mercredi 24 septembre 2014

La France devient va-t’en guerre ! Pour exister ?


Où entraine-t-on la France ? Qui mène réellement le pays ? Cette question devrait désormais hanter l’esprit des français. Première nation européenne à se lancer sur la Libye de Kadhafi, première nation européenne à réclamer la guerre en Syrie, première nation européenne à envisager des sanctions militaires sur l’Iran pour les obliger à l’abandon du nucléaire militaire, première nation européenne à intervenir en Afrique, première nation européenne à frapper en Irak, la France s’affiche comme la première puissance interventionniste derrière les États-Unis. Dans le même temps, les crédits militaires sont réduits, quatre généraux d’État-major menacent de démissionner et la France va quémander à Bruxelles un report de ses engagements sur le déficit budgétaire. Elle va même d’abord en parler à l’Allemagne, le pays fort de l’UE, en jouant sur le fait qu’elle est un client important pour ce pays qui aurait intérêt à nous soutenir.

Quelle est la cohérence dans tout cela ? Dans un pays qui perd pied, l’engagement coûteux sur des zones d’intervention de plus en plus nombreuses est-il la solution à notre redressement économique ? Certainement pas. Alors ? Doit-on en conclure que la France, désormais impuissante économiquement devant l’Allemagne, cherche son salut dans un rôle de supplétif militaire d’Obama, mieux même que le Royaume-Uni ? 

Les États-Unis poursuivent leur théorie du chaos tant que leur puissance militaire est encore la première du monde. Ils veulent affaiblir la solidité d’un bloc Russie-Chine, en séparant la Russie de l’UE, en tarissant ses fournitures de gaz à l’UE dans une réorientation vers le gaz de schiste américain, en poussant la Russie à commettre des actes défensifs condamnables par l’ONU. Ils se sont de plus imposés de ne plus exposer les GI’s sur le terrain, sauf dans un grand conflit mondial pouvant toucher le continent américain, situation facile à justifier à l’opinion du peuple. 

Les États-Unis ont donc besoin de partenaires prêts éventuellement à s’investir sur le terrain… à leur place. La France a montré depuis la Libye qu’elle pouvait répondre présent soit avec des troupes régulières de terrain comme au Mali ou aériennes en Libye et en Irak, soit par ses forces spéciales en Libye, en Ukraine, en Syrie et en Irak. Les États-Unis ressortent un nouveau Satan pour continuer le démantèlement des pays pétroliers du Moyen-Orient ou leur asservissement comme en Ukraine. Ils nous entraînent dans la guerre qu’ils mènent pour maintenir leur hégémonie et empêcher l’éclosion de la Russie, de la Chine et de tous les BRICS. Ils gèrent une situation d’urgence car le dollar est menacé et on peut même avancer que les jours de sa prééminence comme monnaie d’échanges commerciaux et bancaires sont comptés. 

Il n’est point de puissance militaire sans argent. Tous les rois de France l’ont su et la France s’est ruinée à Valmy. A-t-on l’argent pour guerroyer de par le monde ? Plus pour longtemps mais les États-Unis sauront nous en fournir si nous leur sommes toujours utiles… pour le dépenser en actions militaires et diplomatiques à leur profit. Ils ont besoin de notre voix au Conseil de Sécurité de l’ONU pour les évènements graves qu’ils préparent. Pour les autres on se passe désormais depuis le Kosovo de l’avis de l’ONU qui peut toujours avaliser ensuite une situation de fait. Supplétifs de ce droit d’ingérence autoproclamé, nous frappons en Irak… devant la menace dite mondiale de l’État Islamique. On dit même sans sourciller que c’est eux qui nous ont déclaré la guerre ! Sans doute veut-on dire que nous avons fait venir et que nous nourrissons dans notre pays un poison qui peut nous tuer et que c’est la faute de l’EI ! 

Pour guerroyer en paix, il faut faire peur au peuple en montant en épingle le danger. La communication est à l’œuvre en France. Tout en stigmatisant le racisme qui permet de limiter les actions intérieures de sécurité (cf les mesures dérisoires votées contre les candidats au djihadisme), on peut aller déployer nos avions dans un tapage médiatique de leur efficacité et de la nécessité de le faire sur un ennemi qui est à nos portes. Après cette intervention, dont on prévient qu’elle sera longue de façon à être tranquille pour agir, nous allons de nouveau être entraînés dans le conflit ukrainien où les États-Unis ne lâchent pas prise après leur semi-échec ayant abouti à l’annexion de la Crimée par la Russie et la destruction de 60 à 65% du potentiel militaire du gouvernement de Kiev. Grâce au cessez-le-feu, souvent violé à l’arme lourde, l’armée de Kiev a reconstitué ses forces grâce à l’aide atlantique présente sur le terrain avec les israéliens. Il est désormais question de liquider le Donbass selon les responsables militaires de Kiev. Les promesses d’autonomie seront alors allègrement foulées aux pieds. 50.000 soldats russes sont massés à la frontière ukrainienne et on peut se douter qu’en dehors des convois humanitaires, du matériel militaire a franchi la frontière russe. 

Visiblement l’occident se prépare à la guerre et les prétextes pour la rallumer en Ukraine ne manqueront pas. Il y aura bien encore un avion que les pro-russes ou les russes auront pris plaisir à détruire. Il y a fort à parier que nous soyons mêlés militairement à cette nouvelle guerre qui passera du froid au chaud et pas seulement par nos forces spéciales. Il en est de même pour la Syrie, il faut éliminer un pays qui a des liens avec la Russie. Les attaques aériennes sur le territoire syrien, même avec le laisser-faire actuel de Bachar el Assad, peuvent très vite tourner à une intervention sur celui-ci. Il suffit de trouver un prétexte et les avions auront d’autres objectifs assignés proches. 

Tout cela sent très mauvais et la France est entraînée dans un tourbillon qu’elle ne maîtrise plus mais qu’elle amplifie. Même l’enlèvement de notre ressortissant français en Algérie n’est pas exempt d’une grossière manipulation de l’opinion. Il y a des zones d’ombre sur cette histoire comme la libération des otages algériens par un groupe armé en conflit armé avec ce pays… étrange non ? D’ici que nous fêtions la réussite de la récupération de cet otage grâce aux efforts de l’Algérie et de nos discrètes forces spéciales, il n’y a pas loin. Le gouvernement a besoin d’un succès, Hollande aussi et doit justifier son intervention en Irak… Pure invention d’esprits dérangés ? Peut-être mais le peuple français ne serait-il pas l’objet d’une vaste manipulation ? 

Il oublie ainsi les signes de son déclin programmé 

De loup fier mais affamé il deviendra chien 

Qui demandera sa pitance à Bruxelles 

Et aux États-Unis… Plan Marshall 

1947 vous vous souvenez ? 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon