samedi 1 août 2015

Relance du nucléaire au Japon, extinction en France



Deux pays ont subi les dommages de l’électricité nucléaire, l'Ukraine avec Tchernobyl et Fukushima au Japon si l’on exclut l’accident de Three Mile Island aux Etats-Unis qui n’a fait aucune victime ni pollué l’environnement. Mais le Japon a en plus subi les ravages de l’arme nucléaire par deux fois, à Hiroshima et à Nagasaki il y a juste 70 ans. Si Tchernobyl a cumulé les erreurs humaines, Fukushima a surtout été la victime d’un tsunami d’une ampleur de hauteur d’eau hors norme. On peut évidemment enfoncer le clou de la dangerosité du nucléaire en oubliant qu’il y a plus de 400 réacteurs dans le monde en fonctionnement pendant 75% de leur temps et que le tsunami a tué près de 30.000 personnes sur les rivages japonais. Si des précautions ont dû être prises en évacuant des zones dites contaminées autour de Fukushima, il faut néanmoins noter que des habitants ont refusé de quitter les lieux et que des animaux domestiques y vivent sans que les uns ou les autres n’en soient morts ou aient développé des maladies ayant pour origine la radioactivité.

Cette radioactivité fait la une des journaux et les choux gras des écologistes par une tendance au catastrophisme générateur de peur. J’ai travaillé 37 ans dans le nucléaire sans avoir développé de maladies qui lui seraient dues et mes quatre enfants sont nés normaux et le restent. Des populations vivent en Inde depuis des millénaires dans une radioactivité naturelle bien au-dessus des normes prises pour les évacuations japonaises sans que l’on ait pu prouver qu’elles étaient plus atteintes que le reste de la population. Il n’y a dans ce domaine aucun sens de la relativité des doses absorbées et avec un compteur Geiger qui crépite partout, et particulièrement dans les maisons bretonnes, on peut faire peur à n’importe qui. J’ai pu constater que des journalistes TV ne s’en sont pas privés à Fukushima, alors que la mesure exhibée n’avait rien d’angoissant pour un spécialiste. Les médecins vous font passer des scanners pour un oui ou un non mais vous prenez à chaque fois des doses de radioactivité bien au-dessus des normes utilisées pour les travailleurs du nucléaire. 

Mais revenons au Japon qui est le pays qui a dans son histoire les plus graves traumatismes dus au nucléaire civil et militaire. Après Fukushima, tous les réacteurs nucléaires ont été arrêtés alors qu’ils fournissaient un quart de la production d’électricité. Ceci a entraîné des surcouts énormes et une paralysie de l’industrie japonaise avant que des centrales thermiques puissent compenser le manque. Cette mesure était nécessaire, sur le plan psychologique et politique, mais surtout pour tirer les enseignements de l’accident grave de Fukushima. On aurait pu penser que le Japon renoncerait finalement au nucléaire après tant de malheurs depuis 70 ans. Or le Japon va relancer progressivement tous les réacteurs non endommagés.

Le 10 août, la Kyushu Electric Power Company va remettre en fonctionnement le réacteur nucléaire Sandai 1, soixante-dix ans et quatre jours après le bombardement par les Américains de la ville d’Hiroshima et soixante-dix ans et un jour après celui de Nagasaki, deux villes également situées sur l’île de Kyushu, 4 ans et 5 mois après le grand tsunami qui frappa le Japon et provoqua l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi. Sandai 2 suivra dans quatre mois. Evidemment de nombreux investissements ont été faits pour tenir compte des enseignements de Fukushima… Mais le Japon relance le nucléaire quand la France prévoit son extinction progressive au fur et à mesure du vieillissement des réacteurs. La durée de vie d’un réacteur nucléaire français est déterminée politiquement et non par l’Autorité de sûreté nucléaire dont c’est pourtant la mission. On parle de 40 ans, quand les Etats-Unis qui ont 100 réacteurs poussent déjà la durée de vie à 60 ans. 

En somme les japonais sont fous de relancer le nucléaire, et les américains sont inconscients de faire durer leurs réacteurs aussi longtemps. Heureusement la France est raisonnable et dans un état économique d’une excellence telle qu’elle peut se permettre de stopper une production d’électricité à faible coût par une autre à coût beaucoup plus élevé et demandant des investissements et des aides publiques. Le consommateur français a un niveau de vie tellement élevé qu’il ne s’apercevra même pas que sa facture d’électricité va ainsi doubler en dix ans, comme en Allemagne. Il en est du nucléaire comme du réchauffement climatique, la peur est alimentée en permanence non par la science mais par les politiques et les lobbies qui les manipulent. Il est facile d’injecter la peur dans une population ne disposant pas de la culture scientifique nécessaire pour exercer un droit de regard et de critique.

Le nucléaire tue et c’est inacceptable. L’industrie chimique a fait mille fois plus de morts dans le monde, Bhopal, Seveso, AZF, etc. que le nucléaire mais c’est acceptable. Non ce qui est inacceptable, c’est que l’on berne le peuple et qu’on lui fasse accepter n’importe quoi. Le nucléaire ne rejette pas de CO2 alors il faut le tuer mais faire survivre le complexe EDF-AREVA pour vendre des réacteurs à l’étranger, donc vendre la mort comme on vend des armes, sans complexe, sans vergogne. Ce qui n’est pas bon pour nous, l’est pour les autres… à condition qu’ils payent. A-t-on encore un brin de cohérence dans ce pays, ou ne nous sommes plus que les jouets de malfrats, de coquins qui se foutent bien des peuples en dehors des petits rendez-vous électoraux où ils nous enfument de promesses dont nous ne verrons que la queue du train qui est parti sans nous ! 

La France est entre les mains d’incapables,

Devenus jouets des forces cabalistiques 

Des lobbies et des banquiers ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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