jeudi 17 mars 2016

Loi Travail pour les banques et les lobbies…



La loi Travail, la bien nommée, car son but est de faire rendre au travail sa meilleure efficacité. On parle productivité, compétitivité. On ne parle pas de pouvoir d’achat et encore moins de bonheur du salarié ! Il y a pourtant un indicateur mondial qui mesure le bonheur parce que le but ultime est celui-là. L’indice du bonheur mondial de "globo" est bâti à partir de 40 données statistiques qui sont regroupées en quatre chapitres :
  • la paix et la sécurité ;
  • La liberté, la démocratie et les droits de la personne humaine ;
  • La qualité de la vie ;
  • L’intelligence, la communication et la culture.
En 2013, le classement plaçait la France en 16ème position derrière la Suède 1ère, puis dans l’ordre Danemark, Suisse, Norvège, Pays-Bas, Allemagne, Finlande, Australie, Autriche, Canada, Royaume-Uni, etc. Il n’y a pas de quoi pavoiser même si nous sommes devant les États-Unis 22ème. Si nous sommes bien placés sur l’espérance de vie en 6ème position, ce qui flatte notre ego de pays agréable à vivre, nous sommes 27ème sur la formation, ce qui ne donne pas des lendemains qui chantent. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent consulter www.globo.fr. Mais selon le rapport 2016 du World Happiness Report, qui mesure le bonheur par pays selon plusieurs critères (graphique ci-contre), la France n'arrive qu'en 32e position. Une lente mais certaine dégringolade depuis le premier rapport de ce type, en 2012 où elle était 22ème.
Tout ceci pour en revenir aux buts qui devraient animer nos gouvernants s’ils voulaient notre bonheur. En effet :
·        Qui peut nier que la paix est préférable à la guerre ?
·        Qui peut nier que la liberté est préférable à la dictature ?
·        Qui peut nier que la qualité de vie est préférable à la misère ?
·        Qui peut nier que, comme le disait Danton, « Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple ?

Alors revenons à la loi Travail, à l’État d’urgence, à nos engagements militaires multiples, à la grogne des enseignants et aux résultats de notre système d’éducation. Posons-nous la question de savoir si nos gouvernants répondent aux quatre interrogations précédentes qui devraient définir leurs actions. La réponse est visiblement négative. En particulier la loi Travail ne répond pas au critère de qualité de la vie puisqu’elle génère la précarité et la baisse globale de salaire sans rien promettre sur ses effets sur le chômage. Elle est donc tendue vers un autre but, la pression sur le monde du travail pour le monde des grandes entreprises sous forme de dévaluation interne, comme le souhaite la politique d’austérité de l’UE.

Une partie de la jeunesse l’a plus ou moins confusément compris et elle est dans la rue. Le monde syndical, en perdition, la suit ou collabore pour sauver ce qui peut encore être sauvé. Mais le gouvernement joue un épisode politique dans une guerre interne et une perspective de 2017. Il n’a aucune vue sur le long terme, sur l’inexorable transformation de notre société. La délocalisation permise par le mondialisme poussera les grandes entreprises et les moyennes exportatrices à l’employer. C’est autant d’emplois en moins chez nous. Mais la robotisation va connaître une expansion sans précédent dont nous n’avons pas encore vu tous les effets sur l’emploi mais qui commence à se faire sentir dans l’automatisation de nombreuses tâches partout, y compris dans les services, banques, grandes enseignes, etc. 

La conséquence est la diminution inexorable du nombre de salariés et de chômeurs mais pas forcément du taux de chômage. En effet parallèlement on observe un nombre croissant de citoyens en âge de travailler se dirigeant vers entrepreneuriat, à commencer par le auto-entrepreneuriat de l’autoentrepreneur. L’INSEE recense désormais 10% de cette catégorie d’entreprises. Le salarié se met à son compte, dit-on dans le langage populaire. Aux États-Unis, c’est déjà 30% et des économistes américains prévoient 50% pour 2020. C’est une révolution qui met le Code du Travail, véritable ligne Maginot, bien loin des préoccupations que devraient avoir les politiques. Ils devraient préparer la nation à cette transition en la facilitant et en y préparant les jeunes beaucoup plus malléables et entreprenants.

On ne peut plus rester sur les vieilles recommandations qui vivent encore : « Sois fonctionnaire mon enfant, tu seras plus pénard ». Il faut penser que le nombre de fonctionnaires doit être minimum par rapport aux tâches à accomplir, on en est loin en France. Mais il faut aussi se dire que l’on ne doit pas avoir un emploi garanti à vie, pas plus que l’on ne doit faire une carrière politique à vie. Le sens de la créativité, le goût du risque, la recherche et la mise en valeur des talents, doivent se répandre dans toutes les sphères de la nation (si elle existe encore). C’est un changement inexorable qui nous attend et nous n’y sommes pas préparés. C’est pourtant une grande chance du citoyen d’échapper à la machine à broyer les travailleurs qui pompe l’argent vers les plus hautes sphères. L’entreprise demande d’investir, il est donc temps que l’État soit le banquier pour éviter que la sueur de l’entrepreneur nourrisse le réseaux des banquiers jusqu’à ceux qui en haut tirent les ficelles et le plus gros du magot.

C’est pour cela qu’il faut dire NON à la loi Travail

Car elle ne travaille pas à notre bonheur 

Mais au pécule des plus riches

Qui laisseront bientôt 

Le travailleur sur…

La paille ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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