vendredi 13 janvier 2017

L’écologie bancale face à la pollution (5ème partie)



On ne peut envisager une politique énergétique sans tenir compte de l’impact économique sur le budget de l’État, sur les usagers et finalement sur tous les contribuables. L’Espagne, après son envolée vers les EnR, a stoppé la croissance de la puissance installée des EnRi (éolien + solaire). L’évolution du surcoût allemand des EnRi a pris depuis leur introduction une augmentation de 18 Mds de 2009 à 2014 pour atteindre 23,6Mds. Elle s’est traduite par une augmentation du coût du kWh allemand bien supérieur à l’inflation et rend le kWh allemand beaucoup plus cher que le kWh français.

Ces deux exemples suffiraient à montrer que les EnRi sont budgétivores et que leur utilité ne peut être justifiées que pour cinq raisons :

  1. Une production trop faible par rapport à la consommation
  2. Une solution pour lutter contre la pollution
  3. Une solution de production d’électricité moins chère
  4. Une solution pour remplacer une énergie coûteuse et dangereuse.
  5. Une solution pour l’indépendance énergétique de notre pays
La première raison ne tient pas parce que nous sommes un pays exportateur (11% en 2015). La seconde montre qu’elle n’est pas remplie, car 1kWh d’EnRi nécessite 1kWh thermique polluant. Cela fait d’ailleurs tomber la cinquième raison car les énergies fossiles étant importées, plus on a d’électricité des EnRi plus on devient dépendant de celles-ci. Pour la troisième raison il suffit de regarder le graphique du coût du kWh pour l’usager dans les principales nations ayant opté pour les EnRi. L’augmentation entre 2005 et 2016, période de mise en œuvre des EnRi, est largement supérieure à l’inflation et surtout pour les leaders de cette énergie, l’Allemagne et l’Espagne. Il reste la quatrième raison pour laquelle l’argument de coût ne peut être retenu. Seule la raison de dangerosité qui s’appuie sur les deux accidents graves peut être retenue sachant que la France est le pays le plus nucléarisé du monde par habitant et qu’aucun accident grave n’y a été noté malgré son antériorité dans ce domaine. 

L’exemple à ne pas suivre est celui de l’Allemagne, celui à suivre est celui de l’Espagne ou du Royaume-Uni. Il y a un autre inconvénient des EnRi, c’est l’augmentation de la puissance installée des centrales thermiques, mais la diminution de la production de celles-ci qui n’interviennent que lors des dépassements de la consommation dus au manque de vent et (ou) de soleil. Il s’ensuit une non-rentabilité de celles-ci qui doivent être subventionnées. Ceci apparaît clairement sur le graphique ci-dessus en Espagne.

Une politique réaliste demande l’arrêt immédiat des projets de construction d’éoliennes et de mise en place de panneaux solaires. Il suffit pour cela d’arrêter toutes les subventions aux EnRi et de ne pas accorder les permis de construire. Les cas particuliers des îles peuvent être traités à part. Pour ce qui concerne la pollution, la France, étant plus polluée que pollueur, doit profiter de son influence sur la politique européenne pour faire modifier celle-ci ou demander des dédommagements aux pays pollueurs à hauteur des différences de tonnes de CO2/habitant. La pollution nuisible à l’homme évoluant avec la quantité de CO2 produit, ceci est aussi un moyen de faire changer la politique énergétique. Le nucléaire est la meilleure solution pour arrêter les centrales thermiques polluantes, mais mieux vaut encore de développer les centrales thermiques pour faire face à une augmentation de la demande électrique plutôt que de développer les EnRi (éolien et solaire). La France, exportatrice d’électricité, copie l’Allemagne et développe les EnRi seulement pour diminuer la part du nucléaire. C’est la pire des solutions d’autant qu’il restera encore des centrales nucléaires qui créeront toujours la dangerosité motivant le choix des EnRi, et que le 100% EnR est financièrement impossible. Ajoutons que l’électricité par la combustion de la biomasse, autre EnR, rejette du CO2 et des polluants dans l’atmosphère. 

Il faut considérer que la marche optimale des centrales nucléaires est à puissance constante. Les forcer à suivre les fluctuations de la demande c’est accepter une dégradation de leurs performances et une augmentation des risques. Il est recommandé de faire d’abord assumer le lissage entre production et consommation par des centrales thermiques et hydrauliques. On peut porter la part du nucléaire à 85% de la production électrique totale, ce qui justifie la mise en route de l’EnR de Flamanville. Le nucléaire s’impose parce qu’il a de loin la meilleure efficacité énergétique en tonne d’équivalent pétrole (Tep). Les recherches doivent se poursuivre dans ce domaine sur la sûreté, la miniaturisation, l’indépendance énergétique. La surgénération qui permet de recycler efficacement le plutonium précédemment produit nous assurerait une indépendance énergétique de plusieurs siècles.

La France était pionnière avec Superphénix arrêté pour des raisons politiques, et la communauté scientifique fait désormais de ces réacteurs de quatrième génération, les réacteurs du futur. Plusieurs pays y travaillent dont la Russie, le Japon et la France avec le futur réacteur expérimental Astrid. La France doit retrouver son rôle de leader dans ce domaine. Le nucléaire ne pollue pas l’air et n’émet pas de CO2. Les déchets radioactifs sont très limités en volume par rapport aux MWh produits et la solution technique d’enfouissement est en cours de mise en œuvre avec des conditions de sécurité acceptables pour des siècles sachant en plus que leur radioactivité décroît avec le temps. Le Japon remet en services ses centrales nucléaires, le Royaume-Uni projette 2 réacteurs, la Chine a un ambitieux programme nucléaire… et les États-Unis s’apprêtent à stopper les EnRi après l’Espagne. Le surcoût de la transition énergétique française est de 23 Mds€, dont 5 pour les EnRi (20 en Allemagne). Les perspectives pour 2030, c’est 70Mds€. Alors l’idéologie française tuera-t-elle le bon sens jusqu’à appliquer une politique coûteuse qui se retourne contre ses objectifs ?

La pollution provenant de la production interne d’électricité étant réduite au minimum, et une action étant faite sur la pollution émise par nos voisins, il reste à traiter le problème de la pollution due aux transports terrestres, maritimes et aériens. Si l’utilisation du charbon et du gaz en combustion est une solution raisonnable d’autant plus que les réserves sont encore considérables en particulier pour le charbon, la combustion du pétrole est une mauvaise utilisation de cette ressource. C’est sous cet angle que je vous en parlerai dans le dernier article sur la politique énergétique.


Depuis les Curie et Becquerel la France a une vocation nucléaire 

Son rayonnement dans ce domaine est mondialement reconnu.

Il est suicidaire de ne pas soutenir ce fleuron économique 

Alors que cette énergie devient incontournable

En affichant une politique anti-nucléaire !


Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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