jeudi 31 décembre 2015

Les menaces de dislocation de la France se précisent


La Nation française s’est construite laborieusement dans des luttes continuelles contre des forces extérieures et intérieures qui n’ont cessé de verser du sang. La France est réellement née sous Philippe Auguste et elle n’a pas cessé de grandir jusqu’à la fin du XIXème siècle avec la recherche de ses frontières naturelles puis avec l’aventure de la colonisation. L’unité territoriale française, régie par un pouvoir central fort, est en fait une exception européenne qui a suscité à l’extérieur le désir d’en briser la puissance. La défaite de 1870 a été une parenthèse refermée en 1918 mais qui montre que son intégrité est toujours menacée. La France d’Outre-mer s’est avérée aussi fragile et a eu ses guerres en Indochine et en Algérie entre autres. La période gaullienne a été marquée par l’abandon de la majeure partie du domaine colonial. Depuis, les tentatives d’autonomie et d’indépendance dans le reste de nos territoires d’Outre-Mer n’ont pas cessé. La Nouvelle-Calédonie, la Guadeloupe, la Guyane (n’est-ce pas Mme Taubira ?) sont toujours dans les starting-blocks. Ces mouvements exogènes ne sont freinés que par le profit financier que ces territoires peuvent attendre de la Métropole. Tant que leur autosuffisance n’est pas atteinte, ils continueront et leurs exigences ne feront que croître. La France subit dans ce domaine, recule mais ne définit pas une politique claire et viable pour l’avenir tout en ménageant l’essentiel des droits acquis.

Les régionales en Corse, qui, grâce à une élection quadripartite, ont amené les indépendantistes au pouvoir, posent clairement le problème de l’unité territoriale française. Si le peuple corse n’est que minoritairement derrière ses nouveaux élus, ce qui est d’ailleurs le cas pour le gouvernement français actuel, il n’en reste pas moins vrai que rien ne sera plus comme avant. Quand un élu de la République se permet de faire un premier discours en langue corse, contrairement à la Constitution qui régit la vie politique française, un pas a été franchi. Il l’est d’autant plus que cet acte condamnable ne génère que des discours gouvernementaux d’appel au calme. Un gouvernement qui ne condamne pas publiquement un tel acte politique est un gouvernement si faible qu’il est condamné à admettre le fait accompli. Il n’y a pas de Nation Corse, c’est une région française où la langue corse perdure, comme le breton, en une richesse culturelle dont on nous rebat les oreilles avec le multiculturalisme. Tout au moins c’est ce qui devrait être et est encore admis par la majorité des corses. 

Mais cette fois le pouvoir politique régional parle de première langue corse, de Nation corse et de libération de prisonniers politiques. La Corse s’inscrit clairement dans un processus d’autonomie provisoire et d’indépendance à terme. D’ailleurs elle se sent protégée par le mouvement européen de destruction des nations centralisatrices au profit d’un régionalisme de bon aloi qui consiste à diviser pour régner, l’UE devenant de plus en plus un régime totalitaire. Une Commission est d’ailleurs créée pour entretenir des relations directes avec les régions européennes. La Corse s’inscrit donc dans le mouvement européen des régions, avec l’Écosse, le Pays de Galle, la Catalogne, le Pays Basque, la Wallonie, la Flandre, etc. Il est vrai que le pouvoir central n’a pas toutes les qualités mais il en a une fondamentale c’est celle d’éviter à de petits territoires d’être ballotés au gré du changement de puissances dominantes. Que pèsera la Corse dans une Union Européenne, elle-même phagocytée par les USA ?

La France a la particularité d’avoir des frontières naturelles des Ardennes, aux Pyrénées et des mers qui la bordent. Elle a résisté aux pressions de prédateurs extérieurs et aux guerres internes de religions ou des duchés puissants. Elle a eu son heure de gloire devant une Allemagne récente, une Autriche-Hongrie sans unité réelle, une Pologne ballotée et déchirée malgré son âme unitaire et même un Royaume-Uni où la couronne seule a permis une unité de façade. Aujourd’hui la France devient attaquée de l’extérieur et de l’intérieur alors que le pouvoir central s’affaiblit de jour en jour sous le double effet d’une désaffection du peuple pour les politiques qui la gouvernent, et par une perte d’identité que cultive l’UE par la récupération de ses pouvoirs régaliens et le choix du multiculturalisme. Soutenus de l’extérieur et encouragés par un gouvernement qui construit des régions de plus en plus puissantes, les régionalismes ne peuvent qu’exercer dès maintenant des forces centrifuges qui trouvent devant elles une UE accueillante et valorisante pour les hommes et femmes politiques.

La Nation française est donc en grand danger et il est temps que les mouvements patriotiques se fassent entendre au-delà de l’ancien clivage gauche-droite qui n’a plus de raison d’exister tant les partis traditionnels ayant monopolisé le pouvoir sont désormais des partis mondialistes inféodés à l’Union Européenne elle-même liée de plus en plus étroitement aux États-Unis. Le TAFTA, dénoncé dernièrement par un député européen socialiste à partir d’un document secret dévoilant l’intérêt majeur prépondérant pour les USA, est le dernier maillon de la politique étrangère étasunienne de vassalisation de l’Europe. Sachez que si la Corse est indépendante, elle aura immédiatement la joie de voir arriver une base stratégique américaine (pardon de l’OTAN) comme en Italie… sensée assurer sa protection et la désignant comme une cible privilégiée de l’ennemi désigné. C’est le véritable enjeu qui sera sous-jacent, quelles que soient nos anciennes sensibilités politiques. Il sera caché sous les oripeaux des partis traditionnels et la pression politique et médiatique sera intense pour apeurer un peu plus le peuple sur l’aventure en dehors de l’Europe. Y céder inscrira pourtant la fin de la France que nous ont cédé nos aïeux, la France qu’ils ont sauvée souvent au prix de leur sang. Pensez-y. 

De plus en plus nos concitoyens vont devoir faire un choix crucial 

Soit le mondialisme pour un nouveau découpage de l’Europe

Et une vassalisation qu’on leur vante comme heureuse 

Soit le patriotisme qui trace une voie périlleuse

Mais où la fierté d’une identité nationale 

Donne la force de revivre ensemble

Pour créer des jours meilleurs. 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mercredi 30 décembre 2015

Binationalité et état d’urgence ou le débat inutile et dangereux



En pleines fêtes de Noël la France est plongée dans un débat dont l’urgence et l’efficacité sont douteuses. Le peuple, que l’on a apeuré après les deux attentats par des déclarations alarmistes avec l’aide massive des principaux médias, est prêt à donner son accord à tout ce qui de près ou de loin peut ajouter à sa sécurité. Il est, selon les sondages, d’accord à plus de 80% pour la déchéance de nationalité des binationaux en terme de répression d’actes qualifiés terroristes. Le débat se réduit donc à une joute politique où, à gauche et à droite, on joue le jeu des différences pour se faire entendre et permettre d’exister aux yeux de l’opinion publique. Le débat est en fait clos puisque le projet de loi est prêt, que le référendum est écarté et que le gouvernement compte bien avoir la majorité requise des 3/5 au Congrès réuni à Versailles.

Tout d’abord une modification de la Constitution, dans l’urgence et en catimini pendant que les français songent à tout autre chose durant les fêtes, n’est jamais souhaitable sauf si le danger est imminent et que la République est en danger. Si les attentats de 2015 sont parmi les plus meurtriers, la France a connu d’autres attentats horribles dans le métro par exemple ou dans la rue. Entre juillet et octobre 1995, la France fut touchée par huit attentats à la bombe qui feront huit morts et près de 200 blessés. L’état d’urgence déclaré à la suite de l’attentat du 13 novembre 2015 est toujours en action sans que les vrais commanditaires aient été réellement démasqués. Tant que la menace terroriste existe, l’État s’arroge donc le droit de poursuivre cet état d’urgence. La menace terroriste est celle d’un djihadisme qui s’est répandu au Moyen-Orient mais aussi en Afrique et ses bases  d’implantation se diversifient avec la connivence des américains. Si ce n’est plus Raqqa ou Mossoul, ce peut-être Benghazi en Libye ou ailleurs. On est donc en train de nous mener progressivement vers un état d’urgence permanent, synonyme de restriction des libertés, inscrit dans la Constitution. Chacun peut y voir un pas vers les pleins pouvoirs donnés à l’exécutif. Il est d’ailleurs symptomatique de voir Mme Taubira dénoncer auprès du Président le risque de cette Constitution aux mains du FN si d’aventure il prenait le pouvoir. Hitler n’était pas de droite, que je sache, avant de répandre le nazisme, alors le risque existe bien. Ce projet de loi est donc dangereux. 

Est-il utile ? Comment croire que la déchéance de nationalité ait un impact sur des forcenés dont le premier geste est de brûler leur passeport une fois chez Daech. Comment peut-on croire qu’ils ne reviendront pas en France avec un faux passeport syrien comme des milliers d’autres ? Pourquoi ferait-on une différence de traitement entre des français coupables et des binationaux coupables ? Pourquoi ferait-on une différence entre des binationaux ayant acquis la nationalité française par le droit du sol et les français ayant acquis une autre nationalité par un long séjour à l’étranger ? On introduit une différence contraire à la Constitution entre les citoyens qui doivent être égaux devant la loi. L’emprisonnement est une mesure égalitaire, la déchéance de nationalité non lorsqu’elle cible une catégorie d’individus. Il est beaucoup plus efficace de maintenir en prison des individus dangereux et sans contact avec l’extérieur, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où ils ont vite les moyens de nuire et de se retrouver en semi-liberté.

Pourtant le débat sur la binationalité pourrait avoir un sens et particulièrement quand il s’agit de postuler à des fonctions électives vous transférant une partie des pouvoirs de l’Etat. Cela est d’autant plus important que ses pouvoirs sont étendus, en particulier au niveau le plus élevé de l’État. J’ai pointé la Vice-Présidente du Sénat qui était franco-algérienne. On peut noter le cas de la ministre de l’Éducation Nationale, qui est franco-marocaine et représentante du roi du Maroc auprès de l’État français. En cas de conflit envers l’un de ces deux pays, quelle serait l’attitude de ces personnalités ? La binationalité donne un statut plus favorable aux individus et leur permet un choix plus large. Elle devrait être compensée par des restrictions supplémentaires, celles de ne pouvoir postuler à aucun mandat politique électif ni même à une fonction dans la Haute Administration française. 

On ne peut pas traiter de ce sujet sur un cas précis et le débat réel est d’une autre portée. Malheureusement beaucoup d’énergie inutile est dépensée pour un résultat peu performant et dangereux, que ce soit sur la binationalité ou l’état d’urgence aggravé. Ce qui se passe au Moyen-Orient, ce qui se prépare dans la finance mondiale, ainsi que ce qui se passe en Corse, est d’une autre gravité. Ces dangers menacent notre pays et devraient mobiliser notre gouvernement. Les œillères mises aux français ne rendront que plus terrible l’impact des évènements graves qui couvent pour 2016 comme les inventorie Jacques Attali, pyromane du Nouvel Ordre Mondial. 

« L’idiot est celui qui regarde le doigt qui lui montre la lune ». 

Un peuple désinformé, aveuglé, est un peuple soumis.

Les forces du mal agissent ainsi sans retenue. 

Alors la guerre et le mensonge sont rois. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mardi 29 décembre 2015

Ça sent le roussi !



Pendant que nos hommes politiques se mobilisent sur la déchéance des binationaux, sujet en décalage avec la gravité de la descente relative du pays sur le plan économique et social, la géopolitique continue à étendre sur notre avenir les pires menaces. Malgré la gravité de la situation intérieure sur laquelle je reviendrai, c’est au Moyen-Orient que se joue l’avenir du monde. Les informations sur nos frappes et sur la prestation de notre porte-avion, qui ne changent pas grand-chose à la situation du rapport de forces, masquent l’essentiel de ce qui se passe dans cette région. La presse occidentale ment effrontément. « Daesh résiste aux frappes russes », selon elle… Mais, est-ce vrai ? Surtout pas car, la plupart des commandants terroristes ont été éliminés. Aujourd’hui, les terroristes, certainement conseillés par leurs parrains, installent sur les toits de leurs camps, des femmes en cage, pour éviter les bombardements russo-syriens.

Daesh sait désormais qu’il ne pourra continuer à rester en Irak et en Syrie, son recul est en cours. Le drapeau irakien flotte sur Ramadi, ex-bastion de Daech. Les forces syriennes, avec l’appui considérable de la Russie, progressent et éliminent l’un après l’autre les chefs terroristes, les infrastructures de l’EI, et surtout rendent difficile le convoyage du pétrole vers la Turquie. Les unités de l’armée syrienne ont repris le contrôle total de la route Alep-Khanasser-Ithriya-Salmiyé après avoir éliminé un grand nombre de terroristes de Daesh. Les djihadistes se replient sur Raqqa où la bataille a commencé. La meilleure preuve du recul de l’EI est que les américains sont en train d’ « exfiltrer » des chefs de l’organisation terroriste, selon leur double jeu devenu de notoriété publique. La saisie d’un téléphone portable de Daech montre qu’ils ont des contacts avec les services secrets turcs, dont avec l’OTAN. Une journaliste de Press TV a été tuée par les services secrets turcs pour avoir dévoilé les liens entre Ankara et Daesh (Al Manar). Un rédacteur turc poursuivi pour avoir révélé des livraisons d’armes à Daesh. 

Mais la guerre est loin d’être finie, elle s’étend de la Turquie au Yémen et le nombre de nationalités des forces militaires en présence ne cesse de croître. La Russie est ciblée par l’Arabie Saoudite. Ce mercredi le consulat de la Russie à Aden a été bombardé par l’aviation saoudienne. Selon Press TV, le consulat a été entièrement détruit dans ces attaques qui semblent ciblées. Mais désormais l’opposition de la Turquie à la Russie prend une ampleur d’autant plus grande que Washington la soutient malgré sa collusion avec Daech et l’attentat programmé contre le SU-24 russe. On voit encore le double jeu américain auquel nous ne sommes évidemment pas étrangers en participant à la coalition arabo-occidentale. Mais du côté de l’alliance Syrie-Russie-Iran, les accords stratégiques avec la Chine prennent leur réalité sur le terrain syrien. Les troupes navales chinoises débarquent en Syrie. 

Le 30 novembre le président chinois Xi Jinping a informé le président Poutine que sa nation est prête à prendre un plus large rôle dans la guerre internationale contre le terrorisme et que la Chine serait à la disposition de la Russie pour aider dans les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme. Un évènement déclencheur a joué son rôle dans la décision chinoise. Les frontières de la province du Xinjiang, où se développe le terrorisme se trouvent sur huit nations –  la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan,  le Kirgizstan, le Tajikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde – et de l’avis de la Chine , sert de point central au terrorisme dans le monde et au sein de la Chine. En effet le Mouvement islamique du Turkestan oriental – une organisation séparatiste souvent violente cherche à établir un état islamiste ouïghour au Xinjiang. Or la Chine s’aperçoit que des combattants de ce mouvement se retrouvent en Syrie en passant par la Turquie. Le conflit russo-turc s’étend donc à la Chine. 

En conséquence le ministère de la Défense nationale (Mond) de la République populaire de Chine a obtenu la permission de la République arabe syrienne pour commencer  « le débarquement » dans la zone de guerre du Levant jusqu’à 5.000 hommes de ses meilleurs forces militaires d’élite , et qui inclura en premier les Forces Spéciales « Tigre Sibérien » de la Région Militaire Shenyang et les Unités de Forces Spéciales « Tigre Nocturne » de la région miliaire de Lanzhou. C’ est l’investisseur milliardaire George Soros, qui a averti le régime Obama l’été dernier que la Chine pourrait utiliser la guerre au Levant pour masquer ses problèmes économiques et a déclaré « si le conflit externe dégénérait en une confrontation militaire avec un allié des États-unis comme la Turquie ou le Japon , il ne serait pas exagéré de dire que nous serions sur le seuil d’une troisième guerre mondiale ». L’impéritie américaine et la mégalomanie d’Erdogan ne font que faire monter les enchères, mais ces enchères-là jouent avec une troisième guerre mondiale. Où est l’urgence pour la France ? Se préparer au pire et choisir son camp ou se complaire dans des jeux du cirque qui détournent l’opinion publique de la gravité de la situation ? 

Churchill disait : « Je ne vous promets que du sang et des larmes » 

Nos politiques jouent avec nous comme avec des gamins

Mais ils alimentent le bruit des bottes et des armes. 

Celui qui tue les innocents… pour rien ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon