Avec
notre regard nombriliste et apeuré, nous avons tendance à ramener le monde à
nos frontières. Pourtant notre sort ne se joue plus à l’intérieur du pays, même
si on peut penser avec empathie et tristesse aux familles en deuil après des
scènes d’horreur, il se joue sur la scène mondiale. On ne peut pas parler du
mondialisme, d’en vanter sa nécessité et ses bienfaits, et se cantonner à ne
regarder que ce que l’on nous présente dans la sphère de nos frontières.
Regarder la COP21, ce n’est pas s’ouvrir sur la planète, c’est suivre une bande
de lobbies qui cherchent à faire fructifier leur business en jouant sur la
crédibilité du peuple. Le réchauffement climatique n’a pas montré la queue d’une
preuve statistique crédible, et les modèles mathématiques n’ont encore jamais
collé à la réalité observée. Les énergies renouvelables ne sont nullement des
énergies gratuites, elles ne se vendent qu’à coup de subventions. C’est un jeu
du cirque, une illusion et une arnaque.
L’Euro
2016, le Tour de France, les jeux olympiques sont des jeux du cirque qui
détournent notre attention des évènements qui tracent inexorablement notre
avenir, même s’il y a la beauté du sport et de l’effort. Il n’est désormais
plus gratuit et l’argent y est roi quand ce n’est pas le dopage. Ces évènements
sont à haute portée politique. Hollande comptait sur la victoire de la France à
l’Euro, c’est un semi-échec. Les jeux olympiques sont une occasion de
stigmatiser la Russie, nullement blanche en matière de dopage, mais pour
laquelle on fait un « paquet-cadeau » de tous ses sportifs sous
prétexte que quelques dizaines d’expertises ont montré le dopage. On refuse à
la Russie une contre-expertise par un laboratoire indépendant. Le but politique
est évident, rendre la Russie fautive et lui infliger une sanction lourdement
ressentie par son peuple.
Deux
évènements majeurs de portée mondiale se sont passés en peu de temps, la prise
de position d’Elizabeth II pour le Brexit d’une part, et le ralliement de l’Inde
et du Pakistan au traité de coopération de Shangaï. Pour le premier, peu de
médias, ont noté l’importance de la prise de position, exceptionnelle et hors
des conventions politiques du Royaume-Uni, pour le Brexit. Quand on connait l’adoration
des britanniques pour la famille royale, son poids a été considérable dans le
vote. Mais au sommet de l’oligarchie mondiale, il y a sa Majesté. L’oligarchie
mondiale avait donc décidé une inflexion de la politique de la gouvernance
mondiale. Le navire britannique prenait ses distances de l’UE, mais aussi des États-Unis, pour se rapprocher de la Chine dans la perspective de la primauté d’une
nouvelle monnaie sur le dollar.
Pour
le second évènement, si le basculement de l’Inde était prévisible compte-tenu
de sa participation au BRICS, celle du Pakistan, puissance nucléaire autorisée
par les USA et partenaire au Moyen-Orient, est un renversement d’alliance de la
plus grande importance. On se souvient combien le Pakistan avait fermé les yeux
sur la mascarade de l’assassinat du soi-disant Ben Laden. Avec un Pakistan qui
rejoint l’Inde, la Chine et la Russie, les États-Unis se trouvent pris en
tenaille en Afghanistan. Ils tentent d’ailleurs de pousser leurs mercenaires de
Daesh à y prendre le pouvoir. C’est néanmoins une défaite étasunienne d’une
importance capitale dans sa mainmise sur l’Asie. C’est une victoire stratégique
du monde multipolaire sur le monde unipolaire dont le dessein est de stranguler
la Russie et la Chine pour faire revenir toutes les autres puissances
asiatiques dans son giron.
Le
troisième évènement ce n’est pas le coup d’État, ni l’attentat en Turquie, c’est
le revirement d’Erdogan et son rapprochement de la Russie. Il y a eu une
sordide histoire de poker menteur où tout est parti des conversations d’Erdogan
avec Poutine. A partir de là tout a été fait pour remettre en selle Erdogan, et
les services de renseignements russes ont joué un rôle pour contrer la
destitution d’Erdogan. Le coup d’Etat qui aurait dû tuer Erdogan, dont l’avion
était dans ligne de mire d’un avion turc dissident, a été retourné en son
renforcement politique et l’occasion de faire le ménage dans tous les administrations,
les politiques et les médias qui étaient en phase avec les USA. L’instigateur « désigné
sans preuve » de la rébellion vivait aux Etats-Unis. Le ménage est ainsi
fait et Erdogan envoie des signes significatifs d’un renversement d’alliance.
La base américaine d’Incirlik
a été fermée, l’électricité coupée, le chef du camp militaire arrêté, les
avions cloués au sol. C’est une gifle portée sur les États-Unis et sur l’OTAN qui
y stockent des armes nucléaires et qui se demandent comment ils vont les sortir
de là. La peine de mort est sensée être rétablie ce qui est un signe vers l’UE
montrant le refus d’Erdogan d’y rentrer. C’est donc une gifle aux dirigeants
européens, Angela Merkel en tête. Erdogan tient toujours le robinet de l’immigration,
il a déjà empoché de l’argent et il va être en position de force pour acculer l’UE
aux pires concessions. Angela Merkel se trouve dans une position où la guerre
civile ne fait pas que couver, elle s’exprime et la Bavière est
particulièrement sensible aux problèmes de l’immigration par son histoire, sa
culture et sa position de porte d’entrée du flot migratoire.
Poutine
et ses alliés viennent de réussir des avancées stratégiques qui vont changer la
face du monde. Au Moyen-Orient les victoires se préparent rapidement. Alep, la
deuxième ville de Syrie, va tomber et Bachar-el-Assad va retrouver l’autorité
sur les forces vives de son pays. La dynastie des Saoud est très contestée et l’Arabie
Saoudite se rapproche de la Russie dans la guerre des quotas de pétrole. Il y a
jusqu’à Israël qui commence un double jeu. C’est un indicateur sérieux de la
baisse d’influence étasunienne. Les 35 pays de la coalition sont ridiculisés
dans leurs interventions en Irak et en Syrie. Il apparaît désormais au grand
jour ce que l’on savait mais que certains ne croyaient pas. Daech est une
fabrication des USA. C’est une équipe de mercenaires à son service que l’on
fait semblant de détruire en bombardant à côté ou en prévenant que l’on va
intervenir. Si les USA clament avoir vaincu Daech, c’est qu’ils sont en train
de reporter leur action en Libye. L’Afrique va devenir un nouveau terrain de
jeu. L’Algérie est visée au premier chef puis le Maroc. Les deux ont rendu
visite à Poutine qui ne laissera pas pourrir le pourtour de la Méditerranée. On
va assister à de nouveaux « printemps ».
L’Europe
dans tout ça ? J’ai bien peur qu’elle soit livrée à elle-même et à ses
prédateurs, les puissances de l’argent, si elle ne se déconstruit pas rapidement,
pour une autre forme de coopération et si elle ne prend pas conscience que son
salut n’est pas à l’Ouest, mais dans le respect de la géographie et de son
histoire vers l’Est. Elle a un rôle à jouer, c’est d’empêcher à tout prix une
guerre mondiale dans laquelle elle serait le terrain de jeu et paierait le prix
fort. Mais son inertie, due à son mode de fonctionnement, est peu adaptée à la
vitesse avec laquelle la Russie et la Chine mènent les évènements actuellement.
D’une certaine façon les Etats-Unis peuvent être acculés à la guerre, dont ils
savent qu’ils doivent provoquer l’ours russe jusqu’à ce qu’il commette l’irréparable,
pour mobiliser le monde occidental.
2016 restera une date qui marquera dans
l’histoire du monde
Le Royaume-Uni reprend la main, et l’UE
s’embourbe
La Turquie tourne le dos et suit le
Pakistan
Le Moyen-Orient échappe aux USA
L’Afrique et l’Europe deviennent
Des terrains de jeu entre deux
Conceptions du monde !
Claude
Trouvé
Coordonnateur
MPF du Languedoc-Roussillon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire