jeudi 14 novembre 2013

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !

Ce refrain qui, en 1790, symbolise la Révolution sur l’air du Carillon national, contredanse très populaire de l’époque, est devenu, alors que la Révolution fiscale gagne du terrain dans les têtes, le refrain de notre gouvernement. Quel pied de nez de l’Histoire ! Les révolutionnaires portent le bonnet rouge et le pouvoir, qu’ils vilipendent, reprend un refrain révolutionnaire ! Tout est cul par-dessus tête. Pendant que des jeunes écervelés, passibles de cours de morale publique, manquent de respect à la dignité d’une ministre et qu’un journal, friand de unes provocatrices, reprend un commentaire qui fleurit dans les réseaux sociaux, racisme ou pas, le maire de Jussy dans l’Aisne refuse la minute de silence en mémoire des 7 soldats tués au Mali et les traite de mercenaires lors des cérémonies du 11 novembre dernier.

La question se pose de savoir si des jeunes, plus ou moins embrigadés, qui manifestent bêtement contre une représentante du gouvernement et si un journal, stigmatisé pour son appartenance d’extrême droite sous prétexte de racisme, doivent plus soulever l’opprobre et la colère de l’État assisté d’une cohorte médiatique que l’attitude abjecte d’un élu de la République envers des soldats morts pour la France. L’État cherche par quel processus juridique il va pouvoir interdire la publication du journal Minute, coupable de racisme, dans le droit fil des pouvoirs totalitaires alors qu’à priori aucune loi n’interdit la liberté d’expression. Va-t-on invoquer les intérêts supérieurs de la Nation ?


Les musulmans voulaient faire condamner Charlie Hebdo pour une caricature sur Mahomet, il publie toujours heureusement et pourtant pour les musulmans il avait touché à ce qu’ils ont de plus sacré. La punition la plus grave pour ce journal Minute est que sa provocation tombe à l’eau, que certains lecteurs assidus ne l’achètent plus par réprobation ou dégoût. Chercher à interdire sa publication est un acte grave contre la liberté d’expression, fondement de la démocratie comme l’a rappelé François Hollande en accueillant les otages du Mali.


Les accusations de racisme ont bon dos pour expliquer une intention aussi grave. Évidemment il s’agit d’une occasion en or pour faire un contre-feu à une impopularité grandissante envers le Président et son Premier  Ministre. L’extrême-droite, que le socialisme depuis Mitterrand avait réussi à promouvoir pour tailler des croupières à son adversaire de droite, devient une force qui peut désormais le déstabiliser. La manœuvre consistant à assimiler extrême-droite et racisme est une ficelle un peu grosse mais elle peut encore avoir un effet électoral sur les électeurs de gauche qui doutent.


Ça ira répète en boucle le gouvernement devant un peuple de plus en plus incrédule. On ne sait même plus si cela ira jusqu’aux législatives car le gouvernement est un bateau ivre, ivre de coups, ivre de reculades, ivre de couacs, ivre de manipulations imposées du Code Civil, ivre de potions magiques qui tuent et de promesses qui s’évaporent. La priorité est passée du chômage, à la croissance pour revenir au chômage. Évidemment l’un ne va pas sans l’autre mais la croissance est négative à -0,1% et 17.000 emplois marchands ont disparu au troisième trimestre comme l’annonce l’INSEE, tandis que le chômage des jeunes ne diminue que sous l’effet des diverses aides publiques.


Dans les petites entreprises, les artisans et commerçants, 6 d’entre elles disparaissent toutes les heures, plus de 50.000 d’entre elles ont disparu depuis le début de l’année, et les grandes cherchent repreneur ou sont mises en faillite partout en France mettant des milliers de salariés en chômage. Notre balance commerciale ne peut diminuer son déficit que par celle de nos importations pour raison de non-compétitivité. L’État n’est plus qu’un tonneau des Danaïdes qui s’enivre à la pression fiscale et aux économies de bouts de chandelle et qui invite les vendangeurs à boire et à recracher un peu plus.


Ça ira jusqu’à ce que la corde casse car elle s’effiloche de plus en plus vite. L’euro ne nous laisse aucun répit. L’Allemagne c’est Jean qui rit, la France Jean qui pleure. Changer de cap c’est tourner le dos à Bruxelles. François Hollande a été autorisé à se faire élire pour au contraire se plier aux exigences d’une UE déjà transatlantique. La France s’enfonce. De fait, les ingrédients concourant à la croissance sont en très petite forme au troisième trimestre. La production industrielle a reculé (-1,4% sur le trimestre), la consommation (-0,1%) aussi et les exportations sont toujours en souffrance. Les portiques, bardés de caméras qui vont fliquer non seulement les camions mais chacun d’entre nous, ne tiennent que s’ils sont gardés, les bornes et les radars sont l’objet de la vindicte populaire et la fronde fiscale gronde.


Les municipales ne sont généralement pas un signe fiable de l’importance des partis, sauf dans les agglomérations importantes, mais cette fois le verdict sera plus net tant la lassitude, la colère sont grandes. L’abstention sera gagnante que si les extrêmes ne sont pas dans la course mais l’extrémisme est une solution de désespoir qui peut ouvrir la porte à des dangers encore plus grands pour la démocratie. Il est vrai qu’elle est déjà bien bafouée et sert même  d’alibi à des actions antidémocratiques.


Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !

Hollande en ce jour trompeta,


Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira ! 

Malgré les bonnets tout réussira.

Celui qui s’élève, on l’abaissera

Celui qui s’abaisse, on l’élèvera
.

Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !

 Français docile tu seras 

A ne rien dire t’exerceras

Ainsi fait le peuple on tondra.


Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira ! 

Des clandestins plein on voudra

Et des mosquées on bâtira

Avec vos sous on les paiera. 


Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !

Avec moi  la guerre on verra,

Ainsi des otages on aura,

Et c'est Areva qui paiera


Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !

L’enfant laïc m’appartiendra

 Le gender on lui apprendra 

Plus nu et plus gay tu seras. 


Ah ! Ça ira, ça ira, ça ira !


Claude Trouvé
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon

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