mardi 3 septembre 2013

Une politique étrangère de gribouille et irresponsable !

J’ai déjà eu l’occasion plusieurs fois de dire combien la politique étrangère française est incohérente depuis le début des années  2000. Avec la Syrie nous entrons dans un nouvel épisode d’une politique désordonnée et à une vassalisation de plus en plus grande aux Etats-Unis. La Libye a été une erreur dont nous mesurons les conséquences aujourd’hui avec une prise de pouvoir d’un islamisme extrémiste, contenu par Kadhafi, et une dispersion des armes de ses arsenaux entre des mains qui pratiquent le terrorisme, armes qui servent au Mali et en Syrie.

C’était une première incohérence après avoir reçu en grande pompe le président libyen comme nous l’avons fait pour le président syrien. Les partis majoritaires ont approuvé la guerre en Libye et la position française, pro-rebelles, en Syrie. « On allait faire tomber le régime » entendait-on jusqu’à il y a peu de temps. C’était méconnaître qu’une partie très importante du peuple syrien soutenait son leader, que les chrétiens y vivaient en paix et que nous entrions dans le pré carré russe avec sa base de Tartous stratégiquement essentielle. 

Nous sommes rentrés dans la stratégie américaine, élaborée de longue date, de mise au pas de tous les régimes autoritaires du Moyen-Orient qui ne collaborent pas avec eux. La France ne réfléchit plus et ne décide plus seule. Elle suit en Libye, en Afghanistan, en Syrie et même au Mali où les américains nous ont passé la main et leur aide.

Notre force de frappe nucléaire est en train de péricliter mais elle reste l’arme de dissuasion pour toute atteinte à l’intégrité de notre territoire par une puissance étrangère. L’armée conventionnelle est dans un triste état d’impuissance pour opérer face à une armée structurée. Nos matériels sont de plus en plus hors d’état de servir et l’on a déjà fait des prouesses pour réunir les équipements nécessaires pour le Mali alors que nous combattions des petites unités disparates qui ont aussitôt pris le parti de fuir… provisoirement. On a surtout rencontré du vide mis à part leurs lieux de caches. La victoire était belle mais l’opposition faible. 

C’est une toute autre paire de manche contre la Syrie, même pour une opération ponctuelle visant les dépôts d’armes chimiques. Car ce sont les seuls objectifs que nous devrions détruire si nous voulons être cohérents avec la punition pour utilisation d’armes interdites et la promesse de ne pas affaiblir le régime de Bachar el Assad. L’aviation syrienne est dissuasive autant que les missiles à moyenne portée et toutes les armes sophistiquées que peuvent lui procurer les russes et l’Iran.

Une intervention à partir d’Israël mettrait le feu aux poudres et, comme le dit Bachar el Assad, la situation échapperait à tout contrôle. On peut s’étonner d’ailleurs du silence des États-Unis après la frappe aérienne d’Israël et après la déclaration d’une inspectrice de l’ONU, en mai 2013, à propos de la précédente alerte à l’utilisation de gaz sarin. Elle affirmait, ni plus ni moins, détenir les preuves irréfutables de l’utilisation du gaz par les rebelles ! 

Les américains savaient donc que des gaz de guerre étaient à disposition des rebelles et ils se sont tus… la ligne rouge n’était pas franchie ! Pourtant aujourd’hui, ils affirment, sans que des preuves indiscutables ne soient mises à disposition de l’opinion mondiale, que le gaz a été émis par l’armée régulière de Bachar el Assad ! On peut comprendre le scepticisme qu’affiche Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la guerre et son conseil de retenue devant une affaire qui ne concerne pas la défense des intérêts français mais qui peut, au contraire, les mettre en danger.

Dans une poudrière on n’allume même pas un briquet pour y voir clair. Or la situation en Syrie est extraordinairement compliquée : guerre civile, guerre religieuse, guerre ethnique, terrain de guerre géostratégique entre les Etats-Unis et l’URSS, guerre israélo-syrienne, implication du Liban avec le Hezbollah, etc. On n’en finit pas d’énumérer les forces en présence mais une chose est sûre, la France n’a aucun intérêt à un chaos généralisé et à perdre tout crédit dans un ancien protectorat français et un Liban historiquement ami.

Une France servile, Une France gribouille, Une France dépendante, 

Une France aux ordres, est-ce encore la France des poilus ?

La France affaiblie se perd en croisades stériles ! 

OTAN en emporte le vent ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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