vendredi 6 septembre 2013

On le boira jusqu’à la lie !

Ce G20 se termine sur un fiasco français. Notre Président y allait fort de sa promesse d’inversion de la courbe du chômage, de sa certitude du retour de la croissance et de son poids pour faire plier les européens sur leur participation à la « punition » syrienne. Il revient bredouille et humilié. Le comportement d’Obama s’est visiblement tourné vers son hôte, Poutine, et vers le duo Cameron-Merkel. Une image furtive, diffusée par les télés, ont montré que notre Président était « snobé » par le trio Obama-Cameron-Merkel. Par ailleurs Poutine ne lui a pas réservé une écoute particulière.

Nous nous retrouvons donc seul pays européen, malgré la condamnation de pure forme de l’utilisation interdite de gaz de combat et dans l’attente de la décision américaine. Dans le cas où Obama décide une action ponctuelle militaire, nous allons suivre en rompant une solidarité européenne. Dans le cas contraire nous aurons perdu tout espoir de pouvoir agir en médiateur dans cette guerre civile et le crédit intérieur du Président sera écorné une nouvelle fois. Il apparaîtra de toute façon comme un va-t-en-guerre imprudent et un vassal peu respecté de la première puissance du monde.


Mais sur le plan économique, qui était la raison de ce sommet du G20, l’optimisme de notre Président n’a pas trouvé l’écho attendu. La croissance sera faible pour 2014 et le chômage reste une préoccupation majeure. Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 ont estimé vendredi, à l'issue du sommet de Saint-Pétersbourg, que la reprise économique mondiale restait "trop faible", en raison de "risques" liés notamment aux économies émergentes. 

"La reprise est trop faible et les risques persistent", constatent les leaders de pays riches et émergents dans leur communiqué final, où ils assurent que "le besoin le plus urgent est de renforcer la reprise mondiale et de générer une croissance plus forte et de meilleurs emplois". Il n’y a que notre Président pour affirmer des certitudes alors qu’après 18 mois de pouvoir il ne freine le chômage que par des emplois aidés. Une seule consolation c’est la préconisation de laisser filer la dette. En effet le communiqué final vient valider une nouvelle fois la priorité donnée à la croissance par rapport à la discipline budgétaire. 

Rien de bien nouveau sous le soleil car laisser filer la dette c’est la tactique de la Fed aux Etats-Unis avec un succès très mitigé sur le chômage et la croissance, vu les sommes engagées. L'économie américaine a créé 169.000 emplois en août, soit moins que prévu par les analystes, tandis que les créations d'emplois des deux mois précédents ont été drastiquement revues en baisse. De son côté, le taux de chômage a reculé à 7,3%. Toutefois les emplois sont créés dans les services et sont principalement des contrats à temps partiel. La recette ne s’avère donc pas une panacée, loin de là, et les Etats-Unis sont en train de crever le plafond de la dette autorisée.
   
Par contre notre Président se trouve conforté dans sa politique économique qui laisse filer la dette et il sera à même de demander des rallonges de temps pour le déficit afin d’arriver aux 3% de PIB réclamés par le traité de Maastricht. On a bien sûr oublié depuis longtemps qu’il faudrait aussi ramener la dette à 60% du PIB. Nous allons allègrement vers les 95%, voire plus. Toute honte bue, la France va donc continuer son petit train-train de réformettes structurelles, de croissance du nombre de fonctionnaires dans l’ensemble Etat-Collectivités territoriales, de distribution d’argent dans un souci de « justice » (ou d’électoralisme), de réduction des dépenses à la marge, de pause promise de la fiscalité (mais il y a loin de la coupe aux lèvres). 

Le perdant sera la dette et notre sensibilité à une hausse des taux d’emprunt s’en trouvera aggravée et peut réserver de désagréables surprises. Ils augmentent d’ailleurs lentement et même l’Allemagne vient de le constater pour elle-même. La France cigale ne se prend pas en charge et mise sur un avenir incertain. Le « too big, to fail » (trop gros pour faire faillite) n’est pas le parachute pour une nation responsable car alors les plus faibles seront les plus atteints. 

Notre Président a été élu « le pire gouvernant » par la presse étrangère 

Il ne faut pas s’étonner que le crédit de la France 

Reçoive un camouflet de plus ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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