samedi 15 décembre 2012

Social-démocratie à l’allemande ? Ou à la française ?

La Droite a eu chaud depuis la rentrée scolaire et gouvernementale. Ah ? Pourquoi ? Le gouvernement n’en finissait pas de se jeter dans l’économie, la croissance, la nécessaire bonne santé des entreprises, leur allègement des charges sociales, le crédit d’impôt pour les entreprises. Un vrai gouvernement de droite qui se payait même le luxe de proclamer qu’il savait faire lui ce dont le précédent avait été incapable, tenir haut et fort le pari de la croissance et de la rigueur. Nom de diou !

Depuis que François Hollande avait commencé ses visites à l’étranger en commençant par la City de Londres, on pouvait même donner des leçons d’économie à l’Allemagne. D’ailleurs on pouvait aussi soutenir nos voisins espagnols et italiens dans le combat pour déserrer l’étreinte de Bruxelles, de la BCE et du FMI sur leur plan d’austérité en lançant le mot magique de croissance au nez et à la barbe d’une Angela Merkel qui brandissait piteusement une baisse de croissance à cause d’un déficit annuel proche de l’équilibre. La Droite était muette de dépit et n’avait trouvé, pour tenir les médias en haleine, qu’une querelle familiale qu’elle fait durer au grand désespoir de ses militants qui se demandent à quoi cette droite sert.

Le paysage médiatique ne nous offrait que des nouvelles faussement rassurantes du type « la crise est derrière nous » de François Hollande, l’économie américaine repart (avec un million de chômeurs en plus en deux mois), la Bourse est au plus haut (juste avant la fin de l’année pour encaisser le maximum de bonus) ou encore la France a un vrai gros problème : les embouteillages nous coûtent 5,5 milliards d’euros, essence consommée pour rien, heures de travail perdues ; cela représente 625 euros par conducteur. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a encore des gens qui ont les moyens de se payer une voiture et de faire le plein ! Alors que 48% des Français redoutent de ne plus être en mesure de le faire d’ici quelques années.

Ce mardi, Jean-Marc Ayrault a donc dévoilé les grandes lignes d'un plan de lutte contre la pauvreté. D'ailleurs, le Premier ministre l'a souligné dans les premières minutes de son discours : "Il est parfois nécessaire de rappeler les évidences." D'où les chiffres chocs ("65% des embauches en 2011 sont des CDD de moins d'un mois"; "2,7 millions d'enfants pauvres, c'est inacceptable dans un pays riche comme le nôtre") et les vœux pieux ("on peut combattre la précarité si on estime que chaque citoyen a droit à sa propre place dans la société").

Avec une courbe de popularité toujours en berne, il était temps. Cette détermination soudaine, car au printemps il n’y avait pas de pauvres, est le sujet consensuel qui remue le cœur du citoyen et vous fait passer pour sœur Theresa. Ouf ! La pauvreté grandissante révélée par ceux qui la côtoient dans la rue, et confortée par les statistiques, vient de ramener la gauche à la raison et à la droite sa raison d’être. Comment combattre la pauvreté version Hollande/Ayrault ? Non pas en stimulant la création de richesses mais avec des aides, des aides et encore des aides. Des RSA bis, des revenus minimum jeunes, et autres. Décourager l'entrepreneuriat, stimuler le fonctionnariat et l'assistanat, c'est le modèle social-démocrate à la française qui sonne bon le socialisme d’antan.

L’important c’est donc l’annonce. On va distribuer 2,5 milliards d’allocations non financées d’ici 2017. On va mettre des jeunes auprès de vieux tuteurs dans les entreprises qui profiteront de l’effet d’aubaine aux frais du contribuable, quand elles le peuvent, c’est-à-dire quand elles ont encore un marché porteur. On va remettre des enseignants dans les écoles alors que le nombre d’élèves est en baisse comme les résultats scolaires et que le désintéressement pour cette profession diminue au point de n’avoir plus assez de candidats.

Décidément la Droite, la plus bête du monde, aurait du grain à moudre après ce tournant gouvernemental qui augmente la fiscalité tous azimuts,  alors que la croissance est en berne et que le chômage a produit 42.000 destructions d’emploi pendant les deux semaines où Arnaud Montebourg a fait la une pour les 630 emplois de Florange. Nous voilà retournés à la social-démocratie à la française si le mot démocratie a encore un sens dans l’UE.

On commence petit à petit à obtenir le portrait robot de ce à quoi devrait ressembler le bon Français version gouvernementale : quelqu'un qui ne gagne pas plus que 4000 euros par mois, qui est fonctionnaire, si possible enseignant, mais qui de toutes façons ne travaille pas dans le privé, qui a un livret A, qui partage la même vision du monde (un monde sans guerre où tout le monde s'aime, sans distinction de sexes, et où il n'y aurait plus de pollution).

Du coup, le choix est simple :

La France, tu l'aimes ou tu la quittes...

Il n'y a pas que Dieu qui part !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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