mardi 26 novembre 2013

1914-2014, un livre remarquable

« 1914-2014, l’Europe sortie de l’histoire ? » tel est le titre du dernier livre de Jean-Pierre Chevènement. Cette véritable leçon d’histoire, vue par un connaisseur de la politique et de notre partenaire allemand, nous fait sortir de la bien-pensance de nos livres d’histoire qui ménagent un modus vivendi avec ce grand peuple voisin. La responsabilité de déclenchement des deux grandes guerres y est abordée franchement à la lumière des faits et distingue la responsabilité de l’élite allemande de celle de son peuple. Ce dernier était favorable à la paix et c’est la propagande de son gouvernement qui a fait ressortir l’esprit revanchard.

L’histoire, vue par un politique, laisse une grande part à la politique qui guide les nations dans leurs choix mais l’auteur met bien en lumière les aspects économiques et le rôle des États-Unis dans les conflits. Par contre celui des grandes puissances de l’Ombre n’est qu’effleuré, comme si un politique admettait difficilement qu’un cartel de puissances de l’argent avait en fait poussé les décisions politiques des gouvernants à leur insu ou par consentement tacite. S’il n’omet pas de souligner que le traité de Versailles, qui signe la fin des hostilités, a été élaboré par le président des États-Unis alors que ce pays n’est entré dans le conflit qu’en 1917, il ne signale pas que les représentants de chaque pays étaient présents avec un représentant du monde bancaire. 

Depuis la fin du XIXème siècle le monde bancaire, économique et financier profite ou déclenche des situations qui lui permettent d’augmenter son emprise financière et par conséquent son pouvoir. C’est ainsi que les firmes anglaises et américaines ont participé activement au réarmement de l’Allemagne avant la deuxième guerre mondiale. De même les banquiers, tous plus ou moins liés au duo Rockefeller et Rothschild, ont consenti des prêts énormes à ce pays et engrangé des bénéfices conséquents en manipulant les taux d’intérêt à leur guise. 

C’est ce monde des puissants, celui du Comité des 300, dirigé par la Couronne britannique, qui représente le monde bancaire dans sa globalité avec la participation des plus importants représentants des nations occidentales. Ceci a fait dire à ce diplomate et industriel germanique Walter Ratheneau : « En tant que membre du club des capitalistes, je peux dire que trois cents hommes étroitement lié les uns aux autres contrôlent la destinée de l’Occident ». Ce Comité est à l’origine de ces trois groupes, aux décisions plus ou moins secrètes, Bilderberg, Trilatérale et CFR (Council on Foreign Relations). Tout ce monde détient le pouvoir de l’argent sur les nations qui ne peuvent envisager un conflit, ou se sortir d’une débâcle économique sans leur assistance chèrement payée. Dans ce comité on a trouvé des personnalités comme Henry Kissinger, la reine Elizabeth d’Angleterre, la famille Grimaldi de Monaco, les reines de Pays-Bas et… François Mitterrand ! 

L’auteur de ce livre a le mérite de dénoncer tout le long de l’ouvrage le démantèlement des nations, sciemment orchestré et la perte de la démocratie. A l’hégémonie de l’Angleterre avant 1914,  s’est substituée dans un accord anglo-saxon, l’hégémonie américaine qui, après avoir poussé à la construction d’une Europe ingouvernable sans le fédéralisme, va continuer son plan avec la signature du traité transatlantique de libre-échange. Chevènement se déclare franchement européen et non européiste, s’éloignant en cela de la pensée unique qui bride la France depuis Maastricht. Il prône l’Europe des Nations et la sortie de l’euro, et délivre quelques bons points à François Hollande… c’est tout dire pour un socialiste. 

Ce livre est passionnant néanmoins mais on ne peut passer sous silence ce que dénoncent ceux qui se sont penchés sur le gouvernement de l’Ombre. L’ouvrage de Gary Allen sur les Rockefeller a été préfacé en 1976 par Lawrence P. McDonald, membre du Congrès et on lit ceci : « L’argent seul n’est pas suffisant pour étancher la soif et les extravagances des super-riches. Au lieu de cela, bon nombre utilisent leur immense richesse et l’influence que cette richesse leur donne, pour obtenir toujours plus de pouvoir. Un pouvoir jamais même rêvé par les tyrans et les despotes des temps anciens et moins anciens. Une puissance à l’échelle planétaire. Un pouvoir sur les gens et pas seulement sur les produits. »

Si cela ne suffit pas pour comprendre le but recherché on lit aussi ceci : « Les Rockefeller et leurs alliés ont, depuis 50 ans, suivi un plan soigneusement établi d’utiliser leur puissance économique pour établir un contrôle politique d’abord des Etats-Unis, pour ensuite contrôler le reste du monde ». Quarante ans plus tard on peut regarder ce qui se passe en Europe et dans le monde et on voit la mise au pas des pays économiquement faibles ou ayant des régimes considérés comme trop forts (Grèce, Portugal, Tunisie, Égypte, Libye, Syrie, et c’est en cours pour l’Iran, le Centrafrique, le Liban).



La lutte contre les puissances de l’Ombre est vitale, 

La démocratie est notre seule chance 

Sauvons-là !
Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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