lundi 31 août 2015

Flux migratoire et géostratégie américaine



Avant de commencer à lire cet article, je vous propose de réfléchir aux deux faits suivants. Le premier c’est de vous demander pourquoi le flux migratoire s’est brusquement développé alors que par exemple cela fait cinq ans que la guerre dite « civile » est en cours en Syrie ? La deuxième c’est de vous demander pourquoi ces gens, dont la plupart sont de condition modeste dans des pays à faible niveau de vie, peuvent payer des milliers de dollars au péril de leur vie à des passeurs qui passent facilement eux-mêmes à travers les mailles du filet ? Étrange non ? Seulement voilà, il n’y a jamais de hasard dans des phénomènes de cet ampleur comme il n’y en avait pas dans les printemps arabes ou dans la révolution pacifique de la place Maïdan à Kiev qui s’est terminée sous le feu des tireurs d’élite entraînés en Pologne, ou encore dans la rébellion syrienne, dans un pays sous un régime dictatorial certes mais ou les différentes communautés religieuses vivaient en paix !

Tous les évènements actuels et futurs sont à analyser à l’aune de l’influence d’un nouvel ordre mondial qui est imposé par un groupe de banques, comme Barclays la plus influente, donc des banquiers Rothschild et Rockfeller, Goldman Sachs, etc. Lesquels sont présents ou représentés dans le groupe Bilderberg qui réunit les personnages les plus influents du monde occidental. Ne soyez pas étonnés de ne pas y voir des Chefs d’État, ce serait trop voyant. Ses travaux ne sont pas publics et les résultats n’en sont pas publiés. Ce groupe de personnages influents et tous les organismes de réflexions et d’actions qui leur sont rattachés et donc financés, dont des ONG, font et défont les dirigeants des Etats. Ils influencent leur nomination dans les pays amis et détruisent le plus souvent avec succès ceux des pays qui ne marchent pas dans leurs pas. Les chutes d’avion et les accidents de voiture sont le moyen courant d’y parvenir… On n’a réellement jamais su le fin fond de l’histoire arrivée à notre pétrolier Christophe de Margerie en Russie, mais ce que l’on sait c’est qu’il allait signer avec l’ « ennemi » russe un accord pétrolier qui déplaisait fort à ce monde des puissants qui tiennent à avoir la main sur l’ensemble de ces ressources. 

Alors il faut revenir à la stratégie américaine sur l’Europe. Les USA sont à l’initiative de la CEE et de l’UE par Jean Monnet interposé. Par bonté d’âme ? J’espère que vous ne le croyez pas. Il fallait établir un glacis fiable et contrôlable entre les USA et l’URSS avec en plus à terme une préférence commerciale dans un ensemble dont le nombre d’habitants et le pouvoir d’achat global en faisait un marché de choix. Tout ceci est en cours et le TAFTA, le traité transatlantique,  est destiné à parachever l’œuvre. L’UE ne devait pas se constituer en puissance militaire et ceci s’est traduit dans ses statuts mais elle devait être défendue comme un ensemble de première importance pour les USA. Il est donc tout naturel que ceux-ci s’implantent par l’OTAN et même d’eux-mêmes sur l’ensemble du territoire européen. LA France, qui gardait un souvenir vif du « US go home » devait d’abord rentrer dans l’OTAN, ce qui fut fait avec Sarkozy. L’arrivée de forces américaines en France se fera lorsque la situation aura été assez envenimée avec la Russie et qu’un sentiment de menace sera orchestré dans notre pays, comme en Lituanie.

Mais un ensemble aussi important doit être surveillé comme le lait sur le feu. Des dirigeants peuvent s’éloigner du droit chemin, il faut donc veiller en permanence et la NSA ne s’en prive pas malgré quelques protestations de Merkel et de Hollande, que ceux-ci se devaient de faire véhémentes, vite mises ensuite en sourdine. Il reste néanmoins une crainte, c’est que le sentiment de nation amène des pays à vouloir se défaire d’une hégémonie américaine et cela fait beaucoup de pays à surveiller. Il est donc urgent de faire disparaître l’idée de nation dans une Europe fédérale plus facilement contrôlable et de créer un melting-pot de cultures et de religions qui génère une identité informe et sans réel pouvoir d’unité. C’est là qu’intervient le flux migratoire dûment préparé par la déstabilisation des pays autoritaires d’abord et de tous ceux qui ont des ressources de première importance. Le moyen c’est les actions menées de soulèvement des peuples, aidés financièrement et militairement par les USA et de préférence par leurs alliés. Ces soulèvements jouent avec les religions et en particulier avec les différentes tendances musulmanes. 

En 2015 grâce à l’action de Daesh, ISIS ou EI, comme vous voulez le nommer, action combattue en apparence mais solidement aidée et contrôlée officieusement, le chaos s’est brusquement étendu car le salafisme intégriste fait fuir la population chiite, chrétienne et sunnite d’Irak et de Syrie. Le flux du Moyen-Orient s’enfle et s’ajoute au flux libyen, lui aussi soigneusement préparé ainsi qu’à ceux du Yemen, Soudan, Erythrée, Afghanistan,etc. Pour ce qui concerne l’Afrique, la corruption des dirigeants est facile et l’action de divers groupes djihadistes, comme Boko Haram, justifie une fuite des populations vers l’Europe. Là comme ailleurs des organisations américaines font la promotion du départ vers l’Europe et y aident financièrement. 

Le gonflement du flux migratoire est simplement le confluent de rivières volontairement mises en crue.

Plusieurs informations venant d’endroits différents, dont une fuite au niveau du Ministère autrichien de la Défense, confirment tout cela. Il en est de même avec la mise en faillite de la Grèce par Allemagne interposée et banquiers, avec en perspective la vente de son patrimoine et récupération des droits sur l’exploitation prochaine du pétrole de la mer Egée dont les sondages sont déjà aux mains d’une entreprise américaine. Poutine a d’ailleurs dit la même chose sur l’origine du flux migratoire mais évidemment personne ne veut croire notre « ennemi ».

Les migrants, que l’on n’ose pas appeler des clandestins, et qui ressemble à des réfugiés comme je l’ai vécu dans la France de 1940, sont à plaindre car ce sont des masses manipulées, tuées, spoliées, par des manipulateurs de l’ombre et avec la complicité des dirigeants européens qui ne peuvent ignorer que porter la guerre ou soutenir des mouvements qui s’opposent aux gouvernements est de l’ingérence dans les affaires d’autrui et que tout cela a un but qui ne nous honore pas. Aurons-nous le courage de dénoncer l’hégémonie américaine ? Prenons exemple sur l’Islande, ce petit pays fier qui lui a résisté et de ce président panaméen qui a réussi à arracher son canal des griffes américaines… et qui est mort assassiné. Le peuple américain est lui-même manipulé et nous pouvons y avoir de bons amis mais… 

Il faut enfin cesser de croire que les USA sont nos amis.

Ce sont les exploiteurs de nos peuples européens 

Pour le profit de ceux qui veulent mettre

L’argent du monde à leurs pieds ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

dimanche 30 août 2015

Déflation européenne, récession mondiale, match USA-Chine



Les marchés viennent de vivre et vivent encore une période de turbulence qui a vu une sévère rectification des profits sans que cela tourne pour l’instant à la catastrophe. Par ailleurs la zone européenne enclenche un processus de déflation qui devrait amener une réaction de la BCE dont c’est la mission. De plus l’ensemble des pays émergents entrent en récession. Tout paraît venir de la Chine dont les USA ont fustigé la récente dévaluation du renminbi (yuan) en prétextant une concurrence déloyale tout en se réjouissant du ralentissement de l’économie chinoise annoncée à 7% mais dont on peut prévoir qu’elle atteindra difficilement 4%. L’effondrement spectaculaire de la bourse de Shanghai a été présenté à l’opinion publique comme le résultat d’un « mécanisme du marché » spontané, déclenché par la faiblesse de l’économie de la Chine. Les évènements sont plus complexes et les conséquences plus importantes pour l’économie mondiale et la guerre des monnaies. 

D’abord il faut constater que la Banque de Chine a freiné les conséquences de la première dévaluation, décidée par son gouvernement sans préavis, par une vente d’une centaine de milliards d’obligations américaines. L’ajustement final se situe autour d’une baisse de 5% par rapport au dollar. D’une façon générale depuis la mi-2014 et jusqu’à cette dévaluation le yuan suivait les variations du dollar. Alors que le dollar s’est envolé face à l’euro, le yuan et le dollar avaient peu évolué entre eux. Le lynchage médiatique de la Chine ne s’explique que par la guerre que se mène ces deux pays. Pendant des années, Washington a accusé Pékin de manipuler le taux de change. Cependant, la vérité est que le yuan ne s’est pas déprécié de façon artificielle, mais qu’il s’est plutôt recalé par rapport à la devise états-unienne. Depuis 2005 la monnaie chinoise s’est appréciée d’environ 30 % contre le dollar, alors que, de la mi-2004 au début 2015, celui-ci s’est apprécié de 15 % à 20 % contre les monnaies du monde les plus échangées (euro, livre sterling, yen, etc.), et seulement de 0,6 % contre le yuan. C’est dire la mauvaise foi des USA. 

Par ailleurs on peut désormais constater que les bourses ne suivent pas forcément les fluctuations de l’économie mondiale. Des institutions financières très puissantes dont la JP Morgan Chase, HSBC, Goldman Sachs et Citigroup, ainsi que les fonds spéculatifs qui leur sont affiliés, ont la capacité de « pousser à la hausse » le marché boursier, puis de le « tirer vers le bas ». il réalisent ainsi d’énormes plus-values financières. Cela marche d’autant mieux que des liquidités énormes ont été déversées par la Fed. Le but officiel est le soutien de l’économie américaine, la réalité est surtout l’enflure de la spéculation. Si Goldman Sachs a pour une fois été pris de court par la brutale dévaluation chinoise, il a eu tôt fait de réagir. 

Dire que la baisse de croissance probable de la Chine, la dévaluation de 5% de sa monnaie et la vente massive d’obligations américaines, sont sans impact sur les marchés et l’économie mondiale est un langage de politiciens qui prônent le « circulez, il n’y a rien à voir » pour rendre le peuple aveugle et sourd en lui mettant la tête dans le sac. Quand la croissance chinoise représente 70% de la croissance mondiale et que le poids économique de la Chine dépasse celui des États-Unis, cette prise de position n’a qu’un but politique mais est complètement déconnectée de la réalité. Si le prix des matières premières s’écroule, pétrole y compris, c’est que la demande mondiale est faible, donc que l’économie mondiale est en phase de régression. La Chine en supporte les conséquences dans ses exportations et la dévaluation du yuan vise à en limiter la décroissance. 

Le match USA-Chine bat son plein car la Chine est le véritable concurrent des USA. Celle-ci cherche à introduire le renminbi dans le panier des monnaies auprès du FMI afin d’ajouter son poids dans la compétition des monnaies. Elle a donc procédé à une dévaluation raisonnable et réorienté sa politique économique sur la consommation intérieure qui est poussée par une augmentation des salaires. Les produits chinois s’en trouvent un peu plus cher mais la dévaluation va le compenser. La Chine doit impérativement mais insensiblement se rapprocher du fonctionnement des économies occidentales. Comme les pays du G-7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) restent embourbés dans une stagnation très proche de la déflation (baisse des prix), la revitalisation de l’économie chinoise via le commerce sera néanmoins très compliquée.

Le match USA contre Chine-Russie se joue aussi dans les traités poussés par l’un ou l’autre, traités sur lesquels se joue l’équilibre géopolitique Asie-Pacifique devenu le centre du monde. Face à une menace de dévaluation des monnaies par les banques centrales d’Asie-Pacifique, la Chine défend la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (‘Asian Infrastructure Investment Bank’), le Fonds de la Route de la Soie (‘Silk Road Fund’) et la Zone de libre-échange du Pacifique (‘Free Trade Area of the Asia-Pacific’). En face les Etats-Unis œuvrent fébrilement pour élargir le champ d’application de l’accord de Partenariat Trans-Pacifique (‘Trans-Pacific Partnership’) dans lequel le Japon, auquel l’impérialisme américain maintient son soutien militaire, est inclus. Même si Washington pointe ses fusées sur Pékin, c’est non pas à un repli de la Chine auquel nous allons assister mais à une consolidation de la montée de la Chine comme puissance mondiale. Notre avenir se joue là-bas et bien menteurs sont ceux qui affirment que la récession de l’économie chinoise est sans impact sur la nôtre… mais on est habitué. 

Quand la déflation nous atteint et que la récession menace la Chine,

On ne peut que serrer les fesses et courber l’échine 

Et en cela la France a le pompon

Plouf et petit patapon ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon     

samedi 29 août 2015

Pas de souveraineté sans frontière



Marine Le Pen vient de faire la rentrée politique avec le thème habituel de l’immigration, sujet d’actualité dont elle n’a aucune raison de se priver. Mais un évènement doit retenir notre attention. Pour la première fois dans son discours, elle parle de souverainisme, mot qui vient coiffer celui de nationalisme. Le nationalisme a en effet un petit relent de fascisme qui colle toujours aux basques du FN du père fondateur. Il génère un sentiment de repli sur soi qui s’oppose de front aux aspirations de ceux qui redoutent un isolement de la France dans un monde d’économie mondialisée. Le souverainisme dégage l’idée d’un Etat assis sur ses tâches régaliennes, la monnaie, les lois, la justice, la défense. Il n’implique pas l’isolement mais l’idée de libre choix de ses alliances et de leurs contenus. Je ne peux donc qu’approuver le choix de ce mot par Marine le Pen sans être dupe de la manœuvre politique qui consiste à se servir du petit pont souverainiste pour atteindre les frontières des « Républicains » et capter un électorat visé par eux.

L’encalminage de la France dans la pensée unique demande de ne pas s’offusquer de la récupération du souverainisme faite par le FN. Il a déjà pris l’idée de sortie de l’euro et celles sur l’immigration largement défendues par Philippe De Villiers. Ce dernier a en effet, bien avant d’autres, émis et pratiqué l’idée du partenariat avec les pays producteurs d’émigration pour y créer des conditions de vie acceptables. Aujourd’hui, non seulement nous ne faisons rien de significatif dans ce sens mais en plus nous allons y porter la guerre. Le cas de la Syrie en est l’exemple le plus frappant et d’actualité aujourd’hui. Nous déplorons les milliers de migrants sur les routes et les mers mais nous avons mis notre défense et notre politique étrangère dans les mains des États-Unis. La France n’est plus maître de ses décisions, elle est dans le suivisme. L’État n’est plus souverain, il n’y a plus d’État. 

Mais à la notion de souveraineté est accrochée celle de frontières. Ce mot de frontière a été ringardisé par la Toile, les paradis fiscaux, la grippe aviaire, la mondialisation, les cyberattaques, le réchauffement climatique, etc. Toutes choses qui renvoient les frontières au musée de la charrue et du couteau suisse. Il est « in » désormais de se dire sans frontières, ouvert au monde, interconnecté. Ce faisant on croit avoir déplacé ou rayé les lignes de l’histoire, de la géographie, de la culture, de la civilisation. Ces lignes se lisent encore sur les anciennes et les nouvelles cartes et elles sont l’objet de toutes les attentions des pays souverains. On ne peut parler de souveraineté si l’on n’y associe pas une frontière. La Crimée, russe d’origine et berceau de la Russie, est redevenue russe… parce que c’est son histoire. Pourtant l’Occident et son suppôt Porochenko n’ont de cesse de vouloir la récupérer. Que fait Daesh, que l’on se refuse à voir comme un nouvel Etat Islamique ? Il bouge les frontières pour exister en tant qu’Etat souverain pouvant imposer les principes fondateurs de l’Islam.

La frontière est la peau d’un corps d’État. Elle est le lieu d’échange, de transpiration du pays. Enlevez la peau d’un humain, il meurt car il est sans défense. Mais la peau et la frontière ne sont pas des murs infranchissables, ce sont des filtres et des lieux d’échanges. Un État comme un individu, peut mourir de deux manières, soit étouffé dans un carcan sans entrée d’air, soit dans des courants d’air tellement froids ou violents que sa santé n’y résiste pas. Dans ce monde voulu sans frontière, on ne cesse de construire des murs et barbelés infranchissables, en Israël, aux États-Unis à la frontière mexicaine, récemment en Hongrie contre les migrants, etc. Gardienne du caractère propre d’un pays, remède au nombrilisme, école de modestie, la frontière est le meilleur remède contre la construction des murs. La frontière reconnue est un sas, un lieu d’échanges et de prise de conscience qu’au-delà l’autre est différent et semblable. Elle est la prise de conscience de la réalité des différences et des similitudes. 

C’est parce que l’on a supprimé les frontières que l’État s’est dissous dans un ensemble plus grand ni fédéral, ni souverain car sans défense réelle propre à assumer sa souveraineté. La frontière mérite d’être réhabilitée, elle n’est pas qu’une ligne tracée sur une carte ou un poste de douane, dont par ailleurs nous n’avons pas cessé de voir l’utilité, elle est le contour de la souveraineté d’une nation et n’a de sens que si elle lui est accouplée. Il faut cesser de croire à l’ineptie d’un monde sans frontières, l’histoire de l’humanité y est fondée. La notion de territoire est inhérente à la vie des mammifères dont nous faisons partie. Nous voyons bien que la première démarche du propriétaire d’un terrain est de l’enclore pour en délimiter… sa frontière et filtrer toute intrusion sur son territoire. 

Il n’est pas de souveraineté sans frontière. 

Il n’est pas de frontière tenue sans Etat.

Il n’est pas d’État sans souveraineté. 

Sa frontière n’est pas un mur

Mais une peau ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon