samedi 30 mai 2015

Crises et guerres en préparation



Les Républicains fêtent la victoire de leur nom mais l’accalmie ne dépassera pas les régionales, les couteaux sont dans les poches pour la désignation du candidat aux présidentielles. Le gouvernement s’essouffle en commémorations diverses et petites mesures permettant encore de faire l’objet de l’attention des médias comme l’interdiction de fumer dans les espaces publiques pour enfants. Cette mesure de bons sens paraît difficile à contrôler mais peu importe cela fait plaisir aux parents et cela cache l’échec des négociations sur les 35 heures dans les hôpitaux. Ayant un gendre dans l’administration des hôpitaux, je peux affirmer que de grandes économies sont à faire dans leur gestion mais cela est plus difficile que de dépouiller les personnels soignants des avantages acquis. Nos politiques se renferment dans leurs bagarres politiciennes inter et intra-partis et nous cachent soigneusement l’envers du décor de leurs promesses. Le peuple français marque de plus en plus sa désaffection pour les leaders de gauche et de droite qui ont ou qui gouvernent depuis une dizaine d’années. Une crise interne est en formation, c’est une crise de confiance qui de la contestation peut prendre des formes plus révolutionnaires lorsque le peuple verra le rideau de fumée se déchirer.

La pensée unique peut changer de camp politique mais elle reste la pensée unique, celle qui nous a menés à une Europe qui se fédéralise de plus en plus sans notre consentement dans un processus de plus en plus anti-démocratique. Le résultat est que l’Europe a perdu le sens de la croissance qui est passée dans le camp des BRICS où la Chine et l’URSS viennent de signer pas moins de 30 accords bilatéraux le 9 mai 2015 à Moscou dont des accords sur la fourniture de gaz et sur une agriculture aux échanges plus ouverts. Sur le plan de la Défense, les deux pays vont faire des manœuvres communes en Méditerranée ! Mais ceci renforce la Russie dans sa résistance à l’Occident. Vladimir Poutine est de plus en plus présent et de plus en plus pesant sur la scène internationale, pressé qu’il est sur ses frontières est et sud. Il tacle désormais ouvertement l’Occident et en particulier les Etats-Unis pour leur rôle désastreux dans le chaos au Moyen-Orient, dans les ex-républiques russes et en Afrique. Ce chaos s’installe avec du terrorisme islamique de plus en plus répandu et de plus en plus actif et des Etats structurés qui se délitent les uns après les autres. Il est en effet bien placé pour juger du danger, car la Russie a du se bagarrer en Géorgie et en Tchétchénie contre les soulèvements musulmans. 

Notre vassalisation aux Etats-Unis nous conduit vers une guerre sans fin dont le but stratégique n’a aucun intérêt pour nous mais qui nous conduit à séparer l’Eurasie en deux au moment où nous aurions tout à gagner à mettre en œuvre des accords tous azimuts entre les trois continents Europe, Asie et Afrique. La France aurait une partie essentielle à jouer au lieu de suivre désormais soit l’Allemagne, soit les Etats-Unis. Nous allons de plus en plus vite vers la constitution de deux blocs, l’Europe-Etats-Unis-Japon d’un côté et un ensemble qui s’agglomère de plus en plus autour des BRICS. La guerre monétaire et économique est en cours mais que ce soit aux confins de l’UE (Pays Baltes, Ukraine, Transnistrie), au Levant, au Moyen-Orient, en Iran, en Méditerranée ou en mer de Chine, les provocations, les affrontements par puissances interposées, la vraie guerre a commencé ses préparatifs et nul ne peut savoir si elle en restera à la phase d’intimidation.

Mais dans ce contexte de guerre larvée, l’UE se prépare à des moments difficiles avec une Grèce au bord de l’asphyxie, un Royaume-Uni qui jouera serré sa participation à l’UE avant le référendum, et les mouvements contestataires de la politique d’austérité imposée aux peuples du sud, austérité à laquelle nous échappons encore partiellement en jouant sur des promesses d’embellies qui ne doivent rien à notre politique intérieure. De toute évidence l’Europe n’est pas sur de bons rails et l’Empire américain non plus. En deux ans, c’est 10.000 milliards de dollars qui ont été créés par les banques centrales (Fed, banque d’Angleterre, BCE, banque du Japon),  qui ont nourri essentiellement la spéculation sur les marchés boursiers. Les résultats économiques ne sont pas à la hauteur des montants créés. La récession menace même les Etats-Unis depuis que la Fed a cessé ses déversements, les fameux QE. 

Jamais le monde n’a été aussi endetté et jamais la masse monétaire en circulation n’a été aussi grande. La Russie et la Chine font rentrer de l’or en masse. Les prémices d’un nouveau krach sont en place et son ampleur dépassera celle des surprimes. Personne ne sait plus arrêter la bulle qui s’enfle mais tout le monde se tait parce que pour l’instant tout le monde en profite encore, les Etats un peu et les spéculateurs beaucoup. Il est plus facile politiquement de faire le dos rond et d’accuser les autres quand l’évènement, que l’on qualifiera d’imprévisible devant des citoyens qui n’y connaissent rien, se produira. Ces citoyens seront tout simplement dépouillés, tout au moins ceux qui avaient un petit magot au chaud dans les banques sous forme d’actions, d’épargne et d’assurance-vie. 

Le brûlot du Moyen-Orient et de l’Ukraine,

Le processus de désagrégation de l’UE,

L’éclatement d’une bulle financière,

La guerre monétaire, économique,

Le réarmement intensif des pays,

Autant de raisons de voir

Souffrir notre pays. 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

vendredi 29 mai 2015

Dix ans après la forfaiture !



Le 29 mai 2005 la France, contre toute attente de la bien-pensance relayée par les médias, votait NON au projet de la Constitution européenne. Mais avec le consentement des principaux partis français de gauche et de droite, le Traité de Lisbonne a été signé le 13 décembre 2007 à Lisbonne entre les vingt-sept États membres de l'Union européenne. Le refus du peuple français de voir sa souveraineté affaiblie était bafoué par un nouveau pas vers le fédéralisme avec la nomination entre autres d’un Président de la Commission européenne, d’un Ministre des Affaires Etrangères de l’Union et un renforcement de la Politique de sécurité et de Défense. Il s’est agi d’un acte anti-démocratique qui a cassé le lien entre les politiques et le peuple pour longtemps car ce traité a institué un régime de « souveraineté limitée » pour les Etats de l’UE. Depuis l’emprise de l’UE sur la politique des Etats n’a cessé de se renforcer en particulier sur les contraintes budgétaires imposées aux Etats.

Face à la crise, de nombreux États n’ont pas réussi à respecter les règles fixées par le Pacte de Stabilité et de Croissance (PSC), renforcé en 2011 par le "six-Pack", qui augmente la procédure de surveillance et introduit un mécanisme de sanctions plus ferme. C’est ce PSC, renforcé en 2005, qui introduit que les États membres doivent toujours maintenir leur déficit et leur dette publique en dessous des seuils fixés respectivement à 3 % et à 60 % du PIB. L’Union européenne a décidé d’aller plus loin avec la signature du TSCG, qui prévoit l’introduction par les États membres dans leur droit national de procédures garantissant le respect d’une "règle d'or", définie comme une règle d’équilibre budgétaire structurel.  Le solde annuel des administrations publiques exclut ainsi les « variations conjoncturelles » et les « mesures ponctuelles et temporaires ». Le TSCG a été signé en  mars 2012 par les chefs d'État de l'Union européenne, à l’exception du Royaume-Uni et de la République tchèque. C’est un accord intergouvernemental régi par le droit international qui contient une série d’engagements pris par les États contractants afin « de renforcer le pilier économique de l'Union économique et monétaire en adoptant un ensemble de règles destinées à favoriser la discipline budgétaire (…), à renforcer la coordination de leurs politiques économiques et à améliorer la gouvernance de la zone euro (…) ». 

Il est clair que peu de pays européens respectent les seuils fixés par le PSC mais le TSCG est un traité de gouvernance des finances publiques. Lorsqu’un pays n’est plus maître de sa monnaie et de son budget, il a quasiment abandonné sa souveraineté. La France a largement dépassé les 90% de la dette publique par rapport au PIB, et les 3% de déficit public sont toujours repoussés devant nous même si nous nous en rapprochons. Il faut noter que ces seuils sont paradoxalement à respecter pour entrer dans l’UE. Il semble bien que ceci est sujet à tous les arrangements devant la boulimie d’Etats nouveaux que manifeste l’UE comme ce fut le cas pour la Lettonie. Loin de nous avoir aidé à retrouver une baisse du chômage et une hausse du PIB/habitant, le constat est une augmentation du chômage et nous n’avons toujours pas retrouvé le PIB/habitant d’avant la crise de 2007-2008. Hors l’Allemagne et récemment le Royaume-Uni, l’UE est à la recherche de la croissance, ce qui a conduit la BCE a lancé un QE (liquidités déversées sur les banques) de 1100 milliards de dollars à raison de 60 milliards par mois. On sait par les expériences faites aux Etats-Unis que cela nourrit beaucoup plus la spéculation que l’économie productive.

En ce qui concerne la politique de défense, à contrario de l’aspect budgétaire et monétaire, les pays comme le Royaume-Uni, décident seuls les interventions militaires dictées par les USA. Récemment l’Allemagne est entrée dans le jeu, en particulier pour l’Ukraine, dont elle convoite les richesses et la main-d’œuvre. L’Allemagne reprend la main et c’est le signe qu’elle a définitivement assuré sa prédominance économique. Mais l’UE, en même temps qu’elle étend ses prérogatives par ses règles, ses contraintes et ses normes ainsi que par son grossissement vers l’Est poussé par l’Allemagne, a créé des disparités telles entre les Etats que des mouvements contestataires se font de plus en plus jour. La Grèce est au bord de la faillite et sa sortie provisoire ou permanente de la zone euro est sérieusement envisagée. Le Royaume-Uni vient de conforter son Premier Ministre Cameron, alors qu’il a promis un référendum sur l’appartenance à l’UE. Ce dernier va exiger des conditions nouvelles sur l’indépendance de son pays, particulières pour la City et l’immigration par exemple. En Espagne la victoire des « indignés » déstabilise le gouvernement espagnol qui doit se montrer beaucoup plus réticent sur l’application de la politique d’austérité imposée par l’Allemagne. L’Italie est en mauvaise posture et va en parler d’ici peu. 

Le constat pour notre pays est que nous continuons à ne pas vouloir prendre en compte le fait que notre perte de souveraineté n’amène aucune amélioration de la situation économique de notre pays, du chômage et du pouvoir d’achat. Un mouvement général s’amorce, constitué de groupes et d’individus ayant des intérêts divergents mais conscients que l’UE est mal bâtie et que la démocratie n’est plus qu’une « démocratie surveillée » tant au niveau européen qu’au niveau national. Un sentiment contestataire, voire révolutionnaire, se fait jour dans le peuple et au sein même des partis. Le sentiment de reconquête de la souveraineté progresse. Il n’attend que le moment où des leaders politiques ou de la société civile mettront leurs différences sous un éteignoir provisoire pour s’unir vers « le changement c’est maintenant ». La République démocratique et souveraine est à reconstruire. 

Dix ans de forfaiture n’ont pas gommé les défauts structurels 

D’une Europe mal née, devenue un instrument

De la Cabale hégémonique états-unienne. 

La France est en train d’y dissoudre

Sa République une et indivisible. 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

jeudi 28 mai 2015

L’Afrique, un problème pour le monde, et surtout pour l’Europe



L’Afrique est devenue une grande terre d’émigration. Un article de Christian Lambert, ancien ambassadeur de France, dresse un tableau très édifiant de la situation de ce continent. En particulier il rappelle que 50% des africains du nord, soit 61 millions, vivent en dessous du seuil de pauvreté et que dans l’Afrique entière  c’est 850 millions sur 1,1 milliard. J’ai parlé de la nécessité pour la diplomatie française de cesser de se tourner exclusivement vers les Etats-Unis et de considérer qu’entre l’Europe et les Etats-Unis, un grand océan nous sépare. Entre l’Europe et l’Asie, il y a une continuité de terres et entre l’Europe et l’Afrique, il y a une mer quasiment fermée par le détroit de Gibraltar, siège d’échanges incessants entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique. De même que la Turquie a une petite enclave en Europe, l’Egypte, présente sur les deux côtés du Nil, fait le pont entre l’Asie et l’Afrique. On n’échappe pas à la géographie et les flux migratoires venant de l’Orient et de l’Afrique sont là pour en rappeler l’importance.

Si l’Asie a aussi des pays de grande pauvreté, le continent a de grandes nations qui comptent dans l’économie mondiale et qui sont stables. On estime à 2 millions le nombre d’asiatiques vivants en France dont une importante population philippine et chinoise qui truste d’ailleurs les commerces, les épiceries à Paris. Par contre en Afrique, la corruption, l’enrichissement éhonté des dirigeants, et ce d’autant que leur « règne » est long, les coups d’Etat devenus la règle font de ce continent une proie aux interventions étrangères et aux émigrations. Nous sommes présents au Mali, mais là-bas la règle pour les jeunes c’est l’émigration sans quoi ils sont marginalisés par leurs aînés. Nous « pacifions » mais en réalité nous protégeons nos intérêts, avec la proximité du Niger avec nos mines d’uranium en particulier, de l’agression des djihadistes de tout poil. Après l’émigration des Syriens, dont les médias minimisent l’importance, il y a les Érythréens dont 20% de la population musulmane a fui vers l’Italie et la Grèce. Le flux migratoire que nous subissons aujourd’hui n’est pas près de s’éteindre parce que, si la pauvreté a un peu diminué dans le monde, elle est passée de 370 à 670 millions d’êtres humains en 15 ans en Afrique. 

L’Afrique n’a aucun plan de régulation des naissances, et les conditions d’hygiène souvent précaires entraînent une mortalité importante chez les enfants, ce qui incite à la procréation plus qu’ailleurs. C’est le continent dont la population augmente le plus vite. La France, qui se complait dans la repentance, oublie qu’elle n’a pas tiré de la richesse pendant une colonisation de près d’un siècle. Mon oncle fut pendant plusieurs années le Trésorier Payeur Général de l’Afrique Equatoriale et me l’a assuré. Malgré tout, mis à part l’Afrique du Nord et en particulier la Tunisie, nous avons pas eu le temps de pérenniser des structures fondamentales des Etats. De nombreux pays sont instables, les démocraties mal assurées et sujettes aux coups d’Etat. A ces difficultés graves s’ajoute un déficit de cerveaux, dont la plupart font leurs études, au moins supérieures, en Europe et y restent. Ceux qui reviennent au pays raflent les postes gouvernementaux mais n’alimentent pas l’économie. L’un des camarades de mon fils à Normale Sup disait tout de go qu’il rentrait au pays pour être ministre. Il y avait 278.000 étudiants en France en 2011, dont 40% venaient d’Afrique, dont un quart du Maghreb.

Les conditions sont donc toutes réunies pour faire de l’Europe une terre d’immigration et il ne faut pas s’étonner de voir une majorité d’enfants issus de l’immigration dans les maternités de nos hôpitaux, ce qui trace bien l’avenir de ce continent qui se dirige vers les 50 millions de musulmans, alors que de l’Asie et de l’Afrique, le pourcentage de musulmans immigrés est en constante progression. La politique européenne, et en particulier française, est particulièrement inopérante et n’a rien fait pour prendre le problème aux sources mêmes. L’Afrique est notre continent d’influence, nous sommes donc responsables de n’avoir rien anticipé et rien fait. Notre présence au Mali ou en Côte d’Ivoire aggrave plus le problème de l’immigration qu’il ne le résout. Ce n’est pourtant pas faute d’aides économiques écrit Christian Lambert : « En 40 ans et en dollars constants, l’aide à l’Afrique a plus que quintuplé. Le continent africain a reçu près de 20 fois plus que l’Europe avec le plan Marshall ». Tout cet argent va prioritairement dans les poches des dirigeants africains avec celui des richesses minières, forestières et hydrocarbures. Sachez que la France paye l’uranium du Niger nettement au-dessus du cours par des royalties au gouvernement nigérien. 

On attendrait que nous aidions ces pays à garder leurs élites, à développer l’électricité, à lancer des mesures de régulation des naissances. Nos aides doivent être données sous notre contrôle de réalisation des objectifs conclus afin de limiter la fuite d’argent dans un tonneau des Danaïdes dont le fond est la poche des dirigeants. Nous devons lier les aides à des accords imposant des mesures de limitation de l’immigration, etc. Le fait d’accueillir des quotas répartis entre les pays et de couler les rafiots des trafiquants n’est qu’un geste humanitaire sans espoir de voir diminuer l’immigration de peuplement de l’Europe. C’est aussi livrer l’Europe aux guerres ethniques, au pillage et à l’abandon d’une civilisation européenne à une civilisation islamique qui s’est donné le but de conquérir l’Europe. Ses hommes armés se confondent dans notre population et, même s’ils ne sont que 1% selon certains, ce serait bientôt 500.000 soldats islamiques qui seraient présents en Europe, une centaine de divisions. Même avec une dizaine nous ne pourrons plus faire face. N’oublions pas que cette masse musulmane issue de l’immigration est beaucoup plus malléable par la religion. Ses élites le savent et en usent comme nous le constatons. Leurs discours portent d’autant plus que notre civilisation se délite à force de perdre ses valeurs. 

L’Afrique est un problème posé à l’Europe que ne résout pas l’UE. 

On y voit d’ailleurs la disparité d’intérêt entre sud et nord.

L’UE s’avère impuissante et notre pays sans vision. 

Nous subissons, nous reculons sans arrêt,

Manipulant des guerres qui ne servent 

Qu’à aggraver notre submersion. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon