dimanche 10 novembre 2013

Indépendance et efficacité, c’est repenser le plan énergétique ! (1ère partie)

Une France qui rentre dans une phase prérévolutionnaire avec un État paralysé, incapable de réduire ses dépenses publiques sans perdre ses derniers partisans dans le fonctionnariat, incapable de réduire les prestations sociales sans révolte des assurés, incapable de relancer la croissance par un lourd programme d’investissement dans les infrastructures et par une politique de formation aux métiers d’aujourd’hui et de demain autre que la gabegie actuelle, offre le triste spectacle d’un pays qui régresse. Sa place dans les économies innovantes ne cesse de régresser et se situe au 23ème rang des pays de l’OCDE. C’est un signe qui ne trompe pas.

La France a perdu la plupart des leviers de son indépendance transférés dans les mains de Bruxelles, sur le plan économique, monétaire, et sur celui de la justice et du droit, ainsi que  dans les mains des États-Unis sur la politique étrangère et celle de la défense. Nous avions gardé un secteur, celui de l’énergie et en particulier celui de l’énergie électrique même si la loi de la libre concurrence restreint nos choix. Cet aspect est pourtant l’un des maillons les plus sensibles de l’indépendance d’un pays avec la puissance militaire et économique puisque nous ne sommes heureusement pas tributaires de l’approvisionnement en eau. 

Ce secteur de l’économie souffre de l’impact du mondialisme, avec l’affirmation onusienne du réchauffement climatique, et d’idéologies fortes comme l’écologie. La politique énergétique doit se projeter sur le long terme. Celui-ci étant difficilement prévisible avec certitude, il faut privilégier des solutions pouvant s’adapter à un avenir incertain et évolutif. Il faut en définir le but clairement et les contraintes imposées ainsi que celles choisies. Le bon sens nous indique que le but est de satisfaire la demande énergétique d’aujourd’hui et d’un avenir plus lointain. Cela n’est évidemment pas suffisant mais définit une priorité. 

Les contraintes imposées sont dans ce qui limite notre champ d’action ou ce qui nous empêche d’atteindre notre but. On peut citer deux contraintes importantes, la raréfaction des matières énergétiques et la géopolitique qui peut nous empêcher de les acquérir. Ce dernier point capital est l’indépendance énergétique. Celle-ci ne veut pas dire que nous ne disposons pas de ces matières sur notre territoire mais que nous avons un maximum de chances de les acquérir sans contrainte insoutenable sur les prix ou sans interdiction d’accès pour raison de géopolitique. Les cas de blocus ou d’interdiction d’exportation nourrissent les relations internationales dans l’histoire du monde. 

De quelles ressources disposons-nous ? D’abord ce que l’on nomme les énergies non renouvelables à savoir le charbon, le lignite, le pétrole, le gaz, les matières radioactives. Dans ce dernier cas le rangement dans cette catégorie est contestable puisque l’uranium et le plutonium, récupérés à l’issue de la combustion en réacteur, sont recyclables. On peut citer aussi l’hydrogène qui devrait devenir la source d’énergie dans un futur assez proche pour le transport routier et dans les réacteurs à fusion de la fin du siècle sous la forme de ses isotopes, le deutérium et le tritium. La quantité d’hydrogène disponible assurerait une énergie quasiment inépuisable. 

On leur oppose dans la vision écologique de l’énergie, les énergies renouvelables, le solaire, l’éolien, la biomasse, la géothermie, etc. Ces énergies sont supposées propres et inépuisables. Deux de celles-ci font partie des plans gouvernementaux de développement, le solaire et l’éolien. Ces deux énergies sont tributaires des caprices de la nature, l’ensoleillement et la vitesse du vent. Leur rentabilité intrinsèque dépend des avancées technologiques. Elle n’est pas acquise pour l’instant. La France subventionne leur implantation et les distributeurs d’électricité rachètent le courant produit largement au-dessus de leur prix de revente dans le réseau de distribution. Afin de récupérer ses subventions, dont les crédits d’impôt, l’État prélève une taxe spéciale sur nos factures d’électricité. 

Le décor est planté mais il faut y ajouter les contraintes écologiques et environnementales avant de définir ce que devra être la politique énergétique au moins pour les vingt ans qui viennent. Toute politique énergétique doit donc tenir compte de ces contraintes, dont l’indépendance énergétique, pour aboutir au meilleur compromis pour la satisfaction de la demande entre les moyens de production et le coût de l’énergie. Mais on peut aussi agir aussi sur la demande et nous en parlerons dans le prochain article. 

S’éloigner du progrès en matière d’énergie pour des raisons irrationnelles 

Ne peut que conduire un pays aux restrictions énergétiques, 

A des coûts qui plombent son économie, 

A une perte d’indépendance. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon