dimanche 21 septembre 2014

Le vrai changement : sortir de la pensée unique ! (1ère partie)




L’arrivée de Nicolas Sarkozy dans les médias ne se présente pas comme le vrai changement qu’attend la France. Comme son successeur, Il est l’adepte de la pensée unique qui est imbue de dogmes qui conduisent les vrais objectifs de leur politique. Autour de ceux-ci il y a les arrangements politiques, l’enfumage médiatique qui cachent soit les contorsions nécessaires pour faire avaler les pilules soit tout simplement la vérité. Combien de fois n’a-t-on pas entendu ce refrain « Nous devons la vérité aux français », ce qui n’est que l’aveu des mensonges passés ? Il est sous-entendu évidemment un « Nous, on dit la vérité », ce n’est pas le cas des autres. Chez le peuple arabe quand on relève que ce qui avait été dit hier n’est pas conforme à ce qui est dit aujourd’hui, la réponse est « hier, c’était hier, aujourd’hui c’est aujourd’hui ». C’est ainsi que nos hommes au gouvernement dirigent la France. Les affirmations, les promesses d’hier n’engagent en rien celles d’aujourd’hui. 

C’est ainsi que le vrai changement annoncé se tord le cou sur la réalité car la recette de la pensée unique est suivie sans autre forme de procès. Elle est basée sur des pratiques et des dogmes. La première est que le peuple n’a raison que lorsqu’il pense comme ceux qui les dirigent. Il est donc finalement inutile de leur demander leur avis. La pratique éventuelle du référendum, qui cible des sujets précis, ne doit être que de la décision des dirigeants. Le référendum d’Initiative populaire doit être suffisamment encadré pour ne donner aucune chance de remplir les conditions. Le référendum est en effet redoutable parce que sa réponse engage normalement le gouvernement sur un sujet où il n’y a pas d’échappatoire sauf comme l’a fait Sarkozy en présentant une copie à l’Assemblée Nationale avec le traité de Lisbonne… mais l’opinion s’en souvient. 

Le deuxième volet de la pensée unique est la déclaration d’impuissance de la France devant un monde où nous ne pouvons être à la hauteur des grands blocs économiques sans nous couler dans une union avec ce slogan : « l’union fait la force ». Ce slogan trompeur a amené Mitterrand au traité de Maastricht qui nous lie à l’économie et finalement à la monnaie allemande. L’union, qui n’est en fait aujourd’hui qu’un attelage conduit par l’Allemagne, unit un percheron et un poney shetland qui ne tirent ni avec la même force ni dans la même direction la charrette de la zone euro. Pour que l’attelage aille droit, le pauvre poney doit tirer dix fois plus fort que son compagnon. Cela ne dure qu’un temps et la charrette finit au fossé. Or les exemples abondent de petits pays par la surface ou le nombre d’habitants, qui tiennent tête à la mondialisation sans perdre leur indépendance. L’exemple de la Suisse, de la Suède, de la Norvège, d’Israël et du Japon par exemple sont là pour en témoigner. Ils n’ont pas besoin d’être 500 millions pour exister. 

Cette présomption d’impuissance, psychologiquement délétère pour une nation,  nous a amené dans le carcan de l’euro avec ce postulat « Hors de l’euro, point de salut ! », qui ne demande donc aucune démonstration et clôt toute discussion. Après vingt ans de matraquage politique et médiatique, la leçon est bien ancrée dans la tête de l’opinion et on peut surfer dessus allègrement que l’on s’appelle Hollande ou Sarkozy. Malheureusement l’euro n’a ni protégé la France, ni permis de mieux faire progresser son niveau de vie par rapport à l’Allemagne ou aux pays n’ayant pas choisi l’euro. Le graphique ci-contre est explicite. Le PIB/habitant est de l’avis des économistes l’un des meilleurs indicateurs et probablement le meilleur de la santé économique d’un pays. Depuis l’arrivée de l’euro dans les échanges commerciaux et financiers en 2000, la France fait mieux que ces voisins du sud mais moins bien que la moyenne de la zone euro, laquelle fait nettement moins bien que les pays hors zone euro. En particulier les pays économiquement évolués maîtrisant leur monnaie, comme Suède, Royaume-Uni, Islande, Norvège, États-Unis font nettement mieux que la zone euro. 

Le constat est amer pour les européistes, non seulement la zone euro n’a pas protégé économiquement ces pays depuis sa mise en service mais elle a fait reculer l’ensemble de la zone euro et accentué les disparités entre les pays du Nord et de l’Est avec les pays du sud. Dans ce contexte la France avait en 2000 un PIN/habitant de 26100€, l’Allemagne de 26300, le Royaume-Uni et la Belgique de 27400. Elle était au niveau de l’Allemagne et peu distancée par le Royaume-Uni et la Belgique. En 2013, la France affichait 27600€, la Belgique 29500, l’Allemagne 30200, le Royaume-Uni 30600. Le constat est amer pour nous car nous perdons du terrain même par rapport à un petit pays comme la Belgique. On ne peut se satisfaire de faire mieux que l’Italie dont la richesse a reculé ou que l’Espagne et le Portugal. L’euromark protège l’Allemagne et ses satellites ainsi que les pays ayant pratiqué la rigueur budgétaire au profit des investissements productifs et dont la monnaie était en phase avec leur compétitivité. La France n’entre pas dans ce cadre. L’euro la tue lentement mais sûrement, elle recule désormais en-dessous de la moyenne de la zone euro. 

Il ne s’agit plus de savoir s’il faut ou non sortir de l’euro, la réponse est claire il le faut. La seule réflexion à avoir est de savoir quand et comment. Nous en reparlerons mais il faut aussi développer d’autres dogmes qui font reculer la France en l’entravant. 

Il n’est pas pires chaînes que celles que l’on se met 

Pour ne pas être emporté par les flots. 

Si l’on ne peut les ouvrir à volonté 

Quand le bateau coule on le suit ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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