus vite par rapport à ceux du nord et à ceux qui n’ont pas pris l’euro comme la Suède ou qui ne sont pas dans l’UE, comme la Suisse et la Norvège.
Cet accord sur Chypre, qui signe la fin de la souveraineté d’un pays, se traduit par la spoliation de clients bancaires au-dessus de 100.000 euros, ce qui est une limite somme toute assez basse. Plus grave elle touche, sans aucune vergogne, principalement les étrangers. Ceux qui ont le souvenir des emprunts russes qui ont dépouillés nombre de français apprécieront. Quelle crédibilité aura encore ce pays ? Qui osera y mettre son argent ? De plus on assiste toujours au déni de démocratie. Le peuple n’a pu s’exprimer que dans la rue et il n’est pas question de lui demander s’il veut rester dans l’euro et boire le calice de la pauvreté.
Evidemment en matière de démocratie, nous n’avons pas de leçons à donner. Par deux fois de nombreux français se rassemblent à Paris, la plupart venus de loin et à leurs frais, montrant ainsi leur détermination. Ils signent même une pétition par centaine de milliers. Tout cela pour quoi ? Pour qu’on les écoute ! Déjà dimanche les esprits se sont un peu plus échauffés, car, à cette demande pressante de fonctionnement d’une démocratie plus directe, il s’est adjoint un « ras-le-bol » d’une politique confuse, parcellaire, brouillonne et visiblement sans effet notable par rapport aux promesses du candidat président.
S’il n’est pas frappé de cécité, le Président Hollande est atteint de surdité. Fort d’une majorité parlementaire à l’Assemblée Nationale, il se terre dans une fin de non-recevoir. Il a tout-de-même réussi à couper la France en deux parts, désormais inégales sur un sujet pour lequel la France n’avait pas à donner une telle priorité. Un changement d’orientation d’une société est un sujet grave, donc devant être traité avec sagesse, prudence, lenteur et concertation.
Si l’on considère que c’est une évolution positive, ce à quoi je me garde d’adhérer, il faut le faire comprendre et le faire adopter en particulier aux jeunes qui vont y vivre et aux plus anciens toujours réticents au changement. C’est une persuasion de longue haleine sur tout un peuple et non une simple réalisation d’une promesse électorale à une petite minorité de français concernés.
Là encore nous démontrons au monde entier que nous ne sommes plus le pays républicain qui donne la parole au peuple mais un pays soumis à une oligarchie politico-médiatique qui suit son propre chemin sans un regard pour son peuple tant que celui-ci ne met pas le pays à feu et à sang. Son seul slogan c’est « Ce qui est bon pour nous, doit l’être pour nos citoyens, dont le rôle et l’utilité est de remplir le tonneau des Danaïdes des dépenses de l’Etat ». Fermez le ban, il n’y a plus rien à voir, rentrez chez vous !
Notre démocratie est malade, le peuple en prend conscience et commence à résister. Je vous en propose donc une nouvelle définition :
La démocratie est une dictature contrôlée par quelques individus
Qui veulent faire des électeurs
Leurs complices !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon