mercredi 19 août 2015

Pour une politique énergétique raisonnable tournée vers le progrès (1ère partie)



Parmi les domaines politiques où le gouvernement actuel fait fausse route, celui de l’énergie est sans aucun doute l’un des plus handicapants pour la France. Or c’est à partir du réchauffement climatique que s’échafaude la politique énergétique française. La Conférence sur le climat monte en puissance dans les médias jusqu’en décembre et devient la planche de salut d’un Président qui désespère 80% des français. Comme la guerre du Mali où nos troupes ont triomphé sans gloire hormis pour leur Président, la COP21 doit être le sursaut mondial d’un Président œuvrant pour sauver la planète.

Nos télévisions se servent déjà d’un mois de juillet chaud pour faire comprendre que cela pourrait s’inclure dans le réchauffement climatique en cours et diffusent même des fausses informations sur la fonte des glaces aux pôles. Peu importe la vérité, ce qui est dit est dit, cela laisse toujours des traces d’autant que tout un chacun a d’autres préoccupations que d’aller vérifier ces informations. Peu importe que des scientifiques de haut niveau de plus en plus nombreux soient de plus en plus « dubitatifs » sur la cause carbone et sur l’impact important de l’homme, la certitude est acquise, bien que depuis 17 ans on n’observe aucun réchauffement significatif sur le plan mondial, et tout doit en découler. L’idéologisme, la politique et le business sont sûrs du réchauffement et de notre impact humain nuisible… et ils font la pluie et le beau temps !

En plus de cette certitude du réchauffement, la politique énergétique se base sur une affirmation selon laquelle « la meilleure énergie est celle qui n’a pas été produite ». C’est l’affirmation gratuite du nécessaire retour à l’âge des cavernes avant la découverte du feu. Ce splendide contresens confond la production d’énergie et ses nuisances. Diminuer la production est un retour en arrière du progrès et réduire les nuisances ne veut pas dire arrêter de produire. On peut réduire ainsi les accidents routiers en imposant une vitesse nulle aux véhicules. Il faut plutôt dire : « Nos efforts seront de produire davantage de lumière, de chaleur et de travail mécanique avec le moins d’énergie possible ». C’est que l’on nomme « viser à améliorer l’efficacité énergétique ».

Décider d’éteindre les lampadaires dans les rues des villes pour économiser de l’électricité n’est pas un progrès, c’est une régression et une probabilité accentuée d’accidents corporels et d’insécurité. Nos grands-pères qui ont salué l’éclairage public et la fée électricité nous prendraient pour des fous. De même aider aux travaux d’isolation sans distinction de revenu est un détournement de l’argent public, sauf dans le cas de foyers nécessiteux où il s’agit d’aide sociale, qui fausse le calcul investissement-rentabilité que chacun doit faire. Nous ne manquons pas de moyens de production de l’électricité, il faut seulement veiller à ses nuisances éventuelles comme celles de la production par les centrales thermiques. Il en est malheureusement de même pour les aides aux EnR et pour la voiture électrique. Toutes ces aides auraient une bien meilleure utilisation si elles étaient données à la recherche scientifique et technologique. 

Tout progrès scientifique génère des risques. Leur évaluation est une des dynamiques du progrès. L’électricité a tué beaucoup de monde lors son implantation dans les foyers, les lieux publics et les entreprises. Certaines électrocutions ont même fait la une des journaux, il n’y a pas si longtemps comme celle de Claude François. Ces jours-ci deux explosions chimiques en Chine et aux États-Unis nous font souvenir que certaines industries chimiques sont dangereuses. Il n’est pas question à priori de les arrêter mais d’en diminuer les nuisances. Après la catastrophe de Seveso, une directive a été émise qui a fait faire de grands progrès en France sur la sécurité de ces industries. Nos grands-parents ne sont pas revenus à la bougie sous-prétexte des milliers de morts par électrocution. Encore aujourd’hui on estime à environ 200 le nombre de décès annuels dus à une électrocution en France, et à environ 4 000 celui des électrisations graves entraînant handicaps et séquelles graves. On supporte ces 200 décès mais supporterait-on que chaque année ce soit l’énergie nucléaire qui les tue ?

C’est tout le paradoxe de nos réactions devant le progrès et la nécessité qu’il y a de relativiser les choses, ce que l’idéologie s’empresse de nier. En frappant notre corps un neutron en détruit une cellule, donc l’atome est à proscrire en oubliant que nous avons un taux minimum et maximum de régénérations possibles des cellules en un temps donné et que nous vivons dans un univers où les particules nous frappent en permanence en provenance du sol, des bâtiments et du ciel. Nous y survivons et certaines populations indiennes vivent sur des sols beaucoup radioactifs que le tolèrent nos normes.

Avant d’aborder une politique énergétique, ce que je tenterai de faire dans un prochain article, il faut bien poser les vrais buts à atteindre mais ce ne peut être la régression devant le progrès mais au contraire la perspective d’une vie meilleure. Le pétrole a partiellement remplacé le charbon et c’est un progrès mais l’utilisation même du charbon peut faire des progrès. Le tout est d’évaluer s’il peut progresser plus vite que d’autres sources d’énergie en diminuant ses nuisances. Face au gaz, au pétrole, et au nucléaire, la réponse est clairement non. Il faut donc viser à en limiter l’utilisation aux stricts domaines où il est incontournable. L’électricité a remplacé la vapeur dans le ferroviaire, c’est un progrès incontestable mais il faut limiter la production de cette électricité par des centrales thermiques au charbon dont les nuisances dépassent celle du CO2… C’est le contraire qu’est en train de faire l’Allemagne. Le but de la production électrique et de l’utilisation de l’énergie ne peut être de consommer moins, hors gaspillage évidemment et progrès techniques (lampes à basses consommation par exemple), mais : 

La politique énergétique doit permettre

De répondre à toute la demande, 

De diminuer les nuisances,

D’abaisser les coûts 

Grâce au progrès ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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