jeudi 19 septembre 2013

Le cœur n’y est plus !

Je me souviens avoir entendu un grand patron de l’industrie française dire un jour que pour tirer le meilleur parti des hommes il fallait mobiliser leur cerveau pour pouvoir faire agir jambes et bras mais que le cerveau ne fonctionnait à plein rendement que si le cœur l’encourageait. La situation de la France est exactement celle-ci. Des bras et des jambes fonctionnent encore, même si on en a amputé une bonne partie, les esprits de nos chercheurs et de nos novateurs montrent qu’ils sont encore aiguisés mais la France est entrée dans la lassitude, la désaffection et un individualisme ravageur. Le cœur n’y est plus !

Quarante ans d’une politique irresponsable, bâtie sur l’illusionnisme, des promesses et des idéologies paralysantes, ont eu raison de la dynamique des années d’avant 1980. On regardait alors la France comme un modèle européen, voire mondial, notre PIB/habitant faisait des jaloux. Après les soubresauts de mai 1968, nous vivions dans une relative paix sociale. La pression fiscale était supportable ainsi que le modèle de nos prestations sociales. 

Puis, petit à petit, tout s’est détraqué. La dette souveraine a fait son apparition et elle ne nous a plus quittés depuis 1974, dernier budget équilibré. L’Etat est rentré dans un clientélisme qui s’éloignait des règles de bonne gestion et distribuait l’argent de l’État au gré des besoins politiques et non économiques. De son côté le citoyen encourageait des mesures de distribution sociale sans se préoccuper de savoir si la croissance du pays le supportait. Les 35 heures, appliquées brutalement et sans discernement, ont partiellement brisé l’élan des petites entreprises, paralysé certains services publics et surtout entré dans l’esprit des jeunes que le bonheur consistait à travailler moins.

Elles ont agi comme un facteur démobilisateur, orientant nos esprits vers la jouissance, le farniente et la consommation. Le grand projet d’une Europe rassemblée dans une Union de pays historiquement adversaires a un temps soulevé les cœurs de ceux qui attendaient un évènement mobilisateur, particulièrement les jeunes. Beaucoup des plus anciens se sont méfiés et y ont vu un miroir aux alouettes mais la pression des grands lobbies, du mondialisme et des idéologies politiques l’ont emporté. Une Europe, reniant toute idée de puissance dans ses documents fondateurs, donc à terme politiquement inexistante, s’est construite sans définir ses perspectives territoriales ni les pouvoirs régaliens qu’elle s’attribuait. 

Notre pays s’est engagé dans une monnaie unique avec le sentiment que l’euro en devenant une monnaie forte, serait sa chance et éviterait des dévaluations traumatisantes. Il nous faut constater aujourd’hui que ceux qui pensaient que notre pays se privait d’un levier monétaire d’ajustement indispensable avaient raison. L’euro est sous perfusion car il est surévalué pour toutes les économies du sud, y compris la France. Il ne nous a pas protégés de la crise de 2008 et le peuple constate que l’État comble de plus en plus ses déficits budgétaires par l’impôt, les taxes, les cotisations, la suppression des niches fiscales et la diminution des prestations sociales. 

L’euphorie de l’UE et de l’euro a disparu. Le citoyen français ne se sent toujours pas européen. Dans ces temps difficiles les nationalismes et le chacun pour soi émaillent les discussions au chevet de l’euro malade. L’Allemagne se repose l’intérêt de maintenir un euro dans un ensemble de pays aussi économiquement disparates entre le sud et le nord. Un conseiller d’Angela Merkel émet l’hypothèse d’un euro abandonné aux pays du sud. Sa dévaluation serait selon lui de nature à aider les économies de ces pays à repartir. 

A cette désillusion de l’Europe s’ajoute les dégâts des idéologies qui se sont vendues à coups de bonheur à venir. Citons le multiculturalisme, vanté pour l’enrichissement de cultures engendré par leur mélange. En oubliant le facteur temps, l’importance du flux migratoire et l’aspect assimilable d’une religion, pour favoriser des besoins temporaires de main d’œuvre et la démographie, nous grossissons chaque jour le nombre de chômeurs et de délinquants. Nous ouvrons la porte aux trafics, aux ghettoïsations et à l’implantation d’une religion incompatible avec la laïcité à la française. Le constat est aussi une désillusion qui pousse à des actes individuels de rejet, signes avant-coureurs d’opposition frontale entre communautés.



On peut parler aussi de l’idéologie écologique qui, de principes sains et mobilisateurs, prend un aspect obsessionnel qui pousse à des actes politiques dénués de réalisme, si ce n’est de raison, en jouant sur la peur et en traitant par-dessus la jambe les problèmes économiques. On subit un massacre des esprits par une multitude d’idéologies (multiculturalisme, écologie, communisme, socialisme, laïcité envahissante, fascisme, régionalisme, etc.), toutes paralysantes et destructrices de l’Etat quand elles ne sont pas maîtrisées. 

La France, bénie des dieux et historiquement grande, 

A besoin de redonner de l’espoir au cœur, 

Avec des objectifs clairs et atteignables, 

A une jeunesse que l’on a trompée, 

A un peuple exploité et bafoué ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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