lundi 25 novembre 2013

La théorie du chaos !

Un accord entre l’Iran et les grandes puissances vient d’être signé en ce dimanche 24 novembre 2013. Tout le monde s’embrasse, la paix est sauvée. L’accord est à l’essai pendant six mois, rien n’est donc définitif. On laisse dire qu’Obama n’est pas favorable à une guerre contre l’Iran. Cela peut se concevoir après la guerre d’Afghanistan qui se termine par un fiasco. Enfin cela dépend de quel point de vue on se place. Si l’on se place dans l’optique, vendue par les Etats-Unis, d’éradiquer les bases terroristes et les talibans, on peut en conclure que l’opération est ratée. Le pays retourne doucement au Moyen-Age. Mais si l’on se place dans la théorie du chaos, c’est une opération réussie. 

C’est en effet cette théorie du chaos (théorie mathématique sur des systèmes dynamiques sensibles aux conditions initiales et donnant des résultats non prédictibles) que nous voyons se développer tout autour de la Méditerranée du Sud. La Libye est un champ de rivalités entre tribus et ethnies. Les organisations musulmanes activistes en ont fait leur champ clos après avoir pillé les arsenaux de Kadhafi. Le pouvoir en Syrie bascule dans l’islam radical, le pays est exsangue et en proie à des mouvements rebelles que l’OTAN, le Qatar et l’Arabie Saoudite soutiennent. L’Egypte est de nouveau au bord de la guerre civile. Le Liban revoit des massacres qui ont préludé à un conflit interne long et sanglant de sinistre mémoire. Bientôt le chaos va atteindre le Yémen, l’Algérie et la corne de l’Afrique.  

Le Pakistan voit un peuple et un pourvoir écartelé entre les islamistes radicaux et le pouvoir soutenu par la CIA, pays dont on accepte bizarrement (enfin pour les naïfs) l’armement nucléaire pour faire face à l‘Inde dont les contestations territoriales ne sont pas réglées. Dans ce pays les services secrets anglo-américains se sont déployés (assassinat de Ben Laden, ou supposé tel). Mais le terrain de « jeu » de ces organisations de la nébuleuse d’Al-Qaïda se détourne de l’Asie pour se concentrer sur l’Afrique. C’est pourquoi nous sommes intervenus au Mali et que nous allons le faire en Centre-Afrique. 

Des puissances invisibles économiques, financières et bancaires manipulent la théorie du chaos à leur profit car qui gagne à ce jeu de massacres des nations ? Pas les nations elle-même évidemment. Les tenants des bonnes raisons humanitaires ? Non ceux qui détiennent les compagnies pétrolières, gazières et les ressources minières, les principaux trusts mondiaux et les banques. La Syrie a du pétrole et doit laisser passer un gazoduc. Les trajets de gazoduc sont l’objet d’une lutte économique et géopolitique entre la Russie et les intérêts américains. Ces puissances invisibles avancent leurs pions depuis la fin du dix-neuvième siècle soutenant ceux qui déclenchent un conflit, voire les deux adversaires. Toutes les occasions sont bonnes de rivalités en tous genres, historiques, ethniques, cultuelles, de possession de richesses du sol ou d’eau, etc. 

Ils donnent l’argent, non sans intérêt, à tous ceux qui veulent en découdre et leur rôle dans les deux guerres mondiales commence à apparaître au grand jour. Il s’éloigne fortement de la bien-pensance de nos livres d’histoire. Dans les guerres et les chaos, il y a toujours de l’argent à prendre. La dépendance des nations à l’argent qu’ils doivent emprunter détruit l’identité et la puissance d’un pays. L’Europe a été vendue à ces puissances qui influent (et bien souvent sont déterminantes) sur la politique américaine. Jean Monnet a été leur agent et depuis l’Europe s’autodétruit dans l’Union européenne. Sa santé économique (Allemagne mise à part) décroit, sa politique étrangère n’a aucune cohérence, sa puissance militaire est aux mains des États-Unis et le traité transatlantique va parachever l’hégémonie américaine sur le monde occidental. 

Alors les embrassades sur la signature d’un traité avec l’Iran, traité à l’essai sur six mois, cachent des tractations pour une mise au pas de ce pays bien au-delà de la menace de la possession de l’arme nucléaire. Je peux prévoir que ce pays interprétera en sa faveur toute disposition floue du traité et que l’occasion sera alors belle pour les mettre au ban de l’accusation et les vouer à la répression économique et militaire. Israël est en embuscade et la théorie du chaos s’applique aussi à l’Iran. La technique d’enrichissement par centrifugation est extrêmement proliférante. A partir du moment où l’Iran connaît cette technique et la maîtrise, on ne peut garantir qu'il ne l’utilise pas pour un enrichissement militaire. Israël et le lobby américano-juif ne peut accepter un tel accord.  En attendant le blocus est provisoirement levé. Un marché s’ouvre et le pétrole enrichira un peu plus de grandes compagnies. Alors réjouissons-nous… provisoirement ! 

Diviser pour régner disait-on autrefois. 

Désormais du chaos naîtra la mainmise 

Sur les richesses du monde 

Et sur les peuples ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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