mercredi 13 novembre 2013

Indépendance et efficacité, c’est repenser le plan énergétique ! (4ème partie)

Le précédent article a essayé de donner une image économique négative de l’énergie éolienne pour notre pays dans l’état actuel de la science malgré la bonne opinion générale de nos concitoyens habitant pour la plupart hors de la proximité des fermes d’éoliennes. Cela relève d’une attitude écologique pour certains ou idéaliste qui se nourrit des « Lettres de mon Moulin » d’une France d’autrefois. La réalité est autre et il faut donner l’opinion de ceux qui sont au pied des pylônes. Pour eux elles sont d'abord des machines posées sur un socle de plus de 1 000 tonnes de béton, pouvant atteindre 150 mètres de haut, visibles à 10km à la ronde, qui massacrent leur environnement proche, leur portent ombrage et font du bruit. A titre de comparaison, les plus grands pylônes électriques culminent à 48 mètres de hauteur. Si une éolienne n'est pas inesthétique, sa multiplication devient catastrophique pour les paysages avec le foisonnement de centaines de parcs d’éoliennes.

Il s’agit d’une vaste affaire d’argent, où les grandes entreprises et les promoteurs ont flairé une bonne affaire, mais pas d’une politique énergétique responsable car les profits des communes et des propriétaires sont ridiculement faibles par rapport aux profits des promoteurs et des industries, la plupart en Chine, en Allemagne, en Espagne et au Danemark, même si Areva et Alstom se placent sur le marché. En effet l’implantation d’une éolienne est amortie en trois à cinq ans compte-tenu du prix de rachat à 1 ou 2 fois le coût de l’électricité thermique et 2 à 3 fois celui du nucléaire. En plus de l’erreur économique d’un Etat, on peut se poser la question de l’intérêt d’abîmer nos paysages et de couler dans le sol 1000 tonnes de béton par éolienne, dont la durée de vie est de vingt ans et pour laquelle aucun décret d’application n’impose au promoteur son démontage. 

L’objectif de 21% d’énergie éolienne en 2020 est non seulement antiéconomique mais utopique, vue la surface de l’empreinte sur notre territoire terrestre ou maritime, mais cela suppose de plus la construction de centrales thermiques supplémentaires, lesquelles déverseront en gros le gaz carbonique que les éoliennes ont évité de produire et nous rendront un peu plus dépendants de l’approvisionnement en charbon, en gaz ou en fioul. 

Il reste la production d’électricité par l’énergie solaire. Elle ne représente avec 0,7% qu’une très faible part de la production nationale et subit la plupart des inconvénients de la production éolienne. La surface nécessaire est aussi très importante, le coût est encore plus important que pour l’éolien. L’utilisation des cellules photovoltaïques sur les toitures d’immeubles, d’usines ou de maisons est une bonne façon de résoudre le problème de surface. D’autant plus que, contrairement à l’éolien, les surfaces sont condamnées pour toute autre utilisation. Malheureusement les performances atteintes actuellement ne sont pas suffisantes pour rendre cette énergie rentable sans subvention et sans un rachat de l’électricité produite ainsi entre 5 et dix fois le prix de revente. Les recherches sur cette énergie ont débuté dans les années soixante en France et les progrès n’ont pas permis d’atteindre encore le seuil de rentabilité. 

Comme pour l’éolien on se retrouve dans le domaine de l’aide d’État à des types de production d’énergie qui ne présentent pas un intérêt économique mais participent à des buts électoralistes, sous couvert d’écologie, et surtout de satisfaction d’intérêts économiques privés. Par ailleurs les deux sont très consommateurs de « Terres rares », éléments chimiques qui nous rendent dépendants d’un très petit nombre de pays, dont la Chine à 90%. L’indépendance est une illusion que l’on confie dans les mains de pays pouvant exercer un pouvoir sur la politique française par le blocus ou le coût d’acquisition. 

Il ne faut pas oublier que l’ensemble des consommateurs d’électricité sont assujettis à payer une surtaxe de contribution à ces énergies sur leur facture, la CSPE. L’utilisation de ces énergies à une échelle significative est donc une politique antiéconomique, non écologique pour l’éolien, encore très coûteuse pour le solaire, demandant de grandes surfaces d’exploitation. Il nous reste à voir dans un dernier article comment on peut orienter une politique énergétique plus réaliste qui recherche avant tout à satisfaire l’indépendance énergétique par satisfaction de la demande et la moindre dépendance vis-à-vis des fournisseurs de matières premières, produise un coût très compétitif de l’énergie et laisse notre pays dans la voie du progrès scientifique et de l’innovation technologique. 

Le but actuel de développement des énergies renouvelables se traduit par une fuite des efforts financiers de l’État essentiellement dans les intérêts privés et non dans le bien commun. Il nous reste à voir dans un dernier article, l’aspect économie d’énergie et les bases d’un plan énergétique raisonnable économiquement et pérennisant une solution pour un avenir suffisamment lointain dans les domaines de l’éclairage, du chauffage, du transport et des consommations industrielles. 

Nul ne peut ignorer l’importance d’un plan énergétique.
  
Les choix antérieurs nous ont donné une avance 

Sur le plan technologique et tarifaire. 

Gardons-la ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF Languedoc-Roussillon    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire