mercredi 3 janvier 2018

Deux grandes propagandes qui nous menacent (suite)



Immigration : Je vais me hasarder sur un sujet très clivant mais qui représente de plus en plus une option politique plutôt qu’un phénomène migratoire dû à des surpopulations en proie à des problèmes de survie, principalement de famine et guerre. On voit se multiplier les articles et les discours politiques sur ce sujet avec des orientations différentes et souvent excessives dans leur laxisme ou leur intransigeance. Elles oscillent entre « la France se doit d’accueillir et même de faire venir les déshérités de la planète » et « il faut tous les ramener dans leur pays », quand ce n’est pas des propos racistes du genre « il faut massacrer tous ces arabes » comme on peut le lire sur un blog d’un personnage en photo avec une étoile jaune. Mais si le discours en France se focalise sur l’accueil des réfugiés, il apparaît que ce problème est de plus en plus piloté par l’Union Européenne et même par des autorités religieuses comme le Pape. Une propagande transeuropéenne devient de plus en plus constante pour faire accepter l’immigration, non seulement un mal à subir et accepter, mais comme une chance pour l’Europe.

Comme une très large majorité de politiciens français se veulent européens, voire fédéralistes, et que la politique migratoire devient une politique européenne, il faut jeter un regard lucide sur un phénomène qui dépasse les frontières perméables de notre pays et même celui de l’immigration légale ou non. La discussion se situe désormais à un autre niveau que celui de l’immigration qui frappe aux portes des frontières de l’UE, il s’agit d’un véritable choix entre celle choisie et celle imposée dans un contexte politique volontariste qui considère que la survie de l’Europe passe par l’immigration. Celle-ci s’éloigne des critères humanitaires pour entrer dans ceux qui font référence à l’économie. Cette discussion de fond échappe totalement au discours politique et aux commentaires des médias. Comme d’habitude on parle du présent ou de l’année qui vient, mais on ne fait pas réfléchir le peuple sur ce qu’il veut pour son avenir alors qu’une politique migratoire se met en place à son insu dans une UE dont il fait partie. 

Avant de regarder la politique migratoire appliquée en France aujourd’hui, un rapide retour sur l’histoire replacera ce sujet dans son contexte et dans nos mémoires. Le début de l’immigration débute en 1945 à la fin de la deuxième guerre mondiale pour des motifs démographiques d’une France dépeuplée. Elle avait un caractère familial mais, l’ordonnance votée le 2 novembre 1945, permettait d’expulser les personnes ayant accompli un délit. L’immigration était alors majoritairement d’origine européenne en particulier italienne. C’est le traité de Rome, du 1er janvier 1958, qui instaure le principe de libre circulation des personnes. Il ouvre la porte à une accélération de l’immigration principalement marocaine et tunisienne, avec une arrivée algérienne après 1962. Mais l’immigration était liée à un contrat de travail et la carte de séjour était retirée en cas de perte de travail. Sous Giscard d’Estaing, par décret du 29 avril 1976, le regroupement familial est rendu légal, et institutionnalisé. Ensuite la loi Bonnet de 1980 fait de l'entrée ou du séjour irrégulier un motif d'expulsion au même titre que la menace pour l'ordre public, et prévoit la reconduite de l'étranger expulsé à la frontière et sa détention dans un établissement s'il n'est pas en mesure de quitter immédiatement le territoire.

L’immigration est donc devenue alors un véritable instrument politique dont les notions humanitaires laissent la priorité aux raisons économiques. On souffle le chaud et le froid sous Mitterrand. Il assouplit en 1981 les conditions d’entrée et de séjour abolit la loi Bonnet mais, grâce aux élections gagnées par la droite, la loi Pasqua rétablit la loi Bonnet en 1988. C’est durant son deuxième septennat en 1992 que la loi, dite loi Quilès, relative aux zones d'attente dans les ports et aéroports permet de maintenir les étrangers non admis sur le territoire ainsi que les demandeurs d'asile dans des "zones d'attente". C’est la préfiguration du camp de Sangatte. Les lois Pasqua retirent le droit de séjour aux étrangers polygames et ajoutent également de nouvelles conditions au regroupement familial et renforcent les mesures d'éloignement du territoire. Pendant le mandat de Chirac, en 1997, Jospin annonce la première régularisation partielle des sans-papiers. 1999 voit l’ouverture du hangar de Sangatte, destiné à accueillir les demandeurs d'asile refoulés d'Angleterre. 

Mais le traité de Rome fait son œuvre au sein de l’UE qui prend désormais en charge la politique migratoire. Le 27 juin 2000, un rapport de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, organe du Conseil de l’Europe, invite la France à réviser son "modèle républicain égalitaire" en raison des discriminations rencontrées notamment par les jeunes issus de l’immigration (accès à l’emploi, au logement et aux lieux publics, comportement des forces de police). Le 10 avril 2002, l’Union Européenne, au Conseil de la Justice et des Affaires Intérieures à Bruxelles, approuve un plan global de lutte contre l’Immigration illégale et la Traite d’Êtres Humains. Février 2003 est marqué par l’adoption par l’Union européenne (Le conseil des ministres) d’un texte sur le droit au regroupement familial, qui constitue la première directive sur l’immigration légale depuis que ce sujet fait partie des compétences européennes. En juin 2003, le Conseil européen de Thessalonique décide de créer une structure chargée de coordonner des projets de coopération aux frontières extérieures de l’UE : formation de garde-frontières, harmonisation de leur équipement et de procédures de rapatriement de clandestins.

En juin 2006, le ministère de l’Intérieur annonce la possibilité de concéder, au cas par cas, un certain nombre de régularisations ainsi que la mise en place d’aides exceptionnelles au retour. En octobre 2008, le Conseil européen adopte un Pacte européen pour l’immigration et l’asile qui prévoit l’harmonisation des politiques d’immigration et d’asile au sein de l’Union européenne. Le 31 mars 2010 voit la présentation en Conseil des ministres d’un projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité. Le texte prévoit la transposition de 3 directives européennes : sur les conditions d’entrée et de séjour des immigrés pour un emploi hautement qualifié, sur les sanctions à l’encontre des employeurs de main d’œuvre sans papier et sur les conditions de retour des immigrés en situation irrégulière. Le 12 mai 2011, lors d’une réunion à Bruxelles des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne, voit l’adoption des propositions de la Commission européenne visant à réformer les accords de Schengen pour permettre exceptionnellement le rétablissement temporaire d’un contrôle aux frontières, notamment en cas d’arrivée massive d’immigrés irréguliers. 

Dans le prochain article nous reprendrons ce rapide historique sur la période qui est la plus récente et la plus ancrée dans nos mémoires pour montrer les orientations vers lesquelles notre peuple est dirigé. Une chose est certaine et qu’il faut bien comprendre, la France n’est non seulement pas maître de ses frontières mais elle ne peut que suivre la politique migratoire européenne et faire la transposition des directives européennes dans son propre corpus législatif. On voit que la démocratie que représente le Parlement français est pratiquement hors course, donc le peuple qu’il représente. Le Conseil Européen prend en compte les recommandations et les projets de la Commission Européenne. Même si les décisions sont entérinées au sein de ce Conseil des Chefs d’Etats, c’est en réalité la Commission Européenne qui insuffle la politique migratoire dont on voit bien qu’elle a des buts démographiques et économiques bien loin de ce que ressent et croit un grand nombre de nos compatriotes.
 
Ce que sera la population française au milieu du siècle 

Se décide à Bruxelles et les peuples sont priés

De considérer que c’est pour leur bien 

Avec toujours le droit… de se taire

Et d’accueillir tous les immigrés 

Pour mériter notre médaille

« France, terre d’accueil »

Claude Trouvé 
03/01/18

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