vendredi 1 mai 2015

L’immigration, problème mondial posé à l’humanité

L’Europe est confrontée à un flux migratoire qu’elle ne peut plus cacher et qu’elle ne sait pas gérer. Cette explosion de l’immigration en Méditerranée couvait depuis longtemps. Nos interventions militaires malencontreuses ont accéléré un phénomène qui aurait explosé tôt ou tard en provenance de l’Afrique particulièrement. Il est dommage que nous semions aussi le désordre au Moyen-Orient car les richesses pétrolières et des régimes autrefois stables comme le syrien auraient garanti une stabilité qui pouvait durer jusqu’à épuisement des richesses du sol. La Méditerranée devient donc un cimetière où l’Afrique et le Moyen-Orient déversent un trop plein d’êtres humains.

En effet il n’y a que deux causes majeures qui engendrent l’émigration, l’insécurité et la faim. Si l’insécurité est la cause principale en Syrie, les deux concernent l’Afrique dans son ensemble. De toute évidence, l’Europe s’attache beaucoup plus à trouver des solutions pour se protéger que pour résoudre le problème. Il est pourtant simple, il s’agit de surpopulation asiatique et africaine. Mais depuis cinquante ans, la dénonciation de la surpopulation de la planète est un tabou absolu. Certains y voient une nécessité de restreindre la natalité. Pour brutale qu’elle soit, cette solution résout le problème. La difficulté est d’une part son application et d’autre part la définition du nombre maximal acceptable d’individus sur la planète qui est lié aux ressources actuelles ou futures. Ce point de vue est donc réducteur.


On a connu de grandes famines, de grandes exodes, de grandes invasions et une érosion importante du nombre d’humains dans de nombreuses régions du monde depuis des millénaires, en Europe, en Chine, en Afrique par les guerres, les maladies et les catastrophes naturelles. Or le nombre d’humains dans le monde était sans commune mesure avec le nombre actuel. Nous étions 2 milliards en 1800 et nous avons dépassé les 7 milliards en 2011 ou 2012. Ce qui est en cause, c’est donc le rapport entre le nombre d’individus à nourrir et les ressources alimentaires disponibles. Plus précisément il est nécessaire d’avoir une répartition dans l’espace de ces ressources en rapport constant avec le nombre d’êtres humains à nourrir. C’est donc une course dans le temps et dans l’espace entre le nombre d’humains et les ressources nécessaires, en particulier alimentaires mais pas seulement.

Le danger est que la croissance des ressources soit plus faible que celle des humains. On parle d’un nombre croissant d’hommes en dessous du seuil de pauvreté mais cela n’est pas un indicateur d’augmentation de celle-ci. Il faut parler en pourcentage de pauvreté et là les choses sont beaucoup moins évidentes. Il a fallu attendre des millénaires à la population mondiale pour atteindre le milliard d’individus, mais seulement 13 ans pour passer de 4 à 5 milliards de 1974 à 1987 soit 25% de plus. Les scénarios de prévision démographique de l’époque montraient non seulement une augmentation de la population mais une accélération du phénomène. Les propos et les écrits étaient des plus alarmistes. Les dernières études montrent que l’augmentation est désormais en décélération. Selon l’ONU la population mondiale atteindrait 8 milliards en 2024 soit 14% de plus en 13 ans depuis 2011. 

L’accélération de la croissance de la population correspond avec celle de révolution industrielle. Une telle révolution ne change plus fondamentalement l’utilisation des ressources et on rentre dans une nouvelle ère de l’humanité. On peut prévoir que la population mondiale atteindra un plafond dont la valeur et la date restent très difficiles à préciser. Je ne crois pas aux prévisions à 100 ans comme s’en vante la climatologie mais il faut regarder les tendances. Nous sommes donc devant un avenir où si l’on sait augmenter les ressources au rythme de la croissance démographique, il nous reste la difficulté de répartition dans l’espace. Or nous sommes devant de grandes disparités avec une concentration des ressources qui n’est pas en adéquation avec la population dans de nombreux pays dont le Bangladesh en est le symbole avec ses 160 millions d’habitants. Ce pays contraste avec le Nigéria avec ses 183 millions mais où les ressources énergétiques sont abondantes et même avec le Brésil et ses 203 millions. Nous sommes donc surtout devant un problème d’inadéquation dans la répartition des ressources.

Les solutions à envisager sont multiples et complémentaires. Prendre aux uns pour donner aux autres n’est jamais facile et finalement une solution de dernière chance. L’urgence est dans l’augmentation des ressources dans les pays pauvres, pauvreté qui crée l’immigration et les guerres. Le développement de ces pays et non leur dépouillement devrait être l’urgence. A ceci doit être associée une politique de limitation des naissances, peut-être moins drastique que celle appliquée en Chine, mais proposée et acceptée par les élites des nations concernées. Mais cette dernière mesure ne fera sentir ses effets que dans une dizaine d’années. Pour un proche avenir, il n’y a aucune raison que nous ne puissions pas nourrir 8 milliards d’humains alors que nous avons su passer de l’alimentation de 1 milliard d’êtres humains à 7 milliards en un peu plus de deux siècles. 

On peut aussi résoudre le problème des surpopulations de certains pays par la guerre et les maladies. C’est horrible mais malheureusement certains y pensent. C’est une façon de résoudre le problème de la pauvreté et son corollaire l’immigration. Plutôt que de rallonger le budget de la Défense pour faire la guerre un peu partout, guerres qui tuent et poussent à l’immigration et aux exodes, il vaudrait mieux le verser dans un fonds d’aide aux pays du quart-monde. La surpopulation, mère des fléaux de la planète car génératrice des maladies, des guerres, de la pauvreté et des flux migratoires, est le problème posé à l’humanité. Il a des solutions, encore faut-il que l’on veuille bien s’y attaquer. L’Europe, au carrefour de l’Asie et de l’Afrique, a un rôle majeur à jouer car c’est dans ces deux continents, et en particulier en Afrique, que les problèmes sont les plus graves (croissance 2013-2050 de la population : Europe 4%, Asie 20%, Afrique 115% !). Quelle belle épopée ce serait d’y mobiliser notre jeunesse ! Peut-être alors les étoiles du drapeau de l’Europe auraient un sens. 

Nous n’avons pour l’instant qu’une planète où chacun doit trouver sa place. 

Elle a toujours su fournir aux hommes de quoi les nourrir

Mais c’est à son génie que l’homme a fait appel. 

Il faut y ajouter le sens du partage,

Sinon la guerre ne résout rien ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon




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