dimanche 3 septembre 2017

Trois faux-nez de la politique française (3ème partie)



Les deux articles précédents nous ont montré que l’on ne devait rien espérer de la baisse du coût du travail sur la croissance mais que la baisse de la pression fiscale globale était favorable à celle-ci. Par contre le taux de chômage s’avère insensible à la baisse du coût du travail ainsi qu’à la baisse de la pression fiscale globale. La croissance du PIB/habitant, qui constitue notre potentiel de richesse, est très liée à la croissance du coût du travail et à un moindre niveau à la baisse de la pression fiscale. Autrement dit, il y a un intérêt conjoint entre les particuliers et les entreprises à voir diminuer la pression fiscale globale mais l’abaissement du coût du travail favorise seulement les marges des entreprises sans impact réel sur la croissance et se fait au détriment du PIB/habitant donc des particuliers. Le taux de chômage n’est qu’une résultante de la bonne marche de l’économie mais est aussi sujet à de nombreux facteurs dont la fusion des entreprises et la robotisation.

Il apparaît que la variation du PIB/habitant est un indicateur beaucoup plus valable que la croissance calculée sur l’évolution du PIB. Il tient en effet compte de l’évolution de la population. L’évolution de cette richesse potentielle doit avoir naturellement un impact sur le taux de chômage. Le graphique ci-contre représente l’évolution du taux de chômage en catégorie A (sans emploi) et du PIB/habitant entre 2007 et 2016. On constate en effet qu’il y a un lien fort qui donne une tendance d’augmentation du chômage quand le PIB/habitant décroît. Les écarts par rapport à la droite moyenne sont dus à la répartition différente d’un pays à l‘autre sur la part de répartition de la richesse vers les particuliers. On pourrait dire que les pays comme l’Estonie, la Lettonie l’Irlande et la Bulgarie, n’ont pas réussi à soutenir suffisamment leur économie à cause d’une redistribution trop importante vers la population. La Grèce, l’Espagne et Chypre ont appauvri leur pays avec une récession de leur économie. Le groupe le plus important, auquel appartient la France, n’a pas non plus suffisamment soutenu son économie malgré une baisse de la redistribution vers la population, mais avec néanmoins de meilleurs résultats que le groupe précédent. Parmi eux l’Autriche, l’Islande et la Belgique s’en tirent le mieux. Le groupe qui offre les meilleures performances contient la Tchéquie, la Hongrie, la Slovaquie, Malte et l’Allemagne. Cette dernière a réussi un assez bon équilibre entre l’économie d’entreprise, la réduction du chômage et la redistribution. 

La tendance montre que l’augmentation du PIB/habitant de 10% correspond à une baisse de 1,1% du taux de chômage en catégorie A des sans emploi. Si l’on se réfère aux résultats de l’article précédent, ceci peut être obtenu par une baisse de 5,5% de la pression fiscale globale soit pour 2017 environ 125 milliards d’euros. Un effort annuel de 25 milliards sur 5 ans n’est pas insurmontable. Ce qu’il faut comprendre c’est que la politique d’austérité pratiquée par la Grèce sans diminution de la pression fiscale ne peut pas aboutir à la réduction du chômage mais seulement à l’appauvrissement du pays. La seule solution, en dehors du handicap de la monnaie, est la réduction de la pression fiscale et d’une austérité ajustée à la perte de recettes fiscales. C’est ce pilotage du bon ajustement entre la baisse de la pression fiscale globale et la baisse des dépenses qui est la seule politique qui peut produire des effets en quelques années sur le PIB/habitant, donc la croissance, et sur le taux de chômage.

Notons que l’Allemagne a désormais intérêt à répartir une plus grande partie de l’augmentation du PIB vers les particuliers. Cela aura désormais plus d’effet que de l’orienter vers l’économie des entreprises. Ceci nous amène à regarder l’impact de l’impôt sur les sociétés dans les différents pays de l’UE. Les données disponibles sont assez incomplètes mais suffisantes pour faire parler le graphique ci-contre. La liaison n’est pas très significative mais elle montre néanmoins une tendance à faire augmenter le PIB/habitant avec la hausse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés ! La liaison devient plus significative si l’on exclut l’Irlande et surtout la Grèce qui posent une particularité spécifique. On constate alors que les pays qui ont pratiqué une baisse de l’impôt sur les sociétés ont vu baisser leur PIB/habitant. La France en fait partie. Les exemples les plus frappants sont ceux de l’Espagne et de l’Italie. La baisse de la pression fiscale apparaît beaucoup plus efficace si elle est dirigée vers les particuliers. Voilà un constat qui est un sacré caillou dans la chaussure du Medef… de l’UE et du NOM pour lesquels travaille Macron. 

Mais il en est de même pour le chômage où la liaison de la baisse de l’impôt sur les sociétés avec la hausse du taux de chômage est significative sur la période 2007-2015 ! On perdrait donc sur les deux tableaux, chômage et PIB/habiant. Nous en parlerons dans le prochain article. Il nous restera à voir si l’ensemble des recettes fiscales sur les sociétés et les cotisations sociales ont une influence sur le PIB/habitant et le taux de chômage. Mais d’ores et déjà on voit que le langage gouvernement-Medef a du plomb dans l’aile et que la politique d’austérité avec le plafonnement des salaires de l’Administration, la décrue des contrats aidés, la CSG, etc. et l’allègement des charges des entreprises n’ont pour but que d’augmenter les marges des entreprises et de contenter Bruxelles sur le déficit. En espérer une diminution du chômage et une augmentation du PIB/habitant est le premier faux-nez destiné à nous faire avaler la pilule qui va s’avérer amère pour le peuple. Les gagnants seront les grandes entreprises qui exportent et délocalisent car la diminution de la consommation intérieure affectera les plus petites. Le salut se trouve dans la sortie de l’euro avec la récupération des 9 milliards nets que nous versons pour les affecter à une baisse de la pression fiscale globale. De toute façon, sortie ou non de l’euro, rigueur budgétaire et baisse globale des impôts et des taxes restent une recette valable. Le plan européiste Macron est donc voué à l’échec pour la France et ses citoyens, mais il est de plus en plus clair que ce n’est pas son objectif !
 
Ce qui saute aux yeux de ceux qui traitent l’information 

N’a pu échapper à ceux qui nous gouvernent

Ou alors c’est pire que l’entourloupe 

De l’élite mondiale qui se sucre

Sur notre dos de moutons !

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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