dimanche 17 novembre 2013

Le nucléaire français, cible des européistes.

Deuxième producteur mondial d’électricité nucléaire, après les États-Unis, et première nation par le pourcentage par rapport à la production électrique totale, la France peut s’enorgueillir d’un demi-siècle de production sans accident notable ayant mis en danger sa population et d’avoir développé une industrie qui la place parmi les plus puissantes du monde. Par ailleurs, contrairement aux États-Unis elle a choisi la voie du recyclage de la plus grande partie des « déchets nucléaires » dans son usine de La Hague dont elle a vendu la technologie au Japon. Ce très important recyclage de l’uranium et du plutonium avait d’ailleurs conduit Jacques Chirac à demander que cette énergie soit classée dans les énergies renouvelables. Par ailleurs cette énergie ne rejette pas de gaz carbonique et il faut très peu de sites sur de relativement petites surfaces pour produire 75% de la production électrique contrairement à l’éolien.

Les États-Unis avec une centaine de réacteurs n’ont connu qu’un accident grave, de type Tchernobyl avec fusion du cœur, dont la radioactivité, contenue dans l’enceinte du réacteur, n’a fait aucune victime et aucun dégât sur l’environnement. C’est cette technique de réacteur qui est à la base de ceux construits en France contrairement à ceux de Tchernobyl. La catastrophe de Fukushima est le troisième accident grave parmi les 450 réacteurs qui étaient en service dans le monde. Le Japon est un pays très différent du nôtre, par sa surface et ses conditions sismiques et climatologiques. La sous-estimation de l’ampleur du danger des tsunamis est à l’origine de cette catastrophe. Malgré tous les effets sur la population et l’environnement, cet accident n’a pas eu des conséquences aussi dramatiques que le même raz-de-marée qui a ravagé les côtes japonaises avec des dizaines de milliers de morts. 

Il est normal que l’analyse de l’accident et les mesures prises génèrent quelques améliorations supplémentaires dans les réacteurs existants et dans leur exploitation. Le risque zéro n’existe jamais mais il n’y a pas de progrès sans risque. Il arrive un moment où toute nouvelle avancée dans les mesures de sûreté, de réduction du risque, devient déraisonnable et insupportable financièrement, ce à quoi conduit trop souvent le principe de précaution, à différencier du principe de prévention. C’est sur ce point qu’œuvrent désormais les détracteurs de ce type d’énergie dans lesquels on retrouve les écologistes et ceux qui veulent obliger les nations à obéir aux choix des puissances de l’argent. C’est ce que vient de relancer le Commissaire Européen responsable de l’énergie, l’Allemand Günther Oettinger. 

Celui-ci s’adonne à une attaque en règle du nucléaire en s’appuyant sur le coût de la catastrophe de Fukushima et la faiblesse de l’assurance-accident de 90 millions d’euros pour les centrales françaises. Par conséquent, Oettinger veut imposer aux groupes énergétiques en Europe, des assurances allant «à un milliard ou plus». La conséquence serait l’augmentation des primes, donc du coût de l’électricité nucléaire. Autre angle d’attaque, les subventions européennes. Avec 35 milliards pour le nucléaire et 30 milliards pour les énergies renouvelables, le nucléaire est montré comme beaucoup plus subventionné. Il est accusé aussi de ne pas prendre en compte le stockage des déchets sur 25.000 ans. Pour faire bonne mesure, il est accusé de mettre de l’argent dans les poches des exploitants. Les 2 milliards qu’EDF retourne au gouvernement en sont la preuve et la raison pour laquelle il est inattaquable (en filigrane : contre toute autre raison valable). 

Voilà l’opprobre est lancée et la filière, qui met en danger l’humanité, accusée de mensonge et de maquillage. Pour faire plaisir aux écologistes, le Commissaire cible le danger de la centrale de Fessenheim, que François Hollande veut arrêter sans qu’il puisse s’appuyer sur un avis de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, autorité indépendante, qui seule peut donner un avis technique de fermeture et qui a autorisé la prolongation de dix ans de la durée d’exploitation de nos centrales sous réserve de travaux de rénovation ou d’amélioration. Alors cette attaque européenne est-elle donnée sans intention cachée et solidement argumentée ? 

En réalité le nucléaire donne à la France une indépendance que les mondialistes doivent absolument leur enlever. Le nucléaire français ayant, depuis un demi-siècle, montré la maîtrise de cette énergie sans accident grave, et celui-ci n'étant pas attaquable pour ses rejets de CO2, il faut l'attaquer autrement. La catastrophe de Fukushima est l'occasion de parler du coût du nucléaire. La première tentative sur le coût, qui avait ciblé la non-prise en compte du démantèlement en fin de vie, avait échoué, car celui-ci est bien intégré dans le prix de revient du kwh. 

Le nouvel angle d'attaque se focalise sur la sûreté et les déchets. On pousse à augmenter la sécurité (sûreté) des réacteurs existants toujours plus loin et au-delà des recommandations de celles de l'Autorité de Sûreté nucléaire de façon à engendrer des surcoûts. Dans ce domaine on peut pousser toujours plus loin, il n'y a pas de limite même si nous ne sommes pas dans les conditions environnementales d'implantation des sites japonais, ni aux mains d'entreprises privées majoritaires. 

Le montant des assurances est basé sur l’importance des dégâts à couvrir et sur la fréquence prévisible de ceux-ci. C’est ainsi que sont calculées les primes pour les fusées Ariane. Plus il y a de lancements réussis, plus les primes sont re-négociables à la baisse et inversement de la part des assureurs. Le nucléaire français a montré une fiabilité exemplaire et l’augmentation du montant assuré est sans doute à renégocier ou la prime à diminuer pour le même montant. L’Etat étant l’actionnaire majoritaire, il est en première ligne sur ce point mais il n’y a aucune raison que ceci se reporte en augmentation sur le coût du nucléaire. 

Pour les subventions européennes il faut les ramener au nombre de kwh produits, alors le nucléaire est de très loin le moins subventionné. Pour les déchets le coût de stockage est évalué annuellement au doigt mouillé pour les déchets à longue durée de vie, les sites en profondeur n’étant pas encore en activité. Pourquoi ne pas prendre aussi un million d'années de stockage, au lieu de 25.000, puisque la radioactivité de l'uranium a l'âge de la terre ? On peut ainsi augmenter le coût à volonté. Enfin on stigmatise le fait que l’État puisse tirer profit de la production de cette énergie, comme si le fait de subventionner les énergies renouvelables était un plus pour notre économie. Un comble ! 

Cet article montre une fois de plus que les mondialistes sont à l’œuvre et qu'ils ont ciblé ce qui reste de pouvoir de choix d'une nation. La mainmise sur l'indépendance, qu’elle soit énergétique ou autre, est en cours. Il n'est pas innocent que le commissaire européen de l'énergie soit allemand quand ce pays tourne le dos au nucléaire et privilégie l’éolien et par conséquence le lignite et le gaz. On ne rate jamais une occasion de faire valider la politique énergétique allemande qui va mettre en œuvre 24 centrales thermiques supplémentaires pour permettre le développement de l'éolien sans bénéfice écologique notable sur le CO2 émis et pour un coût du kwh plus élevé. Quand le maniement de la peur ne marche pas assez vite dans un moment où les populations ont d’autres soucis, les mondialistes, européistes, ouvrent un autre angle d’attaque. 

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. 

L’indépendance de la France a encore quelques atouts, 

Certains œuvrent à les lui enlever ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon