dimanche 19 mars 2017

L’énergie, un sujet vital maltraité par les candidats



Les énergies renouvelables (hors hydroélectricité) ne sont ni douces, ni gratuites, ni d'avenir. Une idéologie "verte" pernicieuse veut faire croire qu'elles mèneront à une vie plus heureuse, voire paradisiaque, alors qu'elles conduisent en enfer. C’est ainsi que ce sujet est traité dans un livre qui vient de paraître et qui met à mal la doxa de la pensée unique. Le réchauffement climatique et son corollaire les énergies renouvelables intermittentes (EnRi) est inculqué comme un postulat depuis plus de vingt ans, et devient, par la durée et l’ampleur mondiale donnée au message, une vérité en soi qui ne mérite plus aucune contradiction. Ce formatage scandaleux des esprits nous conduit année par année à une impasse à la fois technique, financière et écologique. Or, en dehors du souci de préservation des générations futures qui est sous-jacent au message écologique, il s’agit d’un sujet qui impacte fortement l’économie du pays et il est difficile de crédibiliser les prévisions de budget des différents candidats sans que cet aspect soit pris en compte et évalué budgétairement. Malheureusement tout est dit dans de grands slogans sur le bienfait des EnRi ou sur l’indispensable maintien du nucléaire à des niveaux plus bas variables, mais souvent flous où l’on présente subtilement la puissance installée et non la puissance utile. Ces puissances son très différentes entre elles suivant les énergies et particulièrement pour les EnRi.

J’ai montré dans plusieurs articles la façon volontairement déformée de présenter les chiffres, en particulier ceux publiés par RTE où seuls ceux qui ont le temps et le courage de regarder les chiffres de base, calculette à la main, peuvent rétablir une expression correcte des conclusions données à lire aux gens pressés et aux journalistes qui sont devenus des machines à copier la pensée unique. Le dernier compte-rendu sur l’année 2016 ment par omission dans son graphique de présentation en gommant la production électrique par les centrales thermiques, soit 9% de la production alors que les EnRi n’ont produit que 7,3%, dont 5,6% d’éolien et de solaire. Tout cela pour nous dire que les EnRi avaient participé pour la première fois à 7,3% de la consommation électrique française. C’est faux, c’est de la désinformation. La production a dépassé de 7,2% la consommation. Donc les 5,6% de solaire et d’éolien n’ont servi qu’à l’exportation ! Or cette énergie n’étant ni maîtrisable ni stockable, la vente de l’électricité des EnRi se fait en priorité et souvent à prix cassé par rapport aux autres types d’énergie. Il peut même arriver que nous payons pour nous en débarrasser. 

Les prix affichés par la Régulation de Transport de l’Électricité nous donnent un kWh 66% (82 /MWh) plus cher pour l’éolien, et 5 fois plus cher en moyenne pour le solaire (300 /MWh). Pour les EnRi il faut  rajouter les investissements de réseau. En 2016, RTE a poursuivi ses investissements à hauteur de 1 519 M€ pour adapter le réseau au service de la transition énergétique. Les EnRi ne sont donc pas indispensables à la consommation française et sont beaucoup plus chères. La seule raison étant de remplacer le nucléaire, le prix du kWh ne peut donc qu’augmenter et peser sur notre pouvoir d’achat, comme il l’a fait en Allemagne. Que l’Etat subventionne ou non les EnRi, il faudra toujours que le contribuable paye.

Mais il y a plus grave, comme je l’ai déjà dit dans des articles précédents du 12 au 15/02/17 sur l’énergie électrique dans mon blog http://34pourlafrance.blogspot.com/, la mise en œuvre des EnRi doit obligatoirement s’accompagner d’une compensation des centrales thermiques. Ce fait, vérifié entre 2014 et 2015, s’est révélé de nouveau exact en 2016. Si l’on prend la production de 2014, année avec les arrêts normaux de réacteurs, on constate un déficit de production nucléaire de 31,9 TWh en 2016. La production totale de 2016 est inférieure de 14,7 TWh à 2015, la production nucléaire a donc fait défaut pour 31,9-14,7= 17,2 TWh. L’ensemble des énergies renouvelables a produit 6,3 TWh de plus qu’en 2015. Les centrales thermiques ont donc dû produire la différence 17,2-6,3= 10,9 TWh en complément. On a alors le tableau ci-dessus qui montre que l’augmentation de l’énergie thermique suit celle des EnRi. 8 TWh de plus des EnRi, entre 2014 et 2015 ou 2016, entraînent 8 TWh d’énergie thermique de plus. En gros on voit que 1 kWh d’EnRi entraîne 1 kWh de thermique qui vient compenser l’intermittence des EnRi. 

Pour l’année 2016, le surcoût par rapport au nucléaire est de 2,1 Mds€ pour le solaire et de 0,7 Mds€ pour l’éolien, soit 2,8 Mds€ pour les EnRi. Il faut y ajouter 1,5 Mds en 2016 à cause d’une augmentation des lignes du réseau électrique pour l’accueil des nouveaux EnRi. Les EnRi sont donc des énergies polluantes et coûteuses en exploitation. L’augmentation des parcs ne fera qu’augmenter le surcoût, même si on doit tenir compte du carénage des réacteurs à raison de 1 Mds par réacteur. Pour le surcoût des EnRi en 2016, on pouvait procéder au carénage de plus de 3 réacteurs. Mais les EnRi (éolien terrestre, solaire) et maritime, demandent des investissements considérables et le plan arrêté pour la période 2018-2023 est l’installation supplémentaire de 40,5 GW à 49,2 GW dans les hypothèses basses et hautes pour un coût entre 71,5 et 101,6 Mds€. Ce coût est d’ailleurs sous-estimé et serait plutôt entre 78 et 131 Mds€, mais gardons les chiffres officiels qui nous donnent une dépense de 15 à 20 Mds€/an sur 5 ans auxquels il faut ajouter 1 Mds€/an pour l’extension du réseau. Avec l’augmentation corrélative et égale de la production thermique, pour un surcoût croissant jusqu’à 0,6 et 0,7 Mds€/an environ suivant l’hypothèse, on peut s’attendre à atteindre l’objectif de 40% d’énergie nucléaire et l’arrêt de 20 à 25 réacteurs générant une économie de carénage de 20 à 25 Mds€. L’aventure EnRi coûte donc 58 Mds€ (71,5 + 5 "réseau" + 0,6/2*5=1,5 "thermique supplémentaire" – 20 "carénage") pour l’hypothèse basse et 83 Mds€ pour l’hypothèse haute.

Chaque année ce sera 10 à 15 milliards d’euros qui seront engloutis dans les EnRi dès 2018. A titre de comparaison passer le budget de la Défense de 1,6% du PIB à 3%, comme l’annoncent plusieurs candidats, c’est 39 Mds€ en plus, la redevance à l'UE c'est 19 Mds. En recettes la taxe sur les produits pétroliers, la TIPP, rapporte 20 Mds€. Comment peut-on présenter un programme chiffré sans tenir compte de l’impact de ce choix ? Quel candidat ose présenter la note aux français sans se cacher derrière le réchauffement climatique et la phobie du nucléaire ? N’oubliez pas que ce soit l’État qui paie ou vous, c’est toujours finalement vous qui payez toute la note.


Le temps des promesses durera encore 6 semaines. 

Avant il serait temps de cesser de regarder

Le sexe des anges en se laissant bercer 

Dans une contemplation béate !

Sinon le réveil sera dur !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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