samedi 11 avril 2015

La guerre s’étend et notre information tourne à la propagande de guerre



Certains peuvent penser que porter son intérêt hors de nos frontières nationales ni n’améliore notre quotidien ni ne nous donne une meilleure vue sur les buts visés par nos gouvernants. La majorité des médias sont contrôlés par des grands groupes de presse, lesquels tirent de nombreux avantages à une collusion avec l’Etat, sans parler des journalistes dont on achète le silence ou la propagande par des avantages pécuniaires ou des menaces sur leur poste. Le lien entre les grandes lignes de la politique intérieure n’est que le résultat de nos engagements sur le plan européen ou mondial. Chacun voit bien que notre politique budgétaire est encadrée par Bruxelles et que les trois quarts de nos lois sont issues des directives du même Bruxelles.

Ceux qui ruent dans les brancards, comme la Grèce, sont taxés d’angélisme pour le moins ou d’incapables au mieux. On voit ainsi Manuel Valls se permettre au Portugal de critiquer le gouvernement grec en lui demandant de faire les réformes nécessaires de l’austérité, austérité contre laquelle Tsipars a été élu démocratiquement par son peuple. Valls incite la Grèce à faire fi de la démocratie et vient de plus porter la bonne parole dans un pays qui n’est pas le sien ! On voit bien que la démocratie n’étouffe plus le gouvernement français ni l’Union Européenne avec à sa tête un président qui a exprimé tout son mépris pour cette pratique populaire qui n’est qu’une machine à mettre des bâtons dans les roues.

 Mais revenons aux évènements qui marquent la semaine. Le transfert des réserves d'or allemandes est bien en cours. En 2014, la Bundesbank a transféré à Francfort-sur-le-Main 120 tonnes d'or stockées à l'étranger, dont 35 tonnes provenaient de Paris et 85 tonnes de New York. Tiens, ils ont réussi à en rapatrier un peu des USA, lesquels traînent les pieds le plus possible. Y aurait-il un danger sur le plan financier et monétaire ? Krach ou fin de l’euro ? L’UE prépare un plan secret de sortie de l’euro pour la Grèce. A-t-elle vraiment l’intention d’aider la Grèce à se sortir de la crise ? N’est-on pas en train de chercher sur qui faire retomber la responsabilité d’une sortie de l‘euro et de rassurer les autres pays qui seraient tentés de le faire ? N’espérez pas que l’on vous en informe et encore moins que l’on vous demande votre avis. Pourtant la sortie n’est pas prévue dans les traités européens… On passera outre, sans vous demander de voter un changement des traités. A Bruxelles, et en France, le mot référendum est tabou… 

Deux évènements majeurs en dehors des guerres ont marqué cette semaine. Le premier est la rencontre Poutine-Tsipras qui illustre la guerre entre l’UE, féal des USA,  et la Russie. Le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré jeudi qu’il n’est ni pour ni contre les résultats des dernières négociations nucléaires à Lausanne en Suisse, car « les responsables iraniens affirment qu’aucun travail n’a encore été fait et que rien n’est contractuel », a rapporté l’agence de presse IRNA. « Ne pas avoir d’accord est mieux qu’un accord qui ruine les intérêts et la dignité d’une nation », a-t-il affirmé. Autant dire que les communiqués de victoire diplomatique d’Obama et de Fabius ne sont que des fanfaronnades de communication. 

Rien n’est fait et la guerre USA-Iran n’est pas éteinte si l’on en croit l’extension de la guerre au Yémen sous des prétextes de retour du gouvernement dit légal, parce que malléable, dans un contexte de guerre religieuse encouragée par les occidentaux. Malheureusement quand on parle des USA, on parle de nous. Le Moyen-Orient est l’illustration parfaite de la théorie du chaos pratiquée systématiquement par les Etats-Unis pour éviter désormais d’engager son armée au sol mais la nôtre si nécessaire est souhaitée. On sait maintenant que l’Etat Islamique/Daech est mollement combattu par les USA qui les a formés, entraînés et qui continuent à les armer, laissant à l’armée irakienne le gros de travail au sol. L’Arabie Saoudite, qui voit dans l’EI des sunnites enragés voulant contester leur leadership religieux, dont l’autorité de leur monarchie, ferme les yeux sur la rivalité chiite-sunnite et fait partie de la coalition anti-EI. Le résultat c’est des destructions d’infrastructures, sauf pétrolières, des morts, des blessés dont des enfants, des réfugiés par milliers, et… le chaos.

Le chaos s’étend désormais de l’Ukraine au Yémen. Une coalition de pays arabes, rameutée par l’Arabie Saoudite, a lancé une offensive sur le Yémen, soi-disant sur les Houtis. Sous les prétextes de rétablir un gouvernement légal, sans y être le moins du monde autorisé par l’ONU, sous couvert d’une lutte sunnite-chiite, faux prétexte puisque des troupes yéménites chiites combattent pour eux, l’Arabie Saoudite fait taire une opposition chiite au sud de son pays et réaffirme sa prééminence religieuse et pétrolières sur un pays chiite de la péninsule. Si l’Arabie saoudite se passe de toute autorisation onusienne c’est que les USA et ses alliés couvrent cette opération. Les services de renseignement français collaborent. Les USA ont donné le feu vert car ils se sont octroyés un droit d’ingérence que seules peuvent contrer la Russie et la Chine si elles estiment leur sécurité menacée. 

Désormais autour de la péninsule arabique croisent les navires de guerre français, anglais, américains mais aussi russes et chinois. Les détroits, indispensables robinets pétroliers, sont sous haute surveillance et il suffit d’une étincelle pour que les armes parlent. Il est malheureusement à prévoir que la guerre peut atteindre l’Iran, puissance incontournable dans cette partie du monde, représentante du monde chiite et grande nation pétrolière dont les liens avec Moscou se renforcent. Le combat hégémonique des USA ne peut s’arrêter au Yémen, pays le plus pauvre du monde arabe dont seule la position géographique mérite d’en prendre possession. Le nucléaire militaire iranien n’était qu’un prétexte pour imposer des sanctions à ce pays alors que le Pakistan tout proche en est doté et n’a pas, comme Israël, signé le traité de non-prolifération nucléaire ! 

Notre appartenance à une Union Européenne à but fédéraliste, 

Notre appartenance à une OTAN à but hégémonique,

Nous fait oublier que nous devons défendre 

Nos intérêts avant ceux des autres !

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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