lundi 1 juin 2015

Prendre les problèmes d’immigration à la racine

Le flot d’émigrés ne cesse de traverser la Méditerranée. L’Afrique et le Moyen-Orient fournissent le gros du flot et cela sans discontinuer. Le nombre de pays africains touchés ne cesse d’augmenter et on s’enfonce de plus en plus bas dans ce continent. Le Nigéria est désormais dans le collimateur de Boko Haram mais même le Kenya est le siège d’attaques islamistes. Mais on vient de constater que l’Erythrée est la source d’un lourd contingent d’émigrés dans leurs tentatives d’atteindre l’Europe. Nos interventions en Afrique ont eu pour résultat soit de jeter le chaos dans un pays qui devient un vaste bord d’embarquement comme la Libye, soit d’être une force d’occupation dont le but n’est que la protection de nos intérêts en cherchant à contenir la poussée islamique. Dans le premier cas, le chaos crée des zones propices à l’expansion islamiste et leur sert d’approvisionnement en armement. Dans le second notre présence militaire ne résout pas les rivalités ethniques et religieuses, ni au Mali, ni en Centre Afrique. Nous n’empêchons pas la poussée islamique d’atteindre le Niger et le Tchad. Ces guérillas incessantes ajoutent la peur à la pauvreté qui progresse. Elles sont la raison du départ vers un Eldorado relatif par rapport aux conditions de vie d’une population de plus en plus importante d’africains. 

Avec l’opération Triton, l’UE semble avoir repoussé le problème à plus tard alors que rien n’est réglé. Le sauvetage de 4200 êtres humains en deux jours et la certitude que certains sont morts noyés ne semble plus affecter beaucoup l’UE et les médias. On recense de véritables charniers en Erythrée avec au moins 12.000 morts, ce qui explique la fuite de ses habitants. Qui en parle ? Que fait-on ? Compte-t-on que cela se résolve de lui-même par un génocide ? Ce petit pays coincé entre Djibouti, l’Ethiopie et le Soudan est l’objet d’une grande instabilité. Avec six groupes ethniques, dont deux principaux les Tigrinya et les Tigré, et deux religions l’une chrétienne et l’autre islamique, ce pays réunit toutes les conditions pour une instabilité permanente et des guerres internes alimentées aussi de l’extérieur. Depuis leur indépendance, le conflit avec l’Ethiopie continue et un conflit territorial sur des îles l’oppose aussi au Yémen. 


C’est dire si les origines du flux migratoire touchent de très nombreux pays d’Afrique et qu’aucune disposition prise ne peut l’endiguer bien au contraire. La présence des occidentaux, derrière les USA la plupart du temps et tout au moins en accord avec eux, ne règle aucun des conflits mais étend le chaos. Parti de Syrie, le chaos gagne le Liban au Nord et cherche à s’étendre au sud et à l’est pour se rapprocher de l’Iran. La bataille est une stratégie hégémonique américaine dont les buts sont de coller au plus près des « ennemis », Russie-Chine et leurs amis, de couper la route du gaz, de rafler les champs pétrolifères en Syrie, en Irak et dans le Caucase. Nous nous prêtons à cette stratégie au nom de la lutte contre Daesh alors que Daesh est maintenu en vie par les anglo-saxons pour mettre à bas le régime syrien. Nous sommes dans une spirale infernale où nous combattons, ou nous faisons semblant de combattre, les djihadistes en même temps que nous les laissons s’infiltrer dans notre pays par l’immigration. Tout ceci ne peut conduire qu’à l’augmentation de  notre insécurité et une levée de l’islamisme même dit modéré dans un affrontement de plus en plus difficile à calmer. 


Il est de plus en plus important que nous cessions de nous prostituer au côté des Etats-Unis, qui ne nous veulent pas que du bien, et que nous nous concertions avec la Russie qui fait face depuis longtemps au problème du terrorisme islamique. Il faut que notre effort soit concentré sur l’aide aux pays en détresse pour intervenir en médiateur, donateur. Il faut savoir aider ces pays sans arriver avec des armes. Eduquer l’élite dans nos universités avec obligation de retour au pays, créer des infrastructures routières, portuaires et sanitaires, développer l’électricité, etc. sont autant de tâches qui petit à petit créeront des conditions propres à développer les pays et à leur permettre de garder leurs habitants. Il y a mille choses à faire avant l’ingérence militaire et l’UE en a les moyens. Encore faut-il que la France initie le mouvement et cesse de détériorer son image en Afrique et au Moyen-Orient. Vendre des avions à l’Arabie Saoudite et le Paris Saint-Germain au Qatar ne doivent pas être les objectifs prioritaires de notre pays. Il a encore l’aura de son passé et de sa langue répandue en Afrique, en Syrie, au Liban pour être un acteur principal de la lutte contre l’immigration mais pas par la guerre et l’ingérence comme nous le pratiquons actuellement. 


A la guerre répond la guerre et quand on ne sait plus 

Qui est avec qui, qui contrôle qui, et pourquoi,

Le peuple ne suit que grâce à un enfumage 

Permanent en livrant son argent pour rien 

Et ses sodats, ses citoyens, à la mort ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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