lundi 24 août 2015

Liberté, liberté chérie où es-tu ?


Liberté, égalité, fraternité aux frontispices de la République Française ne seront-ils bientôt que des reliques de notre histoire ? Devant l’individualisme accouplé au corporatisme, la fraternité ne se retrouve que dans les stades, dans les marches pour sauvegarder notre identité, ou pour refuser de subir un terrorisme issu d’un autre âge. Elle ne se retrouve plus dans la sauvegarde des valeurs fondamentales de notre société où le laxisme, la tolérance et l’apathie tiennent lieu de dernières vertus d’une société décadente. La fraternité nous trouve bien démunis face à une immigration de peuplement. Ce grand principe vole en éclats devant la réalité que ce soit les Roms ou les clandestins à Calais, en Grèce ou en Italie. 

Mais nous ne pratiquons pas plus l’égalité. Les droits à la retraite ne sont pas calculés de la même façon dans le secteur public et le secteur privé. Les régimes spéciaux ont la vie dure. L’égalité devant l’impôt est bafouée par la non-imposition étendue et par un taux d’imposition qui croît avec le revenu. Le barème n’est pas le même pour tout le monde. On peut continuer à restreindre l’assiette et à ne faire payer que le 1% des plus riches à 99% de leur revenu… pourquoi pas ! Le seul problème est qu’ils fuiront encore plus à l’étranger. L’égalité fuit aussi la santé alors que l’on voit la part de la Sécu diminuer constamment au profit des mutuelles, elle fond au soleil d’une retraite par capitalisation. 

Pourtant c’est la liberté qui est la plus menacée. Elle paraissait le pilier de notre démocratie car sans liberté, il ne peut y avoir de démocratie. Celle-ci demande que le peuple s’exprime en toute liberté et impose ses choix à ceux chargés de les exécuter. Le coup de canif historique dans la liberté a été porté par Nicolas Sarkozy avec l’initiative du traité de Lisbonne copie conforme de la Constitution européenne refusée par référendum. Mais la pratique du référendum a été jugulée par des conditions drastiques pour ne pas voir éclore un référendum d’initiative populaire et par une volonté du gouvernement de ne pas y avoir recours lui-même. Des millions de français dans la rue pour le mariage pour tous, n’ont pu obtenir qu’un référendum soit organisé. La montée des attentats terroristes se traduit par une loi liberticide dont on sait à l’avance qu’elle ne changera rien. 

D’abord les services de l’Etat, qui œuvrent dans l’ombre, ne se sont jamais embarrassés de la loi pour faire leur travail que ce soit pour l’espionnage, le contre-espionnage ou la lutte anti-terroriste… et heureusement. Ensuite le mal terroriste ne peut se combattre qu’à la racine, celle du salafisme et de toutes ses connexions avec l’oumma, sinon il s’agit seulement de diminuer la probabilité d’un attentat. Le drame évité à Arras est là pour nous le rappeler. Mais notre liberté est encore plus jugulée par notre entrée dans l’UE où notre vote se dilue et est entre les mains d’eurodéputés dont nous ignorons l’action, de technocrates non élus, de ministres et chefs d’Etat qui œuvrent sans avoir recours à des consultations des peuples que ce soit pour l’élargissement de l’UE ou la politique d’austérité. La politique étrangère de l’UE est un nuage de fumée et la tentative d’annexion de l’Ukraine et son soutien à une guerre civile montre le mépris de cette institution pour ses peuples. La démocratie meurt avec la liberté et réciproquement.

Bof me direz-vous, ce n’est sans doute pas mieux ailleurs. C’est ce que nous aimerions encore croire. Alors il faut aller voir l’indice de la Liberté Humaine suivi par le Cato Institute et le Visio Institute. Voici la description qu’ils en donnent : 

« L’Indice de la Liberté Humaine (ILH) présente une mesure ample de la liberté humaine, comprise comme l’absence de contraintes coercitives. Il utilise 76 indicateurs distincts de liberté personnelle et économique. (…) L’ILH couvre 152 pays pour 2012, la dernière année pour laquelle des données suffisantes sont disponibles. »


En réalité cet indice composite, censé représenter la mesure de la liberté par pays, comprend un indice de liberté personnelle et un de liberté économique. Le tableau proposé ici classe les pays suivant leur note sur la liberté personnelle qui est dans le sujet de cette chronique. Nous retrouvons sans grand étonnement les pays du nord de l’Europe et la Suisse, mais aussi l’Autriche pour laquelle on nous parle toujours de relents de fascisme. L’Allemagne est bien placée, suivie par le Royaume-Uni. Ne cherchez pas la France, elle n’est pas dans les 20 premiers mais à une piteuse place de 30ème. La France est-elle toujours le pays de la liberté ? Il nous reste un espoir c’est d’être bien placé sur l’indice composite qui inclut la liberté économique. Hélas nous finissons à la 33ème place. Pour la petite histoire, dans l’indice composite nous retrouvons en tête dans l’ordre Suisse, Finlande, Danemark juste derrière… Hong Kong, le premier et qui tient de plus, devant nous, la 18ème place dans la liberté individuelle. Le Royaume-Uni est 9ème, l’Allemagne 12ème. Décidément il nous faut boire le calice jusqu’à la lie… j’allais dire jusqu’hallali ! 

Liberté, liberté, liberté chérie, 

Notre France t’a abandonnée.

Au front de sa République 

Ne reste que ton ombre ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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