lundi 29 septembre 2014

Les stratégies géopolitiques où l’argent est roi



Il semblerait qu’en disant cela on enfonce une porte ouverte. Pourtant les peuples soumis aux choix des publications de leurs médias qui, comme par hasard focalisent sur des sujets qui privilégient les informations sur les explications fumeuses des stratégies de leur gouvernement, l’oublient souvent. L’argent, et la puissance qu’il donne, n’est jamais absent. C’est le cas dans notre engagement contre l’EIIL lequel n’existe que par l’argent tiré du pétrole et le pillage des banques. Mais il vient d’être révélé que l’argent n’a pas d’odeur puisque certains pays européens, dont le nom est soigneusement caché par Bruxelles, auraient acheté du pétrole à l’EIIL à des prix défiant toute concurrence ! Il n’y a pas de petits profits puisque l’on peut ainsi recycler ces rabais dans des aides militaires à l’Irak et aux Kurdes, aides que l’on peut s’empresser de largement médiatiser.

Autre lieu mais où la pression de l’argent est la même c’est l’Ukraine, dont la guerre civile qui n’a encore rien résolu mais instaure une situation de fait. Les évènements d’août dernier ont laissé peu de chance à une solution fédérale et ne laissent le choix que d’une indépendance plus ou moins grande vis-à-vis de l’Ukraine. Le gouvernement de Kiev se trouve dans une situation économique désastreuse. C’est dans la partie est de ce pays que se trouve l’activité économique et le charbon indispensable pour passer l’hiver. Par ailleurs l’obligation d’acheter du gaz s’ajoute à l’arrêt des exportations vers la Russie. Le gouvernement de Kiev est acculé à demander de l’aide avec une production industrielle revenue au plus bas niveau de la crise de 2008. 

C’est là que la situation se corse car si l’UE était partie prenante d’accords commerciaux avec l’Ukraine pour avoir de nouveaux débouchés d’exportation nécessaires au relèvement de sa croissance, si les Etats-Unis étaient engagés sur l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN et poussaient le FMI à apporter son aide, ce qu’elle a fait, l’UE n’a plus envie de payer car il va s’agir d’une perfusion à long terme. Elle a déjà repoussé à décembre 2015 les aides prévues et les 8 à 15 milliards que va devoir demander Kiev vont tomber dans l’oreille sourde de l’UE. 

De plus, malgré le peu d’informations fournies par la presse européenne, des nouvelles embarrassantes pour Kiev commencent à filtrer. D’une part ses violations du cessez-le-feu apparaissent plus nombreuses et plus graves que celles du Donbass :

1. Une attaque au lance-roquettes multiple « Grad » près de Sakhanka.

2. Un tir d’artillerie a visé la mine de Yenakievskaya.

3. Des tirs de mortiers contre les résidences de la cité de Kirov (Kirovskoe).

4. Des tirs de snipers à Peski, où au moins un civil a été blessé.

5. Lors de l’évacuation de Zhdanovka, les hommes du 41ème Bataillon de Défense Territoriale « Chernigov-2 » ont tenté de miner les installations de la mine de charbon « Kommunar ».

6. Les soldats de la 93ème Brigade ont détruit, lors de leur retraite le pont routier de Nyzhnyaya Krynka (à proximité de la mine « Kommunar »).

Le cessez-le-feu n’a pas empêché des agressions particulièrement graves du régime de Kiev qui a évacué ses troupes des encerclements où ils étaient destinés à se rendre ou à mourir. Mais les informations sur des massacres et des exécutions sommaires perpétrées par certaines unités particulièrement motivées et agressives sont publiées et vont faire l’objet d’une enquête des Nations-Unies, enquête dont la presse française s’est gardée de faire écho. En particulier un charnier aurait été découvert. 

En Ukraine comme en Irak c’est l’argent qui déclenche ou qui termine les guerres. Le soldat mercenaire ou non ne donne pas sa vie sans que l’argent permette de le nourrir, de l’habiller et de l’armer. C’est pourquoi la guerre en Irak et en Syrie sera longue, c’est pourquoi le régime de Kiev devra être soutenu par l’un ou l’autre camp, UE-USA ou Russie. Cette dernière, qui a la fourniture du gaz, se contentera de raffermir pour l’instant ses relations avec l’est de l’Ukraine. Maintenant que l’UE a œuvré pour développer une guerre civile, elle devra payer (nous devrons payer) d’une façon ou d’une autre, sous peine de tout perdre. 

La France et l’UE croient en leur survie dans l’ombre complice américaine. 

Elles vendent leurs lambeaux de puissance militaire pour des guerres 

Qui pompent leur argent ou pour des alliances commerciales 

Qui livrent territoire et patrimoine à l’avidité 

Des puissances de l’Ombre ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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