mardi 6 juin 2017

L’énergie de demain, ce n’est pas du vent !



L’énergie de demain ce n’est pas du vent, mais du soleil, enfin pas la captation des rayons solaires mais la création de l’énergie comme celle de l’astre qui nous permet de vivre sur terre. L’énergie du soleil est immense et se disperse pour sa presque totalité dans l’univers. Il ne nous gratifie que d’une faible partie car nous ne sommes qu’un point dans l’univers qui l’entoure. Néanmoins toute celle-ci, récupérée et transformée intégralement en électricité, suffirait aux besoins de la terre entière. Avec nos panneaux solaires nous ne captons en plus qu’une faible partie de l’énergie qui nous arrive. La transformation en électricité nous conduit à une utilisation faible de l’énergie solaire incidente, d’autant plus faible d’ailleurs que le soleil s’éloigne de son apogée dans le ciel. On dépasse rarement 15% de rendement moyen. Ceci amène à se poser une question bête. Est-il rationnel de capter en hiver sur notre toit, avec des panneaux solaires, les rayons solaires qui, sans eux, auraient réchauffé notre maison alors qu’ils sont là pour transformer  l’énergie solaire reçue en électricité et chauffer ensuite notre maison ? Ne tomberions-nous pas parfois dans la déraison ? 

Est-ce bien raisonnable de mettre des obstacles en mer, ces projets de fermes éoliennes marines, dont le coût du kWh est 4 à 5 fois plus élevé que le kWh nucléaire et 2 à 3 fois plus que le kWh thermique ? Est-ce bien raisonnable de se substituer à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, organisme indépendant, pour décider de l’arrêt des centrales nucléaires sous prétexte d’âge et non de sûreté d’exploitation ? Est-ce bien raisonnable de le décider sous un prétexte politique pour justifier la nécessité des énergies renouvelables intermittentes, les EnRi ? Car les Etats-Unis ont porté à 60 ans la durée de leurs centrales de même conception que les nôtres, notre consommation intérieure est stable depuis plusieurs années, et nous sommes exportateurs de 6 à 8% de notre électricité. Rien ne presse en vérité, mais le plan de transition énergétique a un coût au bas mot de 50 Md d’ici 2023 selon la Cour des Comptes. D’ailleurs en 2015 pour l’Allemagne, ce programme avait déjà coûté 300 milliards d'euros et l'ancien ministre de l'Environnement, Peter Altmaier, avait estimé que la note pourrait atteindre 680 milliards d'euros en 2022.

Qui se nourrit de cette manne financière ? Le lobby des EnRi. Qui paye finalement ? Nous. Comment ? Par le coût du kWh, de l’abonnement, les taxes et les impôts. L'Association allemande des industries de l'énergie et de l'eau (BDEW) montrait que 52 % de la facture d'électricité payée par les particuliers étaient composés de taxes et d'aides aux énergies renouvelables. Le Danemark et l’Allemagne, les deux pays les plus en pointe sur les EnRi sont ceux où le kWh est le plus cher et les émissions carbone de l’Allemagne ont crû depuis 2012 avec la fermeture de centrales nucléaires. Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement chez nous ? D’ailleurs l’Etat, très disert sur les chiffres de GW d’énergies renouvelables, est très discret sur les coûts de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). 

Il serait raisonnable de regarder ce que la science nous offre d’autre pour répondre à trois objectifs louables qui sont la diminution de la pollution, le kWh au plus bas coût, et la maximisation de l’indépendance énergétique. Sur ce dernier point rappelons que cette indépendance avec les EnRi est illusoire car leur fabrication vient essentiellement de pays étrangers, Danemark, Allemagne, Chine, Taiwan, Japon et génère peu d’emplois en France. De plus la Chine déteint 95% de la production mondiale des terres rares indispensables à leur fabrication.

La recherche dans le domaine de l’énergie nucléaire ne cesse pas dans le monde, même si elle est devenue modeste en France. La quatrième génération de réacteurs, dits surgénérateurs ou à neutrons rapides, va arriver dans les très prochaines années. Elle a la faculté de multiplier par 60 l’utilisation de l’uranium. C’est comme si vous multipliiez par 60 les ressources mondiales de ce métal. Vous diminuez ainsi la dépendance à l’approvisionnement et le coût du kWh. Il me faut rappeler que la France avec Super-phénix avait 20 ans d’avance qu’elle a perdus. De nouveaux réacteurs intrinsèquement sûrs sont aussi à l’étude, de même que l’utilisation du thorium, métal le plus abondant dans le monde. Des progrès significatifs sont en cours sur la sûreté des réacteurs, mais déjà la France, pays le plus nucléarisé du monde par habitant n’a jamais eu d’accident nucléaire, au sens de l’échelle internationale de gravité, depuis un demi-siècle. Les progrès possibles sont d’une ampleur beaucoup plus importante que ceux que l’on peut attendre sur les EnRi. 

En 1959-1960, en parallèle de recherches sur la séparation isotopique de l’uranium pour l’utilisation du pouvoir énergétique de l’235U, j’ai modestement contribué à la recherche sur la fusion thermonucléaire. C’est un processus où deux noyaux atomiques légers, de l’hydrogène en l’occurrence, s'assemblent pour former un noyau plus lourd. Cette réaction est à l'œuvre de manière naturelle dans le Soleil et la plupart des étoiles de l'Univers. L’énergie dégagée par la fusion est énorme à l’image de celle dégagée dans le soleil. La science est confrontée à un défit gigantesque mais c’est l’objectif de produire une énergie illimitée qui est le moteur des recherches internationales auxquelles nous participons en France avec le projet ITER à Cadarache. Il faut réaliser un plasma d’atomes grâce à des températures de millions de degrés et avoir une très grande densité d’atomes dans le plasma grâce à des pressions très élevées. Le défit technologique est en passe de réussir grâce à des progrès récents décisifs avec la réalisation du premier plasma d’une part et des températures d’un million de degrés d’autre part. La réalisation d’un premier réacteur opérationnel est désormais envisageable d’ici 20 à 25 ans. 

On ne peut pas envisager un plan énergétique pour 2050, basé sur les EnRi, sans tenir compte des avancées de la science. Malheureusement ce sont les considérations politiques gérées finalement par les lobbies et la grande Finance qui donnent les orientations nécessaires à leur enrichissement maximum.


Comme sur de très nombreux sujets, la désinformation fait rage. 

Elle s’appuie sur le mensonge, la vérité masquée,

Les cadeaux incitatifs pour capter l’adhésion, 

Et une propagande qui s’appuie sur…

Un écologisme dévoyé !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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