jeudi 29 décembre 2016

La France dans le grand enjeu mondial à venir (8ème partie)



Santé (suite)
Notre Ministre de la santé a paradé sur la réduction du déficit de la Sécurité Sociale en présentant pour 2017 un budget en quasi-équilibre. Mais cela dépend quelles branches nous scrutons. Si trois d’entre elles devraient bien être à l’équilibre, voire excédentaires, en 2017 (retraite, accidents du travail, famille), ce n’est pas le cas de la branche maladie, avec un déficit prévu de 2,6 milliards d’euros, et du Fonds solidarité vieillesse (FSV), à moins 3,8 milliards d’euros. Seulement, comme toujours les prévisions budgétaires sont calculées sur des bases trop optimistes, ce qui n’est pas le cas dans le privé. La sécurité est de faire des dettes programmées et non dues à un excès d’optimisme. Politique oblige à dorer la pilule sur son action. Par ailleurs, les objectifs de la Sécurité sociale sont calculés à partir d’une prévision de croissance de 1,5 % pour 2016 et 2017. Or l’Insee a déjà revu à la baisse la croissance de l’année en cours, qui ne devrait atteindre que 1,3 %. L’OCDE donne 1,225% pour la France en novembre 2016. 

Même sur la base de 1,3%, le rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) mentionne, pour 2017, un déficit prévu de… 10,3 milliards d’euros, notamment creusé par le déficit de la branche maladie à 8,3 milliards. Soit bien plus que les chiffres annoncés par le gouvernement (déficit global à - 4,1 milliards, avec une branche maladie à - 2,6 milliards). Le gouvernement table pour 2017 sur une économie de 4,1 milliards avec les recettes habituelles, baisse des dépenses hospitalières, baisse du coût des médicaments avec les génériques, virage ambulatoire avec moins de chirurgie à l’hôpital, et pertinence des soins avec baisse du tarif des libéraux. Quand on sait qu’il va s’y adjoindre une baisse du remboursements des dépassements d’honoraires à un maximum de 100% du tarif conventionné pour les opérations chirurgicales, on peut s’attendre à une charge supplémentaire laissée aux patients.

Que peut-on déduire de ces informations ? Tout d’abord que l’objectif de déficit visé est intenable et que l’essentiel des économies se trouve dans la baisse du prix des médicaments (1,43 Mds), et la pertinence des soins avec baisse du tarif des libéraux (1,135Mds). Par ailleurs on voit mal diminuer les dépenses hospitalières chez les praticiens (médecins, infirmiers) qui sont en sous-effectif. L’économie de 0,845 Mds€ pourrait bien devenir une dépense supplémentaire ou une baisse de la qualité des soins. A part la gestion administrative, les bâtiments et le matériel médical, le reste paraît au taquet. Le virage ambulatoire est déjà pris avec le renvoi des malades chez eux beaucoup plus tôt sans que l’on ait véritablement vérifié si les suites opératoires étaient aussi bonnes qu’à l’hôpital. L’économie de La baisse du prix de médicaments basée sur les génériques est très optimiste, car il est de l’intérêt pécuniaire des pharmaciens de les délivrer et peu de gens réclament désormais les autres. Néanmoins il est prouvé que, même si la formule de base est la même, certains génériques sont moins bien assimilés que leurs homologues non génériques. 

En conclusion, la qualité des soins est en cause, la profession médicale mise sous surveillance et moins bien payée, le patient soumis à des coûts supplémentaires dans beaucoup de cliniques en particulier des grandes villes, les revendications du personnel hospitalier peu entendues. On peut s’attendre à voir la liste des médicaments remboursés se rétrécir, et leur taux de remboursement diminuer. Le remboursement par les mutuelles ne cesse de progresser comme me le confirment les laboratoires médicaux entre autres. Ceci veut dire un renchérissement du coût des mutuelles. La santé s’oriente vers une prise en charge par les mutuelles qui ne sont ni plus ni moins que des assureurs privés pour la plupart, sauf pour les fonctionnaires. Ceci est particulièrement sensibles pour les laboratoires médicaux où le remboursement par les mutuelles ne cesse de croître. La politique santé n’est pas clairement exprimée, donc d’année en année on voit que la qualité des soins diminue car de plus en plus de personnes ne se font pas soigner pour des raisons financières et le désert médical augmente son emprise, non seulement en milieu rural mais aussi dans les agglomérations. Le délai pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste augmente et la queue chez le médecin généraliste s’allonge et les déplacements aussi en milieu rural.

Il faut savoir ce que l’on veut en matière de santé. L’équilibre budgétaire au prix de diminution de la qualité des soins, et du report sur le patient des coûts non assumés, est-il vraiment l’objectif souhaité par les français ? Le coût de la politique santé doit-il tomber progressivement entre les mains des privés qui n’attendent que cela ? Je constate que l’Obamacare ne s’avère pas une solution qui satisfasse les plus démunis aux États-Unis et les bons soins restent hors de prix. La réponse est que la qualité des soins pour tous doit rester l’objectif, même si l’égalité pour tous reste un objectif vers lequel on doit tendre en sachant qu’on ne l’atteindra jamais complètement. Cela suppose que la solidarité nationale garantie par l’Etat doit rester le support de la politique de santé. Par ailleurs la concurrence entre le privé et le public pour les soins reste une émulation et un choix donné au patient pour trouver la meilleure qualité de soins opératoires et post-opératoires. 

Les économies sont à trouver dans deux domaines qui n’engagent pas la qualité des soins. Le premier c’est le coût des hôpitaux et cela passe par des audits sur la qualité de gestion de ceux-ci faits par des privés indépendants et sans aucun lien avec la structure auditée. Je sais qu’il y a des économies à faire autres que celles du travail du personnel médical dans des conditions qui diminuent cette qualité. Le second est dans la liste des médicaments dont l’effet principal est prouvé et efficace, et les effets secondaires jugés acceptables. On touche là à la collusion entre les laboratoires pharmaceutiques qui font une pression sur le corps médical. La validation des médicaments par l’Office national doit être assurée par une indépendance totale entre les "valideurs" et les laboratoires. Il importe qu’il y siège les universitaires compétents en la matière et qui ont publié des articles sur le sujet. L’influence de Bruxelles, où les lobbies pharmaceutiques font un démarchage voisin de la corruption auprès des députés et des commissaires, ne doit pas interférer sur les décisions nationales. On rejoint là la politique extérieure.

L’information directe des médecins devrait être interdite, c’est à l’Office national du médicament de le faire. Beaucoup de médicaments sortiraient de la liste agrée, le médecin aurait plus de temps pour se consacrer à ses patients. Il y a de grandes économies à faire. Une meilleure information des médecins par seulement un Organisme national compétent procurerait des économies et une meilleure qualité de soins. Ce n’est pas le moment de diminuer le tarif des médecins généralistes, ni de les contraindre un peu plus sur la surveillance de leurs actes médicaux. Le médecin est un libéral et les tentatives successives pour l’étatiser et finir par le salarier doivent cesser. C’est un point fondamental de notre système de santé. Par contre la formation des médecins doit être accélérée avec un numerus clausus plus important et un effort sur la qualité de l’enseignement dans les facultés de médecine. L’aide à la création de centre médicaux réunissant plusieurs médecins, voire de plusieurs spécialités, et des professions de santé doit être accéléré. Il faut lutter contre la fuite de cette profession et le repli des médecins sur les hôpitaux.

Ces quelques pistes ne sont qu’une ébauche de politique de santé mais donnent des axes : l’affirmation du caractère solidaire et étatique des soins de santé, le maintien du libéralisme des médecins, l’augmentation du personnel hospitalier, la création de centres médicaux, l’augmentation du numerus clausus des médecins, les audits hospitaliers indépendants et l’indépendance des "valideurs" des médicaments par rapport aux laboratoires pharmaceutiques et à Bruxelles, l’interdiction du démarchage des médecins par les laboratoires.
 
Il faudra aussi parler des retraites et des aides aux plus démunis dans l’article suivant.

Une politique de santé n’a pas pour objectif l’équilibre budgétaire. 

C’est une dépense publique comme l’enseignement et la défense.

L’objectif c’est la qualité des soins et son égalité pour tous. 

Dans ce cadre son coût doit être supportable

Et comme toute activité de l’État

La qualité de gestion doit…

Être auditée par le privé 

Indépendant !
 
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mercredi 28 décembre 2016

La France dans le grand enjeu mondial à venir (7ème partie)

Dans l’article précédent la question de l’augmentation provisoire du déficit public n’est acceptable que dans une politique agressive de relance de l’économie nationale à base de dévaluation de la monnaie, d’investissements publics dans les infrastructures et de soutien aux investissements privés dans la recherche et l’innovation. Il n’est plus acceptable de mener une politique d’austérité à base d’augmentation de l’imposition (revenus, sociétés, TVA et CSG) et de restrictions budgétaires dans le but d’atteindre un objectif de déficit extérieur de 3% ou moins d’ici 2018. Il est aussi illusoire et même un contresens de penser relancer l’économie par l’augmentation des heures travaillées qui augmente le chômage et diminue finalement le PIB. Notre problème français est la faiblesse de notre PIB/heure travaillée par rapport aux autres pays européens comparables. L’augmentation de la TVA ne peut qu’aggraver la situation en plombant la consommation intérieure, principal support de notre économie. De même la diminution des fonctionnaires, souhaitable à terme, n’est pas la priorité. C’est plutôt la meilleure répartition de ceux-ci vers les tâches essentielles en particulier celles touchant à la sécurité et l’enseignement où des investissements sont le plus nécessaires. Par ailleurs les sociétés, qui ont survécu après un sévère écrémage, ont réussi à rétablir des marges correctes. Il faut donc retrouver des marchés par le pouvoir d’achat (politique de la demande), et rendre nos produits plus compétitifs et mieux ciblés (politique d’offre à l’extérieur). Les aides par crédit d’impôt ou la baisse des charges ne sont plus une priorité par rapport aux autres leviers possibles de la relance.

Par ailleurs la fermeture de nos frontières et le rétablissement de droits de douane ciblés doit permettre de faire renaître des secteurs d’activité perdus tournés d’abord vers la consommation intérieure, ce qui a pour effet de diminuer les importations. L’équilibre du commerce extérieur s’obtient de deux façons, la diminution des importations et l’augmentation des exportations. La diminution des importations par une diminution du pouvoir d’achat du consommateur est une mauvaise situation, c’est ce qui se passe actuellement quand le pouvoir se réjouit de la baisse du solde négatif du commerce extérieur. La bonne situation c’est celle qui constate la diminution des importations par le retour de la fabrication des produits chez nous. La diminution actuelle de nos exportations, hors quelques à-coups de gros contrats dans la marine, l’aviation entre autres, ne peut être stoppée que par une compétitivité retrouvée. Celle-ci ne se contente pas de quelques % d’amélioration, que l’on peut encore trouver dans la productivité ou l’aide aux entreprises, mais d’un réel bon de 15% ou plus. 

Si la politique extérieure a désormais une influence primordiale sur notre économie (monnaie, frontières), on ne peut dissocier la politique économique de la politique sociale (chômage, santé, famille, retraite, aide aux plus démunis) :
 
Chômage.

L’aide aux chômeurs est un pis-aller lorsque celle-ci dure. Le but à viser est de réduire les chômeurs de longue durée. Il y plusieurs pistes à explorer. D’abord la diminution du chômage global par la relance de l’économie obtenue grâce aux mesures précédentes. Ensuite une formation qui accompagne cette relance et une législation favorisant la mobilité des salariés jusqu’au statut d’autoentrepreneur. La formation des adultes doit être supervisée et principalement financée par les demandeurs, donc par les entreprises pour le secteur privé. Une autre manière de lutter contre le chômage est l’investissement public en priorité sur les infrastructures et la recherche de pointe sur la génétique, le nucléaire (où nous avons une antériorité, une connaissance de premier ordre et des possibilités énormes de progrès dans la production d’énergie), et tout ce qui concerne l’infiniment petit et l’infiniment grand. Stopper la gabegie en cours avec les énergies renouvelables (EnR) laisse des possibilités de financement de l’ordre de 25 milliards. L’Allemagne a déjà dépassé les 500 milliards dépensés dans ce domaine. Il faut bien convaincre l’opinion que les EnR sont des énergies non gratuites, intermittentes et de ce fait polluantes. 1 kWh produit par les Enr entraîne automatiquement, par suite de son intermittence, 1 kWh produit pas les centrales thermiques (gaz, fuel et charbon). Par contre les infrastructures portuaires, routières, ferroviaires sont à développer ainsi que tous les réseaux permettant la transmission rapide des informations. Par contre la création de lignes de cars longue distance par Macron est une concurrence de plus à la SNCF déjà en déficit chronique, et d’autre par un accroissement accidentogène du trafic routier ainsi qu’une pollution atmosphérique supplémentaire. Notons encore le message de désinformation du pouvoir sur les chiffres du chômage. Le nombre de chômeurs toutes catégories est le même en novembre que celui d'août soit 6,238 millions !

Famille.
La France importe des compétences étrangères qualifiées pour compenser des manques par rapport aux besoins, ou des compétences de bas niveau dont les charges sociales sont payées au tarif des pays à bas salaire. L’Allemagne pâtit de son absence de politique familiale. Les mesures de suppression du quotient familial sont très dissuasives à la création d’enfants. La modulation des allocations familiales en fonction du revenu des parents est aussi une erreur. Leur apport se dévalue de lui-même au fur et à mesure du revenu des parents dont les conditions de vie augmentent les dépenses pour les enfants. Par contre la limitation de la progressivité en fonction du nombre d’enfants peut être en même temps incitatrice et modératrice et cette mesure d’économie est contraire à l’impératif démographique car la fécondité des françaises de souche ou assimilées est nettement en dessous du chiffre fatidique de 2. La dégressivité appliquée au-delà de 3 enfants permet de signifier que l’Etat n’aide qu’en fonction de ses besoins. Le nombre de 3 enfants par femme assure plus que le renouvellement des générations. Ceci permet de limiter la procréation forte chez les migrants musulmans, ce qui risque d’avoir des conséquences irrémédiables sur l’identité française. L’affirmation d’un volontarisme fort dans la politique familiale est un impératif de survie. 

Santé.
Une tendance nette se profile vers la privatisation de la Sécurité Sociale en particulier pour les dépenses de santé. Il s’agit là d’un service public, dont le principe est l’égalité pour tous devant le coût de la santé. Il a été créé à une époque de consensus populaire où De Gaulle a joué la plus grande part. Si le principe de bonne gestion des deniers publics est de règle dans les dépenses de l’État, garant en dernier ressort de la gestion faite par les syndicats, celui du profit est la règle du secteur privé. Les deux sont difficilement miscibles, c’est comme l’huile et le vinaigre. Il importe donc de répondre à la question suivante : le désengagement de l’État qui procure des économies sur le déficit est-il souhaitable ? La France est un pays où l’on consomme le plus de médicaments par habitant, c’est donc une raison pour que le coût total soit lourd. Le cri de victoire du gouvernement sur la branche maladie où le déficit est ramené à 2,6 milliards est à prendre avec des pincettes. Nous en parlerons dans le prochain article avec les objectifs à viser. 

Réduire les dépenses en diminuant le service public

Ou en augmentant les impôts et taxes 

Est la vieille politique d’austérité

Qui met la Grèce sous tutelle. 

Que proposent-ils d’autres ?

La même chose en pire. 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

mardi 27 décembre 2016

La France dans le grand enjeu mondial à venir (6ème partie)


Comme l’article précédent le montre, notre insécurité nous coûte très cher en argent et en perte de libertés. Ceci signifie qu’il y a beaucoup à gagner à en soigner les causes, et l’argent dépensé pour en gérer les effets est souvent en pure perte. Le mal est là et ne nous lâche pas. Il rouvre sans cesse les plaies que nous cautérisons. En restreignant nos libertés, ce n’est pas les fauteurs de troubles, d’agressions de toutes sortes, que nous bridons, c’est nous-même qui nous mettons la corde au cou ou plutôt que nos dirigeants nous mettent pour nous tenir par la laisse près du piquet comme des chiens serviles et apeurés. On peut résumer les actions à faire par :
  • ·        fermeture des frontières,
  • ·        politique d’assimilation puissante et coordonnée entre tous les acteurs,
  • ·        augmentation du personnel et des moyens dans le Renseignement et la Justice,
  • ·        augmentation des prisons et des espaces de peine tournés avers la réinsertion,
  • ·        retour au pays des non-assimilés sans travail dans un délai raisonnable,
  • ·        coopération réciproque et aide pour le maintien au pays des ressortissants des pays migrateurs
  • ·        application stricte de la loi de 1905.
Il n’y a pas d’ « accommodements raisonnables », il n’y a que des reculs déraisonnables, des abdications d’une civilisation construite sur des millénaires et ayant résisté en sacrifiant ses enfants pour préserver son identité. A ceci doit s’ajouter une lutte contre la discrimination des français assimilés. Ceux-ci auront fourni un effort méritoire qui doit avoir notre respect. C’est cela le vrai « Pas d’amalgame ». Il restera le problème crucial de l’emploi que seule la croissance peut aider à résoudre.



C’est donc la politique économique qui est le nerf de la guerre si la France veut sortir du marasme dans lequel elle commence à s’enfoncer. L’UE est atteinte au cœur, la prospective économique doit donc partir sur l’hypothèse que nous allons retrouver une liberté de manœuvre dans ce domaine, à commencer par une monnaie nationale ou méditerranéenne déconnectée de l’euromark. Nous avons pu voir, graphique à l’appui, que c’est le commerce extérieur de l’Allemagne qui pompe l’économie des pays du sud. Il faut constater que, si l’on peut s’accommoder de la parité dollar-euro actuelle de l’ordre de 1,05 dollar/euro, la différence de compétitivité avec l’Allemagne est insupportable pour notre économie. Il faut donc dévaluer par rapport à l’Allemagne et aux pays du nord d’au moins 25%. Le Royaume-Uni l’a fait avec le Brexit, de l’ordre de 15%, et son économie en tire profit. Je répète que le problème de la dette publique est un faux problème, plus de 95% de celle-ci est libellée en monnaie nationale qui ne sera plus l’euro mais la nouvelle monnaie sera toujours nationale, simple changement de nom.



Ensuite un choix se pose. Doit-on ou non augmenter le déficit public même provisoirement ? Doit-on faire une politique de l’offre ou de la demande ? Ces choix sont cruciaux. Le déficit public ne peut être un choix à long terme car un pays ne peut vivre impunément au-dessus de ses moyens. Le choix d’une augmentation provisoire du déficit public doit être associé à une relance de l’économie. La dévaluation est une arme efficace pour relancer celle-ci en deux ans ce qui est l’impact le plus rapide possible même s’il aura un effet sur le pouvoir d’achat des consommateurs. L’essentiel de nos achats de base peut se faire sur des produits français. Même s’ils seront sensibles au surcoût des matières premières, l’impact sur le prix sera faible. L’augmentation des produits importés réorientera le consommateur vers les produits français comme l’automobile. La frénésie d’achats à base électronique, smartphones, tablettes, etc. sera ralentie sans que cela ait des conséquences vraiment nuisibles. Les remplacements seront un peu plus espacés par exemple. Une dévaluation de 15% creusera le déficit public surtout la première année mais l’augmentation des recettes produite par la croissance fera plus que compenser celle des dépenses publiques. L’augmentation de quelques % du prix du pétrole sera nettement inférieure aux fluctuations habituelles du prix du pétrole, comme on vient de le voir, l’essentiel du prix du litre de carburant étant les taxes de l’État.



Ceci, étant acté, donne le coup de pouce à la compétitivité des entreprises dans une politique de l’offre. On doit donc se poser la question de savoir s’il faut en faire plus sous prétexte que les charges des entreprises sont parmi les plus lourdes de l’UE. Un secteur particulier est susceptible d’entraîner des facilités de l’État, celui de l’investissement dans la recherche et l’innovation. Ce secteur est un investissement à risque devant lequel l’entreprise peut être tentée d’hésiter. Ce ne peut être le cas de l’automatisation, de la robotisation. Sa rentabilité peut être évaluée facilement, le risque est calculé. De plus elle génère globalement de la perte d’emploi. Les premières mesures doivent donc être limitées à tout ce qui peut favoriser l’investissement de recherche et d’innovation par dégrèvement sur les impôts des sociétés et banque d’investissement fournissant des prêts à taux nul ou presque. Il faut écarter délibérément toute augmentation des heures travaillées dont j’ai pu montrer l’impact négatif quand elle n’est pas poussée par la demande, ce qui n’est pas le cas en période de faible croissance. Cette mesure produit une baisse de la croissance et une hausse du chômage dans le cas de la France qui marque un déficit de PIB par heure travaillée par rapport aux autres pays européens comparables.


La politique de la demande ne peut s’appuyer que sur une incitation à la consommation par un pouvoir d’achat augmenté ou une baisse des produits proposés. L’augmentation de la TVA pour augmenter les ressources de l’Etat est certainement la mesure la plus inadéquate. C’est au contraire vers une baisse de celle-ci qu’il faut tendre pour favoriser la consommation intérieure, principal moteur de la croissance. L’augmenter nous ferait dépasser les pays à la plus forte taxation, ce qui est défavorable au prix d’achat de nos produits. De plus la TVA est très injuste et ce sont les plus pauvres les plus touchés. Par contre une réforme fiscale sur l’impôt sur le revenu s’impose. Sauf cas d’aide sociale aux plus démunis, le principe de l’impôt pour tous doit être la règle. L’assiette de l’impôt doit être élargie au maximum avec une progressivité à reconsidérer sur le pourcentage plafond qui ne doit pas encourager le départ des capitaux vers l’étranger. Le montant minimum à acquitter doit être basé sur le prix du timbre-poste de façon à ne pas dépenser plus pour la collecte que le montant versé. Les ordinateurs sont tout-à-fait capables de fournir à la demande le montant redevable à partir d’un calcul mathématique évitant les effets de seuil des tranches d’impôts et de faire en sorte que la progressivité soit plus forte pour les faibles revenus que pour les hauts revenus. On verra pourquoi dans le prochain article.


Les « mesurettes » entourloupes de Macron sur la CSG



Les mesures contresens et antisociales de Fillon



Ne sont que la répétition de vieilles recettes



Qui enrichissent les puissances de l’argent



Et appauvrissent l’État et nous autres.



Il faut en finir avec eux !



Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon