mardi 8 mars 2016

L’UE fédéraliste et « bi-civilisationnelle », mère de nos maux ! (3ème partie)


Les évènements en cours sont en train de faire réfléchir les français et pas seulement ceux qui avaient lu « L’éloge des frontières » de Régis Debray, livre considéré il y a peu comme celui d’un gauchiste qui se trompe toujours. Force est de reconnaître qu’il est d’une brûlante actualité. Les uns après les autres les pays ferment ou contrôlent leurs frontières face à un danger de submersion par un flux migratoire d’une intensité qui rend impossible une assimilation dans un temps raisonnable leur permettant de se fondre dans le pays d’accueil. Par ailleurs les perspectives de croissance mondiale et européenne s’assombrissent au fur et à mesure des déclarations du FMI, de l’OCDE et du BRI, le Bureau des Règlements Internationaux. Les perspectives d’intégration par le travail n’existent pas sauf dans un pays où la démographie est décroissante comme l’Allemagne. La France, où la démographie est croissante, a un autre problème, c’est celui de la croissance démographique par l’immigration mais surtout par la fécondité des femmes issues de l’immigration récente alors que celle des françaises de souche ne permet pas le remplacement de cette population. 

L’UE n’a aucune action dans le sens d’une politique familiale bien au contraire. A l’image de l’Allemagne, elle était prête jusqu’à ce jour à favoriser l’immigration. Du coup même la France rogne doucement les avantages familiaux. L’UE est multi-civilisationnelle mais c’est le flux migratoire de civilisation musulmane qui est largement majoritaire désormais et difficilement assimilable. L’attitude de l’UE, vis-à-vis de la Turquie, est des plus ambiguë. On vient d’afficher hier une apparence de rejet de l’immigration en demandant à la Turquie de l’aider, alors que la Turquie se sait soutenue par les USA qui ne bougeront pas le petit doigt pour faire pression sur eux. En violation des droits internationaux, la Turquie continue à bombarder les kurdes en Syrie et à les massacrer chez elle en toute quiétude au su et au vu de l’UE. Celle-ci arrive en quémandeuse alors que l’opération d’envahissement de l’Europe était prévu de longue date. La Turquie était ce réservoir dans lequel on poussait les populations syriennes, irakiennes et afghanes, pour en ouvrir les vannes en temps voulu. 

Nous participons, en vassaux, à cette "terrorisassion" des populations de ces pays en y combattant ou en y ayant combattu avant de laisser ces pays socialement et économiquement détruits. Aujourd’hui la Turquie nous tient à sa merci. Elle marchandera jusqu’au bout en laissant planer la menace. Il y a 2000 km de côtes turques face à la Grèce, assez pour faire comprendre que l’immigration clandestine continuera, surtout quand on tire profit de la complicité avec les passeurs. La Turquie manie le bâton pour avoir la carotte. Les 6 milliards, que l’UE s’apprête à lui donner, iront en partie dans l’armée turque et son action contre les kurdes et aussi contre Bachar Al-Assad en aidant Daech dont elle profite par le pétrole acheté et revendu aux pays de l’est de l’Europe… et pas seulement. Quel contrôle pourrons-nous, et oserons-nous faire, alors que notre mentor « otanien » nous demande de fermer les yeux. Erdogan enfonce son avantage et va contraindre l’UE à accélérer les négociations, déjà amorcées, pour l’entrée de la Turquie dans l’UE. Le comble est qu’il demande l’entrée des turcs sans visa, ce qui va se traduire par une arrivée supplémentaire d’immigrés… pour les Kurdes indésirables ? 

Sortie probable du Royaume-Uni
L’UE, sous contrôle de l’Empire, négocie la queue d’autant plus basse qu’en son sein, la fracture est ouverte et béante. Non seulement des dirigeants de plus en plus nombreux sont réticents aux orientations prises par l’UE, autrement dit par l’Allemagne d’Angela Merkel, mais les peuples eux-mêmes se font entendre. On voit même le peuple luxembourgeois, ciment de l’UE, au niveau de vie moyen le plus élevé de l’UE, parler d’un référendum de sortie de l’UE. Le Brexit devient de plus en plus probable tant les europhiles anglais vont être refroidis par la gestion du flux migratoire demandant la participation de tous… dans un esprit fédéral qui est déjà mort. Si le Grexit s’est apparemment éloigné, la troïka va arriver de nouveau en Grèce pour vérifier que les mesures d’austérité ont bien été prises. La Grèce va lui présenter l’augmentation de sa dette qui est passée de 130 à 180% du PIB. Elle va demander une aide supplémentaire, au moins celle de l’effacement de la dette et va se retrouver en position forte pour demander une aide pour l’accueil des migrants. 

L’Allemagne change son fusil d’épaule. Il n’est plus question de vouer la Grèce aux hégémonies, il faut sauver le soldat grec qui récupère et gère le flux migratoire. Elle en appelle à la solidarité sonnante et trébuchante vers des pays de plus en plus sourds. Que fait la France ? Elle dit qu’elle est en plein accord avec l’Allemagne, c’est déjà beaucoup. Cela permet de rester dans la ligne de l’Empire qui a toujours demandé que le lien UE ne se désagrège pas mais au contraire agrège, pour son profit économique et stratégique, la Turquie et l’Ukraine… puis la Biélorussie, la Géorgie… enfin tout ce qui rapproche des frontières russes. Car c’est bien là le fond du problème pendant que l’UE se débat avec le flux migratoire. L’Empire continue sa stratégie d’investissement et de subordination de l’UE avec le double but de profiter du glacis d’une Europe dont l’intérêt économique et stratégique est primordial pour empêcher tout rapprochement économique, et bien sûr militaire, avec l’Europe. 

La hantise des USA, et du NOM qui pousse derrière, c’est la création de l’Eurasie. Il leur suffit d’avoir à bloquer la Chine, futur première puissance du monde, en la ceinturant de pays d’Asie liés économiquement et militairement par des traités.  Il faut que l’Europe soit leur chasse gardée et gardée veut dire que la puissance de l’OTAN doit s’y faire de plus en plus présente et musclée. De toute évidence nous pouvons désormais mesurer combien notre politique étrangère vassale va contre nos intérêts français et même européens. L’avenir économique de la planète s’est déplacé sur l’Asie et une nouvelle politique multipolaire tisse des liens avec l’Afrique du Sud et le Brésil. L’Iran rejoint l’Inde, la Chine et la Russie. Nul ne peut contester qu’in fine, sauf guerre mondiale dont l’issue peut être incertaine mais sûrement dévastatrice d’une grande partie de la planète, que c’est bien vers l’Asie que nos regards doivent se tourner et que notre allié naturel est la Russie, européenne par sa culture et son histoire mais aussi grande détentrice de ressources naturelles. Le grand projet de la nouvelle route de la Soie est autrement plus mobilisateur que la guerre tous azimuts dans laquelle nous entraîne les USA. L’esprit européen doit se reconstruire par les peuples et pour les peuples. La démocratie européenne est à réinventer et la politique des petits pas doit retracer un chemin pragmatique pour le bien de tous. 

Il faut quitter l’UE, qui n’est plus qu’une coquille vide, au plus vite 

Schengen est mort mais l’esprit fédéral européen 

N’habite plus que l’esprit de ceux… 

Qui rêvent encore éveillés ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon    

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